Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 944 : Sur la nécessité urgente d'une sécession scolaire

Le parti de l'In-nocence, face à une situation scolaire dégradée au point que ce n'est plus la question de la transmission du savoir qui se pose au collège et au lycée mais celle de l'ordre public et du conflit ouvert entre générations, croit plus que jamais à la nécessité urgente d'une sécession scolaire qui permette que soient éduqués au moins les enfants qui peuvent et qui veulent l'être. Tout le système actuel a mis en son centre non pas l'enfant ou l'élève ou l'"apprenant" comme il le dit ridiculement mais l'"apprenant" qui ne veut ou qui ne peut pas apprendre, seul objet de toutes ses attentions et de tous ses apitoiements, bien que pareil élève et ses semblables rendent d'évidence impossible l'éducation et l'instruction de tous les autres. L'énormité de la masse de l'enseignement perdu pour des élèves qui, eux, pourraient parfaitement et voudraient le recevoir n'est plus tolérable. Il est impérieux d'organiser au plus vite, selon le principe du triple volontariat mis en avant d'emblée par l'In-nocence — volontariat des professeurs, des parents et des élèves — , une éducation qui sauve ce qui peut l'être encore. Il faut exiger pour elle des bâtiments et des fonds, non pas nouveaux ou supplémentaires, mais pris sur le patrimoine immobilier et sur les crédits prodigués en pure perte à l'Éducation nationale telle qu'elle est.
d'accord, et après ? A quel niveau d'études arrête-t-on cette "mise sous cloche" ? Le collège, le lycée, l'université ? Et après, comment vont se débrouiller ces jeunes lorsqu'ils seront lancés dans l'arène de la vie active ? Non votre proposition ne me plait pas. Par contre oui, il faut d'urgence sauver l'école.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
On n'obtiendra jamais rien des zigues impudents qui assistent aux cours sans sortir un cahier ni même se dévêtir de leur manteau, même avec toute la bonne volonté du monde. Ce serait tout à fait légitime de délester "l'espace-cours" de ces "apprenants" sans "instruments scripteurs" façon "pédagogie frontale" !
Il faut trouver le moyen, sans rallumer la querelle scolaire, de briser ou d'affaiblir durablement à la fois les syndicats d'enseignants et le ministère de l'Education nationale, notamment son Inspection générale (où se rencontrent, si l'on en croit le diagnostic posé par Laurent Schwartz, les plus nuisibles thuriféraires du décervelage général). Une décentralisation accrue pourrait y contribuer, en particulier en matière de statuts, de rémunération et de programmes.
Utilisateur anonyme
04 décembre 2009, 18:54   Laissez-faire, laissez passer
Le coût mensuel d'une inscription dans école privée est à peu près l'équivalent d'un ou deux forfaits téléphoniques augmentés d'un abonnement au câble et à internet.

Les parents qui ne sont pas capables de faire ce "sacrifice" méritent bien l'école qu'on leur sert.

Vos propos découlent tous d'une même vision égalitariste et d'une même attitude pleurnicharde : "les pauvres parents, les pauvres enfants ne méritent pas ça".

Eh bien oui justement, la plupart mérite bien ça. Et la plupart s'en contente d'ailleurs très bien puisque c'est gratuit.
04 décembre 2009, 19:33   Ecole libre
Pour aller tout à fait dans le sens de Todomodo, ce n'est pas une question de moyens. Poser la question des moyens de façon quasi-centrale est une vision matérialiste ou, pire encore, marxiste. C'est d'abord et surtout une question de volonté, et essentiellement du côté des parents.

Il se trouve qu'au titre de mon devoir de personne qui gagne bien sa vie, je verse une part non négligeable de mon revenu à diverses associations, essentiellement centrées sur le catholicisme. Bien que je ne partage pas totalement leurs points de vue, j'encourage notamment une école proche des LC (Reg. Chris.) (les initiés comprendront, je ne fais pas de publicité). Le coût de la scolarité est peu élevé, et l'école est entièrement libre : ne touchant rien de l'Etat, elle conduit comme elle l'entend sa démarche.

