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Un Wallon sur deux se verrait bien Français

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
29 juillet 2008, 20:20   Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Un Wallon sur deux se verrait bien Français


Non, le rattachisme n'est pas une idée fantaisiste de quelques groupuscules francophiles. D'après le sondage réalisé par Ifop pour Le Soir et La Voix du Nord du 18 au 25 juillet dernier, 49 % des Wallons sont favorables au rattachement de leur région à la France en cas d'éclatement du pays. Un résultat en progression spectaculaire sur quelques mois : une enquête de l'UCL, réalisée entre le 10 octobre 2007 et le 15 janvier 2008, évaluait la proportion de Belges en faveur de cette issue à 29 %.

Et de l'autre côté de la frontière ? L'idée fait également son chemin. D'après le sondage, 60 % des Français sont favorables à cette idée. Ce sentiment est même en progression : un précédent sondage, réalisé par Ifop pour le Journal du Dimanche, indiquait, en novembre 2007, que 54 % des sondés étaient favorables au rattachement. Certes, les Français ne sont pas informés de tous les tenants et aboutissants de la situation belge, mais le rattachement ne leur paraît manifestement pas, a priori, farfelu.

Les Wallons sont-ils favorables à un rattachement de la Wallonie à la France ? Le rattachisme fait son chemin, 49% des Wallons sont favorables au rattachement à la France.

Les Wallons ne sont pas rattachistes par principe. Mais en cas de disparition du pays, ils sont 49 % à se dire favorables à une union avec la France. La proportion atteint 70 % auprès des Wallons pour qui la disparition du pays ne fait plus de doute. Ceux qui ne pronostiquent pas la fin du pays sont 39 % à pencher pour le rattachement. En un an, la proportion de Wallons favorables au rattachement a fortement augmenté. Lors d'un sondage réalisé par l'Université catholique de Louvain entre octobre 2007 et janvier 2008, ils étaient 29 %. L'enquête Ifop, réalisée pour Le Soir et La Voix du Nord au début de ce mois, indique donc une progression de 20 % de l'option du rattachement.

Les Français sont-ils favorables à un rattachement de la Wallonie ? Le rattachement séduit plus de Français, 60 % des Français sont ouverts à un rattachemenent avec la Wallonie.

La presse française s'est fait abondement l'écho des problèmes communautaires qui agitent notre pays. Est-ce pour cela que les Français sont plus favorables au rattachement, en cas d'éclatement de la Belgique ? D'après notre sondage, 60 % des Français seraient favorables à l'union. Une hausse de 6 % par rapport au sondage Ifop réalisé en novembre 2007. Le lieu de résidence des Français influe peu sur leur opinion. Dans la Région Nord – Pas-de-Calais, ils sont 64 % à se dire favorable au rattachement, contre 57 % en Ile-de-France et 61 % dans le reste du pays. Les opinions politiques ont peu d'influence : tant les sympathisants du PS que ceux de l'UMP sont 61 % à se dire ouverts au rattachement.

La Belgique va-t-elle disparaître ? L'avenir du pays suscite des doutes croissants, 23% des Wallons pensent que la Belgique va disparaître.

Les Wallons qui pensent que la Belgique va disparaître restent minoritaires. Ils sont 23 %, contre 59 % qui pensent le contraire. En revanche, les rangs des premiers s'étoffent : lors d'un précédent sondage, réalisé par l'Université catholique de Louvain entre octobre 2007 et janvier 2008, les personnes qui croyaient en la disparition du pays étaient seulement 16 %. Ce qui frappe, c'est le nombre d'indécis : ils sont 18 %, contre 6 % dans le précédent sondage, ce qui prouve que le doute s'installe. Les plus jeunes sont les plus nombreux à croire à la fin du pays – 30 % –, contre 20 % chez les 50 ans et plus. Les aînés sont pourtant les plus enclins à estimer que la crise politique actuelle est très grave.

La crise actuelle est-elle grave ? Les aînés sont plus inquiets. 93 % des Wallons pensent que la crise actuelle est grave.

Les Wallons sont unanimes : la crise que traverse la Belgique est grave. Ils sont 93 % à le penser. Pour 49 % des sondés, la crise est même très grave, et pour 44 %, elle est assez grave. Plus les Belges sont âgés, plus ils sont inquiets : à la question de savoir si la crise est très grave, 56 % des plus de 50 ans répondent par l'affirmative. Le jugement est plus mesuré chez les jeunes : ils sont 40 % à penser que la crise est très grave. Entre les deux, les 35 à 49 ans sont plus sereins : ils pensent, à 45 % que la crise est très grave. Les plus inquiets sont les habitants de la province de Liège : ils sont 94 % à juger que la situation est grave. Les plus « zen » sont les Luxembourgeois, qui sont 86 % à penser que la crise est grave.
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Un sondage remarquable que vous deviez connaître chers amis français !Attention , c'est en cas d'éclatement du pays que 49 % des wallons se verraient bien devenir français, la grande majorité d'entre eux désireraient rester belges, et le million de bruxellois encore plus. Il n'empêche que cette évolution est aussi importante que surprenante.
Je passe en vitesse sur le forum et tombe sur votre post, cher Obi Wan, et je suis obligé d'éclater de rire car même si 100 % des Wallons et des Bruxellois souhaiteraient devenir francais la classe politico-médiatique en France refuserait bien évidemment d'envisager ce rattachement.

N'attendez rien de la France car ce pays n'existe plus qu'officiellement étant mort en tant que nation/patrie depuis bien longtemps.
Oui, cher Rogémi, vous avez bien raison d’éclater de rire. Qui croit à cette carabistouille ? Ces 49% des 514 Wallons interrogés (par la voie de l’internet, ce qui exclut pas mal de citoyens) expriment (sauf le minuscule pourcentage de rattachistes convaincus in tempore non suspecto) tout simplement la réponse du berger à la bergère ! À force d’entendre les exigences flamandes et de voir monter la pression dont les médias sont les tous premiers responsables, il est normal que naissent des réponses de dépit ou de provocation. Le seul intérêt de ce sondage,- s’il en est un car cela ne fait vraiment pas avancer les choses -, est son résultat dans les médias flamands qui, dès ce matin, vexés, dépités eux aussi, montaient sur leurs ergots.
Les « retenez-moi ou je fais un malheur » des séparatistes flamands ne font pas peur à tout le monde et certainement pas aux Bruxellois.
Dans la province du Luxembourg d’où me parviennent régulièrement des échos par ma famille et les connaissances de celle-ci, on est plutôt décontracté face à cette longue crise. L’idée de rattachement à la France fait rire et, l’opinion de beaucoup est que, si les Flamands veulent s’en aller, libre à eux tout compte fait ; mais certains de ces Ardennais ont l’intention de se prendre en charge et donc, de prendre éventuellement leur indépendance eux aussi… Je ne prétends pas rapporter ici la voix de tous. Mais il est tout de même significatif de voir s’exprimer ces réactions-là dans une province qui se porte très bien économiquement ! Ces autres Wallons qui cherchent une béquille (de quelles provinces ?) me semblent soit inconscients, soit dépourvus de fierté.
De toute façon, je ne vois pas l’utilité des journaux de lancer ce « machin » alors que les médiateurs royaux rendent leur rapport au Roi demain et que toute la classe politique est en vacances. Est-ce donc qu’ils auraient si peu à se mettre sous la dent en ce moment ?
Les Wallons et les Flamands, à ce jour ne pensent qu’aux vacances et les extrémistes du Nord n’ont toujours pas grimpé aux rideaux (selon l’expression d’un éditorialiste hier).
Les seuls à avoir grimpé quelque part sont descendus ; je veux dire les sans-papiers qui squattaient les grues des chantiers de Bruxelles depuis lundi. Ils sont descendus suite à la menace du bourgmestre de Bruxelles- revenu, lui, de vacances - de les faire expulser !
Chère Aline : les journaux, entre le 14 juillet et le 15 août, grosso modo, il faut les remplir, et ce n'est pas toujours facile, pas plus en Belgique qu'en France. D'où, sans doute, la sortie de ce sondage...
Le rattachement serait un suicide collectif. Qu'ils gardent leur autonomie au lieu de se faire bouffer par les cancres qui nous gouvernent.
Cher Rogémi,
Votre pays, dites-vous n’existe plus ?

