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Je ne suis plus français.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
17 décembre 2008, 23:10   Je ne suis plus français.
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Blog "Le Bal des Dégeulasses".

mercredi 10 décembre 2008

Je ne suis plus français
Un matin j'ai rangé mon portefeuille.

Et je suis tombé sur un rectangle de plastique bleu. Ma carte nationale d'identité. Ca m'a laissé une drôle d'impression, mais je n'a rien pensé sur l'instant. Mais j'ai l'esprit d'ascenseur. Car c'est là que j'ai réfléchi, trois heures après. Cette note aurait du s'appeler "pensée d'ascenseurs" mais je voulais aller droit au but. Bref.

Pendant un instant je me suis souvenu cette époque où je gardais la précédente carte bien au chaud, de peur de la perdre. De peur de ne plus exister aux yeux des autorités. Et puis avec le temps, c'est devenu un gadget. J'ai pris l'habitude de présenter mon permis de conduire en guise de pièce d'identité, que ce soit aux flics ou pour payer par chèque (avant que le laxisme institutionnel ne détruise définitivement ce moyen de paiement, évidemment).

Carte nationale d'identité. Signe extérieur d'appartenance à une nation? Même pas. Sur le formulaire pour la renouveler, l'été dernier, il y avait en gros 12 cases pour préciser "pourquoi vous avez la nationalité française". Une petite case droit du sang (avoir deux parents ayant la nationalité, c'est suspect!), plein de cases "droit du sol" et plein de cases "paquet cadeau", incompréhensibles.

Je tiens un blog depuis maintenant un an et demi. J'ai eu des colères, des phases plus logorrhéiques où je m'emmêlais les pinceaux dans ma propre rhétorique, des phases de doute que j'arrivais à verbaliser. Mais là, pour une fois, je me suis pris moi-même au dépourvu. J'ai pensé, l'espace d'un instant, que je n'étais pas français. Et cette pensée ne me quitte plus.

Ne vous trompez pas sur le sens de ces paroles : ça n'a rien à voir avec ces jeunes de 10 à 35 ans qui détruisent tout sur le passage parce qu'ils ne se sentent pas f'rançais, sous-entendu qu'ils veulent encore en plus en plus un nouveau plan banlieue d'un milliard, des allocs et des zones de non-droit élargies. Non. Rien à voir avec un délire de revendication, communautariste, victimaire et autocentré. Je ne suis pas français. Ou du moins je ne le suis plus.

Comment expliquer celà? Ca va faire très "old school", mais pour moi un peuple a un corps charnel, son identité concrète (traditions, caractères biologiques différenciants, mode de vie, langue, etc.) et un corps spirituel, les valeurs universelles qu'il représente à l'étranger (chacun les siennes). Ces dernières années, ce corps spirituel, qu'on peut résumer par le leitmotiv de "France, pays des droâdloms", a complètement dévoré le corps charnel. Avant, on entrait par le corps spirituel dans le corps charnel. Maintenant, l'entrée dans le corps spirituel n'est possible que par une négation pure et simple du caractère charnelle de la nation : il n'y a pas d'assimilation parce qu'on ne s'assimile pas à une somme nulle d'individus sans rien en commun. Les gens ne deviennent pas plus français parce qu'on supprime l'identité française; bien au contraire, la nature ayant horreur du vide, le magma protéiforme "droadlom / kultur / tolérance et métissage" n'est qu'une gigantesque invitation au "tout à l'ethnie", chacun de son côté, toutes voiles dehors. On pensait faciliter l'intégration en transformant la France en "vecteur des droits de l'homme dans le mooonde" (tout sauf un pays blanc catholique de culture grécolatine, en résumé) : c'est exactement l'inverse qui se produit. Pour les indigènes comme pour les allogènes.

Il était mal vu de voir dans le peuple français une notion ethnique concrète. Puis ça a été interdit. Et maintenant c'est impensable, inconcevable. Les gens n'auront bientôt plus les mots pour désigner ce qu'ils ont perdu : leur appartenance nationale. La nation française existe encore bien entendu, on ne l'a pas physiquement génocidée (même si les 1.9 enfants par femme y aboutiront). Mais il n'y a plus aucun moyen d'en faire partie activement. Tout le monde est français : vous, moi, exactement comme celui qui ne parle pas un mot de la langue mais a reçu quand-même la nationalité parce qu'il n'a pas fait les démarches en préfecture pour la refuser... Ingrid Betancourt est française, d'un mariage dont elle a divorcé. Gilad Shalit* aussi est français. Tout le monde est potentiellement français : d'ailleurs Sarkozy ne voulait-il pas donner la nationalité (expression magnifique pour illustrer mon propos, non?) aux femmes battues de tous les continents? Il y a plus de femmes battues dans le monde que de français de souche... Une nationalité est une identité, quelque chose qui vous différencie de celui qui ne l'a pas. En l'occurence, la nouvelle francité ne vous différencierait même pas d'un alien récemment arrivé dans le système solaire, ou d'un chat mutant ayant développé une forme d'intelligence. La nationalité française n'est qu'une affiliation administrative qui usurpe une Histoire. C'est tout.

