Le site du parti de l'In-nocence

Historiens

Envoyé par Henri Rebeyrol 
12 décembre 2011, 21:57   Re : Historiens
Je ne suis pas censeur : je corrige à l'occasion et avec d'autres les manquements aux règles qui prévalent ici, nuance...
Vous n'avez pas eu le temps de vous concerter "avec d'autres" pour éliminer mes réponses.Vous ne vous débarrasserez pas aussi aisément d'un très manifeste conflit d'intérêt.
(Mais il va dire que je parle à sa place, ne m'interdisant aucun rôle, ce en quoi il aura raison).
Non, non vous êtes parfait, continuez comme ça (mais n'oubliez pas les "règles", hein).

Cher Didier, pourrions-nous disposer d'une police encore plus petite?
Utilisateur anonyme
12 décembre 2011, 21:59   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
12 décembre 2011, 21:59   Re : Historiens
Cher Serge,
Une vague idée, en passant, à propos d'une de vos interventions. Cet impératif de penser les idées d’une époque entièrement dans le cadre conceptuel dont elle disposait, ne renvoie-t-elle pas à cette aporie de l’épistémé Foucaldienne, qui fait se succéder mystérieusement les visions du monde (ou de tel ou tel objet), sans intelligible transition. Dans le cas qui nous occupe, JGL date précisément l’invention du “racisme”, avant lequel ce mot n’aurait aucun sens. Mais si ce mot a été inventé, il doit bien y avoir une histoire de l’invention de ce mot, qui doit nécessairement plonger dans l’époque où il n’existait pas encore.
(Incidemment, il ne reste à mon avis pas grand-chose d’utile dans ce que disait Foucault, dans Les Mots et les Choses, à propos de… Cuvier ! À sa décharge, il était un pionnier).
Utilisateur anonyme
12 décembre 2011, 22:10   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
12 décembre 2011, 22:44   Re : Historiens
Cher Didier
Répondre à vos procès d'intention? Ai-je le droit de trouver cela totalement dépourvu d'intérêt? Ai-je le droit de choisir mes interlocuteurs? Ont-ils le droit de décider par eux-mêmes d'engager la conversation ou on? De décider par eux-mêmes s'ils sont "utilisés" ou non? Et de ne pas me répondre sans que cela paraisse d'emblée comme une humiliante obéissance à vos injonctions?

(Ou bien vouliez-vous que je me réjouisse bruyamment de la façon dont Cassandre a fait sien illico l'argument que je lui proposais sur le progrès.)

Cher Didier Bourjon, votre cumul des rôles de débatteur, de modérateur et de censeur relève d’un mélange des genres tout à fait malsain.

PS: Oui, c'était une vague idée. Je viens d'y penser. Je ne suis pas sûr de sa pertinence.
12 décembre 2011, 22:49   Re : Historiens
» Ce qui est vrai du droit devrait l'être aussi des idées ou de la pensée. Imputer du racisme à Cuvier, c'est aussi aberrant que de poursuivre des crimes qui ne sont pas définis comme crimes dans les codes de loi et qui sont donc imaginaires

À ceci près que le sens du terme "racisme" (dans son acception plus ou moins actuelle) contient à la fois un référent (pour aller très vite, le fait de considérer telle race comme fatalement supérieure à une autre), et un jugement moral sur ce même référent ; la poursuite de certains crimes ne désigne que cette poursuite, pas les "crimes" eux-mêmes, comme événements ayant eu lieu, comme faits, qui ont bel et bien existé.
Dans toute cette discussion sur le "racisme" de Cuvier, il n'a jamais été question que du référent, des faits désignés, quand tous les intervenants, sans exception, ont prié qu'on envisageât le terme sans sa connotation axiologique actuelle. Et cela semble être un exercice particulièrement ardu.
On devrait donc pouvoir imputer du racisme à Cuvier sans pour autant le traiter de raciste, c'est à dire y adjoindre la valeur de jugement.


» je vous ferai humblement remarquer que si nous devions nous satisfaire de décrire le passé avec ses propres mots et ses propres concepts nous n'irions pas bien loin

Nous n'irions nulle part, parce que nous n'y avons tout simplement pas accès ; on ne peut parler la langue de quelqu'un d'autre en utilisant la sienne. Tout au plus peut-on espérer que la sienne propre ait quelque chose de commun avec celle des autres.


» Hum... Alain... Bien entendu, et donc : C.Q.F.D., s'agissant de la "réponse" de M. Brunet. La science est un discours.

Ah non, vous le faites exprès : désolé de passer par lapalissade, mais c'est le discours sur la science qui est un discours, pas la science elle-même, dans sa pratique, telle qu'elle est définie par ce discours (cela concernant les discours sur la science les plus "raisonnables", disons).
Aussi l'impossibilité de donner une réponse "scientifique" à votre question ("Vous semble-t-elle scientifique, cette "réponse" ? ") n'impliquait en rien l'absence de scientificité de ce sur quoi elle portait.
Utilisateur anonyme
13 décembre 2011, 05:34   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
13 décembre 2011, 05:40   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
13 décembre 2011, 11:29   Re : Historiens
"À ceci près que le sens du terme "racisme" (dans son acception plus ou moins actuelle) contient à la fois un référent (pour aller très vite, le fait de considérer telle race comme fatalement supérieure à une autre), et un jugement moral sur ce même référent ; la poursuite de certains crimes ne désigne que cette poursuite, pas les "crimes" eux-mêmes, comme événements ayant eu lieu, comme faits, qui ont bel et bien existé [...] On devrait donc pouvoir imputer du racisme à Cuvier sans pour autant le traiter de raciste, c'est à dire y adjoindre la valeur de jugement.".

Cher Alain Eytan, je vous remercie d'avoir su formuler de manière explicite un distinguo, en définitive, pas si subtil que cela, qui était implicite dans la réponse, maladroite sans doute, que j'ai publiée vers 18 H 00 le 12 décembre.

En posant la question de la définition du racisme dans un commentaire encore antérieur, c'est également sur ce point précis que j'espérais attirer l'attention des débateurs. En vain apparemment, car comme vous le soulignez à juste titre chacun ici semble évoquer le racisme dans son acception criminelle, c’est-à-dire tardive.

C'est aussi l'option retenue par nombre de spécialistes autoproclamés qui déversent leur éminente science sur Wikipédia, apportant leur écot, volontaire ou pas, à l'oeuvre d'endoctrinement dénoncée par les in-nocents à longueur de forum.

Je crois que vous touchez du doigt le point névralgique et la faiblesse épistémologique de l'extrême majorité des thèses, universitaires ou des discours médiatiques ou vulgaires sur le thème du racisme et de ses possibles filiations historiques.

