Geneviève l'Hermitte

Une terrible affaire, qui laisse une impression amère. L’article du Soir résume la assez bien :

Perpétuité pour Geneviève Lhermitte
vendredi 19 décembre 2008, 21:04


La cour d'assises du Brabant wallon a condamné vendredi Geneviève Lhermitte à la perpétuité pour l'assassinat de ces cinq enfants, qu'elle a égorgés le 28 février 2007 avant de tenter de se suicider.
Aucune circonstance atténuante n'a été retenue pour Geneviève Lhermitte dans cet arrêt aux attendus très durs au sujet de « faits particulièrement atroces ». Ni le sentiment d'isolement, ni la personnalité dépressive de l'accusée, ni sa volonté de sortir par un suicide d'une situation qu'elle considérait comme une impasse ne peut justifier cette extrême violence, ont noté la cour et le jury dans leur arrêt.
Ils ont souligné que, même si elle a exprimé des regrets, il y a un manque de prise de conscience de sa responsabilité chez Geneviève Lhermitte.
L'arrêt souligne ainsi que, depuis les faits, l'accusée n'a cessé de chercher des justifications par des événements invérifiables et en imputant la responsabilité à son mari et au Dr Schaar, « un homme qui s'est impliqué » pour la famille.
« Je vous incite à subir cette peine et à mettre à profit cette épreuve pour reprendre un jour pied dans la société. Un jour vous reprendrez pied dans cette société qui pour le moment vous écarte d'elle », a conclu le président de la cour d'assises.
Geneviève Lhermitte a toujours reconnu la matérialité des faits. Alors que son mari devait rentrer du Maroc plus tard dans cette journée du 28 février 2007, Geneviève Lhermitte, 42 ans, a appelé à l'étage sa fille Mina, âgée de 7 ans, prétextant une surprise. Elle l'a étranglée, avant de l'égorger avec un couteau de cuisine.
Elle a fait de même avec Mehdi (3 ans et demi). Dans l'heure qui a suivi, elle a étranglé, après les avoir appelées l'une après l'autre, Myriam (9 ans), Nora (12 ans) et Yasmine (14 ans), lavant le couteau entre chacun des crimes.
Les deux aînées, Nora (12 ans) et Yasmina (14 ans), se sont défendues avec acharnement, ont montré les rapports des légistes. Geneviève Lhermitte a placé les corps de ses enfants sur des lits, disposé des peluches dans les bras de certains avant de s'enfoncer le couteau profondément dans le thorax.
Toujours consciente, elle a appelé la police.
« J'ai pris ma décision de partir avec mes enfants très loin et pour toujours », avait-elle expliqué dans une lettre laissée à une amie une heure avant son geste.
Dépressive, Geneviève Lhermitte avait déposé la veille un courrier d'appel à l'aide à son psychiatre traitant, en vue d'être reçue en urgence. Le Dr Veldekens n'y avait pas donné suite. Il n'a divulgué sa teneur que la semaine dernière. Elle y évoquait l'idée de se suicider et d'emporter avec elle ses enfants car il n'y a plus d'avenir.
Ce courrier a conduit les experts psychiatres à revoir leurs conclusions. Ils ont estimé mardi devant la cour d'assises qu'un tel courrier, qui aurait nécessité une hospitalisation d'urgence, montrait que Geneviève Lhermitte était dans un état de déséquilibre mental grave la rendant incapable du contrôle de ses actes, au moment des faits.
Dans leur verdict, les jurés n'ont pas retenu cette irresponsabilité qui aurait conduit à l'internement de Geneviève Lhermitte. Ils l'ont déclarée coupable d'assassinat et ont estimé qu'elle n'était pas actuellement dans un état de déséquilibre mental grave.
Leur verdict est conforme au réquisitoire du ministère public qui avait estimé jeudi qu'un état de déséquilibre mental était difficilement conciliable avec le caractère « méthodique, réfléchi et organisé » des cinq égorgements.
Les parties civiles penchaient également pour l'application d'une sanction pénale plutôt que d'une mesure d'internement prise en vertu de la loi de défense sociale.
« Qui peut douter que dans un état autre qu'un déséquilibre mental, elle pouvait faire du mal à ses enfants ? », avait plaidé la défense de Geneviève Lhermitte qui a dit que l'arrêt, qui condamne sa cliente à la perpétuité, la laissait perplexe car aucun mobile n'était retenu.(D'après Belga)
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L’impression de confusion, et surtout d’une vérité escamotée pour cause de bienpensance planera toujours cette extraordinaire affaire. Comment une mère aimant ses enfants, l’ayant prouvé depuis toujours par les soins constants et attentionnés qu’elle leur prodiguait, peut-elle être reconnue mentalement responsable de leur assassinat ?
Madame Lhermitte provient d’une famille cultivée (elle joue de deux instruments), à l’éducation stricte mais dévalorisante (ce qui la rendait sans doute plus docile à la manière musulmane de concevoir la vie de couple). Mariée depuis dix-sept ans à Bouchaïd Moqadem (dont le frère – qui n’a pas témoigné au procès parce que malade - avait épousé la sœur de Geneviève Lhermitte, Catherine – laquelle sœur est dans un état de déséquilibre psychologique grave selon la Presse ), elle vivait dans une maison achetée par leur bienfaiteur, le docteur Schaar, qui y habitait également, au deuxième étage. Il pourvoyait pécuniairement aux besoins du ménage : le mari ne travaillait pas et faisait de fréquents voyages au Maroc (il en revenait peu après les faits d’un séjour d’un mois alors qu’elle était dépressive) et appréciait le sauna plusieurs fois par semaine quand il était là. Cette femme, éreintée par l’éducation de cinq enfants (les filles s’étant succédées alors que Moqadem voulait un fils comme le veut sa culture), en charge de tout le ménage, servant également les repas pour le Dr. Schaar, se plaignait d’être enfermée dans une situation sans issue.
Le mari dormait volontiers chez le Dr.Schaar dont il partageait de temps à autre le repas (servi pas GL) ; Dr. Schaar dont il a été dit au procès qu’il oubliait sa bisexualité dans des sites pornos, dissimulait son homosexualité pour cause de bienséance catholique.

