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De l’épinéphrine pour le Mahdi

Envoyé par Gérard Rogemi 
En vagabondant sur la blogosphère je viens de tomber sur ce billet. Accrochez-vous aux branches.

De l’épinéphrine pour le Mahdi, jeudi 1 novembre 2007

Je viens de lire les longs extrait que Michael Totten fait, sur son site, du livre du sergent David Bellavia, House to House : An Epic Memoir of War, où celui-ci raconte son expérience du combat à Falloudjah. L’ensemble est fascinant, mais un passage est tout particulièrement troublant. C’est ce passage que j’ai traduit et que je vous propose. Il est inutile de l’introduire plus avant, il parle de lui même. Je précise que c’est pour un public averti…

Les mauvaises nouvelles continuent quand le capitaine Sims ferme son laptop et se tourne vers nous. “Nous devons nous attendre à ce que les insurgés aient des drogues en réserve. Nous allons encore devoir faire face à des combattants dopés.

Je regarde vers [le sergent Colin] Fitts, et je sais ce qu’il pense. Si c’est vrai, ces gars seront durs à tuer. A Moqdadiyah, mon peloton a vu un milicien du Mahdi défoncé charger le Bradley de Cory Brown. Le canonnier l’a balayé, en lui broyant les jambes, avec la mitrailleuse coaxiale. Il est tombé au large du Bradley, de dos sur le sol. Comme nous approchions de lui, il a commencé à rire. Le rire est devenu une sorte de caquètement hystérique nous glaçant jusqu’aux os. Nous regardant avec des yeux sauvages, il a pris un une bouteille de pilules de sa poche pleine de sang et a versé le contenu dans sa bouche. Puis il a commencé à chercher quelque chose sous sa veste. Pensant que c’était pour déclencher une bombe, trois d’entre nous ont ouvert le feu et l’ont criblé de balles. Nous avons tiré et tiré jusqu’à ce que, finalement, il cesse de bouger.

Laissant mes hommes derrière moi, je suis allé voir le corps. Son bras droit avait été arraché. Ses jambes n’étaient rien d’autre que de la viande perforée. Presque tout son visage avait disparu et de son nez il ne restait qu’un bloc sanglant. Les deux yeux avaient été crevés. J’ai posé mon pied dans son torse. Le milicien du Mahdi n’a pas bougé. Je lui ai donné un coup de pied. Pas de mouvement. Etant donné le nombre de fois qu’il avait été touché, je n’attendais rien d’autre, mais juste pour être sûr, j’ai tiré deux fois dans son estomac. Ensuite, j’ai marqué l’emplacement par un signal lumineux pour que l’équipe de récupération des corps puisse le trouver plus tard cette nuit.

Quelques minutes plus tard, un Blackhawk a atterri et nous avons commencé à charger les insurgés blessés. Tandis que nous y travaillions, deux hommes ont transporté la bouillie de milicien à l’hélicoptère. A notre stupéfaction, il était encore en vie. Des bulles de sang sortaient par son nez et sa bouche mutilés. Aveugle, agonisant, il a encore réussi à crier à travers ses dents brisées et ses poumons perforés. Nous l’avons chargé dans l’hélicoptère et nous ne l’avons jamais revu.

Nous avons découvert plus tard que la milice du Mahdi avait accès à l’épinéphrine, américaine — de la pure adrénaline qui maintient le battement du cœur même après une exposition à un gaz neurotoxique ou à des armes chimiques. Un type avec ça dans son corps est presqu’un surhomme. A moins d’être éparpillé en morceaux par nos plus grosses armes, il continuera à se battre jusqu’à ce que ses membres soient rompus ou qu’il se soit vidé de son sang.
Utilisateur anonyme
25 avril 2008, 08:43   Re : De l’épinéphrine pour le Mahdi
Oui, comme réveille-matin c'est un peu violent...
Utilisateur anonyme
25 avril 2008, 09:07   Re : De l’épinéphrine pour le Mahdi
Après les coups, les caresses... Merci.
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