Ce me semble être, pour vous citer un exemple précis, dans cet esprit de confusion axiologique, entre autres confusions, qu'a été soutenue la thèse d'un Christian Delacampagne Une histoire du racisme des origines à nos jours publiée en 2000 par la Librairie Générale Française en co-édition avec France-Culture et préfacée par la gracieuse Laure Adler. Je m'y suis replongé hier soir, troublé par la violence de nos échanges. L’un de vous connaît-il cette publication ?

L’auteur est agrégé de philosophie et docteur d’Etat ès Lettres et sciences humaines.

D’emblée il adopte une définition indéfiniment extensible du racisme en y englobant l’ensemble des comportements de rejet « haineux » - comment un rejet ne le serait-il pas, n'est-ce pas ! - exprimés à l’encontre d’un groupe humain en raison d’une caractéristique commune supposée aux membres de ce groupe. Si bien qu’ainsi présentée la misogynie devient racisme ; les femmes, partant, deviennent une race ! De même que les fumeurs, les homosexuels, les musulmans, les Italiens, les chômeurs, les communistes etc. Je précise que c’est bien l’auteur qui parle, pas moi (p. 11).

L’étape suivante, locus communis de la démonstration, consiste à nier l’existence des races humaines, non sur la base d’une argumentation scientifique rationnelle et raisonnablement recevable mais à partir de clichés grossiers, d’approximations, de comparaisons avec l’animal, le chien notamment, jamais menées jusqu’à leurs conséquences ultimes. L’affaire, entendue, est expédiée en deux pages d’un galimatias qui ne convaincrait pas un gosse de 6 ans. Passons. Concomitamment toute approche contradictoire est balayée d’un revers de main comme ne pouvant relever que d’un regrettable « égarement de la raison ».

Dès la page 20, la couleur, si j’ose, est annoncée :

« Y a-t-il eu du racisme, en Afrique ou en Amérique indienne, avant la colonisation ? Y en a-t-il eu en Chine ou au Japon, avant l’arrivée massive des premiers Européens ? Le système hindou des castes, vieux de plusieurs milliers d’années, fut-il, dès sa naissance, un système raciste ? » Il ne fait pas de doute que la réponse est « négative dans les trois cas », assène l’auteur.

La conclusion s'impose d'elle-même : le racisme est, ne peut être qu'un vice ontologique des Européens, des blancs, des Occidentaux.
Le caractère éminemment raciste d’un tel postulat, soit dit en passant, tombe sous le sens, selon la définition même de l'auteur. Mais ce gros caillou dans les rouages de la démonstration ne semble pas l’avoir effleuré.

Le chapitre VII roule sur le thème de l’esclavage et de la traite des Noirs. Or sur 14 pages, l’évocation des traites arabo-musulmane, ottomane et africaine occupe moins d’une page et l’auteur s’empresse de renvoyer ses lecteurs à la seule traite qui, à ses yeux, mérite d'être dénoncée : la traite atlantique. Car il s'agit bien de dénoncer, non de comprendre ou de décrire.
Ainsi, pour évoquer enfin le cœur même du sujet qui nous occupe ici, voici ce que l’on peut lire à la page 153 suite à la dénonciation du racisme de Voltaire, philosophe est-il écrit, « à la fois polygéniste, raciste et antisémite ».

S’indignant qu’un « écrivain réputé pour sa brillante intelligence » puisse affirmer dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, publié en 1756, que Blancs et Noirs constituent « des races entièrement différentes » et que les Noirs comparables à des animaux « puissent s’unir avec des singes pour engendrer des monstres [citations que j’avoue n’avoir pas eu l’occasion de vérifier], Christian Delacampagne tente une explication. Il évoque pêle-mêle la passion antireligieuse aveuglante de Voltaire, son adhésion corollaire aux thèses polygénistes, ses intérêts de classe... Il conclut par ces mots :

« L’explication, bien entendu, ne saurait avoir valeur d’excuse. Et l’on peut d’autant moins excuser [je souligne] un Voltaire ou un Kant, en prétendant qu’ils ne font que refléter les préjugés de leur temps, qu’à leur époque, précisément, d’autres esprits, mieux avisés, se sont déjà ouvertement élevés contre le mépris dans lequel sont tenus femmes, Noirs ou juifs. »

Où se lit à la fois l'intention clairement et ouvertement revendiquée de juger le XVIIIe siècle à l'aune de nos valeurs, le racisme étant pris ici dans son acception criminelle parfaitement anachronique et une perspective téléologique qui interdit que nous considérions ce travail tendancieux comme étant celui d’un historien digne de crédit plutôt que celui d'un procureur improvisé.
13 décembre 2011, 11:48   Re : Historiens
Il me semble que le "racisme " de Cuvier, à supposer que racisme il y eut, était le résultat d'une erreur scientifique et non d'une quelconque perversion morale. Il convient donc de relever ce genre d'erreur de façon neutre comme on relèverait toute erreur scientifique.
13 décembre 2011, 11:50   Re : Historiens
Nous sommes d'accord.
13 décembre 2011, 14:36   Re : Historiens
Je dirais plutôt que c'est la part non scientifique, "doxique" de son œuvre. Et elle mérite effectivement d'être relevée de façon neutre (comme je l'ai fait dans ma première phrase sur ce fil).
13 décembre 2011, 23:45   Re : Historiens
Merci JGL de livrer votre charge si rare contre les « saints Pantouflards » des sciences sociales, charge rare car vous ne la livrez pas pour repasser la tarte à la crème avariée des sciences molles ou dures, mais pour rappeler aux prétendues molles quelques leçons de rigueur des réputées dures, leçons qu'elles sont tout à fait à même de s'appliquer comme le prouvent d'abondance les travaux, dont vous citez quelques exemples, de ceux qui ont laissé le mol oreiller. Il n'est de science que d'hommes.

…..

Les antiracistes (secte défenderesse de l'unité du genre humain contre les possibles assimilations d'une partie des siens avec l'animal) seront un jour accusés d'humanistes par les antihumanistes (secte défenderesse de l'unité du genre vivant contre les possibles assimilations d'une partie des siens avec l'inanimé). Il y a dans l'antiracisme (comme dans le racisme et son horreur de la vermine) une sorte d'horreur sacrée de l'animal qui rappelle celle des créationnistes tellement moqués. Il n'y a rien d'absurde ou de choquant que certaines populations aient un aspect plus simiesque que d'autres. Il aurait, par contre, été surprenant qu'on puisse comparer certains peuples aux limaces (quoique le soda et la télé aidant...) : qui que soient nos parents, c'est toujours au singe que l'on ressemble le plus. Les mystères de la morphogénèse n'insultent pas l'humanité. Ceci dit, on peut aussi élargir ce regard naturaliste : ne devrait-on pas accorder plus de sérieux à l'étrange bestiaire qu'une foule compose pour qui sait observer les poissons, les chevaux, les paresseux qui demeurent au fond de nos visages ? Comment comprendre les liens entre le racisme, l'antiracime, la culpabilité et l'animal ? La législation nazie était très protectrice des animaux. Faute de pouvoir décider où s'arrête le règne animal, la loi englobait les invertébrés. Le même régime qui protègeait le corps animal se déchainait contre les corps humains. Le général Gallois bombardant l'Allemagne n'avait de compassion que pour les chiens et les chats innocents qui brûlaient. Les naturalistes racistes torturaient sans pitié les animaux de laboratoire. Comment les sociétés archaïques savaient-elles exalter leur humanité grâce aux détours par l'animalité ?

