Le site du parti de l'In-nocence

Créons nous aussi notre novlangue !

Envoyé par Alain Neurohr 
La guerre idéologique est une guerre de mots. Il faut des formules frappantes, des slogans. Ceux-ci peuvent être justes ou injustes, droits ou malhonnêtes, il importe avant tout qu'ils fassent mouche. Rappelez-vous les hilarants "le communisme, c'est les soviets plus l'électricité" et les "vipères lubriques" de feu le communisme.
Une partie du vocabulaire in-nocent existe déjà. Rendons à Camus ce qui est à Camus, "Grand Remplacement" est une trouvaille magnifique. Je connais des gens de gauche qui comprennent l'expression, fût-ce pour ajouter aussitôt : " Oh, mais je ne crois pas que ça arrivera ! " Je suis moins enthousiaste pour "Amis du Désastre" qui est très beau littérairement, mais peut faire penser à des écologistes contents que la catastrophe climatique prévue se réalise, ou à des souverainistes ravis par la chute possible de l'euro et la mendicité générale qui s'en suivra. Je préfère "remplaciste" qui est cinglant et fait famille avec "Grand Remplacement".
L'adjectif incontournable. Je reconnais que "nauséabond" a beaucoup de succès. Bientôt les jeunes ne connaîtront plus son sens premier. Je propose de le contrer par "niaiseux", qui a un parfum québécois et unit bien les sens de stupidité et naïveté. Exemples : "Giscard d'Estaing a été particulièrement niaiseux de nous inventer le regroupement familial", ou bien "Ce grand niaiseux de Fottorino a pondu un éditorial où il réclame davantage d'immigration pour remonter le moral des Français". Je fais modestement remarquer que mes deux exemples sont authentiques.
La référence incontournable. Le rapprochement jusqu'à la nausée de ce qui se passe en France actuellement avec l'Allemagne hitlérienne est parfaitement absurde, mais n'en finit pas de fonctionner. C'est ce que Finkielkraut appelle plaisamment la "reductio ad Hitlerum". J'ai pensé aux Serbes du Kossovo à qui il est arrivé en mille ans ce qui va nous arriver en cent ans : submergés par la natalité musulmane ! Mais ils ne sont ni très connus ni très populaires. La fin du monde antique, de grands esprits comme Saint Jérôme ou Saint Augustin en proie au déferlement d'innombrables crétins à cheval ? Le rapprochement est juste, on l'a fait ici même, mais ces événements sont trop anciens pour nous prendre aux tripes. Je propose les Tibétains ! Tout le monde les aime bien, le Dalaï-Lama est sympathique et émouvant. Exemples : " Nous allons être, comme les Tibétains, mis en minorité dans notre propre pays " ou " Dans mon quartier, il n'y a plus que des étrangers, je me sens comme ces pauvres Tibétains de Lhassa". A dire bien sûr avec le sourire et sans hystérie, à dire à n'importe quel propos, comme le fameux "Delenda est Carthago" de ce maître en manipulation que fut Caton l'Ancien.
Vous l'avez compris, je me propose de créer un petit bureau de propagande discrètement caché au dernier étage du bâtiment virtuel de l'In-nocence. Oh, je vois bien à quel point c'est contradictoire ! Tant pis ! Allons, à vos claviers, à vos méninges, trouvons l'antonyme de l'horrible "stigmatiser" ( appeler un chat un chat, c'est bien sûr stigmatiser les chats), de "quartier sensible", de "chance pour la France" etc. etc.
J'allais oublier ! L' Islam pourrait systématiquement devenir "la Soumission", puisqu'il paraît que tel est son sens en arabe.
Saint Jérôme ou Saint Augustin en proie au déferlement d'innombrables crétins à cheval

Je note cette formule dans mon carnet. C’est beau comme du Chesterton.
Mais pourquoi seraient-ils à cheval ? vous avez quelque chose contre les chevaux ? je crois voir là une attaque indirecte contre certaine Haute Personnalité connue sous le pseudonyme d'Ourasi Saint-Fissail.
Trêve de plaisanterie et pour répondre à Alain N., je propose de recycler le mot de bavure. Je lis dans la presse que deux policiers d'Evry qui essaient de verbaliser une voilée intégrale ont été passés à tabac par une horde de petits musulmans. Ne pourrait-on, dans ce cas, parler de bavure musulmane, ou de bavure islamique ? (« Encore une bavure musulmane, deux policiers tabassés. »)
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 22:10   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
appeler un chat un chat, c'est bien sûr stigmatiser les chats

Ça aussi, c'est très joli...

