Nouvelles perspectives pour l'évaluation des professeurs

Texte officiel transmis par mail à tous les professeurs :


Le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, a souhaité proposer
un pacte de carrière aux enseignants. Parmi les engagements de ce pacte figure la mise en place de
nouvelles modalités d’appréciation de leur valeur professionnelle, sur lesquelles vous êtes invité à
vous exprimer à partir du 28 mars prochain.


Répondre aux évolutions et aux nouvelles compétences des enseignants

Le métier d’enseignant évolue, de nouvelles missions apparaissent et se développent pour répondre
aux besoins de la politique éducative : accompagnement des élèves (tutorat, remises à niveau),
participation à la vie des établissements et des écoles, vie scolaire, formation et accompagnement
d’autres enseignants (accueil de nouveaux professeurs), etc.
Les enseignants répondent majoritairement à ces nouvelles missions et ils enrichissent leurs
compétences. C’est pourquoi les critères d’appréciation de leur valeur professionnelle doivent
évoluer également, avec des critères objectifs et transparents, connus de tous.


Une démarche de concertation

Pour mener cette évolution, une concertation est engagée avec les différents acteurs concernés : les
enseignants bien sûr, mais aussi les personnels de direction – qui s’impliquent de plus en plus dans
la gestion des ressources humaines – et les corps d’inspection – dont le regard didactique reste
indispensable.


Commentaire : nous aurons tous compris que dans ces lieux d'accueil et d'encadrement des adolescents en quoi sont en train de se transformer les lycées, devenus de vagues centre socio-éducatifs, à mi chemin entre le camp de vacances et la MJC, la transmission du savoir et de la culture n'occuperont plus qu'une place fort marginale. Alain Finkielkraut disait,il y a quelques années déjà, que bientôt les professeurs qui prétendront instruire leurs élèves seront sanctionnés par leur hiérarchie. Cette époque approche à grand pas … Il faudra être gai, ludique, apprendre à apprendre à apprendre etc … Ite missa est.

Dans l'école où j'enseigne, école de bonne réputation ("élitiste" dans le langage des amis du désastre), il nous est sans cesse rappelé que la spécificité de l'établissement, sa force,sa valeur, résident dans les "activités" : voyages en tous genres, animations, projets... Le professeur, aujourd'hui, doit être un homme d'action (et, le plus souvent, une femme, si l'on tient compte de la féminisation du métier). C'est l'esprit d'initiative qu'on salue, honore, reconnaît, récompense.

Je lis en ce moment le dernier livre de Jean Clair, où il nous fait part de son effarement à la réception d'une lettre lui demandant, à lui, le conservateur de musée, de définir son "Projet Culturel". Il me semble que les professeurs sont un peu dans la même situation.

Oui, la culture vécue sur le mode spectaculaire ("organisons une exposition sur les écrivains romantiques"), quand elle pourrait, devrait d'abord nourrir la vie intérieure.
Et, par ailleurs, il ne me semble pas que la "situation" gêne le corps professoral (dans son ensemble). L'évolution du métier me paraît bien acceptée par des professeurs qui se soucient surtout de se conformer au nouveau mode d'évaluation, quel qu'il soit.

Eh oui, il fut un temps où la fonction des lycées était d'instruire, de transmettre le meilleur de la culture … Aujourd'hui, ce sont de vagues MJC où l'on accueillle des adolescents désoeuvrés, équipés de IPhone, lecteurs de mp3, où l'on apprend à être bien, à s'épanouir, à communiquer, à bavarder, à voyager, sous le regard bienveillant des administrateurs et inspecteurs qui veillent à ce que l'on ny enseigne plus rien. Instruire deviendra bientôt pour les professeurs une grave faute professionnelle et elle sera sanctionnée comme telle … Ne rions pas, nous y sommes déjà … 

"L'interprétation de l'oeuvre d'art ne peut se limiter à l'approche théorique traditionnelle ; il faut une approche moderne, une lecture par la praxis, l'action, le happening". Kundera, Le Livre du rire et de l'oubli.
Si ce que vous dites est valable pour les professeurs, cela l'est tout autant pour les élèves. De nos jours, lorsqu'un élève fait un exposé, la plupart des professeurs valorisent autant la mise en scène que le contenu du travail.

Citation
Craven
Et, par ailleurs, il ne me semble pas que la "situation" gêne le corps professoral (dans son ensemble). L'évolution du métier me paraît bien acceptée par des professeurs qui se soucient surtout de se conformer au nouveau mode d'évaluation, quel qu'il soit.

D'autant plus que, les années passant, de plus en plus de professeurs sont en réalité le produit de l'école déculturante des années 80 et 90 du XXè siècle. Ceux-là n'ont rien d'autre à enseigner que l'antiracisme dogmatique (qui tient lieu chez eux de connaissances) et la haine de la culture au sens ancien.

Quand vous leur demandez ce qui justifie, de leur part, une telle adhésion à la bonne pensée vertueuse du temps, ils vous répondent : «Mais parce que les temps ont changé, le public scolaire a changé, l'Ecole doit changer ! »

Vous leur répondez alors, un peu benoîtement : «Ah, je vois, c'est donc une question d'immigration massive, qui fait qu'on ne peut plus être exigeant comme on a pu l'être ? »

Et là, bingo, vous avez gagné, vous vous faites traiter d'élitiste, puis, assez vite, d'Hitler.

J'ai joué à ce petit jeu-là tant de fois que je suis à présent capable de "piloter" la conversation, selon le moment où je souhaite me faire appeler Hitller.

Vous devriez fonder un club des Hitler, avec Renaud Camus.