L'antiracisme recèle aussi (comme le racisme qui rive l'être au corps - Levinas) un naturalisme borné. L'antiracisme, en effet, en voulant n'insulter aucun homme paraît souvent insulter l'espèce tout entière à claironner que les hommes sont hommes en ce qu'ils sont susceptibles de se reproduire entre eux (Vas-y, prouve que t'es un homme...) ou à exiger des explorateurs découvrant des êtres totalement inconnus qu'ils les déclarent hommes, avant même qu'ils aient, les uns les autres, pris langue, et se soient assurés d'être des êtres de culture et donc des hommes. Encore faut-il se méfier : les sorciers sont-ils des hommes, et les gnomes, les martiens et les démons ou les dieux travestis ?

Pour ne pas sombrer dans le racisme et l'antiracisme qui rivent l'être au corps (à l'individu empirique en hyper démocratie, à l'hérédité en régime raciste), il faut donner de l'être au corps : une chair aux personnes, une physionomie aux nations, et jouer, comme Francis Marche, avec les troubles du décentrement. Le cheval nous trouvera toujours les mandibules bien plates. Mais on les aime comme cela les chevaux, très cratyliens, n'est-ce-pas ?
13 décembre 2011, 23:52   Re : Historiens
"Les antiracistes (secte défenderesse de l'unité du genre humain contre les possibles assimilations d'une partie des siens avec l'animal) seront un jour accusés d'humanistes par les antihumanistes (secte défenderesse de l'unité du genre vivant contre les possibles assimilations d'une partie des siens avec l'inanimé)."
A méditer ...
14 décembre 2011, 09:57   Re : Historiens
Les antiracistes (secte défenderesse de l'unité du genre humain contre les possibles assimilations d'une partie des siens avec l'animal) seront un jour accusés d'humanistes par les antihumanistes

A titre de rappel, on ne saurait accuser quiconque d'humaniste, mais bien d'humanisme. Excusez-moi, cher Pierre Henri, je prends cette faute au vol car elle se répand partout et très rapidement (c'est une FGV, une faute à grande vitesse...), et à la voir et l'entendre ainsi en permanence, on en vient parfois à douter si l'on a raison, par un funeste effet d'entraînement.
14 décembre 2011, 13:13   Re : Historiens
C’est drôlement bien tapé, ce qu’il écrit, Pierre Henri, faute ou pas faute. Je me faisais moi aussi la réflexion qu’après tout les bêtes avaient le droit de se vexer aussi de toutes ces comparaisons qu’on faisait d’elles avec des humains.
Utilisateur anonyme
14 décembre 2011, 13:56   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
14 décembre 2011, 14:01   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 décembre 2011, 19:23   Re : Historiens
Mais quel statut donner aux "postjugés" racistes ? Il faut vous l'avouer, chers amis in-nocents, je suis rongé par un mal affreux, une sorte de lèpre morale atroce : j'ai des postjugés racistes ! Heureusement que je garde encore mon demi-anonymat, ayant promis d'enlever le bas un peu plus tard. En d'autres époques, je serais brûlé vif en place publique, oh pas par vous, je sais bien.
Voilà le problème : je n'ai pas lu Cuvier, ni "Mein Kampf", ni Gobineau (sauf les très belles "Nouvelles Asiatiques"). Mais j'ai vécu deux ans au Burkina Faso, qui s'appelait alors la Haute-Volta, sept ans en Guadeloupe, j'ai voyagé en République dominicaine et beaucoup entendu parler par des gens sérieux d'Haïti, deux moitiés d'île pas si jumelles que ça. Je sais, j'aurais dû garder mes yeux dans la poche, interdire à mon cerveau de faire certains rapprochements, certains raisonnements, de tirer certaines déductions... L'énoncé de mes postjugés scandaliserait M. Guerlain lui-même. Quelqu'un connaît-il une clinique qui puisse me prendre en charge, un psychologue assez courageux pour s'attaquer à mon cas nauséabond ?
Tiens, un article du Point annonce qu'il y a deux fois plus d'accidents d'avion en Afrique qu'ailleurs. Rien à voir, bien sûr.
14 décembre 2011, 20:03   Re : Historiens
Et si on prenait le problème à l'envers ?

Il y a environ quinze ans de cela un livre a fait grand bruit dans le Landernau de la presse de gauche, celui d'un négationniste Jean Claude Pressac, ami de Faurisson et ayant travaillé avec lui, qui voulant prouver à tous prix que les chambres à gaz n'avaient pas existé, a mené une enquête très serrée sur la question au terme de laquelle il est arrivé à la conclusion ... qu'elles avaient bel et bien existé et que les fours crématoires avaient pour but d'en brûler les cadavres. "Son livre Les Crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse" paru en 1993, expliquait au public le fonctionnement, schémas précis à l'appui, des crématoires d'Auschwitz et démontra l'implication de certaines entreprises allemandes dans la solution finale orchestrée par les nazis, en particulier les firmes Topf und Söhne et Kori, principaux constructeurs des fours crématoires. Son livre est désormais un des livres de référence sur la question et une arme décisive contre le négationnisme.
Alors cet homme, raciste ou pas raciste ?
14 décembre 2011, 21:54   Re : Historiens
Eh bien justement, chère Cassandre, voilà qui promeut le négationnisme au rang d'une théorie scientifique... Tout raciste qu'il serait au départ, cet homme est bon scientifique, et confirme d'ailleurs la thèse de JF Brunet, à savoir que c'est la méthode et la pratique scientifique, autrement dit la confrontation perpétuelle des théories à l'expérience, c'est à dire aux faits, qui est cause qu'une doxa puisse en remplacer une autre...

