Celles et ceux qui ont pris le train en février ont pu lire page 16 de TGVmagazine (n°131 février 2011) une mise au point sur l'apprentissage de la lecture.
Rien de nouveau mais, puisque les évidences n'existent désormais que si elles ont été (re)découvertes par la "science", et popularisées par les médias de divertissement, quelque raison d'espérer.
LISEZ "STRUCTURÉ"
Pas compliqué d'apprendre à lire dans un pays développé ? Encore faut-il choisir la bonne méthode.
Une source, ( ... ), fait autorité : il s'agit de l'étude du
National Reading Panel, une vaste enquête commandée par le Congrès américain qui, dès les années 2000, a permis d'évaluer les résultats des différentes pédagogies mises en œuvre dans le monde et sur lesquels l'ensemble de la communauté scientifique s'accorde clairement. Grâce à ce document, qui compare et évalue près de 100 000 études sur une base scientifique, on sait aujourd'hui quels sont les critères qui composent les pédagogies les plus adaptées aux enfants les moins favorisés, la ou les méthodes qui permettent de progresser rapidement et de former ce que l'on appelle un "bon lecteur" ; c'est-à-dire quelqu'un capable de comprendre un texte dans sa globalité et de lire au moins soixante mots par minute. Les spécialistes appellent cette méthode la "pédagogie structurée". De quoi s'agit-il ? D'une approche qui repose sur trois critères : on apprend d'autant mieux à lire que l'on s'initie progressivement, en partant du plus simple pour aller au plus compliqué. Ainsi, on ne passe aux assemblages de lettres complexes (le "ch", le "oi") qu'une fois les lettres simples maîtrisées.
Lien entre pédagogie et illettrisme
La méthode prend ensuite soin de ne jamais rien laisser dans l'ombre et de bien définir les mots et les contextes que l'on présente (elle est "explicite"). Enfin, elle repose sur la répétition bête et méchante. Pour bien apprendre lorsque l'on est petit et pas spécialement favorisé, il faut répéter jusqu'à ce que l'acquisition du vocabulaire soit effective. En ce sens, la méthode est dite "intensive". En pédagogie structurée, on estime par exemple, qu'il est indispensable de faire lire les élèves de primaire au moins six heures par semaine.