Si on veut absolument aborder cela par la face des Moyens (je frémis en écrivant cela), alors donnons un chèque à chaque parent, qu'il le reverse là où il veut, et nous verrons rapidement les pédagogistes à la soupe populaire.
Chère Madame, pourquoi cette proposition ne vous plait-elle pas ? Où se situe votre crainte ? Trouvez-vous le communiqué brutal ? Pour ma part je le trouve emprunt de compassion. Les personnes qui trouvent encore la force de proférer cet appel urgent à la sécession scolaire fondée sur le triple volontariat ont le souci admirable des enfants qui peuvent et veulent être éduqués. Elles ont a foi chevillé au corps que tout n’est pas encore perdu. Pour le dire simplement, elles ont encore foi en l’humain. Sans vouloir être désobligeant, que peut valoir votre incantation « oui, il faut sauver l’école » si elle ne veut envisager les moyens de le faire ? Peut-être est-il plus tard que vous ne le penser, Madame, et vous ne sauverez pas cette école contre sa volonté, alors permettons à ceux qui veulent s’en sauver pour se sauver de le faire ; personne n’est exclu de ce choix.
Comme ce communiqué, bizarrement, semble donner lieu à beaucoup de malentendus, quoiqu'il soit tout à fait conforme à la ligne constante du parti et ne constitue qu'un rappel, j'apporterai quelques précisions, serait-ce seulement pour les nouveaux venus, qui ne connaîtraient pas le programme de l'In-nocence.

Il ne s'agit nullement d'ériger une nouvel enseignement privé ou de créer des écoles privées. Il s'agit de réclamer des écoles publiques au prorata du nombre des volontaires des trois espèces, professeurs, parents, élèves. C'est pourquoi nous parlons d'une sécession. Sauver l'école, très bien. Mais ne pourrons pas être sauvés ceux qui ne veulent pas être sauvés (et c'est par exemple une très grande partie du corps enseignant syndiqué, qui ne cesse de réclamer plus de la même chose).

Je ne sais pourquoi d'aucuns semblent affecter de croire, et c'est le comble, que nous ne nous soucions que de moyens (pécuniaires). Nous prenons au contraire la précaution de signaler que nous ne réclamons pas de moyens supplémentaires et que nos écoles seront (seraient ?) des écoles publiques déjà existentantes, nos professeurs des enseignants déjà en place, nos élèves et nos parents d'élèves d'actuels "bénéficaires" de l'enseignement public. Qui voudra venir viendra, tout le monde sera accueilli (à condition bien sûr, et d'abord pour les maîtres, d'avoir les capacités requises). En revanche tous ceux qui malgré leur volontariat nuieraient à l'heureuse transmission des connaissances seraient aussitôt exclus. Leur châtiment ne serait pas bien terrible : ils retrouveraient le système actuel, de sorte qu'ils ne perdraient rien sur la situation présente. De même, l'enseignement dispensé dans "nos" écoles prendraient grand soin d'englober (ce ne serait pas bien difficile...) les programmes du système général, de sorte que les élèves puissent en passer les examens...

Je rappelle enfin que le programme du parti prévoit un type d'enseignement dit "intermédiaire", ou "de soutien", un escadron volant de professeurs (volontaires) prêt à aider à tout moment les élèves qui le souhaiteraient à rejoindre notre enseignement dit "réformé" ou à s'y maintenir s'ils en ont la volonté malgré des difficultés liées par exemple à leur milieu d'origine. Il s'agit de permettre à chacun d'être tout ce qu'il peut être et d'en finir avec l'afffreux gâchis actuel, qui voit l'inculture, la sauvagerie, la nocence empêcher partout la transmission des connaissances et de l'éducation à ceux qui pourraient et voudraient en bénéficier.

(Ceci est écrit en sept minutes pour tâcher de lever certains malentendus, il y a évidemment mille points qui devraient être développés et précisés).
04 décembre 2009, 23:21   Idée et moyens
J'ai moi aussi été bien rapide. Je vais donc développer si cela ne doit pas être trop lassant.

Si le système est basé sur le volontariat, il n'y a aucune raison pour qu'il y ait adéquation des différentes demandes (élèves, parents et professeurs). Dès lors, si on ne prend que deux paramètres (les demandes des parents et celles des professeurs) on peut très bien se retrouver avec une demande parentale correspondant, mettons, à 200 000 postes de professeurs, et une demande des professeurs correspondant à 100 000 postes seulement. Il faudra soit augmenter les impôts pour payer les 100 000 professeurs qui manquent, soit révoquer les 100 000 professeurs qui sont en trop.

Par ailleurs, tout comme Agrippa, je considère la technostructure du ministère comme de type soviétique, osons le mot. Si on reste dans le fantasme de l'école publique, son pendant immédiat sera le retour de ce soviétisme, au nom du principe d'égalité des citoyens devant la loi.