(À première vue, et cela constitue le premier cercle, on se demande en quoi un négationniste serait raciste, puisque l'étant, on peine à comprendre pourquoi il s'opposerait si ardemment à ce qu'on eût brûlé des êtres si inférieurs et fatalement néfastes.
Ensuite cela peut prendre une tournure plus perverse : la négation de l'existence des chambres à gaz a pour corrélat l'affirmation du mensonge perpétré par les Juifs pour tirer profit de leur rôle de victimes d'atrocités putatives ; le mensonge sournois et corrupteur à des fins strictement profiteuses constitue l'un des premiers motifs de l’antisémitisme officiel. Ainsi le négationniste, en niant les faits, confirme et reconduit l'une des raisons principales de leur réalisation, mais se réserve en plus le loisir, puisqu'il prétend qu'ils n'ont pas eu lieu, de les reproduire.)
Utilisateur anonyme
14 décembre 2011, 21:59   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 décembre 2011, 22:11   Encore Lapalisse
Eh ben alors, Didier, vous ne voulez pas un peu m’embobiner, là ?
Votre "qu'est-ce qui" renferme à la fois "qu'est-ce qui est la cause de", et "par quoi est remplacée" ; dans le premier cas de figure, vous êtes renvoyé à la science, éventuellement, et dans le deuxième vous énoncez une belle tautologie.
Utilisateur anonyme
14 décembre 2011, 22:13   Re : Encore Lapalisse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 décembre 2011, 22:24   Re : Encore Lapalisse
Euh... Alain, il me semble que vous trahissez un peu ma pensée, et que M. Bourjon a beau jeu de saisir la perche qui lui est tendue. Mais avez-vous bien voulu dire ce que vous avez dit, à savoir que l'existence des chambres à gaz était une doxa qui remplaçait celle de leur non-existence?
A part ça, je ne vois pas ce que serait une vérification qui ne serait garante d'aucune "vérité", ou même, plus simplement, d'aucune vérité.
14 décembre 2011, 22:55   Re : Encore Lapalisse
On est renvoyé à l'observation et l'expérimentation, c'est à dire à la confrontation de la théorie à une réalité capable de la confirmer ou de l'invalider ; cette confrontation est l'une des caractéristiques principales de la science dite "expérimentale".
Je simplifie à l'excès, bien entendu, mais je ne vois vraiment pas ce qu'il y a ici lieu de contester ?...

» La science ne croit pas qu'il y a "des faits", seulement l'observation de vérifications expérimentales, garantes d'aucune "vérité" autre qu'expérimentale et conditionnée.

Je ne vois mon non plus pas du tout ce que serait une "vérité", hors ce qui a été ainsi vérifié ?...


» Mais avez-vous bien voulu dire ce que vous avez dit, à savoir que l'existence des chambres à gaz était une doxa qui remplaçait celle de leur non-existence?

La conviction étayée que les chambres à gaz ont existé est la "doxa" ayant remplacé la croyance en leur inexistence.
Évidemment, en l’occurrence, le terme de "doxa" n"est pas si bien choisi...
15 décembre 2011, 04:16   Re : Encore Lapalisse
» La science ne croit pas qu'il y a "des faits", seulement l'observation de vérifications expérimentales, garantes d'aucune "vérité" autre qu'expérimentale et conditionnée.

Je reprends votre phrase, Cher Didier, elle a vraiment une drôle de tête ; on croirait presque une profession de foi d'un positiviste viennois, ça vous ressemble, tiens !
Soit dit en passant, et pas si accessoirement, la science "croit" bel et bien aux "faits" : comme disait je crois Popper, il n'est pas si loufoque de penser que les sciences tentent de décrire, et autant que possible d'expliquer la réalité. Les"explications" constituent peut-être des modèles révisables, mais à tout le moins les descriptions, les observations, les énoncés protocolaires, comme dirait votre Carnap, c'est quoi ? de purs songes de nos nuits d'automne ?
Comme ajoutait le même Popper, presque toutes, sinon toutes les théories scientifiques, chimiques, physiques ou biologiques, impliquent le réalisme, au sens où, si elles sont vraies, ou au moins tendent vers cette vérité, alors le réalisme doit l'être aussi. Et si le réalisme consiste en la postulation d'une réalité indépendante de nos représentations, et si la science tente de décrire et d'expliquer cette réalité, alors les "états de choses" constitutifs de la réalité et possiblement descriptibles et connaissables constituent des "faits".
Pensez-vous sincèrement qu'il y ait lieu de couper les cheveux en douze, à ce propos ?

je ne crois au reste pas une seconde, ou pas plus d'une seconde, à ce type de déni purement formel, et presque de coquetterie, de l’existence de faits dont on pourrait prendre connaissance, de votre part, en règle générale : le "Grand Remplacement", le Désastre, la montée irrésistible de la violence, tous ces motifs qui vous mobilisent tant et ne peuvent que s'appuyer sur la conviction que la réalité est bien ceci ou cela, et qu'il est un savoir factuel pouvant en rendre compte de façon juste, ou plus juste que les fantasmagories aveuglantes, impliquent eux aussi nécessairement la croyance en des "faits". Si ce n'est même pas susceptible d'être vrai ou faux, c'est à dire de correspondre à ce qui est, lequel est composé de faits, alors on se demande vraiment à quoi bon tant d'efforts...
Utilisateur anonyme
15 décembre 2011, 07:18   Re : Encore Lapalisse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
15 décembre 2011, 10:33   Re : Historiens
Citation
Alain N.
Voilà le problème : ................Mais j'ai vécu deux ans au Burkina Faso, qui s'appelait alors la Haute-Volta, sept ans en Guadeloupe, j'ai voyagé en République dominicaine et beaucoup entendu parler par des gens sérieux d'Haïti, deux moitiés d'île pas si jumelles que ça. Je sais, j'aurais dû garder mes yeux dans la poche, interdire à mon cerveau de faire certains rapprochements, certains raisonnements, de tirer certaines déductions... L'énoncé de mes postjugés scandaliserait M. Guerlain lui-même. Tiens, un article du Point annonce qu'il y a deux fois plus d'accidents d'avion en Afrique qu'ailleurs. Rien à voir, bien sûr.

J'ai vécu quelques années aussi dans des pays très voisins du premier cité et très proches ethniquement et culturellement et j'ai pu y faire les observations qui vous conduisent à porter sur eux un si radical jugement sans en tirer cependant les mêmes conclusions, en raison de dispositions personnelles sans doute mais pour deux raisons très objectives :
- l'effarante incapacité à administrer, organiser, entretenir tout ce qui relève de la modernité, je l'ai constatée également dans d'autres pays, au Maghreb précisément, dont la population est, à ma connaissance, assez blanche pour ne pas être classée très loin de nous (Il n'y a qu'à voir ce que les Algériens ont fait du pays que les Pieds Noirs leur ont laissé).
- les tares qui sautent aux yeux des occidentaux et qui handicapent les sociétés africaines sont compensées par des modalités de régulation des rapports sociaux qui rendent (je fais vite) ces pays agréables à vivre, pour autant, et je reconnais que c'est la pierre d'achoppement, qu’on ait pu s’y faire une place. Je suis un ardent défenseur de notre culture et de notre civilisation mais je n’ai aucun mépris, bien au contraire, pour les cultures et les sociétés africaines (D’autres aussi méritent notre respect, mais je n’en ai pas assez d’expérience pour en parler), et je pense que Monsieur Guerlain a dit une sottise qui ne l'honore pas.
15 décembre 2011, 10:47   Re : Historiens
Cher Alain

