Voilà vingt ans à peu près que les "sociologues" (on ne peut plus écrire ce mot sans éclater de rire) répètent ce même argument. Le premier qui a comparé la femme à une rose était peut-être un poète; le millième était à coup sûr un imbécile fini.
En plus, cet argument est faux. Le phénomène d'islamisation ou de ré-islamisation (comme ils disent) d'une société donnée est ancien. Il a échoué en partie en Egypte dans les années 1930 (fondation des Frères musulmans en 1928). Il a été une vague de fond triomphale dans tous les pays arabes, dans tous les pays musulmans et dans toutes les colonies islamiques établies en Europe, aux Etats-Unis ou ailleurs, à compter de la fin des années 1970.
La première cible des islamisateurs a été les femmes des pays arabes et des pays musulmans, exactement comme aujourd'hui en France : on leur a interdit de s'habiller court, de se maquiller, de sortir dans la rue sans être surveillées par un mâle, de retarder l'âge du mariage, d'aller au cinéma, de ne plus être vierges au mariage, de ne pas baisser les yeux devant les mâles, etc. Puis, ça a été le tour des non musulmans.
Voilà plus de trente ans que la matrice idéologique de l'islamisation se lit à livre ouvert dans le grand livre du monde : il suffit d'ouvrir grand les yeux et les oreilles. Et voilà que des ânes savants, labellisés CNRS ou EHESS ou CADIS ou autres, répètent que la responsabilité de l'islamisation incombe à la France, qui, au lieu d'accueillir, exclurait. Oui, partout dans le monde, ça se fait de la même manière depuis trente ou quarante ans : en Indonésie, en Malaisie, en Egypte, en Algérie, etc. et c'est la France ou la société qu'elle forme qui en serait responsable.
Il y a vingt ans, on pouvait expliquer le zèle des sociologues à produire de l'erreur par le crétinisme ; aujourd'hui, la seule hypothèse qui tienne pour rendre compte de cela est le négationnisme.