Point de vue optimiste d'Ivan Rioufol, sur un des thèmes importants de la pensée camusienne

"En tout cas, ce que je constate de mes vacances françaises va à l’inverse de cette démonstration apocalyptique, née de l’insouciance matérialiste et de la table rase. Un même souci de préservation de l’environnement et du patrimoine se retrouve, au contraire, dans de nombreuses communes. Non seulement le tri des déchets se généralise, mais de plus en plus de commerçants ne distribuent plus aucuns sacs en plastique. Non seulement les architectures passées sont mises en valeur, mais nombreuses sont aujourd’hui les maisons anciennes qui sont rénovées. S’il n’y avait ces décorations douteuses sur des ronds-points, aux portes des bourgs et des villages, qui rappellent que le bon goût est encore loin de s’affirmer, la laideur cède néanmoins du terrain.

Ce choix pour la conservation et cette nostalgie du passé (j’ai vu, ces jours-ci, des ânes dans des champs, dans une région où ils avaient disparu depuis des lustres) en dit beaucoup sur l’état d’esprit des Français. Ils donnent le sentiment, à les voir remonter des murs de pierre, d’avoir pris conscience de leur rôle d’héritiers d’une culture et de traditions dont tout montre, en tout cas par ce petit bout de la lorgnette (j’aurais pu également parler du succès remporté par les fêtes locales qui se multiplient), qu’ils sont prêts à les préserver. Je doute que ces comportements, qui ne remettent pas en cause l’acceptation de la modernité, soient si différents de ceux des Américains, à moins de vouloir systématiquement les déconsidérer. Qu’en pensez-vous?"

Pour ma part je fais le même constat en certains lieux mais pas encore à Marseille....

[blog.lefigaro.fr]

Ah… Les ronds-points…

Non seulement on va les "déconstruire", dans quelques années, à coup de milliers d'euros, mais leurs décorations sont sans doute parmi ce qui se fait de pire à l'heure actuelle.

"Ce choix pour la conservation et cette nostalgie du passé (j’ai vu, ces jours-ci, des ânes dans des champs, dans une région où ils avaient disparu depuis des lustres) en dit beaucoup sur l’état d’esprit des Français. Ils donnent le sentiment, à les voir remonter des murs de pierre, d’avoir pris conscience de leur rôle d’héritiers d’une culture et de traditions dont tout montre, en tout cas par ce petit bout de la lorgnette (j’aurais pu également parler du succès remporté par les fêtes locales qui se multiplient), qu’ils sont prêts à les préserver"

Je mets les pieds dans le plat ? Ca fait pas un peu quand même Révolution Nationale et projet culturel ? Sans compter le côté folklore et carton pâte... Au mieux Giono ou Heidegger, au pire...

Quant à la "nostalgie du passé", ma foi, en existe-t-il une du futur ? Là, je trouve que Rioufol ne se montre pas à la hauteur d'éditoriaux précédents.

Il ne s'agit pas d'un réflexion politique mais d'un simple constat qui me paraît exact. Si l'on suit Renaud Camus, il me semble qu'il n'y aurait pas grand espoir d'une amélioration? du moins dans un avenir prévisible. Pourtant il me semble que l'on prend conscience de la laideur des ZAC, ZUP, centres commerciaux qui entourent les villes. Je crois qu'une nouvelle loi oblige les commerces et entrepôts à respecter des normes architecturales. Conserver me paraît compatible avec innover. Pour les fêtes locales je suis d'accord avec vous, je ne trouve pas que ce soit vraiment révélateur d'un quelconque progrès : il s'agit d' essayer de retenir le touriste, et puis que deviendraient sans les animations dans les petites villes, le "spectacle vivant" et tous ses intermittents ?

Oui, cher Bruno Chaouat, merci pour ce courageux "pieds dans l'plat" !

Bien cher Bruno,


Cela ressemble à certains aspects de la Révolution Nationale, mais cela n'est pas, à mon sens, tout à fait pareil.

Il s'agirait plutôt du style "Regain", à la Giono, qui n'est qu'une faible partie de cette "Révolution" (terme bien mal choisi).

Pour moi, la Révolution Nationale, c'est, sous le couvert justement du retour aux valeurs du passé, la synarchie et la collaboration qui avancent masquées. Pierre Laval, Marcel Déat et autres politicards issus de la gauche associés à Bichelonne : c'est ça la Révolution Nationale.

Jean-Marc, vous avez raison. Par "pire", je pensais plus à Mistral ou Pagnol qu'à Vichy ! Reste que l'éditorial est gnangnan.