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La plus importante vente aux enchères de tous les temps.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
14 février 2009, 16:02   La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Et probalement la plus grande collection d'art des deux derniers siècles, la collection Bergé-Yves Saint-Laurent.
Utilisateur anonyme
14 février 2009, 16:18   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Oui mais rien n'est trop beau, trop grand, trop cher pour ce fin penseur de l'antiracisme qu'est M. Bergé !
14 février 2009, 18:22   Antiracisme et art
Je ne partage absolument pas les convictions politiques de Monsieur Bergé, mais je reconnais la sûreté de son goût et l'apport qu'il a eu pour la culture française.
Utilisateur anonyme
14 février 2009, 23:56   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Oui mais rien n'est trop beau, trop grand, trop cher pour ce fin penseur de l'antiracisme qu'est M. Bergé !

Qu'entendez vous par là cher Mr Zendji ? Je n'ai pas connaissances des positions de Mr Bergé et de son attitude en dehors du domaine de l'art..Mais elles m'intéressent!
Ce serait dommage de ne pas réduire un si beau « fil » ouvrant enfin à un peu de beauté aux thèmes devenus favoris de ce forum, ce serait dommage de pouvoir respirer un peu !
Cher Pierre Ingvar, merci de parler de cette collection. J’ai fait la queue samedi dernier pour voir la petite centaine de pièces exposées à la Maison Pierre Bergé et Christie’s au Grand Sablon à Bruxelles. Toutes sont de pures merveilles et dignes des plus grands musées et témoignent, ainsi que le fait remarquer Jmarc de la sûreté du goût des deux hommes. J’ai vu le magnifique Picasso « Instruments de musique sur un guéridon », des Matisse, Cézanne, Léger, Mondrian, la fameuse chaise « dragon » d’Eileen Gray, des tapisseries, des pièces d’orfèvrerie, des sculptures, des visiteurs pieux, nerveux, muets d’admiration ou parlant tout seuls devant certaines oeuvres… J’avais craint la foule dans les salles d’exposition mais en fait, la queue était garante de la tranquillité de la visite, on entrait par petits groupes et le personnel de surveillance était presqu’aussi nombreux que les visiteurs. Les pièces qui m’ont le plus émue sont les portraits, notamment un très intense Franz Hals, deux Ingres vraiment parfaits, un très raffiné Gainsborough (Portrait du castrat Tenducci lisant une partition) et, ne vous en étonnez pas, un lumineux Ensor, l’un des plus beaux que j’aie jamais vu : « Le désespoir de Pierrot » qui se trouvait dans le salon de la rue Bonaparte. Tout en coloris lumineux, tendres et acides à la fois ; une harmonie générale de vert bleu et d’orangés, des incarnat, jaune paille, bleu ciel, et toutes les teintes délicates des coquillages que le Prince des peintres ainsi qu’il aimait se nommer en toute modestie, aimait tant…


Portrait du castrat Tenducci par Gainsborough


"Le désespoir de Pierrot ", James Ensor.

Si quelqu'un trouve une image plus précise de ce tableau, je suis preneuse!
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 01:00   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Eh bien chère Aline, j'ai pu acquérir pour la modique somme de 200 euros une édition de collection du catalogue de la vente, aussi, bien que je n'ai pas encore eu le temps de la feuilleter, je pense pouvoir vous transmettre une image plus précise de cette oeuvre sous peu.
J'espère que vous avez également pris le temps d'aller déguster un chocolat chez Wittamer pour vous récompenser de votre patience..
Ah! comme vous me faites plaisir! J'ai contemplé longuement cette merveille en me disant qu'elle allait partir au Japon ou aux Etats-Unis chez un heureux collectionneur et que jamais plus je n'aurais l'occasion d'en voir une image. J'ai regardé le catalogue mais le prix m'a fait reculer!
Vous connaissez Wittamer?
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 01:24   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Pour mon plus grand bonheur!

Ma soeur possède une galerie d'art érotique, la "Libertine", rue Ernest Allard, près de la place du Sablon , aussi j'ai eu l'occasion de découvrir la spécialité du fournisseur de la Cour de Belgique.
D'ailleurs, je le conseille à tous les in-nocents qui auront l'occasion de déambuler à Bruxelles, ce chocolat vaut son peasant de cacahuètes.

