Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 724 : Sur l'affaire de la stèle à la mémoire de Tran Van Ba

Le parti de l'In-nocence est indigné par l'interdiction, de la part du préfet de Paris et selon toute apparence sous la pression de la dictature communiste vietnamienne, de la pose d'une stèle, dans un square du XIIIe arrondissement de Paris, à la mémoire de Tran Van Ba, président des étudiants vietnamiens de Paris de 1972 à 1980, rentré au Vietnam en 1980, courageux opposant à la dictature, exécuté par elle le 8 janvier 1985. Tran Van Ba était le fils de Tran Van Nan, ministre d'État chargé de l'Économie dans le premier gouvernement indépendant du Vietnam, assassiné à Saïgon en 1966 ; et le petit-neveu de Bui Quang Chieu, fondateur du parti constitutionnaliste du Vietnam, lui-même assassiné par les communistes en 1945, avec ses quatre fils et sa fille.

Le parti de l'In-nocence juge honteuse, mais hélas bien conforme à une vieille tradition de complaisance française à l'égard des dictatures communistes, une décision qui une fois de plus désolidarise notre pays, au nom de la raison d'État, du combat des peuples pour leur liberté.
Le communiqué, dans une première lecture, peut laisser penser que le père de Tran Van Ba fut assassiné par les communistes.

On notera tout d'abord un problème de sources, la victime se nommant Tran Van Van.

Ce monsieur, de formation française et très représentatif de l'élite cochinchinoise, était surtout un opposant au régime en place à Saïgon.

J'ai recherché des sources incontestables (du moins assurées de non-communisme).

L'article du Time relatant cet assassinat (le tueur borgne !) est recopié ci-dessous :

One morning last week Deputy Tran Van Van, 59, climbed into his black De Soto and headed for downtown Saigon and another day's work as the most prominent member of the southern bloc in South Viet Nam's three-month-old Constituent Assembly. Three blocks from home, his car was caught in a traffic jam. Two Vietnamese youths who had been following him on a red-and-white Honda motorbike roared up alongside and shot Tran Van Van dead with four bullets from a Walther .32-cal. automatic pistol.

As one of the nation's wealthiest men, Van Van naturally had his share of personal enemies. Some of them were the squatters he evicted from his extensive Saigon property holdings. But the Viet Cong were happy to spread the rumor that the government was behind the assassination, since Van, a fiery southern regionalist, had long argued against the "northern domination" of the predominantly northern-born generals around Premier Nguyen Cao Ky.

Eight hours after the assassination, the government silenced most of the suspicions by producing a hot suspect. He was one-eyed Vo Van Em, 20, captured shortly after the shooting when the Honda overturned near U.S. Ambassador Lodge's house while the killers were trying to escape through traffic. He admitted that he had been sent the week before from Cu Chi, 35 miles north of Saigon, with the express mission of killing Tran Van Van for the Viet Cong.


Vingt jours après, un autre député d'opposition, Phan Quang Dan, faillit périr dans des circonstances jugées "curieuses" par les services de renseignements américains (voir memorandum hebdomadaire de la CIA : [www.vietnam.ttu.edu] ; le rapport concernant le moment de l'assassinat de Tran Van Van n'est pas déclassifié).
Je crois qu'il faut inviter le PI à plus de circonspection avant de formuler si péremptoirement de graves accusations. On n'est pas sur le site de l'hebdomadaire "Marianne", que diable !
Je ne sais pas où vous voyez que ce communiqué dit que le père de Tan Van Ba a été assassiné par les communistes. Il est vrai qu'il ne l'exclut pas.
25 septembre 2008, 18:49   Communistes
En fait, je n'affirmais pas que le communiqué disait cela. Je notais qu'il pouvait le laisser penser.

La réalité de la guerre d'Indochine, dans ses deux phases, est si complexe qu'il est, à mon sens, dangereux de mêler (ou de paraître mêler) diverses choses.

Que Tran Van Ba ait été exécuté par la dictature, c'est exact (il avait été pris les armes à la main).

Que Tran Van Van ait été assassiné, c'est vrai, mais par qui, on ne le sait.

Pour Bui Quiang Chieu, c'est encore plus complexe : il fut assassiné par le Viet Minh, c'est exact. On ne saurait cependant résumer le Viet Minh de 1945 aux seuls communistes, loin de là. Je peux développer, si vous le souhaitez.