Supposons, par exemple, que les programmes "nationaux" prévoient d'étudier les bienfaits de la diversité à travers les âges. Que fait-on ? on les étudie, ou pas ?

Je ne vois donc, comme solution concrète, que le transfert au privé de la fonction "éducative de qualité" et de laisser aux professeurs gauchistes le soin de faire de la pédagogie au profit des élèves branleurs et des parents écervelés.

Je suis très étonné que le parti de l'in-nocence propose une réponse publique, donc a priori étatique, au problème de l'enseignement, alors qu'une réponse privée, avec des financements dont l'affectation est décidée par les parents, pourrait être tout à fait conforme aux objectifs recherchés.
Eh bien, pour ma part, cher Jean-Marc, j'apprécie beaucoup que le parti de l'in-nocence propose une réponse publique. Je trouve vos arguties chiffrées de peu de poids et — si j'osais — un peu agaçantes
04 décembre 2009, 23:46   Arguties chiffrées
Admettons pour les chiffres.

Mais au nom de quoi l'enseignement devrait-il être uniquement public ? ou du moins au nom de quoi la réponse devrait-elle être publique ?

Comment résolvez-vous la question centrale des programmes si vous ne mettez pas hors d'état de nuire la technostructure ?

Il y a là une confusion à mon avis totale entre la nature du service, qui est public en effet (en ce sens qu'il est réalisé au bénéfice du public) et la modalité d'exercice (pourquoi le faire réaliser dans des locaux publics et avec des professeurs fonctionnaires ?).

Dans le secteur de la santé, les médecins libéraux concourent au service public, mais le libre jeu des comparaisons fait que le médecin réputé gagne bien sa vie et que le charlatan crie famine.


De façon générale se pose la question de la tutelle, qui est la conséquence inéluctable du fait de rester dans le secteur public. Quelle est la pertinence d'une sécession sous tutelle ?

Donc, de mon point de vue, oui à la sécession, mais à une vraie sécession.
Ça parait plus cohérent, en effet.
" tout le monde sera accueilli (à condition bien sûr, et d'abord pour les maîtres, d'avoir les capacités requises). "

Une sorte d'Arche de Noé quoi, pour sauver du déluge ce qui peut l'être à l'Education nationale. Je suis d'accord avec cette proposition.

Au fait, j'espère que les communiqués sont adressés à quelques parlementaires, ministres, journalistes ou Think Thank ?
Mais précisément, que faisons-nous concrètement pour donner vie à ce beau projet ? Il serait peut-être utile de nous renseigner sur l'histoire de l'enseignement public "séparatiste", il existe peut-être des stratégies dont nous pourrions nous emparer...
Le parti est gravement en manque de spécialistes des relations publiques.

Mettez-vous en rapport avec Didier Bourjon, il veut faire sécession à Nantes.
Il est très facile d'obliger le gouvernement à répondre à toutes les propositions du parti (au fil de l'eau).

Il suffit de trouver un parlementaire qui accepte de les transformer en question écrite.

Voici les députés qui posent le plus de questions : ICI
Après une rapide recherche, il semble que les établissements dits "expérimentaux" n'aient plus le vent en poupe mais qu'importe... Nous avons un argument de poids : l'argument économique ! Nos classes pourraient être "surchargées" sans problème, nos besoins en professeurs beaucoup plus modestes qu'ailleurs, nous n'aurions pas besoin de la cohorte de psycho-sociologues, éducateurs et autres essuyeurs de fesses qui colonisent aujourd'hui les établissements, nous n'aurions pas besoin de crédits pour des voyages éco-citoyens, des formations à la tolérance sexuelle à Barcelone etc... Les professeurs de mathématiques ne feraient pas grève pour obtenir des tableaux dynamiques interactifs à 15000 euros la pièce. Les professeurs de français accepteraient volontiers de faire étudier Baudelaire sans rétro-projecteur. Qui plus est, les dégradations du matériel seraient minimes économisant là encore beaucoup d'argent. Nous avons donc un dossier en béton à présenter à François Fillon !
L'argumentaire présenté par Fabrice Jakubowicz, dont je salue le retour sous son identité retrouvée, me paraît imparable !