Pour ce qui est du "Pierrot" , je suis heureux de vous faire ce plaisir, il en est si peu!
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 06:01   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
200 € n'est pas une modique somme, mais une semaine de SMIC.

Cet appartement est bien lugubre.

J'espère que l'Etat acquérera au moins les oeuvres de nos peintres et sculpteurs classiques, qu'ils ne partent pas au diable vauvert.
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 07:08   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
"Cet appartement est bien lugubre." Oui, il est d'ailleurs vendu avec le tableau, le désespoir de Pierrot ne prenant sens que dans un tel décor.
En réalité, c'est une installation contemporaine.
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 09:30   Re : Juste pour faire plaisir à Aline
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 10:51   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Je n'ai pas connaissances des positions de Mr Bergé et de son attitude en dehors du domaine de l'art..Mais elles m'intéressent!

L'affaire J. Dray devrait vous éclairer (un peu) sur la personnalité et sur l'orientation idéologique de ce généreux esthète...
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 11:04   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
“Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, “franchouillard” ou cocardier, nous est étranger, voire odieux.”

Pierre Bergé, Georges-Marc Benamou et Bernard-Henri Lévy, dans l’édito du premier numéro de Globe (1985).
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 11:15   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Après avoir lu cela, je comprend mieux que l'appartement ressemble plus à temple égyptien ou bouddhiste qu'à la maison de Monet.

Après avoir lu cela, je me demande si certains juifs d'Afrique du Nord, n'ont pas eu un complexe du "décolonisé juif imaginaire" : en tant que juif d'Afrique du nord ils n'avaient pas directement subi les déportations, et n'étaient pas tout à fait des colonisés comme leurs frères arabes, il fallait donc qu'ils soient des anti "France de Vichy" puissance mille pour rattraper tout cela.

Quand on est venu en pensant que la France était le pays de la liberté, et de la culture, et qu'en plus à l'occasion de la guerre, on a été abrité dans la "campagne profonde" française, on est encore plus attaché à la France des villes comme des champs, dont les enfants ont pris les accents, les manières et même les prières.
Surtout, la France fut alors une idée (qu'on remplit comme on veut, qu'on soit de droite ou de gauche) pas une terre (puisque leur terre était en Afrique du Nord. Que la France comme idée pût avoir des racines dans la terre d'un terroir, qu'on pût en découvrir certains premiers frissons dans l'histoire de toutes ces terres qui ont fini par former le territoire de la France, voilà qui soit les dépasse, soit les rebute, en tout cas leur est insupportable : la France est une idée accueillante (c'est l'idée même de l'accueil), sa terre doit s'y conformer sinon elle n'est plus la France (ou plus "la France que j'aime" disent-ils).
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 13:29   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Cher Virgil permettez-moi d'enfoncer le clou :

« Je suis un cosmopolite résolu. J’aime le métissage et je déteste le nationalisme. Je ne vibre pas à “la Marseillaise”. J’espère que le cadre national sera un jour dépassé »

Bernard-Henri Lévy dans une interview au Nouvel Observateur du 4 octobre 2007.


Mesure-t-on réellement tout le mal que ces richissimes "intellectuels" continuent d'infliger à tout ce qui est (fut) nôtre... ?
Utilisateur anonyme
15 février 2009, 13:55   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Qui est "richissime" parmi eux ? peu ... un peut être, un qui est surtout "fils à papa".

C'est peut être justement de leur "terroir" dont ils sont complexés, d'où le rejet affiché de tout terroir.
Le parisianisme se marie très bien avec ce détâchement de tout ce qui s'apparente à une dette enracinée (que fût gloire ou un infamie).
15 février 2009, 21:21   Re : Juste pour faire plaisir à Aline
Je vous suis reconnaissante, cher Alexis pour cette image venue ... des lieux où souffle l'esprit et la grâce!