Chers Didier et Florentin,
Vous nous voulez du bien ?
Voyez, vous n’êtes pas les seuls !
Pour vous, cet article d’un français de « La Voix du Nord », paru hier dans Le Soir :


Ceci n’est pas un pays
OLIVIER BERGER
mardi 29 juillet 2008, 06:53
René Magritte, le grand homme de Lessines, n’aurait pas fait mieux. C’est un œil français aux idées claires qui vous le dit. La Belgique n’est-elle pas devenue en un an une œuvre d’art surréaliste, un tableau du non-sens politicien ? A la manière de « Ceci n’est pas une pipe », même peinte et dépeinte, la Belgique n’est pas un pays. Dans le sens où Magritte l’entendait. La teneur du message et la trahison des images nous apparaissent, à nous les Français du Nord, comme un décalage insupportable et pour tout dire, un furieux gâchis.
Car nous avons un problème de taille avec vous. Dans notre région, nous aimons la Belgique, telle qu’elle est. Chaleureuse et accueillante, travailleuse et innovante, à Hal et Tubize, à Ostende et Arlon. Bon sang, débrouillez-vous, internez Bart De Wever, mais ne nous la changez pas ! Forcément, écrit comme ça, ça peut sembler un tantinet anachronique.
Pour autant, ne prenez pas cet hymne pour un cliché bas de gamme livré sur un coup de fatigue avant la route des vacances. C’est bêtement sincère.
La preuve avec notre sondage et ces 64 % d’habitants des départements du Nord et du Pas-de-Calais prêts à accueillir dans la République les Wallons en cas d’éclatement de la Belgique. A l’inverse, si on avait posé la question d’un éventuel rattachement de la Flandre aux natifs des Flandres françaises, d’Armentières à Dunkerque, l’observateur aurait pu être étonné par le résultat…
Les Nordistes, qui se ruent le week-end sur les plages ou dans les vallées ardennaises, qui travaillent sur les zones industrielles de Tournai ou Ypres, ont compris depuis longtemps que Flamands et francophones, de Wallonie ou de Bruxelles, ne se ressemblent guère. Et chez nous, vous croyez qu’un Normand ressemble à un Provençal, un Basque à un Alsacien ?
Sans refaire l’histoire du pays, pourquoi ne considérez-vous pas votre multiculturalisme et votre multilinguisme comme une chance ?
Petite question subsidiaire, un brin irrespectueuse, avec un sujet qui chiffonne. En cas de rattachement de la Wallonie à la France, que deviendront Albert II et Paola ? Avouons que notre solution de 1793 était sans doute un peu radicale. Un Français qui vous veut du bien.
Chére Aline,
Je le répéte, en toute amitié, même si les Wallons et les Bruxellois votaient majoritairememt pour un rattachement, la France politico-médiatique s'y opposerait. Alors dossier clos.

A titre d'information je mets, ci-après, en ligne l'introduction et l'épilogue du livre "Les deux Patries" de Jean de Viguerie dont la teneur devrait retenir votre attention.
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Les deux patries

Jean de Viguerie, Les deux patries, introduction :

« Toute histoire de l’idée de patrie est vaine, si les deux sens du mot ne sont pas distingués.

Le premier est le sens traditionnel conforme à l’étymolo­gie. Le mot « patria » dans le latin médiéval, et le mot « patrie » adopté par la langue française au seizième siècle, désignaient la terre des pères, le pays de la naissance et de l’éducation. L’amour de la patrie – le mot patriotisme n’existait pas encore – rendait à la France les devoirs de la piété avec les honneurs du respect et de la fidélité. La patrie était la France. La France était un être moral doté de vertus. Les Français évoquaient souvent ces vertus de la France et voulaient s’en montrer dignes. En cas de guerre certains d’entre eux acceptaient de donner leurs vies. Mais aucune obligation n’était faite au commun des citoyens de mourir pour la patrie sur simple réquisition du prince.

Le deuxième sens peut être qualifié de révolutionnaire. Il se précise peu à peu au cours des dix-septième et dix-huitième siècles. La nouvelle patrie est d’abord celle des libertins, tout pays où l’on est bien. Elle devient ensuite celle des philosophes des Lumières tout pays où l’on est bien par la vertu des « droits du genre humain ». Enfin elle se réalise pleinement dans la patrie de la Révolution, c’est-à-dire dans les droits de l’homme. Cette patrie n’est pas la France, et la France ne représente pour elle qu’un support et un instrument. Le patriotisme qui lui correspond, la divinise, l’adore, la place au-dessus de tout, déclare à ses ennemis une haine mortelle et réquisitionne à son service les vies de tous les citoyens. On voit que ce deuxième sens n’a rien à voir avec le premier.

Pourtant les Français, tout en conservant le premier, ont aussi adopté le second. ils ont même fini par les confondre. Au point de voir la France dans la patrie révolutionnaire, et de vouer à leur pays natal la passion exclusive et frénétique exigée par la patrie jacobine, ils se sont mis à aimer la France comme la patrie révolutionnaire veut l’être, c’est-à-dire à l’égal de Dieu. Les richesses et les énergies du patriotisme naturel ont été détournées de leur objet et mobilisées au service d’une patrie qui n’était pas la France, qui n’était qu’une utopie. En somme la patrie révolutionnaire a été substituée à la France, mais à l’insu des Français.

Ce fut le résultat d’une longue manipulation. Habiles serviteurs de l’idéologie des droits de l’homme, les politiciens des régimes successifs depuis l’Empire jusqu’à la Cinquième République, parlant sans cesse de la chère France immortelle, ont effectué le plus gros du travail de brouillage des esprits. Mais d’autres leur ont bien facilité la tâche. Des historiens ont présenté le patriotisme révolutionnaire ou bien comme le premier patriotisme français digne de ce nom, ou bien comme le plein accomplissement du patriotisme traditionnel. Des militaires, des ecclésiastiques et de grands écrivains nationaux ont exalté la France guerrière et la grandeur de la mort pour la patrie. Sans eux la patrie révolutionnaire n’aurait jamais convaincu les Français. Sans eux elle n’aurait jamais réussi à faire croire qu’elle était la vraie patrie, qu’elle était la France. Cette patrie n’était qu’un mythe, mais des personnes respectables, des généraux, des évêques et des académiciens l’ont présentée comme une réalité, la réalité de la France. Il n’y avait plus qu’à mourir.