Si quelqu'un connaît un ou des parlementaires, membres des académies, conseils, hautes autorités, susceptibles de lire avec un minimum de bienveillance nos communiqués, qu'il me les propose, je les rajouterai à la liste de diffusion.
Merci cher Marcel Meyer pour ce chaleureux nouvel accueil. J'ajoute un élément "stratégique" au dossier : nombre de professeurs se rallieraient sans doute à notre projet. Il est vrai que l'institution est profondément contaminée par l'idéologie désastreuse qui a engendré la réalité présente de l'école. Néanmoins, je remarque que les professeurs que je côtoie adhèrent de moins en moins à cette idéologie. Je ne dis toutefois pas qu'il y a chez eux une prise de conscience totale de la gravité de la situation. En fait, c'est en "privé" que la majorité des professeurs, non seulement, admet la réalité des problèmes de l'école mais, de surcroît, ne se leurre même plus sur ses causes. Reste qu'en "public", il va de soi que "nous n'avons pas assez de moyens", on "casse l'éducation" etc. Notre initiative permettrait sans doute à beaucoup de professeurs de prendre conscience de cette contradiction. Je pense notamment à tous les professeurs républicains de gauche que j'ai rencontrés et qui sans doute ne demanderaient pas mieux que cette restauration de l'école.
05 décembre 2009, 14:39   Je veux travailler...
"Quand on éprouve fortement la tentation de s'agiter, de s'amuser à des riens, de s'épuiser à des besognes insignifiantes, il faut s'installer à son bureau, s'immobiliser quelques minutes en répétant posément à mi-voix : "Je suis calme... je suis calme... je veux travailler." Puis saisir son stylographe et se mettre à la besogne résolument."

Jean Flory - Simples conseils pour étudier (1934)
L'analyse de Jean-Marc est très juste : pourquoi le Parti veut-il sauver ce qu'il faut laisser mourir, ce qui doit mourir, ce qui ne meurt pas encore assez vite et qu'il faut aider à mourir?

Suggérez à vos amis "professeurs et républicains de gauche" de faire le saut dans le privé.
Pourquoi pas mais c'est risquer d'une part de subir la putréfaction interminable du cadavre de l'école publique et d'autre part d'importer dans le privé (les professeurs du privé commencent à s'en plaindre) les problèmes du public.
Il n'est pas interdit de faire des voeux pieux, mais ne rêvons pas : rien ne convaincra le gouvernement d'accepter, au sein même de son institution scolaire, une forme alternative d'éducation, ce qui impliquerait qu'il reconnaisse "officiellement" l'état de délabrement de ladite institution. Imaginez le tableau. Imaginez le tollé, le soulèvement des défenseurs de leur bourbier parmi les "profs" eux-mêmes. Les Bégaudeau dynamiteront vos projets. Ne la trouvent-ils pas merveilleuse, leur Ecole de l'ignorance ? Vous rendez-vous compte de l'énergie qu'il faudrait pour vaincre ces sentinelles de la médiocratie, et convaincre les autres d'entrer en dissidence avec leur grande famille ?

Quant au passage dans les écoles privées, c'est un projet tout aussi peu réaliste, qui rétablirait un élitisme financier étranger, à mon avis, à l'esprit dans lequel le P.I. conçoit sa "sécession".
« Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer »
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Quant au passage dans les écoles privées, c'est un projet tout aussi peu réaliste, qui rétablirait un élitisme financier étranger, à mon avis, à l'esprit dans lequel le P.I. conçoit sa "sécession".