Bref pour moi, si je croise un individu indéterminé de nationalité française, je n'ai absolument rien en commun avec lui jusqu'à preuve du contraire. La nationalité française n'est plus une identité. C'est une formalité. Nous sommes tous des français de papiers, des français de feuillage. Les racines sont mortes. Desséchées. La France a été euthanasiée et offerte en sacrifice expiatoire des fautes de l'Homme Blanc, et de la Civilisation en général. Même la langue française ne nous unit plus, car ceux qui s'abstiennent de massacrer la grammaire s'acharnent sur le sens des mots ("dignité", "choix", "abominable", "nauséabond", "tolérance", etc., tous ces mots ne veulent plus rien dire, sinon parfois leurs contraires...).

Que suis-je alors? Même pas un européen. "Européen" c'est le stade encore plus monstrueux et prométhéen que "français" : est européen ce qui veut l'avènement du Bien des gens contre leur volonté (si vous votez non, c'est que vous avez mal compris la question), ce qui veut l'uniformisation du globe en grande surface aseptisée. Non, je suis tout sauf européen, parce que c'est le stade de décomposition qui suit "français", qu'on veut répandre la Mort dans le monde entier, et détruire tout ce qui rend humain l'être humain, dont (et surtout) ces vices qui révulsent tant les bureaucrates : sens de la famille et de l'honneur, hiérarchisation des valeurs morales, etc.

Je suis un homme blanc, d'ethnie celte/germanique, parlant une langue romane. C'est tout. Une description de police, certes, mais elle ne profère pas les mensonges de l'époque, au moins. Pour moi la France est une des multiples nations qui ont perdu le combat pour la vie, qui se sont laissés dissoudre par les forces décomposantes nées d'elles, en arrêtant de les juguler. La seule différence c'est que cette fois-ci, on meurt au nom de valeurs qui sont censées être les nôtres depuis toujours...

Le plus marrant c'est que dans 10 ans, seuls les fonctionnaires zêlés et tâtillons de la HALDE, en bons élèves du système, seront les derniers à se croire français. Tous les autres auront choisi soit l'émigration (ah! trahison contre-révolutionnaire par excellence!), soit le "repli communautaire" (famille - néotraditions reconstruites - exceptionalisme militant), soit l'exil intérieur et le vide identitaire.
18 décembre 2008, 14:43   Droit du sang
On est, pour les "de souche", Français parce que né en France d'un parent y étant lui-même né. C'est ce qu'on appelle, en droit adminsitratif, la "probatio diabolica", car prouver qu'on est enfant de Français reviendrait à prouver que le parent est lui-aussi enfant de Français, et ainsi de suite.
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 10:45   Re : Je ne suis plus français.
On est, pour les "de souche", Français parce que né en France d'un parent y étant lui-même né

Dans ce cas c'est valable également pour tous les enfants d'immigrés eux-mêmes nés en France, pas "de souche" du tout, donc, et ça ne résout rien au problème.

Je crois qu'on est d'abord français quand on se sent, réellement, sincèrement, profondément français - qu'on soit de droite ou de gauche, catho ou pas, fromage ou dessert, être français c'est connaître l'histoire de son pays, sentir qu'on en est le "produit", et souhaiter qu'elle continue...
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 12:00   Re : Je ne suis plus français.
Je crois qu'on est d'abord français quand on se sent, réellement, sincèrement, profondément français - qu'on soit de droite ou de gauche, catho ou pas, fromage ou dessert, être français c'est connaître l'histoire de son pays, sentir qu'on en est le "produit", et souhaiter qu'elle continue...

Sans doute, mais le problème est justement qu'aujourd'hui beaucoup de Français par leur carte d'identité ou leur passeport ne se sentent nullement français ni par le cœur, ni par la culture, ni par l'histoire ; souvent même ils refusent ostensiblement l'enseignement de cette culture et de cette histoire dans le cadre scolaire. Certains même manifestent violemment leur hostilité vis-à-vis des symboles de ce pays, par exemple en sifflant son (et donc leur) hymne national...
19 décembre 2008, 12:41   Re : Je ne suis plus français.
Pour moi les choses sont simples : Il y a les Français, quels que soient leur race ou leur origine, qui reconnaissent pour Mère-Patrie la France, ce sont les vrais Français, et les autres, ceux qui, bien que nés en France , reconnaissent pour Mère-Patrie, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie ou le Mali (la liste n'es tpas exhaustive). Ceux-ci sont les "conlocaux" ou "conlocaliens" - il faudrait inventer un mot pour dire "ceux qui partagent le même lieu"- des premiers, mais sûrement pas leurs compatriotes.
19 décembre 2008, 13:47   Re : Je ne suis plus français.
Oui, bien sûr. D'où l'importance symbolique que revêtait l'adoption de "nos ancêtres les Gaulois" par les nouveaux arrivants, exactement comme un enfant adopté reconnaît pour ses ancêtres ceux de la famille qu'il intègre. Faute de cela il n'y a plus de nation, plus de famille.
19 décembre 2008, 14:03   Re : Je ne suis plus français.
Le plus agaçant est d'entendre, de la part de gens qui viennent d'avoir des papiers français: "Moi, je suis Français autant que toi", niant l'histoire, la culture, l'usage et même tout exotisme. Ces malheureux sont certainement victimes de leur ignorance mais pourquoi ce tabou chez certains de nos compatriotes qui croient les aider en les encourageant. Ce que je ne comprends pas c'est ce goût du chaos chez des nantis(certains richissimes).
Mais, cher Florentin, comme le dit fort justement Thoreau, "l'homme riche est toujours vendu à l'institution qui l'enrichit", et certains des nantis que vous évoquez peuvent parfaitement s'accommoder du désastre ambiant, voire y aider activement, si cela peut servir leurs intérêts les plus étroitement matériels !
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 15:30   Re : Je ne suis plus français.
Jamel Debbouzze : "Nous sommes nés ici !, nous sommes des "icissiens" !"
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 15:52   Re : Je ne suis plus français.
Ces gens ne sont pas français, oui. C'est regrettable, d'autant plus qu'il ne sont rien d'autre non plus.