La tromperie a culminé avec les guerres, et surtout celle de 1914-1918. On a dit aux Français en 1914 « C’est la guerre du droit » et ils l’ont cru. Et surtout ils ont cru que la « guerre du droit » était vraiment la guerre de la France. Alors ils ont engagé tout leur courage, et sont allés se faire tuer par centaines de milliers pour le seul avantage de la patrie révolutionnaire. Ces innombrables vies sacrifiées ont certes rendu à la France l’Alsace et la Lorraine, mais elles ont servi principalement l’expansion de l’idéologie des droits de l’homme.

Un si grand holocauste aurait dû frapper d’horreur les survivants et leur inspirer la plus grande répulsion pour la divinité avide de ces sacrifices sanglants. il n’en fut rien. Au contraire tout se passa comme si le sang humain avait humanisé la déesse, et les dernières préventions tombèrent. Un de nos amis, de famille royaliste et catholique, nous raconta un jour cette anecdote: il avait douze ans alors — c’était pendant la dernière guerre — son frère cadet et lui se plaisaient à chanter à tue-tête le refrain de la Marseillaise et celui du Chant du Départ. Un jour leur mère, les ayant écoutés, leur dit: « Autrefois, nous ne voulions pas de ces chants dans nos familles, car c’étaient des chants révolutionnaires, mais aujourd’hui nous les acceptons à cause des soldats de la guerre de Quatorze, qui souvent sont morts en les chantant. »

Après la mort des soldats, la mort du pays lui-même : en ces dernières années du vingtième siècle nous entrons dans la dernière phase, celle de la disparition de la France. Le patriotisme révolutionnaire y travaille depuis longtemps. Nous savons que déjà les hommes de la Révolution, et leurs successeurs et disciples du dix-neuvième siècle, rêvaient d’une France absorbée dans le genre humain. Mais ils avaient encore besoin de la France et du sang français pour imposer aux pays esclaves l’idéologie libératrice des droits de l’homme. Aujourd’hui cette idéologie règne dans tout l’univers. La situation n’est donc plus du tout la même. Conserver la France n’a plus d’intérêt. On peut même considérer son éventuelle survie comme un obstacle à l’avènement de la patrie mondiale confondue avec le genre humain. il importe donc de hâter sa disparition. Cela ne fera pas difficulté, car elle est déjà morte. Les guerres. les discordes et les épurations du patriotisme révolutionnaire l’ont vidée de sa substance. Le sacrifice des Français a préparé celui de la France.

Il était temps de dire ces choses, et c’est pourquoi nous avons écrit ce livre. »
(Éd. Dominique Martin Morin, isbn 2-85632-229-7.)
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Epilogue du livre
Les années qui nous séparent de la guerre d’Algérie, entrent peu à peu dans l’histoire. Les faits dominants se dégagent. Nous y voyons plus clair. De Gaulle avait commencé le changement. Il semble bien qu’après lui l’évolution se soit poursuivie, et qu’aujourd’hui le patriotisme révolutionnaire ait presque achevé sa transformation humanitaire.

Les événements de mai 1968 ont joué un rôle d’accélérateur. On vit des manifestants lors de ces journées incendier des drapeaux tricolores. Ce fut à ce moment-là que le mot patrie disparut du vocabulaire républicain. Les politiciens, les journalistes et les spécialistes de science politique ne voulurent plus l’employer. Désormais ils parlèrent toujours de la nation, jamais de la patrie.

Plus récemment, la réduction des effectifs militaires et la suppression de la conscription consommèrent le rejet dé la patrie jacobine et belliciste. Le service militaire obligatoire pour tous était l’une des institutions essentielles nées de la Révolution. Rousseau en avait énoncé les principes, et depuis 1789 il fallait que tout citoyen fût soldat. La fin du service armé prouva la transformation définitive du patriotisme révolutionnaire. On sut qu’il était vraiment passé de la première phase, celle de l’extermination des Français, à la deuxième, celle de la destruction de la France elle-même.

Sans pour autant renier sa nature profonde. Le projet de 1996 au sujet du nouveau « service national » invoque, dans un langage digne de Montesquieu et de Robespierre, l’« idéal républicain » où la patrie et l’égalité se confondent. « Si le service national, écrivait Jacques Chirac, est peu à peu devenu inadapté, je dois et je veux défendre l’idéal républicain auquel il se réfère, qui est un idéal d’égalité, un idéal de solidarité, un idéal de patriotisme » Dans le stage tenant lieu de service, le même Chirac prévoit une « information civique sur le fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions, sur le respect des droits de l’homme ». Il n’y a donc pas de rupture ; le patriotisme révolutionnaire continue.
Certes nous avons vu disparaître certains signes et certains rites. On ne fait plus chanter la Marseillaise aux enfants des écoles, et dans la plupart des casernes les saluts aux couleurs ont cessé. Mais l’essentiel de la liturgie a été conservé. On célèbre toujours les fêtes nationales du Il novembre et du 8 mai. On continue de faire les cérémonies des monuments aux morts et de fleurir les statues des poilus. Il ne faut pas vexer les anciens combattants: ces gens-là sont des électeurs, et ils sont toujours prêts à défiler, à déposer des gerbes et à observer des minutes de silence. « Si je les écoutais, disait récemment le maire d’un petit village, ils sortiraient tous les dimanches avec les drapeaux. » Mais il y a une autre raison : le patriotisme belliciste doit être gardé en réserve ; on peut avoir à s’en servir. Car la patrie révolutionnaire aura toujours des ennemis intérieurs, des traîtres qui la mettront en péril mortel. Hier les « aristocrates » et les « fanatiques », aujourd’hui les « fascistes » et les « révisionnistes ». Ici le patriotisme humanitaire ne suffit pas. Il faut recourir à la vieille panoplie de 1792 et de 1871 : les tambours, les hymnes, la Patrie en danger, l’exécration des sous-hommes qui refusent les Droits de l’homme, autant d’articles ayant fait leurs preuves. Et si l’on négligeait d’en user, les méchants traîtres se les approprieraient. « Ne laissons pas, disait récemment un Premier ministre, ne laissons pas les trois couleurs accaparées par les nostalgiques de ceux qui en 1940 n’offraient à la France que la caricature du fascisme et de la capitulation. » La Révolution se nourrit de traîtres. Sans traîtres elle dépérit. À défaut elle se contente des « nostalgiques » de la traîtrise, et en attendant meilleure prise, les cloue au pilori.

Voilà pour le patriotisme révolutionnaire. Soyons rassurés à son sujet. Sa nature profonde n’est pas altérée. Sa vitalité est intacte. Il continue à vénérer la mort. Il exclut toujours le « sang impur ». Sa transformation humanitaire n’a nullement diminué sa capacité de haine.