84 euros de mensualité pour dans une école privée catholique de très bonne tenue à Fort-de-France : vous appelez-ça de l'élitisme financier?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
En effet, cher Didier Bourjon, bien que le projet laisse de marbre un certain nombre de nos amis in-nocents, il mérite d'être soutenu jusqu'au bout. Un petit espace réservé sur le site conviendrait peut-être mieux à la composition commune de ce texte.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2009, 09:12   Communiqué n° 944 : Modus operandi
Pour traduire le communiqué n°944 en acte (créer un régime scolaire expérimental conforme à l'idée exprimée), il y a sans doute plusieurs méthodes, voici l'une d'entre elle, qui me semble éprouvée. Elle passe par les étapes suivantes :
- écrire un court exposé des motifs de la mesure et une ébauche d'amendement législatif (attention aux questions de moyens) ;
- l'adresser à plusieurs personnalités reconnues du monde intellectuel ou de l'enseignement (Alain Finkielkraut, Laurent Schwartz, Simone Veil, etc.), il serait bon qu'au moins une de ces personnalités soit connue comme étant plutôt de gauche ;
- muni de leur soutien (et après modification éventuelle de la proposition en fonction de leurs remarques), l'adresser à quatre ou cinq parlementaires à l'esprit indépendant, prolixes en initiatives (cf mon lien ci-dessus) avec un argumentaire réfutant les principales critiques qui ne manqueront pas d'être opposées à la mesure ;
- faire publier dans le même temps dans plusieurs journaux (dont si possible Le Parisien, Le Figaro et Le Monde), un article de fond, signé par une personnalité reconnue, expliquant les tenants et les aboutissants de la mesure.
08 décembre 2009, 11:39   Destinataires
Bien cher Agrippa, j'ai le pénible devoir de vous informer que Laurent Schwartz (que j'ai eu l'honneur d'avoir comme professeur à l'Ecole Polytechnique) est mort il y a sept ans (il aurait maintenant 94 ans).
Utilisateur anonyme
08 décembre 2009, 12:38   Re : Destinataires
Pardon, je voulais dire Laurent Lafforgue.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
L'initiative est louable et je la soutiendrais, mais vraiment, je ne vois pas comment le gouvernement pourrait "acter" la dissidence au sein de son institution scolaire. Cela supposerait que les parlementaires, à qui parviendra le projet, fussent en quelque sorte extérieurs à l'institution, indépendants de l'institution, alors qu'elle les nourrit et donne un sens à leur engagement.

Et pour répondre à la question de Todomodo :

"84 euros de mensualité pour dans une école privée catholique de très bonne tenue à Fort-de-France : vous appelez-ça de l'élitisme financier?"

je réponds que la gratuité est toujours plus accessible aux familles modestes que 84 euros mensuels.
Inutile de provoquer l'ire du système : il s'agirait de ne pas présenter cette dissidence comme telle, mais plutôt de mettre en avant l'aspect expérimental de la démarche, au sein de ce même système. Il existe tout de même des établissements pilotes autour d'autres idées (billinguisme, zep, internat ?), pourquoi pas celle-là ?

Cher Olivier, si je peux me permettre la question posée n'était pas "y-a-t-il plus accessible que 84 euros mensuel pour une famille pauvre ?"
La réponse à cette dernière est évidemment oui : gratuité ou subvention.
84 euros par mois n'est en tout cas sûrement pas de l'élitisme financier.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
09 décembre 2009, 16:08   Carte Blanche
Cher Didier,

vous avez raison : il nous montre la voie, et je le dis très sérieusement.

Article détaillé : Lycée expérimental de Saint-Nazaire.

En juin 1981, alors que Francois Mitterrand est président de la République depuis peu, et Gabriel Cohn Bendit interpelle le ministre de l'Éducation Alain Savary en publiant dans Libération une lettre ouverte au « camarade Ministre ». Cet appel aboutit en 1982 à la création de quatre établissements qui reçurent carte blanche pour tenter de trouver des réponses à l'échec scolaire. Parmi ceux-ci, Gabriel Cohn-Bendit participe à la fondation du Lycée expérimental de Saint-Nazaire dont le fonctionnement est basé sur des principes de collégialité et de cogestion. Il y enseigne jusqu'en 1997 comme professeur d'allemand.

source : wikipedia.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
A mon humble avis, la différence fondamentale entre le lycée expérimental de Saint-Nazaire, dont j'ignore le contenu pédagogique, et l'école de l'In-nocence, c'est que cette dernière ne sera jamais perçue comme un projet "sympa". Sa dimension réactionnaire risque d'en rebuter plus d'un, qui ne voudront pas être associés à cette image "vieille France", vieille école républicaine, élitiste, etc.
Rappelez-vous ceci : d'assez nombreux témoignages existent d'instituteurs et même de professeurs obtenant, sans aucune sélection des élèves ni des parents, des résultats très nettement supérieurs à la norme actuelle grâce à l'application résolue des méthodes pédagogiques traditionnelles et qui sont systématiquement "sacqués" par la hiérarchie et notamment par l'inspection.

