Le site du parti de l'In-nocence

Question sur l'anonymat des pseudos du Web

Envoyé par Ostinato 
Citation
Alain Eytan
ll y a quelque chose qui me gêne beaucoup, qui m'embarrasse même, dans cette sommation au devoir de transparence et de responsabilité, sous peine d'être ravalé si évidemment à l'indignité morale, en montrant du doigt la porte des gens de service, ou même des chiottes.

Est-ce bien l'idée que vous vous faites, cher Alain, de l'attitude des membres du PI ? Ne trouvez-vous pas que vous poussez un peu, là ?
Quand je disais que la transparence pouvait être contre-productive, je pensais par exemple aux Pieds-noirs qui furent très mal vus et acceptés de l'ex-métropole à une certaine époque pas si lointaine. En ont-ils entendu des sornettes sur les Arabes et l'Algérie ! Mais s'ils voulaient rectifier un peu le tir, rétablir si peu que ce fût la vérité, ils savaient qu'ils ne devaient pas mettre en avant leur origine sous peine de ne pas être crus ! Maintenant que les préjugés à leur encontre ont disparu, c'est, au contraire, parce qu'ils peuvent se prévaloir de leur origine pied-noir que leur opinion sur ces sujets est prise au sérieux par leurs compatriotes, à l'exception de quelques réfractaires de la gauche extrême.
Une petite intrusion sur ce fil, juste en passant. Sachant les difficultés que rencontre actuellement François de Souche, je suis allée faire un petit tour sur le site. Voici les dernières recommandations qui y sont données, en rouge gras :

"IMPORTANT : Il est impératif que vous changiez de mail pour pouvoir à nouveau poster des commentaires. N’utilisez surtout pas celui dont vous aviez auparavant l’habitude sur fdesouche.com, il a peut-être été piraté. N’indiquez aucune donnée d’ordre privé (patronyme) ou professionnel dans le nouveau mail que vous choisirez."

Alors, et cette question de la peur ? (Un peu vite écartée ici je trouve...)
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 11:56   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Je vous en prie M. S., self-esteem se dit amour-propre en français, qui est la langue sérieuse de ce forum, les autres étant réservées à la plaisanterie.

C'pas moi qu'a commencé, m'sieur l'agent ! C'est l'type à moustache, là... Bily j'crois... (délation)
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 11:59   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Fors l'honneur tout est perdu,
C'est la faute à Camus,
Sois courageux pas mollasson,
C'est la faute à Bourjon,
J'ai tout bien lu, je viens tout nu,
C'est la faute à Renaud Camus.
08 décembre 2011, 12:07   Guilty
Oui, c'est moi en effet ; j'aurais pu dire amour-propre, c'est vrai. (Cependant je ne vois pas pourquoi l'usage de mots anglais serait ici réservé aux plaisanteries...)
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 12:12   J'm'appelle Stéphane mais on dit Bily...
...j'aurais pu dire amour-propre, c'est vrai.

J'suis snob
A propos de snobisme, on n'arrive à rien, dans quelque matière que ce soit, sans se pousser du col, sans travestir les apparences, bref sans un peu de comédie (même en religion (Pascal)). Je dis cela, mais le mot de snobisme est passablement hors sujet, sur ce fil.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 13:08   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Didier, le terme de louvoyer que vous employez a une connotation péjorative qui ne correspond ni à la réalité du dialogue dans la vie réelle ni à ce que je connais du caractère de Cassandre à travers ce forum, ni à ce que je peux percevoir de moi-même à travers les reproches qu'on me fait dans la vie réelle et qui sont tout à l'opposé du louvoiement.Je crains qu'on attribue la difficulté des idées du PI à percer, à un défaut de "coming out" des adhérents ou sympathisants. Ce serait selon moi une auto-destruction résultant d'une fuite en avant qui si elle se mettait en place ressemblerait à une dérive sectaire, fruit d'un volontarisme impatient.
08 décembre 2011, 13:15   Re : Guilty
Toute langue en laquelle on ne pense point, même indirectement (latin, grec), perd son sérieux. Tant mieux pour elle puisqu'en pensant et en ressentant hors d'elle, nous la délaissons. Qu'elle s'en aille alors s'amuser au loin, de nous et de tout et que cela soit à nos dépens s'il lui en est aise.

Il n'y a pas de règle, là comme ailleurs dans ce débat, pourtant, il me plairait, comme pour les règlements des camps de nudistes qui n'en sont point, dans quelque utopie de l'amitié, que l'on s'entende sur le fait que hormis le latin, le grec, le castillan, un peu, très peu l'italien, et autrement le chinois et le japonais, il n'y ait point de langue à prendre au sérieux ici que le français et très accessoirement le germain. L'anglais, langue d'Alexander Pope et de Mickey Mouse, ne devrait en rien empiéter les grandes prérogatives des langues susdites qui sont soit inscrites dans le français, soit s'y mirent avec bienveillance.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 13:27   Re : Guilty
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Alain Eytan : C'est un choix qui ressortit à mon sens pratiquement à la vie privée, et je crois qu’il serait avisé d’en laisser l’entière responsabilité à ceux dont ce sont les affaires et la vie propres : on ne peut mesurer de l'extérieur à un unique étalon (ses propres conceptions "morales", aussi élevées soient-elles, sur ce que c'est que "bien se tenir") le degré de désagrément, ou même de souffrance, que pourrait occasionner telle exposition au "domaine public"...
Sans même parler de l'agrément, parfaitement légitime et dont je ne vois pas du tout pourquoi il ne devrait compter pour rien dans cette affaire, de l'usage du masque, et de sa dimension ludique.
Que la belle dignité exemplaire vaille absolument mieux, et en toute circonstance, que le pur plaisir gratuit de se travestir, says who ?


