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Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
12 juillet 2008, 21:21   23 ?
L'Eglise catholique continue sur sa lancée...

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Mgr Vingt-Trois au Conseil pontifical pour les migrants


Le pape Benoît XVI a nommé l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, au Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, selon un communiqué publié samedi par le Vatican.

Ce Conseil d’une trentaine de membres a pour mission de veiller aux besoins particuliers de ceux qui ont été contraints de quitter leur pays ou qui sont apatrides.

Il rappelle régulièrement l’importance aux yeux de l’Eglise catholique du maintien de l’unité des familles et des regroupements familiaux. (AFP)
12 juillet 2008, 23:47   Re : 23 ?
L'Enfer est squatté de bonnes intentions.
13 juillet 2008, 09:40   Re : 23 ?
La fascination de la hiérarchie catholique pour l'islam est, bizarrement, à la mesure du " gnangnantisme " de boyscout qui se déverse ad nauséum dans les offices religieux chrétiens, " gnangantisme " qui est, pourtant, à l'opposé de la dureté et de l'intransigeance islamique. Du moins est-elle, en la matière, logique avec elle-même, contrairement à ses adversaires "progressistes" qui ne cessent de ridiculiser la famille, de vouloir la démolir, ou le peu qu'il en reste, quand elle est occidentale, mais clament à qui veut les entendre qu'il est scandaleux de priver les immigrés africains de la leur, si vaste que soit leur parentèle.
13 juillet 2008, 10:12   Re : 23 ?
Très juste, chère Cassandre ! Toujours cette lassante dissymétrie, "phobe" d'un côté, "phile" (en réalité "lâtre") de l'autre...
(p.s. : pour gnangnantisme, qui n'est guère seyant, je vous propose mièvrerie)
13 juillet 2008, 10:38   Re : 23 ?
J'aime gnangnantise, son origine phonétique enrichit mièvrerie (à mon goût)...
13 juillet 2008, 10:40   Re : 23 ?
Renaud Camus utilise gnangnantise (qui me semble, sans vouloir vexer Cassandre, mieux sonner que gnangnatisme) avec une nuance différente de ce qu'il y a traditionnellement dans mièvrerie. La mièvrerie est intemporelle et universelle ; la gnangnantise est plus caractéristique de l'époque, elle en exprime la niaiserie, l'infantilisme, l'enthousiasme béat pour la moraline, ou, en un autre mot, la culculterie.
13 juillet 2008, 10:54   Un coup d'oeil...
" Un coup d'oeil sur le passé montre qu'une Eglise malade passe facilement à l'islam. On peut estimer que le succès de cette religion est venu essentiellement de la massive hémorragie des chrétiens séduits par la doctrine ou peu enclins, à cause de la faiblesse de leur foi, à résister à la technique efficace de conversion, à la pression fiscale, aux humiliations et aux misères du statut de dhimmi. Les tribus arabes n'étaient pas nombreuses, et malgré leur extraordinaire valeur militaire, leur domination eût été éphémère si la masse chrétienne ne s'était pas convertie rapidement. Quels chrétiens ? Les monophysites d'Egypte, les nestoriens de Syrie et de Perse, les donatistes d'Afrique, les ariens d'Espagne, les Eglises restées orthodoxes, mais travaillées par ces diverses hérésies, ou exaspérées par la politique de Byzance. Les derniers cathares de France et d'Italie, assurent certains historiens, réfugiés en Bosnie y sont devenus musulmans. A contrario, quand fut clos le grand cycle des hérésies trinitaires et christologiques, vers le IX°s, on vit des Eglises affermies dans la foi tenir bon pendant des siècles sous la dure férule musulmane : ainsi dans les Balkans.

[...]

L'Eglise de la fin du XX°s ne souffre pas de la même maladie que l'église byzantine, mais, pour autant qu'il est permis d'en juger, on hésiterait à lui remettre un certificat de bonne santé. A en juger par les sondages, beaucoup de fidèles ne savent pas bien ce qu'ils croient ni pourquoi ils le croient. Ils doutent d'un grand nombre d'articles fondamentaux, comme du péché originel, de la vie éternelle, de la résurrection des corps. Il est vrai qu'il y a un écart entre la foi intime qu'aucun sondage ne peut atteindre, et la foi exprimée sous forme d'opinion. Mais que celle-ci soit fautive dans son expression, fragmentaire, incohérente, jette une lumière sur l'enseignement reçu. La catéchèse des enfants est depuis une génération troublée, incertaine. Elle ne vise plus à leur mettre dans la tête des formules dogmatiques stables, apprises par coeur, mais à leur insuffler un état d'âme, vague, affectueux et gentil pour tout le monde. En haut se déroule la permanente bataille des théologies d'auteur. Dans cette théologomachie, il faut vraiment s'éloigner à des années-lumière de la foi catholique pour être remarqué, au pire grondé, exceptionnellement subir les foudres mouillées de l'autorité magistériale.