Quant à l’autre patriotisme, celui de l’attachement à la France, beaucoup de Français n’en ont plus la moindre idée. Cela ne saurait nous surprendre. Piété signifie gratitude. Comment éprouver de la gratitude, si rien ne vous a été donné ? Aux générations montantes les trésors de la France n’ont pas été dispensés. Même leur propre langue ne leur a pas été apprise. De leur propre histoire les jeunes gens ne savent rien. Les plus savants ne connaissent que la Révolution et De Gaulle. « Ce n’est pas mal », se félicitait récemment un écrivain médiatique. Oui, mais ce n’est pas suffisant, nous le voyons, pour éveiller l’amour de la France.

On nous dit que cette indifférence à la France admet des exceptions. Nous le voulons bien. Il existe, c’est vrai, des familles, il existe des écoles, il existe des communautés religieuses, il existe même des familles politiques où l’on se soucie de transmettre l’héritage, où le devoir de piété est rendu à la France. Il existe encore une jeunesse dévouée à la France. Nous avons même rencontré parfois des Français qui priaient pour la France. Cela doit être dit. Mais la France à laquelle cette piété s’adresse, on peut se demander si elle vit encore, si l’on ne vénère pas ici un passé révolu, un personnage historique appelé France, pour tout dire une morte.

Car un pays vivant rassemble au cœur de son être la patrie et la nation.

Or, on peut douter que la France ait encore l’une et l’autre. La patrie, disait Maurras, ce sont « des hommes vivants ».

Il n’est pas de patrie sans communication entre des hommes vivants. Si la patrie est principe de génération et d’éducation, elle ne peut, quoi qu’en dise Barrès, résider seulement dans les morts et dans le passé. Il faut qu’elle soit aussi dans les hommes vivants. Ses leçons ne passeront pas d’elles-mêmes des cercueils des morts aux berceaux des enfants. Il faut des vivants pour les recueillir et pour les transmettre. Il faut des parents, des foyers, des familles, des cousinages et des amis. Il faut des prêtres, des maîtres et des sages. Ce sont eux qui communiquent l’héritage. Ce sont eux qui révèlent le mystère des vertus, ce sont eux qui font parler les livres. Point de patrie sans eux.
Alors point de patrie. Car dans la France d’aujourd’hui ces vivants-là se raréfient. Et ceux qui restent éprouvent bien du mal à remplir leurs fonctions. Ou la censure de la pensée unique les voue à l’isolement, ou les esprits se ferment à leurs leçons. Et puis un jour ils meurent et n’ont pas de successeurs parce qu’ils n’ont pas eu de disciples. On les a empêchés d’en avoir. Alors viennent se mettre à leur place des hommes qui ont peu reçu et qui par conséquent ne donneront pas beaucoup. Dans les années soixante de ce siècle, le courant a été coupé. Le savoir essentiel, le savoir indispensable à la vie n’a plus été transmis. De cet accident gravissime le corps social n’est pas près de se remettre. Nous n’avons plus que des intelligences inquiètes. Comme elles n’ont pas appris la vertu du savoir, elles ne cessent de s’interroger sur ce qu’il faut faire. Elles ne savent pas qu’il faut d’abord connaître et contempler. La patrie se trouve de ce fait exposée au péril de mort. Car toute patrie est fragile. Seules les méditations des sages peuvent l’aider à survivre.

On nous propose le patrimoine. Il n’y en a plus aujourd’hui que pour le patrimoine : on le dirige, on le conserve, on y fait carrière, on le visite, on y promène sans cesse des enfants ébahis, enfin on organise en son honneur des journées de célébration. On dirait que le patrimoine a remplacé la patrie. Beaucoup d’ailleurs espèrent en lui. À défaut de parents, se disent-ils, à défaut de maîtres capables, le patrimoine pourrait sans doute relayer la patrie. Conservons, célébrons ces monuments, éclairons-les la nuit. En retour ils nous transmettront les leçons du passé. Naïve illusion : ce n’est que du passé conservé. Le patrimoine ne peut pas remplacer les hommes vivants. Le patrimoine ne sera jamais la patrie. Nous devons nous rendre à l’évidence, la patrie a disparu à nos yeux.

De même que la nation.

L’indépendance et la souveraineté sont les conditions nécessaires de l’existence d’une nation. Or, nous savons ce que l’européisme et le mondialisme ont fait de l’indépendance et de la souveraineté de la France. Une nation est une association politique, une cité. Or, il n’est pas de cité sans lien entre les citoyens, et ce lien, dit Aristote, est l’amitié. L’amitié politique garante de l’union et du bonheur politique. Mais cette amitié ne peut se concilier avec la persécution. Depuis plus de deux siècles sont persécutés dans notre pays ceux qui refusent de rendre un culte aux mythes appelés droits de l’homme.
La patrie disparue, la nation désagrégée, il reste l’État.

De fait, la France n’existe plus que par l’État, par sa puissance grandissante qui envahit tout, qui dévore tout, qui paralyse tout. « Je ne suis plus qu’un Français administratif », écrivait déjà en 1974 le colonel Argoud. C’était juste avant la présidence de M. Giscard d’Estaing. Aujourd’hui « Français fiscal » conviendrait mieux. En outre cet État qui a réduit la France à lui-même prétend assumer la responsabilité de ses destinées. « Ainsi l’État, écrivait De Gaulle, l’État qui répond de la France, est-il en charge à la fois de son héritage d’hier, de ses intérêts d’aujourd’hui et de ses espoirs de demain. » Sans doute, mais alors c’est inquiétant et l’on peut tout redouter de l’avenir. Car cet État « en charge de la France » n’est rien d’autre que son ennemi. Cet État qui « répond de la France », en réalité la détruit. N’est-ce pas la détruire que légaliser l’avortement, manipuler sans cesse les esprits, fomenter la haine civile et tenir pour négligeable la sécurité des personnes et des biens ? Mais l’État ne peut que détruire la France. C’est sa pente naturelle depuis la Révolution. Sa mécanique fonctionne révolutionnairement : le « ressort principal » qui l’actionne, n’est pas l’amour de la France, mais celui de la patrie mythique, celui du mythe des droits de l’homme. On a écrit de l’État léniniste qu’il était « un État contre son peuple », mais on peut en dire autant du nôtre. Si l’on veut que l’État cesse d’être contre le peuple, il ne suffit pas de changer la Constitution, de modifier les institutions et les lois, ni même d’appeler au pouvoir des hommes honnêtes animés de l’amour du bien commun. Il faut changer la nature même de l’État. Il faut instaurer un autre État dont l’idéologie soit absente. Il faut que puisse naître enfin du corps social une nouvelle association politique. Avec l’État issu des Lumières et de la Révolution, on ne fera jamais rien. Les Vendéens et le comte de Chambord l’avaient compris. Un jour peut-être les Français le comprendront.

Ce jour est loin. Aujourd’hui nous n’avons que le désastre : la patrie disparue, la nation inconsistante et l’État qui exténue nos dernières forces. Comment la France pourraitelle vivre encore ? Nous la voyons mourir sous nos yeux. Nous constatons la mort.

