Quotidien d'une "prof"

La résignation l'emportera-t-elle finalement ?

"T'es prof de quoi ?"

Je pense que malheureusement des milliers d'enseignants peuvent raconter le même quotidien. Natacha Polony raconte sa première rentrée dans un article de son blog [blog.lefigaro.fr] , c'était il y a déjà onze ans et la situation qu'elle détaille s'est largement répandue hors des ZEP et s'est sans aucun doute aggravée.
Il faut prendre conscience que ces professeurs vivent un réel drame intime en passant des plus hautes sphères de la littérature ou des arcanes de la chimie (Mme Polony parle d'immersion passionnée) pendant leurs études, à cet ordinaire violent, piteux et insatisfaisant. Survivre à ce choc extrêmement brutal n'est pas donné à tout le monde et seule une minorité (les "bons profs", ceux qui peuvent marquer une vie) saura communiquer efficacement la passion de leur discipline à des élèves qui ne le désirent pas de premier abord. Malheureusement, la majorité, après s'être battue jusqu'à la dépression, se résignera et donnera aux élèves ce qu'ils réclament, du médiocre et du vide.

Citation
Mathieu
en passant des plus hautes sphères de la littérature

C'est peut-être un peu exagéré... Pour avoir été membre d'un jury de CAPES, je puis vous dire que l'immense majorité des candidats ne m'ont aucunement semblé être passés par « les plus hautes sphères » de quoi que ce soit (hormis, bien sûr, celles de la petite-bourgeoisie).