Loin de moi de voir dans le négationnisme la moindre science ! J'ai simplement voulu soumettre le cas d'un individu, obscur petit pharmacien de son état à l'origine et n'ayant rien d'un savant ni d'un chercheur, qui lors d'une première visite à Auschwitz, et pour des raisons que je n'ai pas bien comprises liées, je crois, aux explications que lui a données le gardien du site, s'est mis à douter de l'existence des chambres à gaz et des fours crématoires. A la suite de quoi il est entré en relations avec Faurisson, puis ayant décidé d'en avoir le coeur net, il s'est lancé dans une enquête acharnée qui a abouti aux conclusions contraires de celles auxquelles il pensait arriver au départ .
Or les négationnistes sont associés, à juste raison, au racisme antisémite . Si la vox populi avait jugé c e monsieur avant qu'il ait pu terminer son enquête eût-il mérité l'accusation de racisme ? C'est la simple question que je pose sans malice aucune ?
Utilisateur anonyme
15 décembre 2011, 10:48   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
15 décembre 2011, 12:12   Re : Encore Lapalisse
Cher Alain,

Je suis parfaitement d’accord avec ce que vous dites de la science. Il reste que votre reformulation de la "doxa" en « conviction étayée » versus « croyance », reste encore un peu en deçà de la clarté ou de la simplicité qu’il faut à mon sens pour éviter de se faire entraîner à tourner sans fin autour du pot vide du relativisme ou constructivisme « fort » (la danse sans fin étant sa version « faible », qui ne vaut pas mieux et fait perdre du temps). Pour tenter de reformuler les choses le plus rigoureusement possible : une doxa n'en « renverse » pas une autre ; les doxa ne font pas de telles choses, elles ne se font pas la bise, elles ne se bottent pas les fesses, elles ne se renversent pas : elles se succèdent. Pour passer de l’une à l’autre, nul besoin de science. Mais quand celle-ci s’en mêle avec succès, elle fait passer d’une doxa à certain contenu de vérité à une autre à plus grand contenu de vérité (éventuellement d’un mensonge à une vérité comme dans le cas limite évoqué plus haut). Il faut absolument maintenir le débat sur ce contenu de vérité grandissant, et ne pas hésiter à balayer d’un revers de main le reste de cette vérité, les scories, les choses fausses, l’idéologie, les héritages non pensés, que charrie nécessairement la science, mais qui ne lui sont pas propres, et brouillent la claire conscience de sa spécificité.
Je crois indispensable la brutalité de Dawkins sur ce thème (je traduis librement) : « Les spécialistes des sciences humaines qui se rendent à leurs conférences internationales arrivent à bon port et entiers parce qu’ils ont choisi de prendre l’avion plutôt qu’un tapis volant, et qu’une longue suite de physiciens et d’ingénieurs ont fait correctement leurs calculs. Montrez-moi un relativiste à 10 000 mètres d’altitude, je vous montrerai un hypocrite ».
15 décembre 2011, 15:12   Re : Encore Lapalisse
Pour commencer JFBrunet, Dawkins est un con. Il est cela au mieux, au pire, il est un malhonnête. Mais la probabilité est forte qu'il soit les deux. (Vous aimez la "brutalité" de Dawkins, veuillez souffrir la mienne à son sujet).

Dawkins feint de ne pas savoir que la science s'applique à chercher ce qu'elle a décidé qu'elle trouverait. Et cette décision s'enracine dans la doxa. Dawkins est fameux pour sa petite expérience de l'algorithme à série convergente sur une phrase qu'il écrit d'abord, pour ensuite randomiser l'occurrence des lettres qui la composent en retenant les bonnes lettres au bon emplacement jusqu'à ce qu'à la ennième (avec n aussi faible qu'une petite centaine de tentatives) occurrence, les lettres se trouvent arrangées pour former la phrase écrite par Dawkins. Avec ça, le bonhomme tient selon lui la preuve qu'il n'est point besoin de "grand horloger" pour guider l'évolution naturelle des êtres vivants, que les formes achevées s'obtiennent par randomisation. Ben mon colon, et ce montreur de foire est infoutu de comprendre qu'il s'est précisément comporté, dans cette expérience, comme le Grand Horloger à qui il reproche de ne pas exister. Plus nouille, plus tarte, et plus charlatan des soirées du samedi soir sur TF1, tu meurs.
Utilisateur anonyme
15 décembre 2011, 15:13   Re : Encore Lapalisse
(Message supprimé à la demande de son auteur)
15 décembre 2011, 19:51   Re : Encore Lapalisse
Cher autre Alain (fichue mode des années 40 et 50 !),
Il faut faire un peu de bathmologie. Ça tombe bien, c'est une des spécialités locales. Les anciens m'excuseront, ils savent ce que je vais dire. Je n'ai pas lu les archives avant de demander ma naturalisation à l'in-nocence.
Niveau 1 : le racisme ordinaire. Pour les anciens Grecs, pour les Chinois, les autres peuples sont des Barbares. Forcément bêtes, forcément proches de l'animalité. Façon de penser simplette et courante. Notons tout de même que cette façon de penser n'implique pas forcément qu'on veuille exterminer tel ou tel type de Barbares. Comme a dit un plaisantin, Hitler a déshonoré le racisme.
Niveau 2 : l'antiracisme, doxa contemporaine. Les qualités et les défauts des individus n'ont rien à voir avec leur race, leur origine. Tous ont les mêmes compétences, rien n'est héréditaire. Les Juifs et les Noirs sont représentés dans leurs proportions respectives parmi les producteurs de France-Culture comme parmi l'équipe de France de football. On travaille à Ouagadougou ou à Pointe-à-Pitre avec un acharnement qui frise le stakhanovisme, et M. Guerlain a dit une bêtise. Les étudiants chinois arrivés à l'Ecole des Mines d'Albi à l'automne 2010 n'ont pas eu les meilleures notes au bout de trois mois. Les quartiers noirs de Los Angeles sont aussi coquets que les quartiers coréens etc.
Niveau 3 (celui où modestement je me situe) : Hum, c'est plus compliqué...
Tout cela ne serait que gracieuses spéculations intellectuelles si le destin de la France n'était en jeu. Le problème est que le niveau 2 s'est érigé en catéchisme fanatique, ne tolérant jamais le moindre doute de la part du niveau 3. Lynchage immédiat contre celui qui élève une objection. Le pas maître des lieux puisque ça l'agace qu'on l'appelle ainsi en sait quelque chose.
Il est tout de même stupéfiant qu'une qualité aussi banale que la méfiance, célébrée à peu près dans chaque fable de la Fontaine, soit devenue crimineuse (joli adjectif de Montaigne), passible des tribunaux et de la honte sociale.
PS : J'aime bien que les conversations se recoupent, se découplent, s'unissent, se contredisent, se fassent des crocs en jambe.
15 décembre 2011, 20:03   Re : Historiens
Alain, pour les Grecs, les autres peuples sont forcément barbares, cela n'a rien de raciste.
15 décembre 2011, 21:14   Re : Historiens
» mais le faire dès qu'un moment plus favorable (ou moins défavorable...) se présentera. Ce temps, un forum tel que celui-ci nous le laisse, profitons-en.