Il y a eu sur ce forum, voici quelque temps déjà, un fil consacré à une recherche commune d'arguments et expressions en tout genre pour contrer le déferlement langagier désastrolâtre. Il faudrait le retrouver, il y avait là-dedans, crois-je me rappeler, toute une matière ad hoc. Je fais malheureusement un fort mauvais archiviste ; peut-être quelque in-nocent mieux doué pourra-t-il plonger dans les grands fonds ?
Si quelqu'un retrouve la référence, je suis preneur. Ajoutons tout de même que cette recherche d'expressions frappantes et de slogans doit être permanente. Et que ce qui peut faire mouche fin 2011 a pu passer inaperçu il y a deux ans ou même un, puisque l'air du temps est par nature changeant.
Utilisateur anonyme
09 décembre 2011, 07:59   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 décembre 2011, 08:36   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
Citation
Alain N.
Tant pis ! Allons, à vos claviers, à vos méninges, trouvons l'antonyme de l'horrible "stigmatiser" ( appeler un chat un chat, c'est bien sûr stigmatiser les chats), de "quartier sensible", de "chance pour la France" etc. etc.

Un "quartier sensible" est un endroit où les caillasseurs ne restent jamais longtemps sans cible.
La France coupée en deux : islamolâtres contre islamofuges*

*inventé par Didier Goux.
A propos de quartiers sensibles, j'aime assez l'expression quartiers pleins de sensibilité, entendue je ne sais plus où ni quand.
Et moi j'aime bien les Sensibles, pour habitants desdits quartiers : tomber sur une bande de Sensibles, les Sensibles débordèrent la manifestation, coût par famille d'une rénovation pour Sensibles au regard du prix d'une rénovation pour indigènes, etc.
Oui, les Sensibles, c'est excellent. Quant à moi, j'explique très sérieusement que j'ai emménagé dans un quartier parfaitement Insensible et que je m'en trouve très bien. Tout le monde comprend.
Je me souviens d'une émission sur les "Sensibles" qualifiés par le sociologue de service de "grands pudiques". C'était cette grande pudeur qui expliquait, selon lui, leurs violences.

Moi j'aime assez : "xénagogues" pour qualifier les Amis du Désastre, ceux qui ont vendu la peau du peuple avant de l'avoir tué.
Très amusant (et très beau). Autant "Indes Galantes" transporte vers de tendres rêveries, autant "Arabie Galante" déchire l'oreille. "Enfile ton niqab et assieds-toi à l'arrière de la voiture. Et sur le trottoir, n'oublie pas de marcher deux mètres derrière moi."
Je parie que quand Israël ne colonisera plus aucun territoire en Palestine, il n'y aura plus de problèmes avec le nucléaire en Iran ; je parie que lorsque le chômage sera revenu à 5%, il n'y aura plus de crimes d'honneur ; je parie que lorsqu'il y aura moins de policiers narguant les cités, le nombre de viols baissera ; je parie que lorsque le voile sera autorisé à l'école, etc.
La notion de pari est intéressante, et permet de mettre au jour la pensée implicite des Amis du Désastre.
J'avais avancé naguère le mot de musulmistes (musulmans/islamistes). Il y a aussi la croissance verte.
Utilisateur anonyme
24 décembre 2011, 14:40   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
Je reprends ce fil qui me semble s'inscrire au coeur de la problématique des moyens et des modalités d'action. Le vocabulaire est une arme puissante que les membres de ce parti excellent à manier. Encore faut-il que cette excellence ne se cantonne pas à la lice de nos forum. Je propose que, très méthodiquement, soit forgé un outil de combat qui prenne à contre pied la lingua franca des amis du désastre et qu'en soient inondés les lieux où l'on peut encore s'exprimer. Une cellule de la contre-propagande ou de tout autre nom qu'on voudrait lui donner pourrait faire ce travail, dont les premiers fruits pourraient être offerts en corbeille aux plateaux de la campagne présidentielle.
Est-ce une question de mots-clefs ? Ne s'agirait-il pas aussi de créer un dispositif de questions, questions à lancer ou à égrener, qui puissent gripper la machine et enclencher un retour sur soi de nos interlocuteurs?
Utilisateur anonyme
25 décembre 2011, 17:52   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
Citation
Loik A.
Est-ce une question de mots-clefs ? Ne s'agirait-il pas aussi de créer un dispositif de questions, questions à lancer ou à égrener, qui puissent gripper la machine et enclencher un retour sur soi de nos interlocuteurs?