Tiens, pour une fois entièrement d'accord avec M. Eytan.

Et j'ajouterai quelque chose d'un peu plus polémique. Les années 70 qui reviennent avec insistance sous la plume de Renaud Camus - qui ne se prive pas de ringardiser et de provincialiser les anonymes - me font penser à Sollers et compagnie. Maoïstes et extrêmistes à l'époque, à la parole presque aussi tranchante que celle de M. Bourjon aujourd'hui, combien de jeunes gens influençables n'ont-ils pas conduits à rompre avec la société, la famille et les études, à s'"établir" en usine, à s'enfermer dans une totale radicalité, quand ce n'est pas dans le terrorisme, comme en Italie. Ah, la leçon des donneurs de leçons avait bien porté. C'est à qui serait le plus pur, le plus radical, le moins "récupérable" par la société. Mais le vent tourne vite et les fils de notaires (comme disait Jouhandeau) poursuivaient à l'abri de leur proclamation enflammée leur benoîte existence de fils de notaires et de notables des Lettres. Toujours une place pour eux dans les Conseils d'administration, une fois oubliée (ou monnayée) la fougue de la jeunesse. Mais les purs, les démunis, les plus influençables, que sont-ils devenus, eux ? Les pousse-au-crime de l'In-nocence devraient mesurer leurs responsabilités : sont-ils bien sûrs d'avoir brûlé tous leurs vaisseaux, eux-mêmes, avant de demander aux autres de le faire, avant de les ridiculiser s'ils ne le font pas, ou pas tout à fait ? Proposent-ils un emploi à qui le perdrait ? De la famille, des amis, à qui tout le monde tournerait le dos ? Du réconfort à qui serait constamment humilié ?
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 13:49   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Les pousse-au-crime de l'In-nocence devraient mesurer leurs responsabilités : sont-ils bien sûr d'avoir brûlé tous leurs vaisseaux, eux-mêmes, avant de demander aux autres de le faire, avant de les ridiculiser s'ils ne le font pas, ou pas tout à fait ? Proposent-ils un emploi à qui le perdrait ? De la famille, des amis, à qui tout le monde tournerait le dos ? Du réconfort à qui serait constamment humilié ?

Vous parlez d'humiliations, de séparations et de départs tragiques, comme si la vie trempait tout entière dans la politique ; c'est dramatiser inutilement les choses.


M. Vista a raison, il nous manque cruellement des cellules de soutien psychologique...
Ah, M. Camus me comprend, lui, au moins. Normal, c'est un littéraire, et quel ! Mon intérêt exclusif pour les lettres déborde un peu - et fatalement - sur la psychologie. La politique, non merci. J'aurais tendance à déraper selon les critères et l'échelle de valeur de M. Bourjon. C'est entendu. Une fois pour toutes. Utilisateur de ce forum sous pseudonyme, je porte pour cette raison beaucoup d'intérêt au débat en cours. Je ne savais pas qu'il était politique. Nous n'avons pas la même définition du terme. Et Stéphane Bily en aurait visiblement une troisième.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 15:01   À l'étroit
Z'avez pas une p'tite place entre les bunkers de m'sieur Bourjon et les cellules de psy de m'sieur Vista ? On s'met où, nous, si on veut ni s'bastonner ni pleurnicher ???
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 15:57   Tout est politique
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je n'ai pas dit que le PI était dans une dérive sectaire, j'ai exprimé la crainte qu'en s'éloignant de la réalité cela puisse arriver. Je ne pense pas que cela soit extraordinaire mais au contraire que cela s'installe à partir de logiques qui au départ ne sont pas perçues comme telles et dans leur développement aboutissent à un isolement de leurs utilisateurs.

Je ne critique pas le terme de louvoiement sur la forme mais parce-que ce qu'il désigne me semble faux ( et il en va de même de son remplacement par des périphrases).

Je ne comprends pas bien vos autres remarques, Didier, aussi je ne me lance pas dans une réponse à côté de la plaque.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 16:08   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
J'apprends, au détour d'une période littéraire, que les purs sont démunis et les plus influençables...
Comme M. Marche (qui a déjà écrit une bêtise en reprochant à un jeune intervenant sur ce forum l’emploi de deux mots d’anglais que l’intéressé ne faisait que reprendre à un intervenant chevronné, mais qui n’est point honteux, ni de son erreur, ni de son injustice), comme M. Marche, dis-je, insiste lourdement dans l’anti-britannicité, et va jusqu’à se permettre de préconiser des règles — pardon ! des ententes — sur les langues qui seraient ou non admissibles en ce forum, je proteste officiellement, de toute mon anglophonie.