Nous reviendrez-vous et en compagnie de Corto ( auquel j'emprunte cette expression) ?
15 février 2009, 21:25   Portrait du castrat Tenducci
Ce serait vraiment un Gainsborough ?
15 février 2009, 21:32   Re : Juste pour faire plaisir à Aline
Avez-vous remarqué, à l'extrême gauche du tableau, juste au-dessus des deux masques, l'autoportrait du peintre faisant un clin d'oeil ? Ici, il semble peint dans les tons brun roux; en réalité, si ma mémoire est bonne, il est "dessiné" dans des tonalités de rouge. Le même rouge qui cerne les paupières inférieures de Pierrot et qui lui confére une tristesse infinie. De ceci je suis sûre car je l'ai longuement regardé les yeux dans les yeux.
15 février 2009, 21:33   Re : Portrait du castrat Tenducci
Cher Renaud Camus, vous en doutez?
15 février 2009, 21:51   Re : Portrait du castrat Tenducci
Voilà ce que dit le catalogue en ligne:

"Ce portrait de Tenducci, sans doute peint en 1773-1775, est l'un des deux portraits que Gainsborough a fait du castrat. De dimensions et de compositions similaires, le deuxième a d'abord appartenu à la collection de Samuel Archbutt, et plus tard à celle de John Neeld. Il se trouve aujourd'hui au Barber Institute of Fine Art, à l'Université de Birmingham (E.K. Waterhouse, Gainsborough, London, 1958, p. 92, no. 656). Dans les deux tableaux, Tenducci est présenté à mi-corps et tient une partition de musique dans sa main gauche. La présente composition est plus achevée que la version du Barber Institute et montre également la main droite du chanteur faisant un geste vers le livret. Certains doutes ont été émis dans le passé sur l'identification des modèles de ces portraits de Tenducci, par comparaison avec celui du castrat exécuté par Thomas Beach qui avait été exposé à la Society of Artists en 1783. Mais la comparaison ne permet de conclure ni dans un sens, ni dans l'autre. Le portrait de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé avait appartenu au chanteur John Braham (1774-1856), un contemporain de Tenducci ayant vraisemblablement connu le compositeur - au moins de vue - ce qui conforte cette identification."

[www.christies.com]
« 200 € n'est pas une modique somme, mais une semaine de SMIC. »

Je ne vois vraiment pas l’intérêt de signaler que le prix d’un catalogue est équivalent à une semaine de smic. Vous me faites penser à ces gens qui estiment que l’opéra est cher. On ne dépense son argent qu’une fois et ce qui paraît indispensable à l’un ne l’est pas à un autre, c’est tout. Ce catalogue est somptueux, constitué de plusieurs livres (un par catégories d’œuvres) et, sans doute, il ne me faisait pas suffisamment envie que pour que je me prive d’autre choses pour l’acquérir. Par contre, Pierre Ingvar a jugé indispensable de se l’offrir. Vous vous mêlez vraiment de tout elisseievna. Ou vous n’avez aucun sens de l’humour.
"Ou vous n’avez aucun sens de l’humour."

C'est exactement ça!
Sans doute trouve-t-elle aussi le catalogue lugubre... (Félicitations à Pierre Ingvar...)
Bien chère Elise,

Autant je fulmine quand j'apprends qu'un "djeun" a acheté une paire de baskets à 200 €, autant je comprends l'achat d'un catalogue, qui est en lui-même une oeuvre d'art, un ouvrage souvent de référence.
Utilisateur anonyme
16 février 2009, 11:03   Re : La plus importante vente aux enchères de tous les temps.
Cher Jmarc,

où auriez vous lu que je contesterais l'achat d'un catalogue ???????????

mais étant donné que ce fil parle d'argent , je parlais seulement de la valeur que représente 200 €,
valeur "modique" par rapport au moindre objet du catalogue, mais combien importante pour des salarié-e-s :
cela montre l'abîme entre les repères de certains et les autres.

Dans le même sens, si on peut ne pas approuver des propos de Bergé, il ne faut pas oublier pour autant qu'il n'a pas utilisé son argent qu'à des objets d'art ( et cela est un bien quand ils sont bien choisis ....), mais aussi au mécénat de plusieurs oeuvres, dont la lutte contre le sida.
Cher Jmarc,
Chaque fois que nous allons voir une grande exposition à Paris ou en Allemagne, je vois que plusieurs de mes étudiants, qui d’autre part on emporté leur piquenique, n’hésitent pas à s’offrir le catalogue, en édition soit cartonnée, soit économique, les autres se rabattant sur l’une ou l’autre revue traitant de l’événement ou sur une série de cartes postales. Aucun ne revient les mains vides. Étant donné que beaucoup d’entre eux travaillent pour payer leurs études, on imagine bien qu’il leur a fallu faire un tri dans leurs priorités et dès lors, il me paraît que le sacrifice est plus grand que pour un adulte acquérant un catalogue fût-il à 200 euros.
"cela montre l'abîme entre les repères de certains et les autres. "

C'est bien ce que je dis.

