Le journal Le Monde, citant un rapport de l'Institut français
des relations internationales (IFRI), dénonce le racisme anti-arabe
qui sévit au sein de l'armée de terre :
«Les militaires issus de l'immigration "sont traités
comme s'ils étaient 'différents', indiquent les auteurs
de l'étude de l'IFRI, alors qu'ils souhaitent précisément
devenir invisibles. L'armée professionnelle a pour mission, selon
eux, d'effacer les appartenances et de ne considérer que les
qualités des individus." »
Juste au-dessus de ces lignes on peut lire également :
«Ces recrues font souvent état d'un climat
raciste dans leur régiment et disent souffrir du manque de confiance
et de la suspicion de leurs pairs ou de leur hiérarchie, voire
de "xénophobie". Elles se plaignent aussi du non-respect
des interdits alimentaires par l'armée. »
*
Cependant la ville de Clichy-sous-Bois est à feu et à
sang. Vingt-trois voitures ont été brûlées.
Le feu a été mis à plusieurs bâtiments publics,
et les pompiers venus éteindre les incendies ont été
pris à partie et attaqués, suivant l'usage. Ces incidents
violents ont été déclenchés par la mort
de trois "jeunes", selon le terme consacré, qui, ayant
pénétré dans une centrale électrique, sont
morts électrocutés. D'après les émeutiers,
ils étaient poursuivis par la police. D'après le ministre
de l'Intérieur et les diverses autorités, ils étaient
recherchés, certes, mais pas poursuivis.
Au journal de France 2, un sociologue appelé en renfort de "décryptage
de l'actualité" explique que c'est une erreur de croire
que les "jeunes", s'ils attaquent les pompiers ou les secouristes,
c'est parce qu'ils sont résolus à s'en prendre à
tous les symboles de l'État, quels qu'ils soient. Ils défendent
leur territoire, voilà tout. Ils ne veulent pas que des étrangers
y pénètrent.