La troublante manière islamique de tuer les enfants n’a même pas été évoquée entre les lignes par les médias. Ce mode opératoire pour tuer est étonnant chez une femme. C’est la grande question qui n’a jamais été abordée et que je veux poser : a-t-elle voulu par une sorte de signature désigner inconsciemment le véritable coupable de cette situation, son mari ? On sait qu’en prison la condamnée a écrit son journal pendant les deux premiers mois à l’envers, comme en arabe.
Geneviève Lhermitte a tenté de suicider après le carnage exécuté dans des conditions atroces. On pouvait penser au suicide altruiste, le désespéré voulant protéger ceux qu’il aime en les emportant avec lui.
Alors que les experts en psychiatrie venaient de remettre un rapport la déclarant irresponsable, le jury vient de la condamner à passer entre d’autres murs le restant de ses jours !
Ce procès comporte des anomalies étonnantes : on n’a pas jugé utile de relever les empreintes sur les couteaux ! Les derniers appels sur les GSM des aînées n’ont pas été écoutés. Un reportage scénarisé est diffusé par la RTB-F (pendant le procès !) sur la base du journal intime de la désormais coupable écrit en prison ! L’accusée a prévenu de son geste son psychiatre, la veille du drame, par deux lettres. Celui-ci n’a pas trouvé le temps de réagir ! Il ne remet pas ces lettres au juge d’instruction ! Le mobile des crimes n’existe pas, le contexte de l’affaire n’a pas été approfondi, le défenseur de G.L. s’étant précipité sur le dernier rapport psychiatrique pour plaider la folie et l’internement. Dans ce climat délétère, en plein procès, une des avocates porte plainte contre son collègue, également défenseur de Moqadem (qui avait donc trois avocats) pour tentative de viol, faux et usage de faux et atteinte à son honneur lors d’un voyage de reconnaissance fait conjointement au Maroc.
Certains lecteurs du Soir vont lui envoyer un mot de réconfort.
Prison de Berkendael
44, rue de Berkendael
1190 Bruxelles.

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Geneviève Lhermitte vient d'introduire un pourvoi en cassation.