Ce faisant commettons-nous une irrévérence ? Nous ne le croyons pas. La patrie n’est pas Dieu. La patrie n’est pas l’Église. Il n’a jamais été promis à la France que les portes de l’Enfer ne prévaudraient pas contre elle. Tout homme voudrait que sa patrie soit immortelle, et c’est une aspiration bien naturelle. Mais la « France éternelle » et la « France immortelle » posées comme des dogmes offensent la raison et la nature des choses. Ces mensonges fabriqués par l’utopie révolutionnaire servent à endormir les électeurs. Les politiciens les ressortent au moment de la défaite, espérant ainsi masquer aux yeux des Français les conséquences de leurs fautes.

On nous objecte les « forces vives ». La France, nous dit-on, n’est pas morte, puisqu’elle a encore des « forces vives ». Pensez, avec une population si nombreuse, une pareille « séduction culturelle », un commerce extérieur d’un tel dynamisme, et un cinéma aussi prestigieux, il n’est pas possible qu’elle soit morte. Et d’ailleurs ce n’est pas tout : n’avons-nous pas aussi la « qualité de vie » (que tant d’étrangers nous envient) et la « grandeur patrimoniale » ? Oui, sans doute, et cela fait beaucoup de belles « forces vives » additionnées. Le malheur est qu’une nation n’est pas une addition. Une nation est une association politique liée par l’amitié et garantie par la justice. Or, cette association chez nous s’est défaite. La France n’est donc plus une nation. La France comme nation ne vit plus. Toutes les « forces vives » additionnées n’y changeront rien.

On demande la date de la mort. Si la France est morte, quand est-elle morte? Pendant la guerre de 1914-1918 ? C’était l’avis d’Antoine Argoud. « La France à mes yeux, écrivait-il, est morte à Verdun en 1916. » Ou bien plus tard, lors de la déroute de 1940 ? ou bien beaucoup plus tôt, en 1789 ou en 1793 ? Bien difficile à dire. Un pays ne meurt pas comme un être humain. On ne le voit pas rendre le dernier soupir. On peut très bien dire qu’il meurt, alors qu’il est déjà mort. Il y a eu sans doute un jour de la mort, le jour où toutes les forces de la patrie ont été épuisées, mais ce jour-là on ne s’est aperçu de rien. Pouvait-on s’en douter? La machine tournait, le gouvernement siégeait, l’Assemblée légiférait, la France était représentée dans les conférences internationales. Et puis, quelque temps après, vient le temps de la découverte. On se rend compte que ce pays n’intéresse plus personne, même pas ses habitants, qu’il tourne comme un satellite, mais qu’il n’y a plus de vie en lui. On dit alors : « Tiens, il est mort. » En fait il était mort depuis longtemps, mais c’était un mort vivant, un mort à qui l’on faisait faire les gestes d’un vivant. Les morts vivants, nous savons ce que c’est, toutes les professions aujourd’hui en sont pleines. Nous savons aussi que la société s’en accommode, qu’elle s’accommode de professeurs, de médecins, d’avocats (et de bien d’autres) qui sont des simulacres. Il est donc normal qu’elle prenne pour un être vivant le simulacre de la France.

Les politiciens, eux, savent que la France est morte. Ils ont une bonne raison de le savoir : ce sont eux qui l’ont tuée. Seulement ils ne peuvent pas déclarer cette mort. Les bonnes gens leur diraient : « Que faites-vous là ? » Ils perdraient le pouvoir et l’argent. Alors ils maintiennent de toutes leurs forces l’illusion. Tout en achevant de perdre la France, ils l’exaltent et lui promettent l’immortalité. Sans cela ils seraient peut-être chassés de leurs prébendes. On les comprend.

On comprend moins, même si on les admire, ces nationalistes d’aujourd’hui, qui répètent à tout bout de champ : « Il faut refaire la France », ou bien « il faut que France continue ». Toute espérance est respectable, et d’ailleurs ceux qui parlent ainsi ne le font pas comme les politiciens, par désir du pouvoir et de l’argent. Mais enfin ils savent bien eux aussi que la France est morte. Certains le savent si bien qu’ils veulent la « ressusciter ».

Ils le savent, mais eux non plus ne veulent pas le dire.

Pour ne pas décourager les braves gens. Pour ne pas désespérer les vrais patriotes. C’est vrai, conviennent-ils, la France est morte ou près de mourir, mais ne le dites pas. Les gens ne supporteraient pas d’entendre une telle vérité. Ce serait terrible pour eux, ce serait dangereux.

Peut-être, mais il est dangereux aussi de ne pas regarder les choses en face. Tant que l’on cache la réalité, l’équivoque subsiste. Les gouvernants sont mauvais, se dit-on, mais la France continue. En fait, il n’y a plus de France, et ce sont les gouvernants qui l’ont tuée. Voilà la réalité. Il est quand même temps de savoir à qui nous avons affaire: à des ennemis redoutables, puisqu’ils ont déjà à leur actif la destruction de la patrie. On doit les connaître pour les mieux combattre. On ne sauvera pas la France qui n’est plus. Mais on pourra peut-être empêcher ou retarder d’autres destructions, celle de la famille par exemple, ou de ce qui reste du savoir. En attendant que se forme une nouvelle association politique digne de ce nom.

Qui s’appellera peut-être France - mais alors ce sera une autre France - ou qui portera un autre nom.
De la France morte quelques Français, il est permis de l’espérer, garderont l’héritage. Ils suivront l’exemple de ses héros et de ses saints. Ils s’enchanteront de la beauté de ses monuments. Ils méditeront les œuvres de ses écrivains. Ils seront ainsi consolés au milieu du désert. Leurs descendants trouveront-ils la même consolation ? Cela n’est guère probable. Il est très possible en effet que, dans le paroxysme de la barbarie montante, toute cette sagesse et toute cette beauté, ou bien soient jetées au rebut comme des vieilleries inutiles, ou bien cessent d’être comprises et deviennent aussi énigmatiques et muettes que les statues de l’île de Pâques. Dans l’un et l’autre cas la France mourrait une seconde fois. Mais il est aussi de l’ordre des choses possibles qu’un jour les vestiges de l’héritage français soient exhumés des décombres, pieusement recueillis par quelque nouvelle civilisation, et réanimés par une nouvelle cité dont le peuple alors serait français comme nous-mêmes, autrefois, nous avons été grecs et romains.

(Jean de Viguerie, épilogue au Deux Patries)
Utilisateur anonyme
30 juillet 2008, 14:48   Epilogue aux Deux Patries.
Ah grand merci, cher Rogemi!
Je vais m'empresser de propager ce texte autour de moi.
La nation révolutionnaire, aux Etats-Unis, c'est la nation tout court. Le discours, tous les discours du président Georges W. Bush entre 2003 et 2005 s'agissant de l'Irak et du monde en général, ont été des discours robespierristes. Les Etats-Unis d'Amérique, nation généralement admirée sur ce forum, plus puissante nation au monde, où le patriotisme est vivace ô combien dans toutes les générations de la population, se revendique d'un élan révolutionnaire, libérateur, dix-huitiémiste.