[...]

Sans doute, aujourd'hui, Soloviev n'aurait-il pas trop de peine à discerner sous l'orthodoxie heureusement conservée à Rome et dans le corps épiscopal les hérésies "rentrées" et un dualisme analogue au dualisme byzantin: entre l'humanitarisme social, qui se réclame du socialisme résiduel ou de la démocratie triomphante, et d'autre part le spiritualisme, l'un et l'autre portés au carré par l'esprit de sublime. Il y verrait un nouvel avatar du couple nestorianisme-monophysisme. La question est de savoir si cet état de santé précaire peut se résoudre dans une adhésion à l'islam, je veux dire une forte hémorragie de chrétiens en direction de cette autre religion. "

Alain Besançon, Trois tentations dans l'Eglise, Perrin 2002, collection Tempus, p. 212-217, troisième partie ("La tentation de l'islam").
13 juillet 2008, 10:58   Re : 23 ?
Merci à Henri de prendre la peine de nous transmettre des textes de cette qualité, tout particulièrement s'il les doit les recopier "à la main".
13 juillet 2008, 11:02   Re : 23 ?
Oui, cher Marcel, " gnangnantise " est bien sûr le terme approprié. Comme souvent, j'ai écrit un peu trop vite. La mièvrerie, selon moi, n'est pas incompatible avec une certaine élégance, c'est pourquoi, en l'occurrence, je prèfère l'autre terme car les sermons que j'entends le dimanche à la radio sont tout sauf élégants. Ils ne sont que " gnangnans ".
Utilisateur anonyme
13 juillet 2008, 11:12   Re : 23 ??
Mais que diriez-vous de ça ?
13 juillet 2008, 17:11   Re : Un coup d'oeil...
Merci, cher Henri, pour ces extraits.
" Il y verrait un nouvel avatar du couple nestorianisme-monophysisme. "
L'opposition, dans l'Eglise d'aujourd'hui, entre humanitarisme social et spiritualisme comparée à l'opposition d'hier entre nestorianisme et monophysisme, me paraît très intéressante.
13 juillet 2008, 17:22   Re : 23 ??
Et merci, cher Boris pour ce très bel article. J'avais, moi aussi, été indignée par la façon dont avait été traité cet horrible assassinat, entre, en effet, désinvolture et chiqué " gnangnan" , affèteries pathétiques autant que nunuches de cathos dégénérés.
13 juillet 2008, 17:33   Re : 23 ??
La prose turgide du Stalker, et qui vous "met toute la gueule dans le seau" quand vous avez émis l'idée de prendre un petit verre sous la tonnelle, est regrettable pour tout ce qu'elle nous masque et détourne du propos, qui pourrait être pertinent, qui sait, de son auteur. Impossible de s'émouvoir: vos émotions, ils vous les bouffe, vous les dicte en prélude à l'exposé des motifs. On l'aurait bien aimé, sinon, le Stalker.
Utilisateur anonyme
13 juillet 2008, 17:53   Re : 23 ??
Oui, moi aussi, Cassandre, j'ai été horrifié et scandalisé par ce qui s'est passé. Mais je trouve néanmoins son article obscène. Je me dis que sur l'essentiel je suis d'accord avec lui, et pourtant je ne peux pas le lire sans être ulcéré. Je partage sa colère, mais je n'ai pas envie de la partager avec lui.

Une désinvolture contre une autre. Bien entendu que les gnangnans sont insupportables, et qu'on a envie de les gifler, mais là, c'est presque pire. Le lisant (Stalker), je me demande toujours comment il est possible que quelqu'un qui a bon goût, comme lui, soit aussi mauvais quand il écrit. C'est un mystère, pour moi.

Francis a raison, il est turgide, sans cesse. Et c'est dans ce "sans cesse" qu'à mon avis réside sa grande faiblesse. Comme dans la musique, qui est fondamentalement composée de tensions et de détentes, un discours a besoin de reliefs auxquels on s'accroche, alors que chez lui le relief juxtaposé à lui-même forme une vaste et morne plaine.
13 juillet 2008, 18:06   Re : 23 ?
Je fais la même lecture que vous, Boris; son déballage se retourne contre lui. N'est pas Léon Bloy qui veut.
13 juillet 2008, 18:10   Re : 23 ??
OUI, je suis entièrement d'accord avec vous deux. l'indignation que je partage avec l'auteur de l'article m'a obnubilée au point de ne pas prêter attention au style. Il en fait beaucoup trop.
" Comme dans la musique, qui est fondamentalement composée de tensions et de détentes, un discours a besoin de reliefs auxquels on s'accroche, alors que chez lui le relief juxtaposé à lui-même forme une vaste et morne plaine. "
Très juste et vrai, aussi, pour la poésie.
13 juillet 2008, 20:24   Re : 23 ?
Sortez les parapluies et les impers : qui-vous-savez va débarquer...
13 juillet 2008, 21:19   Re : 23 ?
"toute la gueule dans le seau" : oui, c'est vraiment ça.
Utilisateur anonyme
13 juillet 2008, 23:56   Toute la gueule dans l'écran
Il y a, à mon avis, une incompatibilité entre la famille d'écriture de cet homme et le "support" qu'il pratique. La tonalité me semble largement apparentée au livre ou à la presse polémique du début du siècle.

