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écrivain(e) amie du désastre en diable

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 janvier 2011, 21:20   écrivain(e) amie du désastre en diable
Voilà comment des dizaines de "profs" et d'"enseignants" détruisent chaque jour, un peu davantage, les élèves et l'école.
Elle incarne, semble-t-il, la majorité du corps enseignant contemporain.
Ecoutez sa voix, écoutez son ton, écoutez d'où elle parle. Ecoutez sa haine sourde de la langue, des humanités, et de tout ce qui fait que la vie mérite d'être vécue.

Pester contre les hommes politiques et les lois scélérates est une chose ; mais que fait-on face à cette gangrène qui agit quotidiennement dans les classes, qui s'honore de ne surtout rien enseigner, de ne rien transmettre ?



Je vous remercie d'avoir porté cette vidéo à ma connaissance, cher Jack mais je vous trouve bien sévère avec cette auteure. Bien sûr elle profère, de mon point de vue, nombre de sottises ( sur la grammaire ), bien sûr, comme vous, je trouve son ton détestable mais gardons-nous de la simplification idéologique. Dans les multiples thèmes abordés dans cet entretien, je trouve que Marie Desplechin dit nombre de choses sensées ( sur l'importance de lire et d'écrire, sur celle de l'histoire littéraire ) et même intelligentes. Serais-je le seul à le voir ainsi ? Cela m'inquiéterais.
Ah, oui, c'est un numéro, en effet. Désespérant. Finalement tout tient dans cette phrase : "Voilà : leur monde a disparu".


Ah, et puis cela : "Mais alors à quoi ça doit servir le cours de français ? Si c'est pour lire et écrire (encore une fois, vers douze ans, bon, on peut, ch'ai pas, s'entraîner à faire des autodictées, pfff... en admettant qu'ça serve à quelque chose, soit), mais est-ce que ça sert à aller vers les textes ; si ça sert à aller vers les textes, ou si ça sert à en créer, des textes, à écrire à s'exprimer, sinon la grammaire ne sert à rien."

"C'qu'est complexe [...], c'est d'comprendre que, voilà, c'que c'est le flux de paroles, l'écriture, de la naissance, de comment les idées s'articulent, de comment elles évoluent..."

"Pas de possibilité de nullité dans le domaine", dit-elle.


On ne saurait, pauvres "morts" que nous sommes (puisque c'est un peu ce qu'on dit ici de nous), qu'implorer auprès de tels êtres la grâce de reposer en paix à l'abri de leur horrible verbiage.
Eric Veron, vous avez raison ; comment dit Francis Marche, déjà ? "La vérité est capricieuse et qu'elle voit plus loin que nous, traverse, fait parler, comme la pluie qui fait se découvrir et luire un joyaux recherché dans l'infâme boue des moussons". Cependant tout ce que cette femme dit sur l'intérêt de l'histoire littéraire s'annule, à mon avis, par le simple fait qu'elle semble ignorer que le caractère "étranger" des tours grammaticaux et de la syntaxe sont pour une large par constitutifs du charme des textes anciens.
Oui, cette femme ne s’exprime pas de manière académique, son ton est agaçant, ses phrases sont mal bâties, pleines de solécismes, et j’espère qu’elle s’exprime différemment face à ses élèves, car la manière de parler, de tourner ses phrases, tout cela s’imprime en quelque sorte dans leurs esprits et fait partie de l’enseignement. Cependant, vos injures me paraissent déplacées. Dire que l’orthographe peut être réformée, que la richesse de la langue peut se découvrir d’abord par la pratique et par la lecture des textes, et seulement ensuite par l’analyse, ne s’agit-il pas là d’arguments recevables ? Doit-on être voué aux gémonies quand on dit que l’on n’apprend pas à faire du vélo en étudiant l’énergie cinétique ? Sans connaître la façon précise dont elle enseigne, il me semble, d’après ce qu’elle dit, que son principal défaut doit être une trop forte tendance à considérer l’éloignement des textes -- éloignement esthétique, moral, langagier -- plutôt comme un obstacle que comme l’une des principales qualités de la littérature, qui nous apprend l’attente, l’empêchement, la difficulté, la médiation, etc. Mais tout de même, ce défaut, s’il est important, s’il est grave, ne mérite pas l’insulte. Il mérite un débat, une nouvelle politique, il mérite des œuvres d’art, il mérite Renaud Camus et Alain Finkielkraut.
Des "injures" ?! Des "insultes" ?! Vous y allez un peu fort, si vous faites allusion, comme c'est certainement le cas, à la phrase de Francis Marche que j'ai citée, et qui n'est rien qu'une métaphore très parlante et particulièrement bien frappée. Vraiment, vous exagérez, Philémon.
Nous avons posté en même temps. Je ne faisais donc pas référence à votre message, je crois même que nous disons sensiblement la même chose sur la question de l’étrangeté (ou étrangèreté ?) des tours grammaticaux. C’est au message initial de ce sujet que je réponds, au terme de gangrène qui n’est pas, vous l’admettrez, un mot doux et à une généralisation qui me semble exagérée.
Ah, d'accord, toutes mes excuses !
Pour la promotion des cancres, on fait pas mieux.
Utilisateur anonyme
07 février 2011, 19:26   Re : écrivain(e) amie du désastre en diable
Ah, je me disais bien que cette vidéo ne laisserait pas les membre de ce forum indifférents. J'y suis certes allé un peu fort dans mes propos liminaires, et vous m'en voyez désolé. Je n'ai aucune idée de type de livres que commet cette auteure (à vrai dire, j'ai un peu peur d'aller y voir de plus près). Mais comme Daniel Pennac dans son Chagrin d'école, elle laisse entendre que tout enfant est au fond un romancier brimé par la grammaire, l'orthographe, les dictées, bref, par l'école.