Il y a lourde contradiction, chez certains, à refuser et à dénigrer à la France ce qu'ils admirent tant et si fort dans la nation étatsunienne (sa vigueur, sa réactivité, sa fierté, son absence de complexes ou de scrupules à exister et à imposer son existence aux autres)

La concaténation non sequitur d'énoncés du type : "La fin du service armé prouva la transformation définitive du patriotisme révolutionnaire. On sut qu’il était vraiment passé de la première phase, celle de l’extermination des Français, à la deuxième, celle de la destruction de la France elle-même" devrait nous laisser de marbre par sa péremptoire absurdité.
Utilisateur anonyme
30 juillet 2008, 17:24   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Doublon.
Utilisateur anonyme
30 juillet 2008, 17:31   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Hum, charmant accueil ! On baigne dans l'optimisme, pas de doute !
Laissez-moi m'étonner de ces positions tranchées venant de personnes qui n'ont manifestement en main qu'une faible partie du dossier, et qui, de plus, se permettent de juger d'une situation sans la vivre.
Mais pourquoi polémiquer, il vaut mieux informer, à travers ce texte par exemple, qui a été écrit pour un public français en décembre 2007 par Pierre-René Mélon, écrivain wallon. Encore une fois, c'est l'avis de ce monsieur, qui représente un partie sans doute de ce que pensent pas mal de wallons, pas nécessairement le mien (qui compte pour du beurre je le répète).

Faut-il empêcher les Wallons de redevenir Français ?
Ce texte a été écrit pour un public français en décembre 2007 par Pierre-René Mélon, écrivain wallon.

Vu de France, le conflit des nationalités qui met en péril l’existence de la Belgique ne suscite généralement que des commentaires timorés, formatés, prudentissimes, comme si l’esprit de défaite inoculé à Waterloo continuait à percoler dans l’inconscient collectif de l’intelligentsia française. Seule éclaircie dans le brouillard du conformisme, un article retentissant d’Alexandre Adler (Le Figaro du 28 août 2007) redonnait espoir aux partisans d’une vision renouvelée de la géopolitique française.

Qu’on permette à un observateur de l’intérieur de présenter ici les avantages pour les trois parties concernées (France, Wallonie, Europe) d’un agrandissement pacifique de la France après l’éclatement de la Belgique.

Tout d’abord, il est vraisemblable que si les Français étaient consultés, ils ne s’opposeraient pas à l’élargissement de la France à une région voisine, francophone et amie de longue date. Un sondage paru dans le "Journal du Dimanche" du 11 novembre 2007 annonçait que 54 % des Français (66 % dans les département limitrophes) sont spontanément favorables à une telle évolution. Quant à l’intérêt de la France, il est évident : augmentation de population (environ 3,5 millions personnes), adjonction d’un territoire de 16 844 km2 (quatre départements), élargissement du champ géopolitique avec notamment une nouvelle frontière avec les Pays-Bas, position privilégiée de la Wallonie dans l’axe des échanges est-ouest, rééquilibrage du poids français par rapport à l’Allemagne, renforcement de l’influence française en Europe, etc.

Contrairement aux idées reçues et relayées par une propagande volontairement défaitiste, la Wallonie n’est pas une Allemagne de l’Est latine : son taux de croissance en 2006 était de 2,9 %. A l’échelle de la France, le PIB de la Wallonie la placerait au 8e rang des 22 régions françaises, 5e au niveau de sa population et 3e en matière d’exportations, juste derrière l’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes. Alors, insupportable, le « poids » de la Wallonie ?

Le rattachement de la Wallonie n’entraînerait pas forcément un « effet domino » qui priverait de proche en proche le Royaume Uni de l’Ecosse, l’Allemagne de l’« Etat libre de Bavière » et l’Italie de la « Padanie »… Soyons sérieux : y a-t-il une seule chance pour que la Flandre française demande son rattachement à la Flandre ex-belge ? Aucune. Le pays basque français va-t-il faire sécession ? Rien ne le laisse présager. Et la Corse ? Elle réaffirme régulièrement sa volonté de rester dans la République.

De plus, la nature des minorités nationales dont on redoute l’émancipation n’est pas comparable avec celle de la Wallonie ou de la Flandre, car la Belgique ne possède aucun substrat national propre, contrairement à des pays comme la Hongrie, la Roumanie, l’Allemagne, la Pologne, la Slovaquie, l’Ecosse ou la Catalogne.

A la différence de ces nations anciennes, la Belgique est, pour ainsi dire, une vue de l’esprit : elle a été conçue au XIXe siècle comme une barrière politique destinée à empêcher la France de retrouver ses frontières héritées de la Révolution et de l’Empire. Le royaume de Belgique est une singularité de l’histoire, une espèce de monstre hybride franco-batave, sorti des éprouvettes des Dr Folamour du Congrès de Vienne (1815), posé sur le limes latino-germanique comme un couvercle sur une casserole, puis oubliée au coin du feu ; elle est devenue un Etat-auberge qui abrite provisoirement deux nations : des Flamands et des Français. Or, personne n’a éteint le feu (les premières revendications flamandes datent des années 1840) et ce qui mijotait s’est mis à bouillir… L’ « évaporation » de la Belgique (pour reprendre l’expression délicate de l’actuel ministre flamand des Affaires étrangères) n’entraînera pourtant d’autre effet prévisible qu’un retour à la normale, c’est-à-dire une stabilisation du cœur de l’Europe ; à une condition : que la crise belge se résolve par la création subséquente d’une république flamande et la réintégration de sa partie française dans la République (après la possible étape d’une « Belgique résiduelle » qui ne remplirait, soit dit en passant, aucun des critères de convergence européens).

Quant à l’argument du « mauvais exemple », il frise le ridicule. En 1789, la France ne devait sans doute pas non plus montrer le mauvais exemple aux autres nations européennes… Fallait-il renoncer à la République pour ne pas contrister les monarchies et principautés voisines ? L’Allemagne a-t-elle montré le mauvais exemple en récupérant sa partie orientale ? La Tchécoslovaquie a-t-elle montré le mauvais exemple en se scindant pacifiquement en deux ? Et la Norvège s’émancipant de la Suède ? Et la Grèce se libérant du joug ottoman ? L’histoire irait à sens unique ? Et la France serait le seul pays à « montrer le mauvais exemple » si elle récupère ses territoires amputés en 1815 ?

Qu’on me permette ici de déplorer la permanence d’un certain souverainisme français nostalgique de sa propre monarchie et admirateur du sympathique royaume de Belgique qui aurait su maintenir les charmes du trône et de l'autel quand ces mécréants de républicains s’en détournaient brutalement. Or, les Saxe-Cobourg et Gotha ne sont ni les Capétiens ni les Bourbon : ce sont les rois qui ont fait la France, mais c’est la Belgique qui a fait le roi. La Belgique du XXIe siècle n'est donc pas une France en miniature qui aurait échappé par miracle aux affres de la Révolution. Le petit royaume conçu à Londres en 1831 était une construction anti-française dirigée par un roi luthérien, anglophile et franc-maçon, qu’on pria de régner sur des populations catholiques et une élite francophile.