Certainement, cher Didier, et bien volontiers...
16 décembre 2011, 00:17   Re : Encore Lapalisse
Notons au passage que le relativisme ou constructivisme, qui voit dans la science un « discours » comme les autres, dans ses énoncés, des « vérifications » garantes d’aucune vérité autre que « conditionnée » par un état culturel, et dans ses soi-disant découvertes l’accomplissement ou le développement tautologique d’une doxa, est le compagnon naturel—et avéré— de l’antiracisme de pacotille dénoncé plus haut sur ce fil. En effet, poussé dans ses ultimes et inévitables conséquences, il fait de la science, telle que pratiquée essentiellement en Europe puis aux États-Unis depuis deux ou trois siècles, une sœur un peu agitée ou changeante des antiques magies, et d’Einstein une sorte de marabout occidental.
Utilisateur anonyme
16 décembre 2011, 01:50   Re : Encore Lapalisse
Citation
Alain N.
Niveau 2 : l'antiracisme, doxa contemporaine. Les qualités et les défauts des individus n'ont rien à voir avec leur race, leur origine. Tous ont les mêmes compétences, rien n'est héréditaire. On travaille à Ouagadougou ou à Pointe-à-Pitre avec un acharnement qui frise le stakhanovisme, et M. Guerlain a dit une bêtise.
Niveau 3 Tout cela ne serait que gracieuses spéculations intellectuelles si le destin de la France n'était en jeu. Le problème est que le niveau 2 s'est érigé en catéchisme fanatique, ne tolérant jamais le moindre doute de la part du niveau 3. Lynchage immédiat contre celui qui élève une objection. Il est tout de même stupéfiant qu'une qualité aussi banale que la méfiance, célébrée à peu près dans chaque fable de la Fontaine, soit devenue crimineuse (joli adjectif de Montaigne), passible des tribunaux et de la honte sociale.
PS : J'aime bien que les conversations se recoupent, se découplent, s'unissent, se contredisent, se fassent des crocs en jambe.
Cher Alain, (même décennie?), ne déformez pas mon propos. Je n'ai écrit ni que rien (défauts et qualités) n'était héréditaire, ni que le culte du travail était la religion des sociétés africaines. J'ai remarqué que l'incapacité (ou tout au moins la difficulté) à faire tourner correctement les rouages d'une société moderne, que j'ai constatée comme vous, n'était pas réservée aux peuples noirs en renvoyant à l'exemple des Algériens (plutôt blancs, non?) qui se sont révélés impuissants à prendre la place, toute chaude, que leur cédaient les Pieds Noirs en partance. J'ai rajouté que j'avais trouvé, dans les pays où j'avais vécu et parmi ces populations, des richesses humaines, une qualité de rapports, des modalités de régulation sociale, que j'apprécie et que je trouve, oui très souvent, supérieures à ce que je constate, ici, autour de moi (Tiens, le fils chéri de ma belle-mère veut la placer en maison de retraite!). J'en tirais la conclusion qu'il est sot s'empresser de mépriser, ce qui n'exclut ni la lucidité ni le franc parler lorsque c'est nécessaire (J'ai travaillé dix ans en coopération). Je le dis pondérement, sans indignation dans la voix, ni intention de lyncher (je ne défendrai avec fanatisme que mon pays) mais je persiste, la remarque de M. Guerlain est une bétise, parce qu'elle caricature outrancièrement une "race", qu'elle offense inutilement des individus, qu'elle blesse sans discernement un grand nombre de personnes. Il y a certes à tenir un discours de clarté et de fermeté à ces peuples qui lorgnent sur ce qui nous reste de confort et de richesses, mais le dédain et le ton de supériorité me semblent mal venus. Je pense que le PI doit proposer, dans le respect de ses principes, des solutions qui préservent la France, l'Europe plutôt, du funeste destin des territoires envahis mais celà n'implique pas qu'on réactive un racisme insoutenable (dans tous les sens du terme). Il suffit de camper fermement sur le "je veux rester ce que je suis, comme je vous ai laissés, nolens volens, être ce que vous êtes, et que chacun soit maître chez lui".
PS : Je n'aime pas les bavardages aussi brillants et subtils qu'ils puissent être, faute de talent probablement et de temps assurément. L'agilité d'esprit me fait aussi défaut : je n'ai pas saisi ce que la méfiance vient faire dans cette discussion, il faut sans doute sauter quelques étapes de la réflexion pour tomber dessus, mais....
16 décembre 2011, 02:26   Re : Encore Lapalisse
» Il reste que votre reformulation de la "doxa" en « conviction étayée » versus « croyance », reste encore un peu en deçà de la clarté ou de la simplicité qu’il faut à mon sens pour éviter de se faire entraîner à tourner sans fin autour du pot vide du relativisme ou constructivisme « fort »

Oui, elle n'était pas réussie et faisait plutôt fourre-tout conceptuel, par analogie un peu brouillonne à la fois au "paradigme" de Kuhn, à la théorie conjecturale et à la doxa proprement dite, qui est en soi un cadre de référence un peu flou aussi.
Sinon, je suis d'accord avec vous concernant le danger des dérives du relativisme et du constructivisme en ces matières, et aussi avec Dawkins.
16 décembre 2011, 03:22   Re : Historiens
Citation
Cassandre
Cher Alain

Loin de moi de voir dans le négationnisme la moindre science ! J'ai simplement voulu soumettre le cas d'un individu, obscur petit pharmacien de son état à l'origine et n'ayant rien d'un savant ni d'un chercheur, qui lors d'une première visite à Auschwitz, et pour des raisons que je n'ai pas bien comprises liées, je crois, aux explications que lui a données le gardien du site, s'est mis à douter de l'existence des chambres à gaz et des fours crématoires. A la suite de quoi il est entré en relations avec Faurisson, puis ayant décidé d'en avoir le coeur net, il s'est lancé dans une enquête acharnée qui a abouti aux conclusions contraires de celles auxquelles il pensait arriver au départ .
Or les négationnistes sont associés, à juste raison, au racisme antisémite . Si la vox populi avait jugé c e monsieur avant qu'il ait pu terminer son enquête eût-il mérité l'accusation de racisme ? C'est la simple question que je pose sans malice aucune ?