Très sincèrement, le communiqué fait apparaître une sorte d'amalgame entre l'exacution d'un homme et un régime qui aurait toujours été totalitaire et sanglant. Que le régime du Viet Nam soit actuellement cela, c'est exact. Qu'il n'ait cessé de l'être depuis 1945, ou qu'il soit considéré comme l'Empire du Mal face aux forces du Bien, c'est exagéré.
26 septembre 2008, 09:23   Re : Communistes
Citation
Qu'il n'ait cessé de l'être depuis 1945, ou qu'il soit considéré comme l'Empire du Mal face aux forces du Bien, c'est exagéré.

Cher Jmarc,
Je crois que c'est vous qui exagérez en suggérant que le régime communiste n'a pas toujours été totalitaire et asssassin.

Le communiqué du PI est parfait.

Pour vous rafraichir la mémoire je vous prie de lire le texte ci-dessous écrit par un vietnamien.

Pour les Occidentaux mal informés, la guerre du Vietnam est une "guerre d'indépendance" menée pendant 30 ans (1945-1975) par Hô Chi Minh et son équipe contre les Japonais, les Français, puis les Américains.


Or il n'en est rien.

1) La Première Guerre du Vietnam (1946-1954): Victoire confisquée au profit du Communisme.


L'Indochine (dont le Vietnam) était une colonie française jusqu'en début de 1945. Dès 1942, l'Armée japonais fit son entrée dans l'Indochine sans combat, et l'administration coloniale française, dans une position de faiblesse, a dû accepter toutes les conditions posées par les Japonais (bases militaires, déplacements des troupes, etc...) Un peu avant la fin de la 2e Guerre mondiale, le 9 Mars 1945, un coup d'état par l'Armée japonaise mit fin à l'occupation française. L'indépendance du Vietnam fut proclamée pour la première fois, après un siècle de domination française. Le premier gouvernement vietnamien indépendant, dirigé par Tran Trong Kim, devait encore dans un premier temps s'accommoder avec l'Armée japonais. Mais les mouvements patriotiques vietnamiens, toujours latents sous l'occupation française, connurent un essor sans précédent à partir de cette date. Cet élan de patriotisme fût encore exacerbé quand 6 mois après, suite à la capitulation du Japon, le Vietnam était devenu totalement indépendant. Le peuple vietnamien jouissait pour la première fois cet exquis bonheur tant aspiré depuis un siècle. On comprend pourquoi ce patriotisme, chauffé à blanc dans le processus de décolonisation d'après guerre de la région du Sud-Est asiatique (Indonésie, Philippines, Malaisie ...), explosa quand les Français sont revenus dans les wagons de l'Armée britanique. (En effet, les contingents français de Leclerc suivaient l'Armée britanique qui prit en charge du dé sarmement de l'Armée japonaise en Indochine). Cet élan patriotique constitue le vrai moteur, la vraie force de la guerre de résistance contre les Français qui s'éclata le soir du 19 Décembre 1946.

Parmi les leaders vietnamiens de l'époque, qui luttaient tous contre la tentative francaise de réoccupation de l'Indochine, se distinguait le groupe communiste dirigé par Ho Chi Minh, Vo Nguyen Giap, Pham van Dong... Ho Chi Minh, agent du Komintern formé à Moscou, avait un objectif tout autre que l'indépendance nationale recherchée par les leaders nationalistes. Il visait la relève du Colonialisme français en Indochine par le Communisme, et recevait des directives précises de Moscou. On comprend pourquoi les communistes vietnamiens étaient mieux organisés, homogènes, et rompus aux manoeuvres politiques machiavéliques

Au fur et à mesure, pendant la guerre, les éléments communistes de Ho Chi Minh s'emparaient tous les pouvoirs en éliminant à tours de bras tous les leaders non-communistes de la résistance. A noter qu'à cette époque, le Communisme était encore inconnu de la population. Et le Parti Communiste de Ho Chi Minh se cachait sous le nom de "Parti Travailliste" (Dang Lao Dong)