Les 178 ans passés ont vu la lente et légitime renaissance de la nation flamande à l’intérieur de l’utérus belge, mais rien n’a changé au fond : au cœur même du royaume, la Belgique aujourd’hui flamandisée continue à jouer son rôle de tampon en luttant de son mieux contre toute influence française extra-hexagonale (au contraire des flux anglo-saxons parfaitement perméables). Le mouvement régionaliste wallon et une certaine euro-bruxellisation des esprits faisant office de pare-choc ou d’isolant thermique, pour ainsi dire.

Que faire donc après la Belgique ? D’abord laisser tomber ses œillères, se libérer des schémas médiatiques et se dresser contre un certain esprit de soumission que j’appellerais le « complexe de Waterloo ». Bref : oser renverser la vapeur.

La France doit intégrer la Wallonie pour retrouver confiance en elle-même, résister aux déconstructeurs de la nation et contribuer ainsi à une refondation de la construction européenne. Il faut savoir que pour les idéologues de l’Europe métanationale, le « Belge » est le chouchou de la nomenklatura européenne (c’est lui qui porte la mallette du prof) ; le bon élève est donc aussi prié d’être un exemple « d’unité dans la diversité », de « multiculturalité harmonieuse », il doit être le « laboratoire de l’Europe », le « carrefour des peuples », etc., etc. Pour les eurocrates, scinder la Belgique, c’est insulter le modèle de cette Europe fourre-tout (qui ne veut reconnaître ni ses frontières, ni ses fondements), c’est casser le moule, c’est briser les éprouvettes. C’est, finalement, risquer de donner aux nations le mauvais exemple de la liberté des peuples.

On comprend mieux les charitables admonestations du premier ministre luxembourgeois et les « inquiétudes » de la Commission européenne sur le sort futur de leur cher Etat-labo. La Belgique est ainsi devenue la ceinture de chasteté d’une Europe revirginisée, indemne de toute luxure nationale, en somme une Europe Société Anonyme, abstraite et universaliste, dont la capitale, Bruxelles, serait un compromis entre hall de gare, foire commerciale et tour de Babel.

Finalement, on en revient toujours à la même question. Essentielle. Dérangeante : à quoi servent les nations, et singulièrement : à quoi sert la France ? Réponse : à montrer l’exemple. Et ici, nous devons bien sortir les grands mots : la France doit, seule contre tous s’il le faut, montrer l’exemple de la liberté et de la dignité des hommes en s’opposant à la capitulation des nations et à ses conséquences directes : la tribalisation de l’humanité et la marchandisation de l’homme.

Si la France a encore une raison d’exister, c’est celle-là. Oser se dresser contre l’irrémédiable. Montrer la voie. Car entre l’Europe supranationale et la sous-région, entre l’empire et la tribu, seule la nation protège le citoyen, le fait grandir, l’émancipe. Voilà la vraie vocation d’une Europe humaniste. Cette vocation est aussi celle de la France : vocation à forcer les passages et à franchir les barrières, qui constitue ce que de Gaulle appelait la « grandeur de la France ».

Comprenons-nous bien. Cette grandeur n’est pas une forme de vanité collective ni une variante d’autres messianismes politiques plus ou moins délirants. Elle n’est pas non plus l’expression d’une volonté impériale frustrée de son passé. Non. Cette grandeur-là est une prise de distance, une mise en surplomb, une vision d’en haut d’où procèdent naturellement humilité et liberté. Humilité de se savoir petit dans l’univers (1 % de la population humaine), humilité des défaites, humilité des déchirements internes ; mais aussi liberté d’assumer un destin singulier, parce qu’à mesure où l’esprit s’élève, les perspectives historiques se précisent et forcent le devoir d’enfreindre. D’enfreindre quoi ? Les fausses évidences : « ne pas entraver la construction européenne » ; les soi-disant équilibres (réels ou imaginaires) : « attention à l’effet domino » ; les implacables contextes : « le marché, l’Europe, l’OTAN, l’ONU… »

Où veux-je en venir ? Quel rapport avec la Wallonie française ? Voici. Si la France veut se prémunir contre le tropisme anti-national, et donc anti-européen, elle doit se renforcer en s'adjoignant la Wallonie. Attendre un hypothétique réajustement spontané du système bruxello-européen (qui tourne de toute façon à vide, car il est déconnecté des peuples), c'est accepter de se soumettre sans certitude de s'en remettre. Si la France se soumet aux règles du politiquement correct européen, elle ne s’en relèvera pas. Et son destin sera celui d’une section européenne de l’internationale libre-échangiste.

En plus de son intérêt bien compris, la France a donc le devoir, le droit, l'obligation politique et morale de s'adjoindre la Wallonie ! Ce renforcement de la République sera sans doute l’élément déclencheur d’un regain de confiance des Français en eux-mêmes et d’une volonté renouvelée d’entreprendre, car leur pays aura posé un acte de souveraineté exemplaire. Comment n’en sortiraient-ils pas grandis ? Et comment les autres Européens, à leur tour, n’en prendraient-ils pas de la graine ? Car cette manifestation de la volonté nationale sonnera aussi, on peut l’espérer, le réveil des peuples endormis. Or, c’est justement ce réveil des peuples que craignent les eurocrates ! Comme le souligne justement Paul-Marie Coûteaux, « ce fut le sortilège du gaullisme que de montrer que, plus la France se distinguait et osait affronter les puissants, plus elle se découvrait d’alliés – et plus ses alliés étaient conduits à la respecter… » (L’Europe vers la guerre, p. 299).

En somme, intégrer ou non la Wallonie sera pour la France un véritable test grandeur nature de sa capacité à s'affirmer face aux dictats d’un supranationalisme calibreur de cultures et aplanisseur de nations. Non seulement pour elle-même, mais aussi pour l’Europe dont le destin n’est pas de devenir un magma mais de former une mosaïque.

Puisse-t-elle ne pas laisser passer cette chance !
Citation
Il y a lourde contradiction, chez certains, à refuser et à dénigrer à la France ce qu'ils admirent tant et si fort dans la nation étatsunienne (sa vigueur, sa réactivité, sa fierté, son absence de complexes ou de scrupules à exister et à imposer son existence aux autres)

Ah cher Francis là vous m'en bouchez un coin. Ceux qui critiquent et dénigrent déplorent que la France ait renoncé à sa vigueur, sa réactivité, sa fierté, son absence de complexes ou de scrupules à exister et à imposer son existence aux autres.

Vous pensez bien qu'après 65 ans de reculades sur tous les continents la France est aujourd'hui en bien piétre état. Notre pays s'est même abaissé à lâcher son allié de toujours, la Serbie, et a soutenu sans états d'âme la décision de l'Otan de la bombarder pendant 78 jours.

Il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer!