Il existe à Paris un établissement d'enseignement secondaire privé (collège et lycée mais j'ai oublié son nom) qui applique ces méthodes : il y a une liste d'attente de plusieurs années dit-on.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
J'ai lu il y a quelques mois, je crois même que le Monde en a fait état, qu'un lycée de province dont j'ai oublié le nom appliquait les méthodes anciennes jusque dans l'exigence du costume cravate pour les professeurs. Les résultats y étaient excellents : cent pour cent de réussite au bac avec je ne sais plus combien de mentions.
Mais c'est toujours pareil, on aura beau multiplier les expériences prouvant que les méthodes traditionnelles d'enseignement marchent mieux que les modernes, le système continuera à prôner les modernes, de même que plus il y aura d'émeutes ethniques et de quasi progroms anti français , plus le système prônera l'immigration et la Diversité.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
19 décembre 2009, 13:00   Pour une vraie sécession
Comme le dit Cassandre, c'est une question de système : tant qu'on laissera les programmes être définis par les pédagogistes, on aura le résultat qu'on sait (que faire si les programmes comportent un volet "éloge de la diversité" et si en français il n'y a que des auteurs du tiers-monde ou des bien-pensants) ?

De même, tant que la vaste machine "Education nationale" restera en place, avec sa bureaucratie syndicale et ses systèmes de points, ça ne marchera pas.

A mon avis, une seule solution est possible : celle du recours au privé, qui serait rendu libre de ses programmes (il instruit actuellement le cinquième des élèves).

Je ne vois pas comment le système peut s'améliorer tant qu'il sera dans les griffes du bureaucratisme.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
» On vous l'expliquera bientôt, cher Jean-Marc...

Chouette, un nouvel éditorial !
» Il faut donc fédérer

Pourquoi ne pas commencer par un petit "portail" sur ce site-ci, en attendant l'application des décisions de l'Assemblée générale ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
19 décembre 2009, 13:39   Service public
Bien cher Didier,

Je suis vraiment très intéressé par comprendre pourquoi on veut garder autant de liens avec un système vermoulu et non réformable.

J'aurais donc deux questions à poser, qui me paraissent appeler des réponses simples :

- le Parti souhaite-t-il garder un système étatique à examens nationaux, alors que les pays voisins ont des systèmes extrêment décentralisés (l'Espagne) ou fortement décentralisés (l'Allemagne, ou l'Abitur, équivalent du baccalauréat, est différent suivant les Etats ) ?

- en quoi le fait d'être agent public apporte-t-il une quelconque plus value dans l'acte d'instruire ? autant je comprends qu'il y ait un examen d'aptitude, autant je comprends mal qu'il faille être fonctionnaire pour pouvoir instruire des enfants.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
19 décembre 2009, 14:05   Influence syndicale
Mais le Parti ne pense-t-il pas qu'une large part du problème tient à l'influence des appareils syndicaux qui, dans une logique soviétique, font que rien de remonte des professeurs de base et qu'aux évidences locales on oppose des dogmes ?
A propos des lycées auto-gérés, j'eus voilà quelques années une expérience intéressante. Une amie de ma tante travaille dans le cinéma et est de toutes les causes vertueuses depuis 1968. Sa fille était donc inscrite dans un lycée expérimental auto-géré. Résultat, me croisant, elle me demande des cours particuliers de philosophie pour sa fille. J'accepte, sans même demander à être payé. Deux ou trois cours ont lieu au cours desquels elle m'explique comment se passent ses cours : on vient si on veut (rendant impossible une continuité dans l'exposition de certaines questions et dans la maîtrise des exercices du baccalauréat) ; le cours est en général remplacé par un débat où tous s'expriment, si bien que beaucoup, n'apprenant rien, ne viennent jamais.
Je découvre une jeune fille tout à fait perdue, ne sachant ce qu'on attend d'elle ni ce qu'elle doit faire pour se mettre au niveau de l'examen.
Je n'entendrai jamais parler d'elle ensuite : sa mère aura oublié de lui enseigné la reconnaissance et la politesse.
Résultat de cette éducation libre : aucune manière, aucune discipline, aucune confiance, sinon idéologique (elle avait une véhémence incroyable pour défendre des causes qu'elle ne comprenait pas, et on pouvait la retourner avec quelques arguments en cinq minutes...).

Ces institutions expérimentales valent ce que valent toutes les expériences : rien. Un lycée expérimental qui marcherait (ce qui n'est jamais le cas dans les faits) ne prouverait qu'une chose : que ceux qui le font marcher y arrivent. La méthode Freinet fut inventée par Freinet pour lui permettre d'enseigner malgré ses difficultés physiques et ne marcha que grâce à son exceptionnelle personnalité.
Depuis trente ans, on nous propose ainsi des méthodes exceptionnelles, qui marchent parfois avec des professeurs à la personnalité exceptionnelle. Or, la majorité des professeurs aujourd'hui comme avant (aujourd'hui plus qu'avant, peut-être) est simplement moyenne, voire médiocre. Il lui faut des méthodes moyennes, médiocres, pas de méthodes exigeant une personnalité hors-du-commun.
Enseigner n'est pas faire des miracles : ce que promettent sans cesse les pédagogistes !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
19 décembre 2009, 14:36   Relativisme
Justement, bien cher Didier : là est le fond du problème. Pour ma part, je pense que dans l'état actuel des choses, cette sécession, qui est une très bonne idée, doit être menée jusqu'au bout.

