Le parti de l'In-nocence proteste avec la plus vive indignation contre le projet de démolition de l'escalier de la Bibliothèque nationale, "site Richelieu". Édifié à partir de 1875, oeuvre de Jean-Louis Pascal (1837-1920), l'assistant de Garnier à l'Opéra de Paris et le successeur de Labrouste, cet escalier majestueux et spectaculaire, très représentatif du style éclectique de la Troisième République, est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques — répertoire et catégorie qui perdraient toute espèce de signification si pareil attentat était perpétré, au seul profit de la "commodité", dans un bâtiment dépendant directement, qui plus est, du ministère de la Culture. M. Bruno Gaudin, l'architecte chargé des travaux, et qui propose la démolition, donc, dit aspirer à prodiguer "le confort d'une bibliothèque contemporaine". On avait cru comprendre que c'était là précisément la mission de la dite "Très Grande Bibliothèque", ou "site Tolbiac". Et sans doute serait-il opportun de se demander si le "confort", d'ailleurs rarement obtenu et en général bien précaire dans les bâtiments contemporains, est le principal objectif à poursuivre, toujours, en matière culturelle.