Ps: Il ne faudrait quand même pas croire que les pro-américains sur ce forum approuvent en bloc toutes les actions de politique étrangére poursuivies par le gouvernement étatsunien. Le Kosovo est une de ces bourdes qu'il est impossible à digérer.
Pardon, Obi Wan, mais la brutalité de nos réactions n'a d'égale que notre souffrance. La francophonie, par exemple, est une vaste rigolade. Si les Wallons, comme je l'ai lu, aiment la littérature française -- argument de poids -- qu'ils la sauvent car les petits Français n'en n'ont plus la moindre idée.
Utilisateur anonyme
30 juillet 2008, 20:33   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Pardon, Obi Wan, mais la brutalité de nos réactions n'a d'égale que notre souffrance.
Votre souffrance est la mienne aussi Florentin, je la partage avec nous tous depuis bien des mois maintenant. Cette affaire de Belgique est une bonne occasion de se remettre en question. Nous aimons-nous ? Sommes-nous sûrs de nous ? Il vient toujours un moment où il faut faire un choix.
Si les Wallons, comme je l'ai lu, aiment la littérature française
Les wallons lisent les livres en français, tout simplement, comme les français, et majoritairement des livres écrits par des français. Ils subissent comme tous les peuples du monde une remise en question de leur identité, le même déboussolement, mais encore plus fort, car c'est leur propre pays qui est en voie de destruction sous la pression flamande. Flamands qui certainement subissent le même sort et réagissent à leur manière, de même que les Bruxellois.
Personnellement, j'attends une aide des Français, une solidarité qui leur soit naturelle, sans nationalisme, avec coeur et fraternité, pas de l'amertume, même si je la comprends. Il faut être fort.
Pardon, Obi Wan, mais la brutalité de nos réactions n'a d'égale que notre souffrance. La francophonie, par exemple, est une vaste rigolade. Si les Wallons, comme je l'ai lu, aiment la littérature française -- argument de poids -- qu'ils la sauvent car les petits Français n'en n'ont plus la moindre idée.

Cher Florentin, si les Wallons, en plus de la littérature française de France avaient lu AUSSI la littérature française Belgique, qui est superbe et qui naquit dans les premières années du royaume, chez les écrivains flamands utilisant tous la langue noble de l’époque, la langue de Voltaire mais sans la raison, mais teintée de mysticisme et d’étrangeté, hantée pour toujours de la noire Espagne, les Wallons se sentiraient moins déboussolés, plus sûrs d’eux, plus fiers de leur patrie et d’une culture et d’une histoire dont les échos se ramassent à la pelle aujourd’hui encore à chaque pas quasi et dans chaque rue de Bruxelles. Perdre en toute conscience, sans lutter, la moitié de mon cœur, la moitié de ma tête, JAMAIS !
Je n’ai pas le temps ce soir de faire des phrases. Je ferai mieux la prochaine fois. Ce qui est sûr, c’est que je ne demande aucune solidarité, en toute amitié, comme dit Rogémi. La Belgique n’est pas destinée à disparaître puisque de toute façon c’est un pays imaginaire et c’est très bien comme ça.
Et vive le pays de Narquoiserie, et vive l’Absurdie. J’y suis j’y reste. Vous nous écrirez Obi Wan !
Mesdames, le pessimisme est une erreur, je vous le concède. D'ailleurs Jean de Viguerie n'est pas aussi pessimiste que le laisse entendre son texte. On prêche souvent le faux pour avoir le vrai.
Je croise l'homme de temps en temps à la bibliothèque; il n'a pas l'air désespéré.
La décentralisation fonctionne mal en France à quelques exceptions près. Le modèle français ne me paraît ni exportable ni extensible. Avec le temps, peut-être arriverons-nous à retrouver ce dont l'architecture romane nous parle: l'unité dans l'humain, la richesse dans la diversité des inventions. A ce propos je me remémore le très beau livre de Fernand Pouillon, "Les Pierres sauvages", métaphore de notre labeur; le temps ne compte plus.
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 15:33   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Tout cela manque d'énergie, de punch, je me réjouis du retour de Marcel Mayer.
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 15:40   Le retour de Marcel Mayer, 95 kg, culotte blanche
Ah oui, moi aussi, cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu Marcel Mayer ici ! Il va vous les mettre KO vite fait, on va dire.
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 15:59   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Oui, on va avoir du net et du sans bavure, du décidé, pas de la moule plaintive;
du concret qui s'découpe, pas de la buée de plat de nouilles.
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 16:10   Un Mayer sur deux se verrait volontiers Meyer
C'est curieux, cette malédiction nominale qui affecte notre cher Marcel Meyer. Je me demande bien à quoi elle est due.
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 16:27   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Meyer, mille milliards de mille excuses !
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 17:15   Tonnerre de Brest !
A propos de mille milliards, une petite devinette :

Quelle insulte du capitaine Haddock n'est-elle pas traduite dans les versions russes des aventures de Tintin ? (je viens de l'apprendre dans un livre consacré à la traduction.)
01 août 2008, 17:23   Re : Tonnerre de Brest !
Bachi-bouzouk ?
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 17:39   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Bougre de bougre à la graisse de cabestan ?
Utilisateur anonyme
01 août 2008, 22:51   Iconoclaste !
Hélène Henry était l'une des intervenantes des "Douzièmes assises de la traduction littéraire" (Arles 1995). J'extrais ceci de son compte rendu de la tenue d'un atelier thématique russe sur le thème de la traduction des injures :

"L'atelier commence par une contre-épreuve : tout récemment paru, Tintin en russe. Las, c'est manqué : les haddockismes simplement calqués, tombent à plat, la légendaire créativité de la langue russe n'a pas été mise à contribution et le traducteur a évacué (censuré ?) le mot "iconoclaste" - la référence est-elle trop chargée, les connotations (religieuses, historiques) trop marquées pour que l'injure résonne simplement incongrue et drôle, comme en français ?"
A la saison suivante, aux Treizièmes assises de la traduction littéraire (Arles 1996), c'est Marie-Claire Pasquier qui se penche pour nous sur les traductions par François-Victor Hugo des injures dans le théâtre de Shakespeare, ici La Mégère apprivoisée:

"Pour traduire Avaunt perplexity, il trouve Arrière, logogriphe!

where be these knaves : où sont ces drôles
you rogues, you villains: chenapans, gueux que vous êtes
you peasant swains! you whoreson malt-horse drudge! : manants, fils de putains! cheval de bât, bête de somme!

a whoreson, beetle-headed, flap-eared knave! : fils de putain! tête de maillet (c'est un des sens de beetle)! coquin à longues oreilles

Dernier exemple: you heedless joltheads and unmannered slaves:
étourneaux butors manants malappris que vous êtes"

On constatera que la production du capitaine Haddock paraît se prêter davantage que celle de François-Victor pour traduire Shakespeare.
Utilisateur anonyme
02 août 2008, 10:03   Re : Un Wallon sur deux se verrait bien Français
Alors comment ne pas conclure ce fil et sa suite avec le très John Cleesien :
You Miserable Belgian Bastard !
"Pauvre zinneke!"
02 août 2008, 13:12   Le Grand-Duc
J'ai eu en main un exemplaire rarissime du Grand-Duc, version française : le personnage va rendre visite à Buffalo Bill, alias Guillaume Bisonovitch. Les répliques en russe dans le texte étaient corrigées de la main experte d'un enfant d'origine russe et qui savait sa grammaire. Les imprécations du terroriste qui rate toujours son Grand-Duc et place des bombes n'importe où étaient revues aussi.
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