Monsieur Marche, apprenez que le couple que formaient Michael (dit Mickey) et Wilhelmina (dite Minnie) Mouse, que j’ai beaucoup fréquenté autrefois, avait sur tout les idées les plus originales, que ces gens souris parlaient un anglais admirable, et que cette langue, enfin, est comme la sœur de la nôtre. Tout ce qui se pense en anglais se traduit tout naturellement en français, et s’enrichit au passage par le génie de chacune des deux langues. Nos plus grands littérateurs l’ont compris. M. Marche, qui modèle son style, pour autant que je puisse en juger, sur un mélange de Segalen et de Toulet, eût dû le comprendre aussi.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 21:11   Recadrage
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Outre la crispation qu'elle engendre, ce qui est rigolo dans cette discussion c'est à quel point elle montre qu'il n'y a pas plus évidente façon de tomber le masque que la façon de refuser de le faire.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 21:38   Re : Recadrage
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"Si la Toile avait été donnée au monde au temps de Pascal, de Gassendi, de Peyresc et de Huyghens, elle n'aurait pas ressemblé à ce que nous voyons."

Ah ! Certes non, ne serait-ce que par le nombre "d'intervenants" qui eussent alors pu rédiger des messages ! Mais même avec un nombre d'internautes aussi restreint à l'ère classique, je veux être pendu si l'usage du pseudonyme n'eût pas été en usage et même forcené, comme, d'ailleurs, l'histoire de l'édition en ces temps le montre en une multitude d'exemples, petites *** à la suite d'un nom, lieux d'impression menteurs, anagrammes en veux-tu en voilà. Quelle rêverie ! Si les "pro-pseudos" se font à l'occasion des cachots en Espagne, les "anti" n'évitent pas quelques plaisantes divagations.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 21:43   Re : Recadrage
(Message supprimé à la demande de son auteur)
08 décembre 2011, 21:49   La pornographie
Citation
Éric Veron
Citation
Alain Eytan
ll y a quelque chose qui me gêne beaucoup, qui m'embarrasse même, dans cette sommation au devoir de transparence et de responsabilité, sous peine d'être ravalé si évidemment à l'indignité morale, en montrant du doigt la porte des gens de service, ou même des chiottes.

Est-ce bien l'idée que vous vous faites, cher Alain, de l'attitude des membres du PI ? Ne trouvez-vous pas que vous poussez un peu, là ?

Je ne voudrais pas trop m’appesantir sur ce sujet, d'autant qu'il semble que presque tout ait été dit, et que s'amorce un sage match nul, mais je vous assure, cher Éric, que c'est l'impression que j'ai retirée de l'attitude générale : on indiquait ostensiblement la porte des toilettes des restaurants, on mentionnait les graffitis obscènes sur les cloisons d'icelles, puis on menait tout le beau monde des anonymes inachevés dans une backroom particulièrement sordide, dont on fermait les portes et jetait les clés, avec pour consigne expresse de n'y prendre ni plaisir ni jouissance, en un séjour abject suintant et remuglant, dans des sortes de froides flammes de l'enfer de la conformité trouillarde...
08 décembre 2011, 21:50   Restitution
"Se faire des cachots en Espagne" est de Chamfort Sébastien-Roch-Nicolas.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 21:56   Re : Recadrage
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je vous ai lu, cher Alain. Que la nuit — ou plutôt la journée je crois pour vous — vous soit douce.
Cher Didier, je trouve que vous introduisez une sorte de dhimitude à l'égard des usagers de pseudo sur ce forum. En ce qui me concerne je considère que l'utilisation du pseudo fait partie des libertés qui doivent être défendues . Et le désir de transparence totale que vous semblez souhaiter n'appartient pas selon moi à une vision démocratique. Tout à coup des divergences sérieuses apparaissent que je n'avais pas envisagées. En particulier je n'aurais pas imaginé qu'on puisse arriver à ce point de déligitimation de pratiques usuelles de l'internet au nom d'analyses qui concernent de tout autres sujets. C'est là que la réalité est mise de côté pour devenir une représentation idéologique.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 00:39   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Bunkers ? Où cela, quid ?

M. Bourjon, vous aurez sans doute compris que ma métaphore me fut inspirée par, comment dire, l'exhortation à l'activisme qui transparaît dans vos interventions. Didier le Hardi vous siérait à merveille...
What mistake, pray, Mr. Chatterton, can you please develop this particular point, which the educated audience of this forum will undoubtedly find of interest ? As far as I'm aware, there is no other way to express the French notion of "amour-propre" in English other than with the use of self-esteem. The fact that the English term self-esteem itself may sometimes, and I should say rather mindlessly and routinely, be found translated in French using the hollow "calque" estime de soi in some Canadian publications or website, does provide no core argument in support of having the French notion of amour-propre uncessarily replaced with the English self-esteem in a French-speaking, and France-based forum. I believe the concept of "estime de soi" is a meaningless shell imported in French from the English language using this particular "calque" methodology and that it does not have the time-honoured value of "amour propre" in the French language.

Do you know of any worthy candidate in the English language that could convey, and translate, the French notion of amour-propre better than the term "self-esteem", Mr. Morgan ? if yes, we trust you will not decline to share this knowledge with us, if no, I believe I'll owe no apologies to any party involved in the dispute, and that, next time around, you will care to tone down your unsavoury and uncalled-for remarks on the personality, and so-called "style", of your contradictor, or the said contradictor might felt obliged to send you back to your mental world of comics and cartoon series.