Cher Jmarc, un de mes regrets est, lorsque j’étais étudiante, de ne pas m’être endettée pour m’offrir une œuvre d’art qui avait éveillé ma convoitise. C’était, dans une galerie une petite gouache de Gaston Bertrand : elle coûtait à l’époque 82000 FB (2050 euros). Je me moque aujourd’hui de ma prudence, de ce que j’appelle ma stupide « radinerie » d’alors. Nous avons tous nos repères, nos valeurs et pour moi, s’endetter à 20 ans pour s’offrir une peinture, est un acte plutôt à encourager. Je connais un couple possédant aujourd’hui une collection ahurissante mais qui, pendant les premières années de son mariage, s’est contenté de caisses à savon en guise de meubles. Aujourd’hui, ils ont la maison, les meubles et les œuvres d’art.
Utilisateur anonyme
16 février 2009, 12:07   Complément de happy-end.
Aujourd’hui, ils ont la maison, les meubles et les œuvres d’art. Quant aux caisses à savon, elles sont exposées au musée Guggenheim
16 février 2009, 12:38   Re : Complément de happy-end.
Cher Orimont,
Je ne vois vraiment pas pourquoi vous jugez bon de railler. Ce collectionneur est architecte, il n’est pas étonnant qu’il possède, sans être richissime, une maison et des meubles. Et des œuvres qu’il a eu la sagesse d’acheter depuis plus de trente ans, à des artistes prometteurs et, progressivement à des artistes confirmés. Il n’a rien d’un snob comme votre remarque pourrait le faire entendre et son parcours n'a rien d'atypique ici. Je ne comprends pas que l’on puisse ne pas comprendre que collectionner n'est pas un signe de snobisme. Dans ce cas, il y aurait beaucoup de snobs en Belgique car le Belge - particulièrement le Flamand -, aime la peinture. Nous avons beaucoup de défauts, mais il faut nous rendre ceci : il y a en Belgique, proportionnellement, beaucoup plus de collectionneurs qu’en France.
Utilisateur anonyme
16 février 2009, 13:13   Re : Complément de happy-end.
"Je ne vois vraiment pas pourquoi vous jugez bon de railler."

Mais, chère Aline, ce n'est qu'une plaisanterie inspirée par ce qui est, quelquefois, proposée au regard dans les musées d'art contemporain (n'y avez-vous jamais observé l'équivalent de caisses à savon pompeusement élevées au rang d'œuvre d'art ?), nullement l'expression d'une aigreur à l'égard de la possession d'une maison meublée par un architecte, encore moins une condamnation de la passion des collectionneurs !

Cela me rappelle une petite anecdote personnelle. Je me suis longtemps chauffé au bois et ceux qui se chauffent ainsi savent l'importance du "petit bois" pour lancer le feu. Or, un jour, visitant avec une de mes filles âgée de quatre ou cinq ans le Mamac de Nice, nous passons devant une "installation" constituée par ni plus ni moins un tas de petits bouts de bois répandus à même le sol. Elle de se précipiter joyeusement vers le-dit tas pour en prélever un opportun fagot, le gardien de faire barrage et moi de me lancer dans une explication mal charpentée selon laquelle on ne pouvait pas faire "feu de tout bois", en dépit des apparences...
16 février 2009, 13:32   Re : Complément de happy-end.
Pardonnez-moi, Orimont, c'est moi qui ai manqué d'humour à ce que je vois et je suis heureuse du happy end de notre dialogue de sourds! On ne saisit pas toujours le "ton" de l'intervenant. Votre anecdote est très amusante. Il est des écoles d'art où le personnel d'entretien n'ose plus toucher à rien!
Le petit bois me rappelle les installations de Gladsworty que je trouve plutôt chouettes.
Oui, moi aussi Florentin! ( Goldsworthy! )
???????????????? (...) pour des salarié-e-s (...) ( et cela est un bien quand ils sont bien choisis ....)

Pourquoi elisseievna adopte-t-il/elle cette flottante typographie ?
Pardon pour l'orthographe, j'ai une vidéo quelque part sur laquelle j'aurais pu vérifier mais je ne la trouve pas.
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