Idéologiquement, cette dame est en plein accord avec les inspecteurs khmers rouges de l'Education Nationale. Il convient de rappeler que ces gens-là, bien souvent, ne vivent que dans le reflet de miroirs gratifiants.
En effet : ils tendent aux élèves le miroir gratifiant de l'enfant déjà là, déjà savant, déjà fait, déjà artiste ; et eux-mêmes se trouvent très beaux dans le miroir gratifiant du prof moderne, avide de dépoussiérer et de moderniser l'école. Que l'école soit complètement détruite au passage n'a aucune importance ; une seule chose importe: ne pas être réac, être en plein accord avec l'air du temps, être toujours plus moderne.

Plutôt que d'admirer des écrivains et des grands textes, les élèves ont l'ordre de s'admirer aux-mêmes... ainsi que leurs petites productions, aussi a-syntaxiques et disorthographiques soient-elles. D'ailleurs, plus l'orthographe est erronée, plus l'élève a su faire preuve de créativité, n'est-ce pas ? Il n'y a pas de nullité en cela.

Je comprends qu'il faille être scrupuleux et laisser à cette dame le bénéfice du doute ; n'empêche que l'idéologie qu'elle porte aux nues n'est rien d'autre que l'éternel soi-mêm'isme qui a déjà causé de nombreux et irréparables dégâts. Non seulement auprès des enfants, mais aussi, par l'ampleur du phénomène pédagogiste, à l'ensemble de l'institution scolaire, devenue par voie de conséquence garderie de romanciers en herbe déjà désireux de moderniser une orthographe qu'ils ne connaissent pas et qu'ils ne connaîtront sans doute jamais.
Cette femme n'est même pas coupable, elle n'est que bête. Désespérément, mais communément, bête.
"l'enseignement aujourd'hui, c'est comme si seul valait le monde disparu, au dépens du monde de demain, et ça c'est extrêmement dommage", dit-elle.
Mais qui décrète ce que doit être le monde de demain, en matière d'orthographe et de de grammaire et à partir de quels critères ?
Sur quels fondements sinon arbitraires décider, pour reprendre l'exemple du début de son discours, qu'il ne faut plus écrire "éléphant" mais "éléfant" et pour y gagner quoi ?
Et plutôt que de supposer nos élèves incapables d'apprendre à écrire correctement, pourquoi ne pas interroger les méthodes d'enseignement ? La plupart aujourd'hui, nullement concernée par les controverses auxquelles s'amusent des linguistes en mal d'un combat à la hauteur de leur supposé talent, écrit la langue française au "petit bonheur", posant les mots sur le papier un peu à la manière d"'un chien qui pose sa crotte sur le trottoir ; et il se trouve des enseignants pour s'en extasier. Il se trouve ou plus exactement s'est trouvé même des formateurs en IUFM pour nous expliquer que "peu importait que l'orthographe, la grammaire et la syntaxe soient fautives pourvu qu'on ait l'idée" ! Dans le même registre, certains de mes distingués collègues correcteurs en histoire-géographie au Brevet des Collèges en sont arrivés à accorder la totalité des points à des phrases qui ne voulaient rien dire mais présentaient pour seule vertu de faire apparaître des mots-clé, l'essentiel, paraît-il ! La correction se transformait alors en un consternant jeu de traque aux fameux mots-clé.