Ou, sous un autre angle, que peut-il arriver de mieux à quelqu'un qui pratique Internet de cette façon, sinon d'être publié (c'est d'ailleurs peut-être le cas, je n'en sais rien.)
14 juillet 2008, 17:05   Re : 23 ?
Je reviens sur gnangantise et culculterie pour redire que non, décidément, je ne les aime pas beaucoup, ces deux-là. Ils sont de cette espèce de mots qui, pour faire leur travail, c'est-à-dire étriller ce qu'ils nomment, utilisent les armes de l'adversaire, soit la laideur et l'inanité, vont du même au même, sont semblables à une médecine dont les effets secondaires sont aussi néfastes que les bienfaits. Ils désignent la violence avec des mots violents, la laideur avec des termes laids, la bêtise avec des vocables bêtes. On observe souvent la même chose ailleurs, au cinéma par exemple, quand la violence que l'on prétend dénoncer s'exprime à plein sur l'écran... Peut-être mièvrerie ne décrit-il pas à lui tout seul l'ensemble des nuances que gnangnantise paraît évoquer à vos oreilles; en ce cas, je lui préfère encore une périphrase. Après tout, et c'est là je trouve une de ses grâces, le français, contrairement à d'autres langues plus instrumentales ou utilitaires, ou simplement plus lâches, moins bien tendues, ne dispose pas forcément de mots pour toutes choses, en tous temps, tous lieux et toutes circonstances. C'est à user de ses beautés un peu délicates que nous invite ce manque qui fait qu'un détour vaut parfois mieux qu'un raccourci.
Utilisateur anonyme
14 juillet 2008, 17:24   Re : 23 ?
« Peut-être mièvrerie ne décrit-il pas à lui tout seul l'ensemble des nuances que gnangnantise paraît évoquer à vos oreilles ; (…) Après tout, et c'est là je trouve une de ses grâces, le français, contrairement à d'autres langues plus instrumentales ou utilitaires, ou simplement plus lâches, moins bien tendues, ne dispose pas forcément de mots pour toutes choses, en tous temps, tous lieux et toutes circonstances. C'est à user de ses beautés un peu délicates que nous invite ce manque qui fait qu'un détour vaut parfois mieux qu'un raccourci. »

Parfaitement d'accord avec vous. (Mais je reconnais que j'aime assez "gnangan", et "culcul", pourtant… Tout ça n'est pas simple. Il y a des usages qui renvoient à l'enfance, et qu'on aime ne pas perdre.)

Je crois que les mots ne doivent pas forcément être (toujours) le plus précis possible, et que le jeu que leur emploi induit souvent est une chose positive. Par exemple, mais je l'ai déjà souvent dit, je n'aime pas l'emploi qui est fait ici constamment de "nocence", je lui préfère nuisance, même si le sens est (peut-être) plus large, moins ciblé, et surtout moins connoté par son symétrique, l'innocence et son fameux trait d'union.
14 juillet 2008, 19:40   Re : 23 ?
Je ne vais, certes pas pas défendre ce "gnangnantise" . Je suis plutôt d'accord avec vous. C'est le mot qui m'est venu aussitôt sous la plume et je ne prends pas toujours le temps, surtout quand je n'en dispose pas sur le moment, de soulever sept fois mes mains sur le clavier avant de taper certains messages.
14 juillet 2008, 19:52   Re : 23 ?
Je comprends votre scrupule. L'utilisation de la violence verbale, de mots grossiers ou infamants est un travers - systématiquement pratiqué par les extrémistes des deux bords - dont il faut se méfier. Peut-être ne faut-il pas, tout de même, aller trop loin en éliminant notamment tout sarcasme du discours, car on aurait alors tôt fait d'aseptiser celui-ci ; la litote n'est pas forcément la solution idéale.
15 juillet 2008, 16:20   Re : 23 ?
Certes, cher Marcel, certes. Mais le sarcasme, l'ironie, et même la violence s'il faut absolument qu'on en use, peuvent résider au moins autant dans le tour que dans les mots, non ? Enfin, je dis cela, mais je ne m'interdis nullement, à l'occasion, les vocables en question; ils ont leur utilité, leur histoire dans la langue; eux aussi sont des êtres humains, après tout.
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