Francis Segalen-Toulet

[Le message ci-dessus se veut une réponse à Chatterton qui se plaît à brocarder sous pseudo ce qu'il nomme ma "bêtise" un peu haut, dans un domaine où j'exerce ma profession en usant de sa langue depuis près de trente ans -- pour sa traduction, on est prié de s'adresser à son destinataire, l'anglophone du forum]
Vous ne pouvez pas à la fois soutenir, Don Bolacre — ou bien est-ce votre disciple Obstinée ? —, que la prolifération des pseudos est fille du médium, la Toile, et qu'elle a été de tout temps, et jamais si vive qu'au Grand Siècle. L'un des arguments détruit l'autre.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 05:27   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
En tout cas, j'ai été insulté, comme d'autres. Je regrette vivement de ne pouvoir casser la gueule à Monsieur Bourjon, essentiellement. Je regrette la perte de l'usage, bien plus ancien dans notre race que celui de s'affubler de patronymes, de régler les affronts dans le sang, Sur ce, je vous laisse en vous disant à tous que rien de la résistance que nous prônons ne passe dans ces messages, car tout est dans nos vies. Que chacun juge du courage dont il fait preuve dans sa propre vie. Monsieur Bourjon est un fat. Dieu nous juge. Mais Didier Bourjon croit que Didier Bourjon nous juge.

Adieu,

François Lachique
09 décembre 2011, 07:01   La Vieille harde
Pourquoi faut-il que certains ne tombent le caleçon que pour provoquer en duel ? En voilà un qui mettant à jour ses parties basses, qui sont aussi les plus hautes parties mentales chez le mâle, mesdames veuillez détourner vos regards, déclare vouloir se comporter tel le cerf à la saison du brâme.

Il se trouve que Didier Bourjon, homme aux défauts nombreux, aussi aimables que variés, n’est pas un fat et ne saurait pas comment s’y prendre pour le devenir. François Lachique va devoir se rhabiller : il s’est trompé d’adresse. Nous lui souhaitons bon vent et joyeux panache.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 07:33   Re : La Vieille harde
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 08:19   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Citation
François X
... Je regrette vivement de ne pouvoir casser la gueule à Monsieur Bourjon, essentiellement ...
François Lachique

Chouette, de la baston.
Je veux bien être arbitre de ce combat, mais pour qu'il y ait combat faudrait-il qu'il y ait combattants. Je n'en vois qu'un et ce n'est pas vous, Monsieur X. C'est incroyable, le nombre de champions du monde que l'on peut croiser dans les galas du samedi soir, pour un peu on se croirait sur le forum de l'In-nocence.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 08:47   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Didier, je suis ravi que vous le preniez ainsi. Vous m'énervez, et je vous trouve fat. Et vous m'avez traité de lâche, ne vous en déplaise. Il est vrai que j'ai tendance à la rodomontade. Ce n'est pas le pire de mes défauts. Je ne sais où vous joindre, mais j'habite Paris. Vous Nantes, je crois ? Je n'ai pas l'occasion d'aller chez vous. Mais si vous passez par chez moi, vous avez mon nom, mon adresse et mon mon mail. Vive la France et vive la joie !
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 09:16   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Chic, du Marche exportable !
Orimont ne contrevient en rien à la logique, puisqu'il se place dans l'uchronie. A supposer que l'outil eût existé le pseudo aurait aussi régné. Idée que je partage avec Orimont.
Non non non non : il dit qu'il régnait bel et bien et que proliféraient les ouvrages signés M***. Nulle uchronie là. Et comme dirait Lancelot Bourjon, « relisez le forum ».
Oh là ! Monsieur Lachique ! Que vous ayez pu prendre la mouche, soit. Admettons que ce n'était pas entièrement injustifié. Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois que cela arriverait à un participant de ce forum. Mais de là à ce que vous nous la jouiez Cyrano : "des coups d'épée, messieurs, des coups d'épée, mais pas des coups d'épingle !", il y a un abîme que le sens du ridicule eût dû vous interdire de franchir. Foi de Fanny Seguin.
Il est possible que je me sois mal exprimé. J'ai voulu dire qu'en effet Internet régnait virtuellement au Grand Siècle, comme à toute époque, l'usage du pseudonyme, du surnom, de l'usurpation d'identité et de toutes les libertés prises avec le nom de famille (on pourrait parler de la particule), ayant toujours existé.

Par approximation rédactionnelle, j'ai pu laisser entendre que j'estimais le medium fatalement responsable de l'abus des pseudonymes, laisser entendre qu'il ne pouvait en être autrement avec cet "outil de communication" mais telle n'est pas exactement mon opinion. J'ai pris l'exemple de la causette sur la pluie et le beau temps, disposant soudain de moyens de diffusion jamais connus "depuis qu'il y a des hommes, et qui pensent". Cela ne voulait pas dire que j'estimais qu'Internet avait nécessairement créé la causette sur la pluie et le beau temps, pas plus qu'il n'a créé le désir de pseudonyme. Il leur a simplement donné un domaine d'extension sans exemple, expression, pour une fois, à prendre au pied de la lettre.