Pour revenir au propos de cette dame, je dirais que le "monde disparu" possède une vertu éminente : nous savons les valeurs dont il est porteur; nous en savons la part d'humanité, en connaissons l'histoire et le contexte, nous possédons les clés qui permettent de le décrypter. Nous sommes à même d'en tirer un enseignement, voire une multitude d'enseignements et le faire fructifier.
Du "monde de demain", sauf à lire dans les entrailles de poulets à la façon des haruspices romains, je ne vois pas très bien quelle leçon tirer.
Depuis plusieurs années que j'enseigne en lycée privé sous contrat j'accueille en classe de seconde des élèves qui ne connaissent pas le subjonctif présent et sont incapables de le repérer dans une phrase. C'est pourtant un temps usuel à l'oral comme à l'écrit. En suivant la logique exposée par cette dame, pourquoi torturer nos élèves avec cet "archaïsme" ? Pourquoi ne tolérerions-nous pas demain que nos élèves nous disent : "il faut que je fais mes devoirs ; après je veux que tu viens avec moi au cinoche". Après tout, cela simplifierait bien des choses et sauf à être de mauvaise foi, il faut bien admettre que notre compréhension de l'énoncé n'en est guère troublée !
Mon scepticisme, face à des discours tels que celui-là n'est pas le fruit véreux d'un quelconque attachement "réactionnaire" et nostalgique au passé. Il est armé par la tendance, depuis plusieurs décennies, à dénier à tout apprentissage digne de ce nom la part d'effort qui lui revient. Effort de mémorisation, "bête" répétition jusqu'à l'acquisition d'automatismes dont l'exercice d'aucun art ne peut se dispenser, si talentueux, si brillant que soit celui qui prétend s'y adonner. Au piano, on ne voit guère de virtuose s'affranchir de répéter gammes et arpèges. Un chirurgien qui se dispenserait d'apprendre par coeur des pages d'anatomie sous prétexte que la pratique est mille fois plus grisante, c'est quoi sinon un assassin en puissance ? Un avocat qui méconnait son droit ? Un cavalier qui refuse d'user les fonds de culottes jusqu'à acquisition de cette assiette savante et impeccable qui le lie à son cheval jusqu'à se fondre dans la figure du centaure ? Un chimiste qui ignore la classification périodique de Mendéleïev ? Un mathématicien oublieux des théorèmes et qui sans cesse devrait les retrouver ?
Mon scepticisme enfle face à de petits accommodements mesquins qui ne sont, en fin de compte, qu'une manière élégante et pseudo-intellectuelle de niveler par le bas, une fois de plus, si séduisant soit ce discours à première vue.
"L'enseignement aujourd'hui, c'est comme si seul valait le monde disparu, au dépens du monde de demain, et ça c'est extrêmement dommage", dit-elle.
Mais qui décrète ce que doit être le monde de demain, en matière d'orthographe et de de grammaire et à partir de quels critères ?


Voilà en effet le genre de questions qu'il faudrait avoir la présence d'esprit de poser à brûle-pourpoint à de telles personnes.
Utilisateur anonyme
02 mars 2011, 12:30   Re : écrivain(e) amie du désastre en diable
Lecteur fidèle du forum, longtemps anonyme, je dois avouer que cette vidéo a provoqué chez moi une réaction quasi épidermique. Voici pourquoi. C'est un peu long, répétant parfois des choses souvent dites ou allant de soi pour le parti de l'In-nocence, peut-être aussi des énormités, mais j'ose espérer que cela donnera un éclairage sur la manière dont les idées du parti, concernant l'éducation, trouvent écho chez certains sympathisants.

