Le parti de l'In-nocence apporte son appui total au texte que M. Patrick Bloche, député socialiste de Paris, vient de publier dans le journal "Le Monde" à propos des réformes projetées par le gouvernement en matière culturelle, et qui tendent toutes à faire entrer la culture, comme tous les autres champs de l'activité sociale, dans des objectifs de résultat, de rentabilité et de performance. Ainsi que l'écrit très justement M. Patrik Bloche, « Cette nouvelle mission trahit à la fois un renoncement et également un renversement de perspective. Si la culture est perçue comme un marché, comme la rencontre d'une offre et d'une demande, la démocratisation culturelle, comme l'entend le gouvernement, consiste dès lors à favoriser une offre répondant aux attentes du public. Le citoyen n'est plus celui que l'action de l'État pourrait éclairer dans ses choix ; il se rapproche plus d'un consommateur qui exprime des demandes auxquelles l'État se contente de répondre, alors que c'est également son rôle de favoriser la découverte, l'émergence, la création. »
Le parti de l'In-nocence souscrit sans réserve également à la conclusion de M. Bloche : « L'État renonce à son rôle de mécène. En effet, la culture n'est plus regardée comme un domaine particulier de l'intervention de l'État. Cette mutation constitue de fait une vraie rupture historique et la fin d'un consensus politique, en France, entre la droite et la gauche. Cette fin de l'État comme protecteur des arts va bouleverser la culture. Ce changement de culture politique est en effet un changement dans notre culture. »