Il me semble que cette absence d'exemple nous empêche de nous tourner vers les siècles passés pour y puiser l'idée d'un modèle de comportement. Ce n'est pas à dire que je considère vaine toute tentative de "civiliser" les usages d'écran et que je ne ferais pas mienne l'exaspération camusienne, mais je crois que cet effort "civilisationnel" ne passe pas en priorité par la restauration du patronyme "pur et dur" (qui, je le répète, à la suite d'autres intervenants sur ce fil, n'a pas été hégémonique de toute éternité). Elle passe plutôt, selon moi, par l’élaboration d'un art du pseudonyme, comme a pu se développer un art du costume. Didier Bourjon a rappelé la chimère de l'incognito sur Internet et, pour ma part, j'en ai toujours été convaincu. Est-ce à dire que, sous prétexte qu'en définitive nous sommes nus, nous ne devrions pas nous vêtir ? Il est sans doute très difficile, voire impossible, de faire évoluer l'usage du pseudonyme de sorte à ce que chacun ait à coeur de ne pas se présenter sous un nom d'emprunt débraillé ou par trop sommaire. Et cependant, cette direction, toute chimérique qu'elle puisse paraître, me semble la seule que nous puissions prendre.

Il en va d'ailleurs ainsi, à mon avis, de toute la technique qui n'est mauvaise et délétère que si elle prétend se développer sur la conservation intégrale de comportements élaborés en un temps où elle n'existait pas.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 12:06   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je suis aussi d'accord avec l'aspect esthétique défendu par Orimont. Cassandre est un pseudo réfléchi par exemple et Ostinato dépasse mes espérances les plus folles...

Décidément l'esprit de sérieux n'est pas mon fort, car je n'atteindrai jamais le niveau qui en semble exigé ici. J'aime ce qui laisse du jeu, de l'improbabilité, de la légèreté. Oui j'ai un fond anarchiste rédhibitoire qui ne se peut encadrer même pour les meilleures causes. Donc si je lasse, et suis trop "à côté" je ne saurais imposer une présence tolérée. Je ne veux pas déranger et en ce domaine fais la preuve toujours de la plus extrême in-nocence.
Se vêtir ? Mais notre parole nous vêt, et d'autant que nous la signons.

Nous naissons invisibles -- il n'y a plus de naissance, si ce n'est chez les rejetons des vedettes du complexe médiatique et du divertissement de masse, lequel compose une néo-aristocratie -- et nus, seuls nos écrits et notre parole nous vêtent. Et seule cette vêture nous rend visibles, ergo l'habit et la forme sont facteurs d'âme et de vérité: l'homme invisible des fictions d'autrefois, avant que d'être vêtu et de prendre la parole, pourrait tout aussi bien ne pas exister et il n'existera qu'en s'habillant et en se faisant entendre. La forme de cette parole, qui est notre habit, atteste tout à la fois notre existence et notre consistance. La vérité sans habit, la vérité toute nue et toute crue, est invisible et n'est pas même la vérité, elle n'accède pas au statut ontologique.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 14:08   Re : Glose sur une parole de Didier Bourjon avant le Grand Combat
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 14:08   Étoffer son nom
Elle [la tentative de "civiliser" les usages d'écran] passe plutôt, selon moi, par l’élaboration d'un art du pseudonyme, comme a pu se développer un art du costume.

Signore Bolacre, l'art subtil que vous évoquez permettrait à certains — et ce n'est point négligeable —, à l'instar en effet de l'art du costume, de gagner de l'étoffe, ne serait-ce qu'en pensée, en rompant, par exemple, et l'on ne saurait le blâmer, avec la modestie d'une condition ou la bassesse d'une naissance, lorsqu'il n'autoriserait, plus brutalement, mais non moins dignement, le meurtre symbolique du père par la biffure du nom qui nous fut imposé. Un académicien distingué usa sans vergogne de cet art que l'on juge indigne lorsque, né Gérard Régnier, il se fit appeler Jean Clair.

En cela, l'art en question est un instrument de culture, si je puis parler ainsi, puisqu'il acte une volonté d'extraction et d'élévation.
« [...] le meurtre symbolique du père par la biffure du nom qui nous fut imposé.»