Pourquoi le Parti se priverait-il d'explorer des pistes comme la possibilité d'un système privé, ou alors très fortement décentralisé, en tout cas qui brise définitivement le pouvoir des sphères ténébreuses du style directions centrales de ministère et hiérarques syndicaux, qui mitonnent en réalité leur petite soupe en commun ?
Je suis tout à fait favorable à une telle sécession, où auraient cours de bonnes vieilles méthodes, très imparfaites, mais finalement assez efficaces, au lieu des méthodes miracle qui ne servent à rien ; et surtout, où autorité, exigence, discipline et travail remplaceraient démocratie scolaire, débat, égalité, etc.
Il faut restaurer l'autorité des professeurs en leur donnant un vrai pouvoir coercitif (sinon, c'est un vain mot), l'exigence intellectuelle des cours et la présentation vestimentaire des professeurs ET des élèves, afin que l'école redevienne un lieu de dignité et plus d'avachissement de seule expression de soi. Il faut faire travailler les élèves davantage, débrancher les écoles, les collèges et les lycées, supprimer les BD des CDI, restaurer le par-coeur qui apprend à apprendre et donne seul une véritable autonomie aux élèves. Il faut restaurer un enseignement qui soit clair et facilement recevable, avec de la chronologie en histoire, des séances d'orthographe et de grammaire en français, ainsi que de littérature (et d'histoire littéraire), l'étude des textes littéraires importants en langue vivante ainsi que l'étude des règles fondamentales de la grammaire de ladite langue, avec apprentissage par coeur (bêtement, comme on dit) des verbes irréguliers, des règles importantes, exercices écrits, interrogations écrites - on n'apprend pas à parler une langue en classe, on ne peut en apprendre que les règles et les textes... l'immersion dans des classes même de dix élèves trois ou quatre heures par semaine est une plaisanterie au nom de laquelle on a sacrifié les règles et la littérature.
En mathématique, il faut restaurer la pratique du raisonnement et de la démonstration rédigés. Même chose en physique, en biologie, en géologie où le "par coeur" doit compter pour fort peu, au profit du raisonnement.
Il faut oser à nouveau sanctionner le n'importe quoi écrit, solécismes, barbarismes, conjugaisons fantaisistes, "ne" explétifs oublié, etc. afin de conserver une langue qui donne accès aux oeuvres du passé. La langue écrite a vocation à assurer la continuité, ce qui fut longtemps le rôle du latin dans l'Occident médiéval chrétien et lui permit de dialoguer pendant des siècles avec lui-même et avec ses modèles.
L'évolution de la langue, qui est un fait linguistique, ne saurait être une excuse pour ne pas imposer en les enseignant des normes écrites, phonétiques et syntaxiques, seules à même de permettre un échange entre les générations et entre les classes sociales, à condition que TOUS reçussent cet enseignement.
Il faut surtout arrêter de demander à l'école de résoudre tous les problèmes de la société : ceux qui n'ont pas le niveau pour toutes raisons (sociales, psychologiques, paresse, etc.), l'école n'a pas vocation en être encombrée et à laisser les enseignements être retardés par quelques cas. Les élèves qui refusent l'école, purement et simplement, l'école n'a pas vocation à les garder non plus : leur place est ailleurs, en apprentissage, dans la vie active, parfois en prison.
Il faut rendre payant l'absentéisme, au prix réel de l'enseignement financé par la communauté nationale. Non pas donner de l'argent pour faire venir les élèves, mais rendre payant le mépris d'un enseignement qui, ailleurs, coûte cher aux parents parce qu'ils l'ont à leur charge.
Enfin, le baccalauréat doit cesser d'être un diplôme de l'enseignement supérieur donnant accès, de droit, à l'université, et il faut permettre aux universités d'assurer une sélection de leurs futurs étudiants.
Les bourses (dans l'enseignement supérieur) doivent être augmentées et offertes à ceux qui présentent les qualités nécessaires pour réussir et le contrôle de l'assiduité être draconien. Trop d'étudiants "sèchent" les cours, et prétextent qu'ils travaillent à côté !
Il faut rendre les choses claires, tout simplement : en rappelant l'exigence, la règle et les risques encourues en cas d'irrespect de la seconde et d'incapacité à atteindre la première.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je suis aussi entièrement d'accord. J'ajoute au sujet du par coeur si longtemps décrié, que, entre autres vocations dont celle, indispensable, d' entretenir la mémoire, il développe la concentration, aptitude qui fait de plus en plus défaut aux élèves. Il faut se concentrer pour mémoriser un texte , mais il faut aussi se concentrer pour le réciter imperturbablement et sans erreurs face à la classe. Je suis étonnée que l'on mette aussi peu l'accent sur cette vertu-là du par coeur.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
« […] où auraient cours de bonnes vieilles méthodes, très imparfaites, mais finalement assez efficaces […] »