Chère Cassandre, la remarque concernant la "scientificité" du négationnisme n'était qu'une allusion facile à la théorie selon laquelle serait scientifique une théorie pouvant être infirmée, je ne voulais bien sûr pas dire que vous-même laissiez entendre que le négationnisme pût être vrai ; soit dit en passant, s'enquérir des preuves existant à ce sujet ne doit pas faire de vous systématiquement un affreux raciste ou je ne sais quoi, cela va presque sans dire.
D'après ce que vous dites du monsieur en question, son doute quant à l'existence des chambres à gaz n'était même pas lié au racisme, à proprement parler, il semble alors qu'un telle condamnation aurait été de toute façon erronée...
Utilisateur anonyme
16 décembre 2011, 07:41   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
16 décembre 2011, 11:45   Re : Historiens
qu'est-ce qui renverse une doxa, sinon une autre doxa ?
qu'est-ce qui renverse une doxa, sinon une autre doxa ?" : la réponse est donc : rien d'autre.
La science ne croit pas qu'il y a "des faits", seulement l'observation de vérifications expérimentales, garantes d'aucune "vérité" autre qu'expérimentale et conditionnée.
la science s'applique à chercher ce qu'elle a décidé qu'elle trouverait. Et cette décision s'enracine dans la doxa.

Les phrases qui précèdent sont de la plus pure eau relativiste. Elles ne diffèrent en rien de ce que pouvaient écrire les Bruno Latour et Evelyn Fox-Keller de la grande époque (pour citer deux divinités mineures de cette école). Si leurs auteurs pensent que la science n’est pas un discours comme les autres ou que la doxa qu’elle instaure diffère d’une façon essentielle de celle qu’elle a renversé, elles n’en laissent rien paraître.

Il n’y a pas de troisième terme entre mettre des guillemets autour de la vérité et les enlever, entre la déclarer conditionnée à quoi que ce soit (la définition même de la vulgate relativiste) et la déclarer inconditionnelle ou absolue, ni entre penser que la doxa détermine les découvertes de la science et penser que le réel y surgit. Aucun guillemet, aucune italique, aucune suggestion typographique de mystérieux surcroîts de profondeur n’y changera rien. Ce n’est, hélas, etc.
16 décembre 2011, 12:52   Re : Encore Lapalisse
A Jean-Marc :
Les non-Grecs étaient interdits de Jeux Olympiques. C'est un peu de l'apartheid, non ? Bien sûr, je n'ai aucune intention de critiquer les Grecs de l'Antiquité. Le seul reproche à leur faire c'est d'avoir des descendants si peu dignes d'eux. Vous vous rendez compte ! Etre passé des tables de Gortyne, des lois gravées dans la pierre pour être connues de tous à l'absence totale de sens de l'Etat !
A l'autre Alain (il faudra fonder une confrérie. On m'a prétendu que ce prénom vient des barbares Alains, ancêtres des Ossètes, dont une branche s'installa dans l'Orléanais) :
Méfiance. On pourrait dire, même officiellement : "Méfions-nous de l'immigration actuelle. Faisons un moratoire, ne laissons entrer personne, jusqu'à ce qu'elle soit bien assimilée. " Mais même ce discours très raisonnable est impossible à tenir, il vous vaut la prison.
C'est très bien de garder ses vieux parents à la maison. Mais quand c'est à l'échelle de toute une société, ça la condamne à l'infantilisme.
Utilisateur anonyme
16 décembre 2011, 13:03   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
16 décembre 2011, 13:45   Re : Historiens
La citation de M. Marche à la suite des autres ne relève en rien d'une méthode. L'enlever ne change rien au contenu de mon message. A vrai dire, si on l'entend dans une acception complètement triviale (le chercheur s'applique à chercher la structure de l'ADN parce qu'il a décidé de découvrir la structure de l'ADN, et cette décision s'enracine dans un état antérieur de la connaissance) je la trouve moins problématique que les autres. Enlevons-la.
Utilisateur anonyme
16 décembre 2011, 15:01   Re : Historiens
(Message supprimé à la demande de son auteur)
16 décembre 2011, 15:09   Re : Historiens
Sans aucun doute. En attendant,

Je sortirai car j'ai affaire : un insecte m'attend pour traiter.
16 décembre 2011, 16:26   Re : Historiens
Tu es démasqué, Alexis Léger !
» Il n’y a pas de troisième terme entre mettre des guillemets autour de la vérité et les enlever

Voyons où l'on pourrait, si éventuellement on y tient, le chercher, ce "troisième terme", qui est plutôt une interface. J'avais demandé à Didier s'il pensait sincèrement qu'il y avait lieu de couper les cheveux en 12 à propos de l'existence de "faits" ; le fait est qu'on le peut, among friends, sans pour autant délirer inutilement, et que les meilleurs esprits les ont même coupés au moins en 36.
Voici à propos de la décitation de la vérité, et de la façon d'accommoder le surgissement du réel, lequel surgit bel et bien, mais n'en est probablement pas moins accommodé, donc également "(re)construit", un petit passage extrait des Quiddités de Quine :

« On nous dit que la vérité de "la neige est blanche" est due au fait que la neige est blanche et que l'énoncé vrai "la neige est blanche" correspond au fait que la neige est blanche. Dès lors, notre compte rendu de la vérité de "la neige est blanche" en terme de faits se ramène donc à ceci : "la neige est blanche" est vrai si et seulement si la neige est blanche.
Comme Tarski l'a souligné, c'est ici qu'apparaît le résidu significatif de la théorie de la correspondance. Attribuer la vérité à un tel énoncé, c'est attribuer la blancheur à la neige. L'attribution de la vérité à "la neige est blanche" se contente d'annuler les guillemets et d'énoncer que la neige est blanche. La vérité est décitation. »

Eh bien pardon, mais nous y mettons aussi la main à la pâte, dans ces attributions ; l'étude de leurs modalités d'effectuation est le lieu de l'interface, c'est presque trivial de le dire, qui est un troisième terme. On n'y peut rien.
18 décembre 2011, 17:30   Re : Historiens
Le niveau 3 d'Alain N. ou la dignité des races et des personnes.

Ne s'intéresser aux races que pour établir entre elles des championnats et des classements est, en cette matière comme en toute autre, une marotte propre à discréditer son objet.

Premièrement, le jugement a posteriori d'une race sert à juger a priori des personnes. On se gardera de réduire l'identité des personnes aux propriétés supposées de leur race. Si les personnes sont toujours considérées comme étant beaucoup plus, ou possiblement autre, que ce que leur race laisse préjuger, le respect de la personne est sauf, quelque soit le discrédit de sa race. On peut inverser le propos : le jugement a posteriori des individus d'une même race sert à juger a priori des races. On se gardera de réduire l'identité des races, etc.

Deuxièmement, il va de soi que les a priori sont des indications qui servent au jugement mais ne le déterminent pas. Indispensables point de départ, ils n'en restent pas moins provisoires. Les personnes comme les races demandent que l'on suspende le jugement pour les aimer.