Il ne manquait plus que celle-là !
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 14:34   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Cher M. Veron, c'est exactement ce que fit Jean Clair, et ce n'est point honteux — certaines situations l'exigent, dirais-je même. (Il le confessa à Alain Veinstein, je crois, non sans une certaine gêne, d'ailleurs.)
Faut-il rappeler une nouvelle fois que Jean Clair est un pseudonyme littéraire, un nom d'artiste. Jean Clair est, sous ce nom, un personnage public, connu et joignable. C'est son nom d'état-civil qui, inconnu du public, lui permettrait l'anonymat. Cela n'a aucun rapport avec ce dont il est question ici.
09 décembre 2011, 14:50   Re : Imago
L'utilisation des noms et prénoms n'entraîne peut-être pas de conséquences aujourd'hui ; qu'en sera-t-il dans un avenir pas si lointain?
On a dit ici que la situation actuelle n'est pas comparable à un régime de chasse à l'homme. Quid de l'affaire Truchelut, qui croyait s'exprimer dans son petit chez-soi et s'est retrouvée ruinée?
Dans 5 ans, où en sera la France? Marie Laforêt pensait-elle qu'une annonce sur le Net allait lui entraîner les déboires que l'on sait?
De deux choses l'une. Soit la situation est sérieuse, et alors il faut tenter de se préserver un minimum ; soit elle ne l'est pas, et chacun - le quidam de base, le prof, l'aspirant écrivain - peut s'exprimer sur un Forum dissident, dire qu'il ne supporte plus ceci, qu'il craint cela, qu'il honnit la presse, les assocs, et tout cela sans rien craindre...
Il me semble que toute personne en situation fragile aujourd'hui, peut craindre plus ou moins à raison de s'exposer sur ses propos. La notion de fragilité me semble importante. Si nous déplorons la situation, c'est que déjà nous y sommes exposés - qui par son lieu d'habitation, qui par son milieu professionnel, etc. Nous nous heurtons peut-être à des murs (par ex. pour publier des articles), à des hostilités, etc. Pourquoi augmenter encore la charge en donnant son nom? Et puis, pourquoi ne donner QUE son nom? S'il faut assumer ses paroles, il faut donner son adresse, son téléphone, pour que chacun puisse nous sommer de répondre de nos paroles. Il faut alors être cohérent jusqu'au bout (et on a qualifié à ce sujet l'attitude de R. Camus d'héroïsme).
09 décembre 2011, 14:52   Re : Imago
Maintenant, je comprends aussi la position inverse : si tout le monde (ou une masse importante) de personnes, EN MEME TEMPS, disent leurs noms, qualités, adresses, et profèrent des propos dissidents, cela sera difficile de les mettre tous en prison en même temps!
Mais ce que craignent certains ici, je pense que ce n'est pas forcément la prison (effectivement on en est pas là), mais par ex. des "visites" peu sympathiques de voisins ou de collègues "antifas" par ex.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 14:57   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
Faut-il rappeler une nouvelle fois que Jean Clair est un pseudonyme littéraire, un nom d'artiste.

Je ne saurais, quant à moi, distinguer pseudonyme littéraire et e-pseudonyme, dans la mesure où ces deux types de noms signent tous deux des publications, qu'elles soient papier ou numérique. C'est aussi le nom avec lequel cet écrivain signe ses essais, et beaucoup d'interventions, ici, s'apparentent à des micro-essais. La distinction entre littérature et e-discussion ne résiste guère à l'analyse, surtout en ces lieux où l'on peut retoucher ad infinitum ses interventions. Ce qui m'importe avant tout est ce geste de rupture par lequel l'autonomie procède d'un acte créateur, d'une volonté de s'extraire de ce qui leste son propre esprit ou son image.
09 décembre 2011, 15:13   Re : Imago
Les zantifas, je les provoque tous en duel, ici et maintenant. Le code de mon immeuble est 4902. Attention, ma sonnette fonctionne de manière assez erratique : appuyez fort. Il convient sans doute de prévenir mes adversaires que je suis équipé d'un opinel rouillé en authentique bois de palissandre. Je ne vous prends pas en traitre.
Même pas d'accent circonflexe à traître, pour la protection ?
Tu quoque Maitredecesloci !
09 décembre 2011, 15:24   La Gueule à la récré
Eh beh, ça y va, la testostérone, dernièrement... La race a encore de beaux jours devant elle...
09 décembre 2011, 15:28   Re : La Gueule à la récré
C'est François et Didier qu'ont commencé.

(Après Derrière j'arrête.)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 15:31   Re : La Gueule à la récré
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pardonnez-moi, Didier, mais, le temps de revenir à votre message initial pour y répondre à tête reposée, il avait déjà changé, me semble-t-il. Je ne crois pas me souvenir qu'il comportait cette sortie sur le "jeu sur divers tableaux". Manière de dire, là aussi, qu'une nouvelle plasticité de la parole est bel et bien à l'oeuvre, qui modifie les usages, qu'on le veuille ou non (veuillez confirmer ou infirmer que vous avez opéré un ajout à votre message initial, afin que je sache si ce n'est pas moi qui vous ai lu partiellement, la première fois (et cette seule demande, le seul fait qu'elle existe, en dit long sur la pratique de la lecture et de l'écriture sur Internet.))

Si vous dites que je "joue sur divers tableaux" en référence à une ou deux incursions sous mon patronyme, là aussi, ce n'était que pour illustrer les possibilités offertes par le médium et qui, selon moi, changent la donne identitaire. Si vous dites que je "joue sur divers tableaux" pour un autre motif, je ne sais ce qui vous permets cette affirmation ni ce ton impératif qui m'enjoint de "cesser". Comment cesserais-je de me livrer à un prétendu "jeu sur divers tableaux" alors même qu'en mon âme et conscience je n'ai pas l'impression de le faire volontairement ce qui, d'ailleurs, serait bien innocent, dans ces sortes de "conversations écrites" aux sinuosités bien connues ? J'ajoute que, sur le thème des pseudos, je n'ai pas encore fait le tour de ce que j'ai en tête et cela, précisément, pour ne pas embrouiller la question mais j'y reviendrais à l'occasion.