Puisqu'il s'agit de mon premier message, permettez-moi une courte présentation : père de deux enfants, dans la trentaine, ingénieur, et pris d'un intérêt pour la littérature plutôt tardif (c'est à dire après les études). Au début de ma scolarité, j'échappais de peu à la méthode globale, grâce à la bienveillance d'un directeur d'école, lequel était en fin de carrière et n'avait plus rien à perdre. J'appris ainsi à lire correctement. Le reste fut, disons, moins bien facilité. Je constate surtout, après une pause professionnelle m'ayant donné l'occasion de me cultiver bien plus qu'à l'accoutumée, que ce que je pensais être des études bien remplies furent également un incroyable gâchis, en ce sens que beaucoup plus aurait été possible, et ce tant pour les sciences que pour la littérature, la philosophie, l'histoire, les humanités et autres, à commencer par la maîtrise du français. J'enrage de ne pouvoir écrire sereinement un texte sans l'aide du Bescherelle.

Il n'est pas facile de rester calme à l'écoute des déclarations de Marie Desplechin, lorsqu'on a pris conscience de ce qui manque cruellement à soi, de tout ce qui aurai du être appris, transmis, approfondi, maîtrisé, sans compter tout ce qu'il fallut rattraper et ce qui est définitivement perdu. D'autant plus difficile lorsque cela est associé à une idéologie qui, pour faire simple, refuse le développement de chacun car cela est mal. Je n'ourdis cependant aucun désir de vengeance envers elle. Je ne pense pas qu'il faille vouer cette dame aux gémonies. Simplement, la position qu'elle défend est mortifère, inacceptable, porte sur des points d'éducation si importants qu'ils ne sont pas négociables, pour reprendre le terme employé ailleurs par Didier Bourjon.

Cette dame commence fort, puisque la proposition de simplifier l'orthographe répond à l'inacceptable gouffre, selon elle, se creusant entre le français des lettrés et ce qu'elle nomme une sous-langue vernaculaire. Il ne s'agit ni plus ni moins que de corriger l'inacceptable en nivelant par le bas.

Elle promeut l'idéologie du moindre effort, du refus de l'effort, doublée de l'illusion selon laquelle les élèves sauraient retrouver les règles par eux-même, voire qu'ils seraient déjà experts : il n'est donc pas nécessaire d'apprendre les bases, la théorie, de surmonter son ignorance, pour se lancer dans la pratique proprement dite. On se demande effectivement en quoi maîtriser la grammaire, le vocabulaire, la conjugaison puisse être utile afin d'aller vers les textes (sic). Les figures de style ? Inutiles. Les subtilités de temps de la conjugaison, du vocabulaire ? Superfétatoires, absurdes… Quant à l'exercice de la mémoire: indigne d'un enfant, puisque les chimpanzés pourraient le faire. Cette idéologie n'est malheureusement pas uniquement appliqué à la langue, on la retrouve jusque dans le monde professionnel.

Comment donner aux élèves les moyens de compréhension des textes, d'appréhender la complexité, de se préparer au monde, de développer leur intelligence, leur assiduité, leur mémoire, leur savoir, leur esprit critique, de tirer les leçons du passé, de devenir autodidacte, en un mot libre, si on les prive systématiquement des outils de base indispensables à ces activités ? Les conséquences sur l'avenir des élèves, du peuple, sont considérables.

Les excuses utilisées sont fallacieuses, quand elle ne sont pas contradictoires avec l'objectif affiché. J'accorderais une mention spéciale pour l'apprentissage de l'allemand à la place de la grammaire française. C'est oublier que l'allemand possède une grammaire et que, pour un Français, le vocabulaire allemand requiert de réapprendre le genre de chaque mot. Mention spéciale également pour la métaphore de la voiture, dont l'usage requiert bien sûr un permis, et non d'en connaître l'intimité des rouages. Ce dernier point peut cependant se révéler utile pour celui qui souhaiterait conserver la liberté d'entretenir lui-même son véhicule. Liberté mise à mal par les verrous techniques des constructeurs et les réseaux d'entretiens de ces derniers. Il faudrait suggérer à Marie Desplechin d'analyser cette métaphore jusqu'au bout.

