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La baisse du prix du pétrole!

Envoyé par Gérard Rogemi 
Enfin une bonne nouvelle: le prix du pétrole est en baisse et cela va continuer. Et dire que nos amis du camp des écolopacifistes nous avaient promis un prix du litre à 5 euros.

Une dépêche de la Mena à ce sujet.

Les raisons de la baisse du pétrole (info # 010508/8)
Par Sébastien Castellion, 05 août © Metula News Agency

Le prix du pétrole a rapidement baissé ces derniers jours, passant même en dessous de 120 dollars le baril le 4 août. Les commentateurs ont cité plusieurs raisons de la baisse : ralentissement de l’économie mondiale, absence de désastres naturels menaçant les sources de production (cyclones, tremblements de terre…). Tout cela est vrai, mais n’est probablement pas suffisant pour expliquer la baisse des prix. Après tout, au moins l’une des causes qui avaient fait monter les prix – la crainte d’une intervention militaire en Iran qui désorganiserait l’approvisionnement – n’a fait que s’aggraver ces dernier temps.

Une raison profonde de la baisse récente, qui me semble sous-estimée par la plupart des commentateurs, est la série de messages rassurants envoyés aux marchés depuis six semaines par l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Déjà, le 27 juin dernier, M. Chakib Khelil, le président algérien de l’OPEP, annonçait qu’un baril à 200 dollars était improbable et que l’automne verrait sans doute une baisse des prix. Or le même M. Khelil, à peine plus de trois semaines plus tôt - le 4 juin - avait précisément menacé le monde d’un baril à 200 dollars si la valeur de la devise américaine ne cessait pas de tomber.

Depuis lors, les signaux rassurants ont continué à se multiplier. L’Arabie Saoudite – de loin la puissance la plus importante de l’OPEP, la seule qui détienne le pouvoir d’augmenter instantanément sa production en cas de besoin – a fait passer sa production, à la mi-juin, de 9,4 à 9,7 millions de barils par jour. L’OPEP, dans son ensemble, a augmenté sa production de 32,3 à 32,6 millions de barils-jour.

La volonté très nette du cartel de rassurer le marché montre que, dans les couloirs de Vienne (siège de l’OPEP. Ndlr.), on ne fait même plus semblant de respecter la position de l’Iran et du Venezuela. Ces deux pays continuent à pousser l’OPEP à limiter sa production et à créer les prix les plus élevés possibles, pour faire souffrir l’Occident honni. Mais la majorité des pays producteurs fait preuve de plus de sens stratégique dans l’analyse du marché (ou tout simplement de bon sens) que l’axe du chaos Téhéran-Caracas. Ces pays raisonnables ont bien vu que des prix trop élevés provoquent, dans les pays consommateurs, des réactions qui pourraient mettre leurs intérêts en péril.

Comment des producteurs, qui devraient bénéficier de toute augmentation des prix, en sont-ils venus à jouer la modération ?

La réponse tient aux différentes manières dont le marché peut réagir à une augmentation des prix. Elle montre que le choc pétrolier que nous connaissons actuellement – à une époque où la plupart des gisements en exploitation est vieillissante et voit leur rendement stagner ou décliner – est profondément différent de ceux des années 1970, lorsque ces gisements étaient encore jeunes et que les réserves pétrolières semblaient destinées à augmenter sans cesse.

Traditionnellement, les périodes de hausse des prix, dues aux restrictions imposées par les pays de l’OPEP, étaient suivies d’une augmentation massive de la production de l’or noir hors OPEP. Après les quelques années nécessaires à l’investissement, cette nouvelle production atteignait le marché et faisait repartir les prix à la baisse. Mais tout est différent aujourd’hui : personne ne s’attend à ce qu’une augmentation de la production hors OPEP soit la réponse à l’augmentation des prix.

Ce n’est pas que les producteurs ne soient pas déjà en train de préparer de nouvelles productions. La Russie garde des réserves importantes non exploitées ; les analystes s’attendent à ce que sa production augmente de 10 à 15 % dans la prochaine décennie, passant de 13 à 15 millions de barils par jour environ. Les prix élevés permettent d’accélérer l’extraction des bitumes canadiens – une réserve presque aussi abondante que celle de l’Arabie Saoudite, mais huit à dix fois plus chère à extraire. La production totale de pétrole d’Afrique et d’Amérique du Sud devrait également augmenter, passant de 7 à peut-être 7,5 millions de barils-jour.

Aux Etats-Unis, l’augmentation du prix à la pompe est en train de bouleverser les équilibres politiques. Le favori Démocrate, Barack Obama, refusait, il y a quelques semaines encore, tout nouveau programme de forage en Amérique, arguant que les Américains n’avaient qu’à s’habituer à consommer moins. Lundi 4 août, après avoir bien analysé les sondages, il a changé d’avis et s’est déclaré favorable à des forages supplémentaires pour augmenter la production.

On peut parier sans risque que, dans les années à venir, l’opinion publique américaine exigera de plus en plus nettement que rien ne vienne gêner la production de pétrole. Cela aura pour effet secondaire une plus grande indifférence des populations à l’égard du réchauffement climatique. Les hommes politiques américains, qui ont passé la dernière décennie à bloquer la production au nom de l’environnement, devront s’adapter à ce changement de l’opinion publique.

L’augmentation de l’offre d’essence passe aussi par une augmentation des capacités de raffinage. Sur ce plan aussi, les investissements se préparent. A l’automne, Reliance inaugurera l’augmentation massive des capacités de sa raffinerie de Jamnagar, en Inde, qui apportera au marché 580.000 barils par jour supplémentaires de pétrole raffiné (soit plus de 0,7 pour cent de la capacité mondiale). Et d’autres projets de plus petite taille sont en cours de réalisation. On peut donc s’attendre à une réduction des profits des raffineurs, ce qui aura un impact léger, mais non nul, pour faire baisser les prix à la pompe.