"Est-ce à dire que toute technique doit abolir non seulement les usages anciens, mais faire oublier jusqu'à leur sens ?
(En l'espèce ne pas "conserver intégralement", c'est bien abolir : il n'est que de voir le résultat...).
Que toute technique génère la sociabilité "qui va bien avec" ?...
"

Si j'étais familier du ton cinglant dont vous usez assez souvent hors de la présence physique de l'interlocuteur, hors du ton de voix, hors des regards échangés, c'est-à-dire dans des conditions tout à fait insolites et abstraites qui devraient conduire chacun à faire assaut de nuances, à s'interdire le ton tranchant, le qualificatif blessant, je dirais : commencez par lire correctement ce que j'ai écrit.

Permettez-moi de me contenter de me citer :

"Ce n'est pas à dire que je considère vaine toute tentative de "civiliser" les usages d'écran et que je ne ferais pas mienne l'exaspération camusienne, mais je crois que cet effort "civilisationnel" ne passe pas en priorité par la restauration du patronyme "pur et dur" (...)", ce qui s'accorde à la suite, quand j'évoque l'impossible, selon moi, "conservation intégrale" du legs des usages passés.

Cela ne signifie pas du tout que la technique doive abolir non seulement les usages anciens et faire oublier leur sens, mais qu'il est vain de croire qu'elle ne les affecte en rien (il suffirait de calquer son attitude sur celle qu'on prête à un Blaise Pascal pour que tout rentre dans l'ordre), ou qu'elle ne les affecte qu'en mauvaise part. La technique nous conduit à ajouter des usages au legs du passé, que le passé ne pouvait avoir à considérer. En ce sens, l'ajout peut être pris, en effet, comme une atteinte au legs du passé. J'ose espérer cependant qu'il puisse y avoir un "ajout" heureux, qui ne ruine pas l'édifice des siècles et que l'usage intelligent du pseudonyme puisse en faire partie, sans en passer par la négation pure et simple des patronymes.

Vous avez précisé, dans la parenthèse, que ne pas " "conserver intégralement", c'est bien abolir". Ce point de vue me parait, précisément, une profession de foi intégriste, c'est-à-dire coupée de cette fameuse "réalité" que vous invoquez à l'envi. "Conserver intégralement", à mon avis, n'existe tout simplement pas.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 15:43   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 16:04   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
(Cela dit, Cher Maître, l'Académie tolère l'abandon de l'accent circonflexe sur traître - en espérant que cette remarque ne nous mènera pas demain, à l'aube, derrière l'église...)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 20:15   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Premier causeur :
- La technique n'est mauvaise et délétère que si elle prétend se développer sur la conservation intégrale de comportements élaborés en un temps où elle n'existait pas.

Deuxième causeur :
- En l'espèce ne pas "conserver intégralement", c'est bien abolir : il n'est que de voir le résultat...

Premier causeur :
- "Conserver intégralement", à mon avis, n'existe tout simplement pas.


En quoi le premier causeur fait-il la critique de sa propre expression ? Sincèrement, je ne comprends pas. Maladresse tant que vous voudrez. Je fais ce que je peux. Que vous dire ? Mettez cela sur le compte de mes limites intellectuelles ou d'une tournure d'esprit paresseuse qui m'empêcherait de raisonner sérieusement (et, en effet, je préfère de loin tenter de me frotter à la fiction) mais ne brandissez pas cette accusation de déloyauté. La déloyauté suppose un brin d'intention que je n'ai pas.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 21:18   Re : Tentative d'extraction d'un dialogue
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Oui, oublions cela.
Il est piquant qu'en remontant aux origines de la "personne", on trouve le masque...

(En fait, l'amorce de la duplicité est inscrite dès les premiers effets de conscience, laquelle est pratiquement par définition un redoublement, une réflexion, une instance de relaiement, une inauthenticité, non-coïncidence censément fondatrice de la personne, en tant que "je".
Il est non moins piquant qu'on ait ici l'obsession de l'intégrité nominale, comme un tout soi-même duquel on ne saurait prendre quelque distance, et là qu'on fustige si implacablement le "soi-mêmisme" qui ferait de la personne une si piteuse concrétion figée sans feuilleté, ne ménageant aucune marge ni reste.)
« Il est non moins piquant qu'on ait ici l'obsession de l'intégrité nominale, comme un tout soi-même duquel on ne saurait prendre quelque distance...»

Il me semble, cher Alain, que vous nous faites dire ce que nous n'avons pas dit.
09 décembre 2011, 22:58   Renato !
Soccorso !



09 décembre 2011, 23:02   Paraphrase
Oui oh, Eric, si l'on n'est jamais tout à fait pour soi, permettez qu'on le soit un peu parfois pour les autres...
Qu'on lise ces lignes avec toute la circonspection et l'humour qui s'imposent (surtout pas comme une "leçon de morale" !)