On voit ainsi qu'au début de la guerre, la vraie force qui faisait l'élan de la lutte anti-coloniale soutenue par le peuple entier, était le patriotisme vietnamien, qui n'avait rien à voir avec le Communisme. Dès 1950, après l'arrivée au pouvoir des communistes chinois en Chine, Ho et son équipe avaient désormais le soutien direct de ces derniers. Forts de cet appui, ils commençèrent à dévoiler leur visage communiste. Par sa totale soumission à Pékin, Ho Chi Minh obtint en échange, à la bataille de Dien Bien Phu, la participation directe au commandement de Giap des communistes chinois ( les généraux Wei Guoquing, Cheng Geng, Luo Guibo...et leurs dizaines de milliers de "volontaires" ). Cela permit à Giap de remporter la victoire en 1954, et d'ouvrir la voie à l'installation d'une "dictature du prolétariat" calquée sur le modèle de Pékin. Ce n'est pas par hasard qu'on voyait ainsi au Nord, après la prise totale du pouvoir par Ho Chi Minh , la mise en oeuvre , sur l'ordre de Mao, de la sanglante "Réforme agraire" ( 1953-1956) , véritable génocide à la manière de Pol Pot durant lequel plusieurs centaines de milliers de personnes avaient péri. L'équipe de Ho Chi Minh avait ainsi pratiquement transformé la guerre d'indépendance nationale contre le colonialisme français en un conflit idéologique, une "lutte des classes" , au service de l'Internationale Communiste.

Toutes ces pertes de vie humaines, de temps, et la destruction du pays, ne servaient en fin de compte, qu'à faire le passage du colonialisme "blanc" au colonialisme "rouge" dans le Nord Vietnam. La preuve en fut l'exode massif en 1954, après les Accords de Genève, d'un million de personnes du Nord vers le Sud, (on dirait que ces gens "votaient avec leurs pieds"), fuyant le Communisme, puis, l'installation dans le Nord d'un régime stalinien sans scrupules qui est resté en place jusquà ce jour.

2) La Deuxième Guerre du Vietnam (1960-1975): La légitime défense du peuple Sud Vietnamien trahie et rendue vaine.


La vocation communiste de Ho Chi Minh et son quipe ne leur permettait pas de s'arrêter au Nord Vietnam. Les directives de l'Internationale Communiste étaient précises : il fallait encore aller plus loin dans le Sud-Est asiatique .

Suite aux Accords de Genève de 1954 ( sans la signature du Gouvernement de Bao Dai et celui des Etats Unis ) signés entre Ho Chi Minh et la France entérinant la partition du Vietnam au niveau du 17è parallèle, les deux Vietnams ainsi séparés se trouvaient dans les deux blocs antagonistes durant la guerre froide. Au Sud-Vietnam, après Bao Dai, se succèdaient le gouvernement de Ngo Dinh Diem et ceux des militaires ( Nguyen Van Thieu en dernier lieu ). Avec un minimum de soutien américain, ces gouvernements arrivaient à contenir pendant un premier temps les sabotages et l'infiltration des communistes depuis le Nord . Le peuple sud-vietnamien, malgré une démocratie imparfaite, jouissait quand même pendant cette période d'une relative liberté, beaucoup plus satisfaisante que ce qui se passait dans le Nord, sous le régime stalinien de Ho Chi Minh.

Dès 1960, avec laide du bloc communiste, la guerilla s'intensifiait dans le Sud . En 1965 , dénormes caches d'armes venues directement de la Chine communiste furent découvertes dans le Sud, notamment des fusils Kalashnikov, ( très modernes à l'époque), près de Vung Ro ( Nha Trang ). Déjà à cette époque de 1965, les combats faisaient rage partout , et le Sud-Vietnam a failli sombrer à cause de la subversion communiste. On assistait au même scénario bien connu du type de "guerres de libération" qui s'était déroulé plusieurs fois ailleurs dans le monde. Il s'agissait, en fait, dans chaque cas, d'une subversion communiste camoufflée, appuyée par la Chine et le Bloc soviétique. C'est alors seulement que les Marines américains débarquèrent sur la plage de Da Nang en 1965, prélude à une intervention plus massive des Etats-Unis, intervention qui, chaque fois, s'adaptait à une escalade de l'agression venant du Bloc communiste. L'intervention des Américains n'était donc qu'une réponse nécessaire, face à la stratégie de subversion du camp communiste. La vraie nature de la guerre 1960-1975 est une défense du peuple sud-vietnamien, avec le soutien des Etats-Unis, contre l'agression du Bloc communiste. Il s'agit, en fait, d'une lutte pour préserver la liberté du Sud-Vietnam contre la tentative d'imposer une dictature communiste, tout comme la Corée du Sud et l'Allemagne de l'Ouest. Mais la politique interne américaine, son influence sur la conduite de cette guerre , et les raisons du retrait des Américains du Vietnam en 1975 sont encore une autre histoire.