Ils ne sont pas français, oui, malgré leurs déclarations quand ça les arrange, malgré leur naissance et leur présence sur ce sol, et malgré les vœux pieux d'une certaine gauche qui y voit une légitime révolte qui un jour sera rêglée quand... blablablabla.
Il faut dire que c'était mal parti : d'un côté, une gauche ethnomasochiste et occidentalophobe, qui les a encouragé dans leurs réticences à adopter notre identité (euphémisme), d'un autre, il faut aussi le dire, une certaine xénophobie primaire d'une frange de la population. Gauchistes + racisme + immigrés pas enthousiastes = catastrophe.

Maintenant, que faire ? les tuer ? les hypnotiser pour leur persuader qu'ils sont français ?

Au passage, et ça n'est qu'une parenthèse : vous évoquez les sifflets lors de la Marseillaise. On peut très bien siffler la Marseillaise sans être un "mauvais français" ou un "pas français". Après tout, Louis XVI était français autant que Robespierre, Pétain autant que De Gaulle et Aragon autant que Jean Cau. Dans toutes les familles on s'engueule et on diverge. Parfois on s'entretue ; on en est pas moins de la même famille. La différence c'est qu'aujourd'hui il y a des gens sur notre sol qui ne sont pas de la "famille" DU TOUT. Qu'ils sifflent la Marseillaise ou pas, d'ailleurs.


Alexis écrivait:
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le problème est justement
> qu'aujourd'hui beaucoup de Français par leur carte
> d'identité ou leur passeport ne se sentent
> nullement français ni par le cœur, ni par la
> culture, ni par l'histoire ; souvent même ils
> refusent ostensiblement l'enseignement de cette
> culture et de cette histoire dans le cadre
> scolaire. Certains même manifestent violemment
> leur hostilité vis-à-vis des symboles de ce pays,
> par exemple en sifflant son (et donc leur) hymne
> national...
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 15:59   Re : Je ne suis plus français.
On peut très bien siffler la Marseillaise sans être un "mauvais français" ou un "pas français".

Sur ce point, j'assume mon côté "vieux con" : quand on est français, on respecte le drapeau de son pays et on ne siffle pas son hymne national. Cela n'a rien avoir avec les divergences politiques ou idéologiques que l'on peut avoir par ailleurs...
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 16:01   Re : Je ne suis plus français.
" une certaine xénophobie primaire d'une frange de la population"

D'accord avec vous, mon cher Orwellien, mais reconnaissons une bonne fois pour toutes que tous les peuples sont, plus ou moins, xénophobes. Rien que de plus naturel.
Utilisateur anonyme
19 décembre 2008, 16:11   Re : Je ne suis plus français.
La stupidité, la brutalité, la cupidité, sont naturelles aussi. Ainsi que la compassion, l'amour, la capacité d'humour, de dépassement, etc. On explique rien et l'on ne justifie rien par l'argument du "naturel". Mais je comprends ce que vous voulez dire ; nous ne sommes pas plus méchants que les autres peuples, ça non. J'ai même tendance à penser que le français est moins raciste que les immigrés sur son sol, sensés eux en être les éternelles victimes. Je ne prétends même pas que toutes les xénophobies sont aberrantes ou inexcusables - mais admettez qu'il y a toujours d'indécrottables débiles qui ne donneront pas l'heure à un arabe dans la rue, parce qu'il en est un. Xénophobes primaires qui par ailleurs sont peut-être eux-mêmes parfaitement ignorants de notre Histoire, de notre littérature et de notre art, et qui se nourrissent de Big Mac même au petit déjeûner. La question de l'identité, de la nationalité et de qui la mérite (faut-il la "mériter", d'ailleurs ?) est un vaste labyrinthe.
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