Un an à l'internat qui peut changer leur vie

L'internat d'excellence

J'ai d'abord eu très peur (M6, tout de même...) et puis j'ai finalement regardé l'émission jusqu'au bout.

On retrouve avec cet "internat d'excellence" le triple volontariat préconisé par l'in-nocence, mais dans le contexte spécifique d'élèves majoritairement issus des banlieues.

J'ai une longue expertise de l'internat. (Hélas pour moi ! J'en ai pris pour dix ans...) Je ne crois pas du tout que ce système puisse adapter ou réadapter des jeunes au système scolaire actuel pas plus que leur donner les outils cognitifs et sociaux pour une meilleure adaptation à la vie ou au monde du travail tout simplement.
Je crois que si les carences premières sont celles du milieu familial, il faut créer les conditions d'une prise de conscience des mères et plus encore des pères dans l'éducation première des enfants qu'ils ont décidé de faire venir au monde. Ils ont donc pris leurs responsabilités. Bien entendu, la société les y aide déjà mais pourrait encore mieux les aider en créant une dynamique valorisante pour eux : je l'appelle "L'école des parents". Dans le cas de familles complètement parties à la dérive, notamment certaines familles monoparentales, on pourrait bien sûr avoir recours à des périodes en internat de manière transitoire.
Mais pour moi, l'internat d'excellence ne veut absolument rien dire. J'étais un excellent élève à dix ans. L'internat m'a détruit en 2 ans. Je me suis "sauvé" moi-même de ce système par fierté ou par orgueil, tout seul je dois dire, mais la solution était catastrophique dans mon cas même si j'avais accepté de "suivre" cet enseignement de qualité.
Restaurer la dignité et l'autorité des familles en vue d'une éducation première positive et encourageante, tel est mon cheminement dans ce domaine ; c'est la piste que je recommande pour préserver la cohésion et le rôle des familles en même temps qu'une bonne acceptation de l'école comme lieu qui permet de devenir et de grandir.
L'excellence ? Pour les très bons élèves, voire les surdoués, mais on ne se préoccupe plus du tout d'eux. On fait de gros efforts pour les DIL et ceux qui ont des problèmes sociaux et c'est très louable. Mais on ne fait plus rien pour encourager et promouvoir ceux qui ont le potentiel pour accomplir de grandes choses, en tout cas de belles et brillantes études. Je le regrette pour eux.