Place beauvau cherche bons coloristes

A la suite de la polémique sur Edvige, la commission des lois de l’Assemblée Nationale avait désigné deux rapporteurs (Delphine Batho (PS) et Alain Bénisti (UMP)) en vue de clarifier le cadre juridique des fichiers de police et de gendarmerie. Ce mardi, les rapporteurs ont présenté leurs recommandations et proposé notamment de remplacer l'actuelle typologie ethno-raciale des personnes mises en cause et fichées à ce titre dans le STIC (Système de traitement des infractions constatées) par l'intégration de la couleur de peau dans le portrait robot déjà utilisé.

Concrètement, cela signifie que bientôt la victime aura beau dire que son agresseur est un noir ou un maghrébin, l'administration lui tendra un nuancier des couleurs et l'invitera à choisir un beau ton caramélisé ou chocolaté (et s'il faisait nuit, tant pis…). Couleur de l'épiderme mise à part, toute les informations liées au typage ethnique seront désormais inutilisables (et d'ailleurs, quelles pouvaient bien être ces "autres informations" hein, puisque les races n'existent pas ?).

La suppression du typage ethnique est très soutenue par SOS racisme qui en disait récemment ceci : "Lorsque l'État me catégorise et me perçoit à travers le prisme d'une ethnie, d'une race j'ai tendance moi même à reproduire ce schéma. Si la puissance publique me classe sur une base ethno-raciale, cet élément va prendre une place plus importante dans la manière dont je me définis. Dans le rapport à l'autre ces éléments vont aussi déterminer la perception que l'on a de soi et de celui qui n'appartient pas à ma catégorie. Cela fait donc peser un véritable risque de désagrégation du vivre ensemble. Par ailleurs, nous vivons dans un pays qui connaît de plus en plus le métissage. C'est aujourd'hui une réalité de la démographie française. Les nomenclatures, qui par nature définissent des limites, des bornes nient cet état de fait qu'est le métissage.
(...)
Pour le fichier STIC Canonge, il serait plus judicieux, pour les raisons mentionnées ci-dessus mais aussi en terme d'efficacité des recherches, qu'il y soit fait référence à la couleur de la peau telle que perçue par les témoins.
Par ailleurs, il faut que cette référence à la couleur de la peau soit telle qu’elle ne permette pas de construire de façon implicite des catégories ethno-raciales propices à l’élaboration de statistiques ethniques à partir du fichier Canonge."

Mais au fait, pourquoi donc ?

Source :
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20081211/1129996_rapport_fichiers_der-vers.pdf

Entre policiers le langage est plus simple: il y a les pneus et il y a les chambres à air.

Cela fait donc peser un véritable risque de désagrégation du vivre ensemble.


Mais non mon couillon, pa nî pwoblem, la HALDE est toujours là qui "protège" ce bel édifice du "vivre ensemble"...

On se pince ! C'est tous les jours le 1er avril sauf que ce ne sont pas des plaisanteries.