bruno chaouat écrivait:
-------------------------------------------------------
> Sauf que Rioufol a quelques problèmes avec
> l'anglais, il me semble. Quand Obama, par exemple,
> parle de "American people", il veut dire les
> Américains, pas "le peuple américain". Or, Rioufol
> semble regrette qu'on ne puisse plus dire, comme
> les Américains, "le peuple français". Il ne voit
> pas, il me semble, la différence entre la
> conception profondément civique de l'identité
> nationale américaine et sa conception ethnique et
> culturelle du "peuple".
Aïe aïe aïe! Il n'est pas exclu que Rioufol ait quelques problèmes avec l'anglais. Cependant, ce que "the Americain people" désigne, qu'est-ce au juste ? Certes une "conception profondément civique de l'identité nationale américaine", mais d'où naquit-elle, cette conception if you please Mr Chaouat, sinon de la Révolution française, laquelle révolutionna et inversa la notion ethnique et culturelle de "peuple". Le peuple français, le sang du peuple, qu'était-ce dans la bouche des sans-culotte, une "notion ethnique", ou une "conception profondément civique de l'identité" ? La grande marche du destin américain est une marche révolutionnaire qui subvertit cet ordre "ethnique vs. civique", et cette subversion trouva son inspiration et son origine chez nous. Rioufol, ignorant de ce retournement américain de la notion de peuple dans la langue de l'Amérique n'en retombe pas moins sur ses pieds sans le savoir.
La nature civique de la notion de peuple est née dans le sang, par le sang versé, le vieux sang ethnique d'un peuple inspirateur; en l'occurrence, dans le cas américain, ce peuple fut le peuple français, peuple très particulier et très cher au peuple américain pour cette raison-là. En ne comprenant pas bien l'américain, M. Rioufol se trompant sur les mots rappelle avec bonheur que "le peuple civique" naquit dans une patrie ethnique qui se donna, et donna son sang, à ce concept: la France.