Enfin, à comparer les races, on perd leur signification. Indissociable du phénomène humain dans sa globalité, elles constituent une physionomie collective, inscrivent les générations dans une filiation et les individus dans un cosmos, enrichissent des préjugés qui leur sont attachées l'expérience de l'humanité. Elles confèrent donc une âme, une histoire et des valeurs aux groupes humains.

L'antiracisme traite des races comme d'un accident biologique superficiel. Réduites à la couleur de la peau, les races ne disent rien de notre essence individuelle ou collective : " je suis blanc" ne signifie rien d'autre que cela, être blanc. Rien d'essentiel, ce pour quoi on se dit désormais blanc ou noir : l'essentiel est indicible. Aussi, les hommes étant ce qu'ils sont, en mal d'identité, la race ressurgit sous la forme d'un droit individuel à la différence au sein de la société black, blanc, beur. La distinction entre la dimension collective de la race et l'individu est perdue dans une société que la race ne définit plus. Fini le riche canevas de sens et de valeurs attachées aux races. Restent deux ou trois a priori grossiers que l'individu porte comme une pancarte. Dès lors, l'antiracisme en dénaturant les races a appauvri l'humanité et préparé leur retour sous une forme déterministe : les races dotées d'une définition fixe et minimale déterminent l'idéal et le devenir individuel et collectif. Aux Blacks la rigolade, aux Beurs la religion, aux Blancs le bureau.
19 décembre 2011, 16:15   Re : Historiens
JF Brunet, toutes les découvertes scientifiques qui ont permis une rupture, une faille dans la doxa, et parfois l'avènement d'une doxa nouvelle, ont été le fait d'accidents, d'erreurs d'expérience, de faille dans les montages expérimentaux, de négligence caractérisée des acteurs de la doxa scientifique suivie de l'observation scientifique animée de vieille curiosité des esprits scientifiques qui pendant un court instant furent oublieux des "résultats qu'il faut attendre". De la découverte de la pénicilline à la celle de la bière de glace, je vous en épargne la liste. Quel enseignement en tirez-vous ? Quel enseignement épistémologique ?

Le "progrès scientifique", et c'est heureux, n'est pour ainsi dire jamais là où on l'attend, soit là où l'on attend les crédits et le financement du sûr train-train où s'agrippe ce progrès et sa doxa. Le seul progrès scientifique qui ait lieu s'opère de manière non linéaire mais saltatoire, soit hors de l'étouffement de "la recherche" institutionnelle qui ne s'applique qu'à ce qu'elle sait déjà soit, avec un immense temps de retard sur le réel, à tirer de lui confirmation de ses présupposés, recoupements et actualisation de ses déductions attendues. La science n'est belle et n'est utile que lorsqu'elle prend en défaut l'attente des scientifiques, c'est à dire, en physique, trois à quatre fois par siècle, et en sciences de la vie, une ou deux fois tous les trois siècles.
Cher Alain
(J’hésitais à ramener ce fil en haut de liste, où il n’a décidément rien à faire, mais puisque c’est fait...)
« Nous y mettons aussi la main à la pâte, dans ces attributions [de la vérité] ; l'étude de leurs modalités d'effectuation est le lieu de l'interface, c'est presque trivial de le dire » dites-vous.
Non seulement ce n’est pas trivial, mais on pourrait soutenir que c’est faux. « Nous » n’avons pas besoin de mettre la main à la pâte pour « étudier les modalités d’effectuation de l’attribution de la vérité [scientifique] ». Nous pouvons laisser les autres se charger de l’attribuer, cette vérité — sans avoir, ni eux ni nous, à étudier quoi que ce soi : la Boschimane joueuse de guimbarde qui, quand elle lève les yeux, voit passer l’avion ; le serpent accidentellement embarqué dans le train d’atterrissage qui, premier arrivé dans l’île, décime sa population aviaire ; et bien d’autres encore, « attribuent la vérité » aux lois de l’aérodynamique, sans que nous nous en mêlions.
Pour trancher l’aporie du maintien de la « construction » de la vérité avec son « surgissement », pour expliciter cette vague concession que le discours de la science n’est pas comme les autres discours, pour mieux appréhender « l’hypocrisie » (dixit Dawkins) qu’il y a à déclarer la vérité scientifique « conditionnée » tout en la vivant de façon inconditionnelle, j’avancerai ceci (après d’autres peut-être, mes lectures sont lacunaires) : la science n’est pas entièrement langage, elle diffère des autres discours parce qu’elle n’est pas qu’un discours, l’enlèvement des guillemets à la vérité n’est pas d’abord une opération linguistique.

M. Marche, que répondriez-vous à quelqu’un qui vous proposerait une théorie du style, quel que soit son mérite, en ajoutant pour la bonne bouche qu’à part Shakespeare et Renaud Camus, l’occident n’a produit depuis cinq siècles que des tâcherons qui ne pensent qu’à faire chauffer leur marmite, en servant la soupe à leurs lecteurs ?
Cher JF Brunet, nous ne parlons pas exactement de la même chose : ce que je voulais dire, c'est que nous mettons la main à la pâte dans la constitution des "faits" eux-mêmes en rapport avec quoi nos propositions les décrivant pourront avoir un contenu de vérité, lorsque nous acceptons certains énoncés comme vrais sur la foi de nos observations, éventuellement croisées, comparées et confirmées par celles des autres. Autrement dit, la condition de possibilité d'une vérité factuelle tient pour une part essentielle à la façon dont certaines chaînes de mots s'adaptent à nos stimulations sensorielles, lesquelles reproduisent le monde dans lequel nous vivons.
Il y a bel et bien, je crois, "construction" d'une réalité perçue et probablement plus ou moins commune qui est le premier terme de la relation de correspondance sur quoi repose la possibilité de vérité, et c'est des "modalités d'effectuation" de cette construction-là dont je parlai.

Pardonnez-moi cette façon un peu lapidaire et élémentairement kantienne, mais je suis doublement infecté : par un influenzavirus et un wpbt0.dll qui paraît particulièrement résistant...
Il y a bel et bien,
je crois,
"construction"
d'une réalité perçue et probablement plus ou moins commune
qui est le premier terme de la relation de correspondance
sur quoi
repose la possibilité de vérité,
et c'est des "modalités d'effectuation"
de cette construction-là
dont je parlai.

22 décembre 2011, 10:21   Re : Historiens
Pfff... Francis, c'est une tarte à la crème, ce que vous nous dites là.
22 décembre 2011, 10:32   Re : Historiens
Point du tout Stéphane, ce sont des oeuvres du "sculpteur" Thierry Fontaine, ancien pensionnaire de la villa Médicis. Elles illustrent à la lettre le propos d'Alain, du moins me semble-t-il. Le sens appelle une illustration pour être saisi quand les mots paraissent (à mes yeux) défaillants. Je suis le plus sérieux du monde. (Il est très difficile d'être plaisant sur les billets d'Alain Eytan).
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