Mais c'est bel et bien le cas, Pascal Orsoni : le Monde et le Figaro en ont parlé, ainsi que d'autres journaux, et plus d'une fois. Mais il s'agit presque toujours « d'extrémistes hindous » (comme il y a, un peu partout dans le monde, des « extrémistes musulmans »). L'on renvoie ainsi dos à dos hindous et musulmans en Inde. C'est une imposture, car les deux mouvements sont profondément différents.
Observez que T.C. n'utilise pas une seule fois le terme d'« extrémiste ». Ce mouvement anti-chrétien (comme anti-musulman d'ailleurs) est essentiellement
nationaliste, alors que les musulmans, au contraire, font le
jihad pour un islam au-delà des frontières. C'est d'ailleurs bien ce qui provoque le mouvement nationaliste hindou, qui s'en prend aussi au prosélytisme chrétien. Les chrétiens convertissent les païens, alors qu'il est presque impossible de se faire hindou, ou de se faire accepter comme tel. Il y a donc une disparité entre les deux politiques religieuses, et l'hindouisme, à ce jeu-là, ne peut que perdre. Les « reconversions » sont une « reconquista » nationaliste, non pas un mouvement prosélyte. Les hindous, hors contexte nationaliste, ne sont pas dérangés par la religion des autres, et le Christ est souvent vu par eux comme un avatar de Krishna, ainsi que le Bouddha.
Mais ici, comme l'explique bien l'article, le prosélytisme monothéiste s'attaque au système social des hindous, et à ses points faibles : les adivasis (populations tribales) et les dalits (hors-castes). Je ne suis pas « croyant » et je ne fréquente pas T.C., mais, en l'occurrence, j'admire sa probité intellectuelle, alors même que la religion qu'il défend est attaquée.