Enfin, je trouve que les quelques notes de bon sens de son discours, relevées à juste titre par d'autres intervenants, ne compensent pas le reste. Qu'on ne puisse pas infiniment s'étendre sur la théorie sans pratique, qu'on puisse commencer par la pratique comme introduction à la théorie, qu'il soit important de lire et écrire, sont des points que je ne conteste pas. Je conteste, en revanche, la distorsion à l'extrême de ces principes en vertu de laquelle les outils théoriques, les exercices et le travail sur soi seraient à proscrire.
Monsieur, je vous souhaite (avec du retard, pardonnez-moi) la bienvenue sur ce forum. Je dois dire que je me suis un peu reconnu dans le récit que vous faites de votre apprentissage assez tardif de la littérature ; pour beaucoup d'entre nous (et je crois que nous appartenons grosso modo à la même génération) l'éveil à la littérature a coïncidé avec la fin du lycée ou des études. Aussi notre sentiment commun, je veux parler de notre génération, est-il celui d'un grand gâchis, comme vous dites, celui du temps perdu que nous pensons a postériori qui eût pû être mis à profit de meilleure manière. Ce "retard" peut être imputé à l'espèce de suprématie dont jouit à l'école l'idéologie défendue par cette femme que nous critiquons sur ce fil (et dont vous résumez bien la teneur).
J'ai répondu par message privé à François, mais puisqu'on parle de génération, j'en copie un extrait ici :

"Votre premier message est très juste, et je me reconnais tout à fait dans votre présentation.
Nous, les trentenaires de ce forum, avons un problème pour la plupart : nous avons été mal éduqués et nous sommes déculturés. C'est un travail supplémentaire de s'exprimer correctement, mais je pense qu'il en vaut la peine, car, enfants de la petite bourgeoisie, nous ne la connaissons que mieux et notre témoignage est important."

J'ai personnellement dû attendre mon entrée dans le monde du travail, encore plus tard que vous Stéphane, pour m'éveiller, ou du moins en avoir la volonté. J'ai trente ans et je ne me suis réveillé qu'à vingt-cinq ans : quel retard, quel gâchis, comme vous dites... Sans doute pas pour l'humanité, mais pour moi (en tout cas je le vis comme ça).
Utilisateur anonyme
04 mars 2011, 22:13   Re : écrivain(e) amie du désastre en diable
Monsieur Bily, je vous remercie pour votre message de bienvenue. Nous sommes effectivement, peu ou prou, de la même génération.

Le fait que cette impression soit a posteriori, comme vous le dîtes judicieusement, et également pour répondre à Mathieu, me fait penser que la partie est loin d'être perdue.

Quant au retard que vous invoquez, soyez rassuré : je ne l'ai pas pris comme tel.
Utilisateur anonyme
05 mars 2011, 10:31   Re : écrivain(e) amie du désastre en diable
Dois-je ajouter que je suis exactement dans le même cas de figure ? Trentenaire, et donc élevé dans un monde où la culture au sens ancien du terme avait déjà grandement disparu de notre horizon. Avec cette même obsession de rattraper, depuis quelques années, ce "retard".

C'est cette même impression de gâchis qui explique, peut-être, mes propos très durs dans le premier message de ce fil.
Retardé, aussi ? Bienvenu au club. Je ne nierai pas pour ce qui me concerne l'influence de la classe sociale, mais je crois que c'est principalement à l'école et aux méthodes qui y avaient cours (et dont les effets ont dû s'aggraver depuis) que peut être imputé ce "retard". Je viens de lire le magnifique petit livre de Bernard Delvaille Le Temps provisoire, où il rend hommage à ses professeurs, en particulier à l'un d'entre eux qu'il nomme à un moment : "le parfait petit lettré de province". Je n'ai pas eu, à une exception près, comme professeurs, de "parfaits petits lettrés de province" (ni même parisiens), mais des personnes peut-être bien intentionnées et faisant du mieux qu'elles pouvaient mais ne dégageant guère cette "aura" de science et de savoir des professeurs d'autrefois (non qu'il n'y en eût guère de médiocres, bien sûr). Je dis "à une exception près", car j'ai souvenir d'un professeur d'économie parfaitement remarquable, et à qui je garde une grande reconnaissance.
Utilisateur anonyme
07 mars 2011, 10:45   Re : écrivain(e) amie du désastre en diable
Messieurs, je partage les mêmes symptômes (l'obsession, le gâchis... la trentaine) et je comprends mieux à présent ce qui m'attire ici.
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