Communiqué n° 1312 : Sur le bétonnage des stations de montagne

Communiqué n° 1312, vendredi 9 décembre 2011
Sur le bétonnage des stations de montagne

Le parti de l'In-nocence s'associe sans réserve à l“Appel pour nos montagnes” lancé ce 9 décembre à Grenoble par des personnalités telles que le chanteur Jean-Louis Murat, la navigatrice Isabelle Autissier ou le député-maire de Grenoble M. Michel Destot, horrifiées comme lui par le traitement infligé aux zones montagnardes par l'industrie des dits “sports d'hiver” et par ses prolongements hôteliers, limonadiers, immobiliers, équipementiers et autres. Lui-même a de longue date tâché d'attirer l'attention sur les ravages opérés sur l'environnement par les stations, leurs entours, leurs accès et la masse du matériel dont elles encombrent les sommets et les pentes. La situation est d'autant plus absurde à présent que le réchauffement climatique entraîne la rareté croissante de la neige, absurdement compensée par l'usage sans cesse accru des ruineux canons à neige, recours jadis exceptionnel mais aujourd'hui pratique tout à fait habituelle, normale, courante, alors que son interdiction pure et simple devrait être sérieusement envisagée. De la crise financière comme de la crise écologique il s'agit de voir quels pourraient être pour une fois les avantages, quitte à envisager une remise en cause radicale des sports d'hiver de masse, sommés en tout cas — si, comme il est souhaitable, ils réduisent leur champ d'action — de nettoyer derrière eux les traces innombrables de leur nocence.

"Dans tous ces heureux amateurs de sports d'hiver j'ai flairé mes vrais ennemis, la terrifiante majorité sur terre, les dociles qui s'acquittent de leur vie selon les prescriptions des puissants et les incitations charlatanesques de la publicité, ne peuvent s'offrir aucun esprit, aucune idée à eux et par leur existence, transforment tout en un gigantesque désert où les gens comme moi sont l'ennemi public numéro un...
...la concentration en masse dans le cadre de l'industrie des loisirs me remplit d'horreur".
Paul Nizon Les carnets du coursier page 114

Sans vouloir enfoncer des portes ouvertes il faut quand même dire que la destruction des paysages de montagne a commencé il y a maintenant plus de 50 ans.

Je me rappelle d'être passé à La Plagne au mois de juin 1985. Le spectacle qui s'offrit à moi me choqua profondément. Sans neige les versants et les pistes défoncés par les skieurs et par le passage répété des dameuses dévoilent une nature violée, blessée, dégradée.

Totalement d'accord.

Citation
Rogemi
Sans vouloir enfoncer des portes ouvertes il faut quand même dire que la destruction des paysages de montagne a commencé il y a maintenant plus de 50 ans.

Je me rappelle d'être passé à La Plagne au mois de juin 1985. Le spectacle qui s'offrit à moi me choqua profondément. Sans neige les versants et les pistes défoncés par les skieurs et par le passage répété des dameuses dévoilent une nature violée, blessée, dégradée.

Avant les passages répétés des skieurs et dameuses, les versants sont désormais défoncés, rectifiés par les bulldozers.

Il n'y a plus qu'à l'Armée qu'on goûte aux joies du hors-pistes.

Citation
Il n'y a plus qu'à l'Armée qu'on goûte aux joies du hors-pistes.

Mmoui... à ceci près que les chasseurs alpins, avec leur matériel désuet, sont la risée des bons skieurs et savent tout juste tourner des deux côtés, mêmes sur des pistes damées (alors dans la profonde n'en parlons pas !). Le ski hors-pistes est au contraire très (trop) pratiqué, il suffit pour s’en convaincre d'observer les pentes après une chute de neige, ou de constater chaque hiver le nombre de morts ensevelis sous les avalanches.

Cela dit, et bien qu'étant un amoureux du ski, je rejoins ce communiqué. Il n'est rien de plus laid et désolant que le bord des routes qui mènent aux stations de ski en fin de saison, quand la neige noircie par le sel, la potasse et les pots d'échappement finit de fondre sur l'herbe jaune.

Certes, certes.Beaucoup de paysage de montagnes ont été abimés et l'on a construit des immeubles hideux pour y concentrer un maximum de touristes..Mais avant l'or blanc, ces montagnards étaient très pauvres et devaient s'expatrier l'hiver pour survivre. Les Parisiens se sont bien gaussés des Savoyards. Aujourd'hui les deux Savoie sont prospères en partie grâce à l'industrie du ski et en partie en raison du génie propre des montagnards durs à la tâche et industrieux. L'on comprend que pour des Nizon comme pour des Morand, l'industrie touristique était une plaie et dans un monde idéal je voudrais aussi qu'il n'y ait que 10 personnes avec moi sur la piste ou sur la plage ou au musée ou au grand Hôtel. Mais bon ! Encadrer, réglementer certes. Avec pour conséquence que plus l'accès au bien sera rare, plus il deviendra cher et ceux qui qui ne pourront plus sillonner les pistes, prendront l'avion pour saccager les plages au loin en polluant cent fois plus que le skieur restant au pays et y dépensant son argent. Ce n'est pas le tourisme - qui est un élément important de la balance commerciale de la France - le problème. C'est la masse.