Je suis d’accord avec vous, cher Virgil, les anciennes méthodes avaient du bon, elles ont fait leurs preuves. Les modernes ont également fait les leurs ; elles sont, faut-il le préciser, désastreuses. Néanmoins, comme vous le précisez, les anciennes méthodes étaient imparfaites et comme, d’autre part, le monde à changé et qu’il serait folie que de le nier, ce serait une illusion funeste de croire qu’il suffirait de revenir à un enseignement à l’identique des années cinquante pour que les tous nos problèmes soient résolus d’un seul coup d’un seul. Comment s’inspirer et se tenir au plus prés de la tradition tout en préférant l’air pur du jour, comment combattre le goût du jour sans recourir au formol ? C’est évidemment risqué mais tellement créatif.
Je sais impossible la reprise à l'identique l'ancien système. Mais les vieilles méthodes de lecture, de calcul, l'apprentissage par coeur de tout ce qui est nécessaire - conjugaisons, tables de multiplications, verbes irréguliers, règles d'orthographe, poésies, dates importantes et noms des principaux acteurs de l'histoire (y compris littéraire et artistique) - la discipline doivent être repris.
Au moyen âge, en Europe aussi bien qu'en Orient (jusque il n'y a pas si longtemps), on apprenait par coeur le manuel (ou le Coran) et ensuite on comprenait ce qu'on avait appris. On donnait le sens après ce qui était susceptible d'en avoir. Aujourd'hui, le souci du sens est tel que, faute de pouvoir en donner d'emblée, on n'inculque plus rien.
La bonne vieille leçon de chose, enseignée en forêt, permettrait d'ouvrir les esprits sur la diversité des espèces végétales et animales, la beauté du paysage, le sens des saisons, des questions mathématiques, etc. On n'enseigne plus les choses, on préfère initier à des inter-disciplinarités !
Entièrement d'accord.
Il se peut que la "soumission" inhérente au par coeur gêne inconsciemment les uns et les autres : il faut en effet s'effacer complètement dans l'apprentissage à la lettre ; ceci ne fait pas bon ménage avec le soi-mêmisme ambiant.
L'évacuation maximale des contraintes est aussi à l'oeuvre dans cette affaire.
"Education nationale", quel beau nom pour un projet totalitaire ...

Comme si la nation devait éduquer les enfants, on qu'il fallait éduquer une nation ....

Ce sont les parents qui éduquent les enfants, et comme un minimum d'instruction est requis pour vivre dans notre version européenne de la civilisation, ils décident raisonnablement de confier cette charge à certains, pendant qu'eux-mêmes iront aux champs moissonner le blé qui nourrira tout ce petit monde.

Donc, l'éducation nationale, rendait là à Mussolini - l'inventeur du terme - ou Staline; et l'instruction publique, rendaient la à ses seuls ministres imaginables : les parents.

Cela fait 140 ans que des ignares tout juste sortis de l'école lobotomisent les enfants de France. Autrefois, ils leurs enseignaient "la haine des rois des boches et des curés", aujourd'hui, c'est "l'adoration libidineuse des ex-esclaves, des africains et des imams".

Qui nous débarrassera de ces commissaires politiques ?
Veuillez excuser les grosses fautes, c'est l'émotion ! Je vais au piquet de mon propre mouvement !
à lire absolument :
"La fabrique du crétin" de Jean-François Brighelli (un ex prof, ex gauchiste, revenu de tout et analysant parfaitement les origines, causes & conséquences du grand renoncement de "l'éducation nationale"...)
Erratum :
C'est Jean-Paul Brighelli (et non Jean-François)
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