Mots-clefs, slogans, formules-choc, questions qui dérangent, je ne sais, mais il faut assurément bousculer le catéchisme des bien-pensants par un discours qui en prenne le contre-pied et contredise et subvertise la rhétorique dominante. Vient ensuite la question du comment : tout ce qui est techniquement possible doit être examiné : l'espace de liberté qui nous reste est suffisant pour que nous n'en soyons pas réduits aux graffitis. Les ouvrages de Renaud Camus en sont la preuve. Ils constituent d'ailleurs une riche mine d'arguments, analyses, formules et concepts à utiliser sans réserve. La question est : comment en inonder l'espace public?
"ensuite la question du comment"

No comment.
Utilisateur anonyme
25 décembre 2011, 19:03   Re : Créons nous aussi notre novlangue !
Ach !!! Pris en faute ! Un Pater et dix Ave !
Tout bien considéré, je ne suis pas sûr que nous ayons un avantage quelconque à créer notre propre novlangue. Celle de l’adversaire suffit amplement à le déconsidérer.

Exemple récent tiré de la presse : « les carbonisés de Marseille » (pour les petits truands victimes d’un règlement de compte, tués par balle et brûlés dans une auto). C’est très bien, les carbonisés, ça vous a un petit côté victimaire. On commence par être stigmatisé, on finit carbonisé. Les carbonisés sont les victimes expiatoires d’une société néo-coloniale, véritable machine à fabriquer des carbonisés (ou à carboniser des stigmatisés).

Autre exemple : les « tests de virginité forcés » (pratiqués par la soldatesque au pouvoir en Égypte sur les manifestantes arrêtées, mais ils viennent de jurer qu’ils ne le feraient plus). Il s’agit en réalité d’attouchements répondant à la définition du viol pour reprendre les mots de la journaliste de France 3 qui a été attaquée par une foule de mâles en rut, au Caire, fin novembre, et qui a cru qu’elle y laisserait sa peau. Mais « Test de virginité », ça vous a un côté médical. Elle n’a pas été violée, Mme Caroline Sinz, tout au contraire, elle a subi un « test de virginité forcé », administré par une meute de jeunes et d’adultes.
L'idée de mettre en commun arguments, slogans, questions dérangeantes etc. spécifiquement pour les réunions électorales du printemps 2012 est excellente et j'y souscris pleinement. Il faudra oser répandre en ces lieux le vocabulaire et la bonne parole in-nocentes. J'imagine avec délectation de longues phrases vicieuses commençant par : "Moi qui suis farouchement antiraciste, je pense que..." et continuant par des arguments tirés de Camus, Tribalat ou Caldwell. J'ai en public un culot infernal, il m'est arrivé d'engueuler des manifs entières. Une de mes spécialités, c'est de crier d'un ton atterré aux manifs de sans-papiers : "Mais alors, qui va développer l'Afrique ?" Les gens me regardent avec stupéfaction, sans comprendre si je suis ami ou ennemi, et je n'ai toujours pas été lynché.
« Mais alors, qui va développer l'Afrique? » Alain N., je crois que vous tenez là la clef du succès.

Comme vous l'avez implicitement admis, « inonder l'espace public » de « longues phrases vicieuses » ou du « vocabulaire et [de] la bonne parole in-nocents » est impossible. Or pour devenir efficace, agir tel un message subliminal, une formule doit être répétée à échelle industrielle (médiatique). Par ailleurs, les traits qui vous semblent assassins sont-ils compris ? Non, généralement, car ils supposent pour être compris, interprétés comme il convient, une somme immense de préjugés que ne possèdent pas ceux qu'ils prennent pour cible. Les brocards semblent saugrenus et finissent de discréditer leur auteur, renvoyé à sa solitude ridicule. Si, au mieux, ils sont compris, leur auteur est vite classé dans la catégorie distrayante des ronchons, des cabotins, des réacs pour qui le désastre qu'ils caricaturent est d'abord motif à fourbir de bons mots, prétexte pour exercer leurs talents de littérateurs atrabilaires.

Par contre, détourner les formules, les lieux communs de l'époque fait mouche, comme le prouve votre exemple. L'adversaire a déjà fait le gros du travail : les divulguer, les faire comprendre, les légitimer. Il ne reste plus qu'à introduire le virus. Comment vous reprocher votre souci de l'Afrique ? Comment ne pas se sentir coupable de vider l'Afrique de ses médecins ? Oui, il faut les culpabiliser. Voilà, un sentiment qu'ils estiment. Autre exemple : « nous sommes riches de nos différences ! » Pour sûr ! l'humanité est riche de ses différences. Et voilà réhabilitée la ronde des peuples qui illustrait les manuels d'antan. C'est en professeur la morale qu'il faut s'adresser aux dévots du Désastre.
Quiproquo

En hommage au Parti Socialiste, le Malin souffla, un jour, à Madame Le Pen, de rebaptiser son parti diabolique, Parti Souverainiste. A compter de ce jour, le Bien et le Mal se nommèrent pareillement. Plus moyen de s'empêcher de penser au diable chaque fois que les saintes initiales sont énoncées, impossible de nommer l'infâme sans penser à bien.
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