Il y a probablement du vrai dans cette explication !
Les libéraux expliquent la crise des subprimes par l’antiracisme et la discrimination positive
Oui. Un petit rappel historique d’abord.
Les banques américaines ont accordé des crédits immobiliers à des emprunteurs de moins en moins solvables. Ces prêts ont été refinancés par l’émission d’obligations souscrites par des particuliers ou inscrites au bilan des banques. Quand l’insolvabilité de nombreux emprunteurs est apparue, la perte de confiance a enclenché la crise financière mondiale.
Pour éviter une aggravation de la catastrophe, le ministre du Trésor américain, Harry Paulson, un ancien banquier de Wall Street, vient de décider de nationaliser Fannie et Freddie.
De quoi s’agit-il ?
Ces surnoms ont été donnés à deux organismes de refinancement du crédit hypothécaire américain. Une affaire qui risque de coûter 300 milliards de dollars aux contribuables américains.
Ainsi la plus grande nationalisation du XXIe siècle ne vient pas de Chine, de Russie ou du Venezuela mais de la patrie de la dérégulation financière, les Etats-Unis. Qu’en pensent les libéraux ?
Pour « Les Echos », cette décision est aussi sidérante que… la chute des tours du World Trade Center.
Cela étant, les penseurs libéraux font valoir, à juste titre, que la distribution de crédits immobiliers, loin d’être libre, était sous la pression de l’Etat fédéral. Celui-ci n’a cessé de pousser les banques à accorder des crédits aux plus pauvres et aux minorités ethniques. Les banquiers le faisaient d’autant plus volontiers qu’ils repassaient à d’autres ces créances douteuses…
Vincent Bénard, président de l’Institut Hayek de Bruxelles, va même plus loin. Il rappelle, dans « Le Figaro », que dans les années 1990 les banques furent stigmatisées pour refuser plus souvent des crédits aux Noirs et aux Hispaniques qu’aux Blancs et aux Asiatiques.
Quelles furent les conséquences de cette campagne du lobby antiraciste ?
La loi antidiscriminatoire fut renforcée en 1995 pour rendre plus ardu le refus de crédit aux minorités par les banques, sous peine de sanctions renforcées. Celles-ci durent donc abandonner partiellement le rôle prudentiel qu'elles jouent habituellement lorsqu'elles refusent un prêt à une personne objectivement peu solvable.
Ainsi la crise financière a deux causes idéologiques : au sommet, la dérégulation mondiale des places financières ; à la base, la discrimination positive obligeant d’accorder des prêts à des personnes insolvables pour peu qu’elles appartiennent aux minorités ethniques.
Jean-Yves Ménébrez
© Polémia
11/09/08
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