Cent Jours et Vendée

La chaîne câblée Histoire a renouvelé ses présentateurs, et son journal du samedi, rediffusé le dimanche, est à voir. La semaine dernière, plusieurs ouvrages sur les Cent Jours ont été évoqués. J'attends de recevoir le dernier, écrit par Emmanuel de Waresquiel, spécialiste de la Restauration. Le journal de ce soir "invitait" le fameux Pierre Péan, qui parle de manière catastrophique, et vient d'écrire un livre sur la Vendée révolutionnaire dont on tirera peut-être profit, car il paraît très soigneusement documenté. J'ai appris par la même occasion qu'un texte de Gracchus Baboeuf venait d'être réédité, où il propose de nouveaux mots (plébéicide, populicide ) pour désigner le massacre de masse motivé par l'idéologie et le désir de purification du peuple, car il voit dans la répression de la Vendée un phénomène inédit pour lequel un nouveau mot est nécessaire. Stéphane Courtois, qui présentait cet ouvrage et un autre sur les listes noires du PCF, est toujours agréable et instructif à entendre. Enfin, un jeune historien parlait d'un livre consacré à la vie quotidienne des sept dignitaires nazis emprisonnés à Spandau après 1945.

"Il n'y a plus de Vendée, écrivait le général Westermann à la Convention en novembre 1793, après sa victoire de Savenay. Elle est morte sous notre sabre avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et les bois de Savenay. J'ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé... Nous ne faisons pas de prisonniers, car il faudrait leur donner le pain de la liberté, et la pitié n'est pas révolutionnaire." Quelques mois plus tard, Westermann devait être exécuté avec les dantonistes, flétris du nom d'"Indulgents"."

Guy Debord, "Panégyrique", tome premier, p. 73.

Merci à Henri Bès pour son compte rendu.
(Cela n'a guère d'importance mais, puisqu'en ce lieu nous sommes attentifs aux termes justes, "chaîne câblée" est certainement impropre pour la chaîne Histoire. Histoire est disponible sur le satellite, qui ne peut être "câblé", et le câble transporte des chaînes publiques comme "France 2". Il faut dire, il me semble "chaîne cryptée", ou "chaîne à péage", ou quelque chose comme ça...)

Merci, cher Bernard Lombart. Je crois que je me contenterai alors de dire "la chaîne Histoire", sans plus de risques de me tromper. Je me demande en revanche s'il faut traiter les noms de chaînes de télévision et de stations de radio comme des titres de livres et si on doit les mettre en italiques. J'ai revu récemment le Danton de Wajda : quand il mené en prison avec les "Indulgents", un prisonnier le saisit au collet à travers les barreaux en remerciant le Ciel de voir ce massacreur puni. Cela ne prend qu'un quart de seconde, mais cet instant m'a ému plus que tout le reste.

Du moment qu'il n'y a pas d'usage attesté (les chaînes étant choses nouvelles, du moins récentes) vous êtes libre de faire ce que vous voulez (amusant, avec des chaînes), car je ne vois pas au nom de quoi on vous imposerait des italiques ou de les considérer comme titres de livres.

Autant il est stupide de massacrer une règle quand elle s'applique à un objet ancien, autant appliquer une règle ancienne à un objet nouveau me semble relever du pharisianisme grammairien.

» je ne vois pas au nom de quoi on vous imposerait des italiques ou de les considérer comme titres de livres.

Je le sens comme vous. La chaîne est un appareillage technique, non le titre d'une revue. Donc : « Répliques, sur la chaîne France Musique, qui n'est plus diffusée sur le satellite Astra, mais dont il est fait mention, tout de même, dans Télérama ».

Donc, pour être logique : « la chaîne Histoire », mais « la revue Histoire ».

Babeuf employait le terme de "dépopulation" pour qualifier la politique criminelle des petits-bourgeois enragés de la Convention en Vendée.
Le livre, "Le système de dépopulation en Vendée", a été édité une première fois en 1990 par Reynald Sécher, l'auteur de la "Vendée vengée". Il est bien qu'il ressorte aujourd'hui.