Pourtant, leffondrement rapide de Saigon en 1975 ne peut pas sexpliquer par le manque de motivation du peuple sud-vietnamien à défendre sa liberté, ni par la faiblesse de son Armée . Car, celle ci, en 1972, quand elle avait été convenablement ravitaillée par les Etats-Unis, avait courageusement combattu et mis en pièces les divisions blindées de Giap franchissant la zone démilitarisée pour une offensive d'envergure beaucoup plus importante que celle de 1975.

Malheureusement, tandis que le Bloc communiste continuait son soutien sans réserve aux agresseurs nord-vietnamiens, on voyait, pendant les deux dernières années de guerre ( 1973-1974 ), un défaitiste Congrès américain, pour des raisons politiques, effectuer d'importantes coupes de vivres et de munitions à l'encontre du Sud-Vietnam . Cette trahison était parfaitement orchestrée et précédée par une campagne de dénigrement et de désinformations en faveur des communistes, menée à l'époque par la majorité des médias et de l'intelligentia de Gauche occidentale.

3) Le Vietnam d'aujourd'hui.

30 ans après la fin de la guerre, le Vietnam reste encore un pays parmi les plus pauvres de la planète, sous ce même régime stalinien à Parti unique, crée au début par Ho Chi Minh. Sa nature totalitaire reste entière. Aucune opposition politique n'est tolérée. Les libertés d'expression, de presse, de religion, sont absentes. Les violations des Droits de l'Homme, presque quotidiennes, sont réguliérement dénoncées par Amnesty International, Human Right Watch, Reporters Sans Frontières, Pen Club International...
Quelques timides ouvertures économiques de ces dernières années n'attirent que le capitalisme sauvage, favorisant un développement économique désordonné. En contraste avec la disette de plus en plus répandue des bidonvilles et à la campagne, c'est l'apparition d'une classe de nouveaux-riches insolents parmi les apparatchiks du Parti, qui, à l'heure actuelle, s'est muée progressivement en Mafia Rouge sans scrupules.

L'Histoire récente du Vietnam est, en réalité, l'histoire de la transition d'une "colonisation blanche" en une colonisation "rouge et jaune"!

J'ajouterai ceci, des millions de mes compatriotes ont fui le régime commnuniste par la mer pour vivre libres. Sous la République du Sud Vietnam, personne n'a fui par la mer, personne n'est allé rejoindre le Nord. Vous parlez du massacre de My Lai. Qui parle des massacres de Hue où les communistes ont tué entre 3000 et 6000 civils? Vous vous moquez de l'armée sud-vietnamienne alors qu'elle a été larguée par le monde libre et qu'elle a du lutter seule contre les communistes. L'évacuation des zones militaire 1 et 2 a été un plan du président Nguyen Van Thieu pour faire bouger les Américains qui a mal tourné. À Xuan Loc, nous avons tenus à 1 contre 6 pendant 2 semaines, nous n'avons pas fui!

Mon pays était une jeune démocratie qui avait beaucoup de défauts, mais elle était 1000 fois mieux que la dictature communiste du Nord. À terme, elle aurait débouché sur une démocratie solide et un pays prospère tel que la Corée du Sud, Taïwan ou Singapour.

Ceux qui vivent dans un pays libre et démocratique, n'ont pas le droit de dire que le communisme c'est bien et de vomir sur le Sud Vietnam.
26 septembre 2008, 10:27   Mémoire
Bien cher Rogemi,


Je vous répondrai en détail dans quelques jours.

Quand je lis une phrase comme "démocratie imparfaite", je ne puis que sursauter (à ma connaissance, Diem ne s'est pas suicidé dans son bureau et n'a pas été victime des communistes).

Je ne confonds pas (je ne mets pas d'accents) le Viet Minh de 1945 et le Viet Cong de 1964. Ce qui est dit du Sud Vietnam dans le texte que vous citez me paraît assez largement vrai (surtout pour la Cochinchine). En revanche, que les communistes aient eu de très larges appuis populaires en Annam et au Tonkin est notoire.


Dans ma réponse, je me baserai sur des sources indiscutables (c'est à dire soit celles des renseignemenst américains, soit celles de l'armée française).
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