Un jour, dans les années soixante, lors d'une conférence de Krishnamurti, un homme demanda la parole. Le vieux sage l'invita à s'exprimer : "Quel est votre problème, Monsieur ?"
L'homme raconta qu'il était sur le point d'être appelé sous les drapeaux aux Etats-Unis, ce qui signifiait à cette époque : servir au Vietnam. "C'est une sale guerre, n'est-ce pas ?" demanda-t-il.
"Oui" soupira Krishnamurti. "Mais quel est votre problème, Monsieur ?"
L'homme expliqua alors que s'il retournait dans son pays et refusait de prendre les armes, il serait arrêté et jeté en prison. Krishnamurti, calme et pénétrant, réitéra sa question : "Mais quel est votre problème, Monsieur ?"
L'homme était au bord du désespoir, la tension montait dans la salle. Krishnamurti ne montra aucun signe de la compassion recherchée par l'auditeur. Il ne lui conseilla pas la fuite ou la désertion. Il ne le consola pas non plus.
"Oui, Monsieur, je vous entends. Vous serez arrêté, jeté en prison, peut-être fusillé. Mais quel est votre problème ?"

Sans doute avons-nous beaucoup plus besoin de détachement que de courage (et ce n'est pas seulement parce que je suis un grand lâche que je le pense).
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 02:15   Edmund et les pseudos
« Il est piquant qu'en remontant aux origines de la "personne", on trouve le masque... En fait, l'amorce de la duplicité est inscrite dès les premiers effets de conscience, laquelle est pratiquement par définition un redoublement, une réflexion, une instance de relaiement, une inauthenticité, non-coïncidence censément fondatrice de la personne, en tant que "je". »

Cf. A. Eytan, « D'une analogie structurale entre l'émergence de la conscience et l'usage du pseudonymat » in Phénoménologie appliquée aux broutilles, sous la direction de Shlomo Husserl, éd. Arguties talmudiques, Jérusalem, 2011, pp. 168-169.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 07:37   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
J'aimerais poser une question - sérieuse - aux débatteurs de ce fil, notamment Orimont et Didier : êtes-vous d'accord avec l'idée que l'histoire des techniques et l'histoire sociale et culturelle ne sont pas indépendantes, mais qu'elles sont étroitement liées - si ce n'est par un lien causal, au moins par un lien de sens (ce qui revient à affirmer : l'internet est un fruit nécessaire de la modernité, il est impensable au XVIe siècle, par exemple) ?
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 09:59   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
En quel sens iriez-vous plus loin Cher Didier ?
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 10:06   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Merci Didier, peut-être aurez-vous le temps d'en dire un peu plus sur cette belle idée.

En attendant, je poursuis mon questionnement : si les aspects techniques et socio-culturels de l'histoire sont indissolublement liés, la technique de notre époque peut-elle se développer ou se manifester autrement que selon la logique décivilisatrice que nous observons ?
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 13:23   Lorsque le masque répond à la mala curiositas
Cher Alain, jamais vous n'avez mieux montré le sophiste que vous ne pouvez qu'être sur ces questions.

Oui, enfin, si j'ironisai ici sur l'argutie eytanienne, ce n'était ni critique ni accusateur, d'autant que sa très brève tentative de phénoménologie appliquée aux broutilles, comme je me suis permis de la nommer, était mise entre parenthèses — preuve qu'Alain lui-même ne prenait pas trop au sérieux ce qu'il avançait. Il jouait au sophiste bien plus qu'il ne l'était, il me semble...

Une remarque, au passage : une conversation sur un forum du web ressemble d'avantage à un exercice de télé-réalité, du moins de radio-réalité, puisque quiconque, et en tout point du monde, peut lire, épier, et ce, constamment, grâce à la mémoire du web, ce que l'on écrit. On ne se présente jamais au monde entier, lorsque l'on converse, hormis peut-être les hauts fonctionnaires politiques en temps de mondialisation. Le pseudonymat serait peut-être, dès lors, la réponse inconsciente de chacun à une éventuelle mala curiositas qui, bien qu'invisible, rôde toujours. Sous cet angle, l'anonymat rééquilibrerait l'unilatérale ubiquité de l'e-parole.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 13:48   Re : Question sur l'anonymat des pseudos du Web
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 14:07   Re : Lorsque le masque répond à la mala curiositas
Je vois mal ce que la taille de l'Agora, l'importance du public, la dimension de la Cité, ou bien encore la possibilité de conservation écrite des propos tenus, changent sur le fond.

Cher M. Bourjon, une agora mondiale, un public mondial, une "Cité mondiale", soit le monde lui-même qui, obviously, n'est pas — encore ? — régi par des lois communes, modifie la donne, oui, il me semble. Sachant qu'une invisible curiosité, éventuellement mal intentionnée, rôde toujours sur la Toile, un peu comme, si l'on voulait filer la métaphore, une araignée fantomatique guettant sournoisement ses délicieuses proies, il serait quasiment instinctif, en ces e-espaces abyssaux, de converser masqué. Ce n'est pas un argument de haute voltige que je propose là, mais la formalisation d'une réaction instinctive qu'un système immunitaire sain suscite.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 14:12   Re : Lorsque le masque répond à la mala curiositas
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 14:19   Re : Lorsque le masque répond à la mala curiositas
Attendons alors un Gouvernement Mondial, prescrivant des lois mondiales, s'appliquant à tous, intervenants et lecteurs, et règles et mœurs seront communes et partagées. La Toile est une jungle sans lois bien édictées — en ce sens, oui, je juge sain qu'on soit quelque peu précautionneux, cher M. Bourjon.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 14:22   Re : Lorsque le masque répond à la mala curiositas
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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