Et pourtant, malgré tous ces investissements dans l’industrie pétrolière hors OPEP, il existe une autre différence immense entre le choc pétrolier d’aujourd’hui et ceux d’hier. Personne, cette fois-ci, ne s’attend à ce que les efforts d’augmentation de la production ne suffisent à faire redescendre les prix aux niveaux que les consommateurs jugent acceptables.

Dans la prochaine décennie, les nouveaux projets américains, sud-américains et canadiens n’augmenteront pas suffisamment la production pour compenser la baisse du rendement des gisements anciens d’Amérique du Nord et d’Europe. Même l’augmentation de la production russe devrait tout juste permettre à la production hors OPEP de se stabiliser, entre 2010 et 2015, autour d’un plateau de 52,5 millions de barils-jour.

Puisqu’il est devenu presque impossible d’augmenter la production hors OPEP, il ne reste plus qu’une solution pour faire redescendre les prix. Cette solution est celle que l’OPEP redoute le plus : une modification en profondeur des comportements, réduisant la dépendance des pays consommateurs envers le pétrole produit par le cartel.

Plusieurs signaux de marché montrent que les prix du pétrole ont atteint, au-dessus de 140 dollars le baril, le niveau de « ras-le-bol » à partir duquel les comportements des consommateurs commencent à changer fortement. Au cours du mois de juin, la demande de pétrole a baissé brutalement dans les deux premières économies du monde – de plus de 3 % aux Etats-Unis et plus de 2 % au Japon. En Europe, la demande totale de produits pétroliers n’est restée stable que parce que l’augmentation de la demande de diesel est venue compenser la baisse de la demande d’essence. En Chine, la demande continue à augmenter – mais le gouvernement de Pékin vient d’imposer une augmentation de 18 pour cent des prix à la pompe. Cela devrait entraîner un ralentissement de l’élan chinois.

Dans tous les Etats importateurs, et même dans certains Etats exportateurs comme le Canada, la recherche d’alternatives aux produits pétroliers – les économies d’énergie, le nucléaire, les énergies renouvelables, les moteurs électriques – prend de plus en plus d’importance. Ce qui pouvait paraître, il y a dix ans ou même cinq, comme une mode superficielle est devenu un marché énorme, auquel l’Occident consacre des dizaines de milliards d’investissement et sur lequel se penchent des milliers de ses meilleurs cerveaux. Il ne fait aucun doute que d’ici cinq ou dix ans, les premiers effets sensibles de cet investissement apparaîtront sous la forme d’une réduction mesurable de la dépendance pétrolière.

Or, qui dit réduction de la dépendance pétrolière, dit aussi réduction de l’influence politique de l’OPEP, incertitude pour l’avenir des sociétés productrices et réduction des revenus qui permettent, pour l’instant, de maintenir la paix sociale. Les stratèges de l’OPEP, et en premier lieu les Saoudiens, ont parfaitement identifié ce risque. Leur intérêt est donc de maintenir un prix du pétrole qui équilibre leurs deux préoccupations. D’une part, ce prix doit leur assurer un revenu suffisant pour renforcer leur influence mondiale et maintenir le calme dans leurs populations ; mais d’autre part, il ne doit pas conduire les pays consommateurs à accélérer outre mesure la recherche et le développement des alternatives au pétrole. A 140 ou 150 dollars, comme le monde l’a connu ces deux derniers mois, cet équilibre n’était plus assuré.

Personne ne sait vraiment quel est le prix idéal visé par les producteurs. Mais la perspective d’un baril à 200 dollars, que certains aimaient à agiter il y a quelques mois encore, paraît désormais peu réaliste sur le moyen terme. Il est possible, bien sûr, que le pétrole atteigne ce niveau en temps de crise, à la suite, par exemple, d’une attaque des capacités nucléaires iraniennes ou d’une série de catastrophes naturelles sur les facilités pétrolières. Mais les producteurs – du moins les plus influents d’entre eux – cherchent désormais à éviter de nouvelles augmentations des prix à la pompe.
Utilisateur anonyme
05 août 2008, 23:11   Re : La baisse du prix du pétrole!
Plusieurs signaux de marché montrent que les prix des stupéfiants ont atteint, au-dessus de 140 dollars le kilo, le niveau de « ras-le-bol » à partir duquel les comportements des toxicomanes commencent à changer fortement. Les dealers doivent lâcher du lest.
Citation
Les dealers doivent lâcher du lest

J'aime, cher Orimont, votre style très pince sans rire. Par contre j'ignorais que les millions de navetteurs étaient classés dans la catégorie "consommateurs de drogue".
NAVETTEUR, n. m.,
NAVETTEUSE, n. f.
Domaine : économie et gestion d'entreprise - transports.
Définition : personne qui effectue l'aller et retour entre son domicile et son lieu de travail.
Note : on trouve également l'expression "travailleur pendulaire".
Anglais : commuter.
Source : liste officielle publiée au J.O. du 26 octobre 2006.

Telle est la définition que j'ai trouvée pour ce terme que je ne connaissais pas. Eh bien oui, il ne faut pas plus désespérer les navetteurs que les toxicomanes, sinon, ils cassent tout.
Utilisateur anonyme
06 août 2008, 00:30   Re : La baisse du prix du pétrole!
"travailleur pendulaire" ?, voilà de quoi alimenter votre méditation sur le travail, cher Orimont...
Travailleur pendulaire: se dit du travailleur qui se pend sur son lieu de travail (à proscrire)
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