LCP, ou La Chaîne Parlementaire, ce soir, vers 7 heures, a diffusé un court-métrage (un spot ?) de propagande d'environ 2 minutes : peut-être trois, assez bien fait, d'un point de vue technique, avec des photos anciennes et des images d'archives mêlées à des images actuelles montées "à l'ancienne" (caméra qui bouge, images qui défilent vite, etc.) . Le sujet : "citoyens visibles" (avec, comme collaborateur, le célèbre Patrick Weil); pour l'illustrer, Apollinaire.
Pure propagande, donc, qui, comme la propagande totalitaire, en Allemagne, pendant les années noires, ou en URSS et ailleurs, en Chine, recourt aux formes les plus subtiles et les plus sophistiquées ou les plus modernes, d'un point de vue technique et même esthétique, tout ça pour faire servir la vie et l'oeuvre d'Apollinaire à la cause des "minorités visibles" et à celle de la "diversité" ou pour exalter ces étrangers qui enrichissent la France de leurs différences, ne reculant devant aucun détournement de sens ni aucun mensonge, s'appropriant sans scrupule un poète mort depuis 90 ans et qui ne peut pas se défendre, etc. ou encore pour montrer que la France a toujours été "raciste" ou "xénophobe", rejetant même les grands poètes, plus français que tous les Français, pour la seule raison qu'ils n'avaient pas la nationalité française.
Exemples : quand Apollinaire s'établit en France (apparemment sans difficulté), il est enregistré dans la commune où il réside comme "étranger". Vous vous rendez compte ? On l'enregistre, lui le futur grand poète, de nationalité polonaise, comme "étranger"; et il n'obtient la nationalité française qu'en 1917, un an avant sa mort. A aucun moment, l'auteur de ce court-métrage ne précise si Apollinaire avait déposé une demande de naturalisation (première condition pour devenir citoyen français) ni quand il l'a déposée ou s'il voulait renoncer à la nationalité que lui a transmise sa mère ; nulle part, il n'est précisé qu'à aucun moment, le fait qu'Apollinaire fût étranger ne l'a gêné dans sa carrière : il a pu écrire dans la presse, publier ses poèmes, organiser des spectacles ou même des canulars, etc.
Autres exemples. Apollinaire a choisi de changer de nom, avant même de demander la nationalité française, et d'adopter un beau patronyme français. A aucun moment, cela n'est dit dans les commentaires en voix off ou over. De même que nulle part, il n'est indiqué l'attachement d'Apollinaire à la tradition française, à l'histoire de la France, à la culture française, à la langue française, ni qu'il n'a jamais revendiqué ses "racines" polonaises et italiennes. Il était français et fier de l'être, franchouillard même, longtemps avant d'obtenir la nationalité française. Tout cela est caché. On comprend pourquoi : ça pourrait donner envie aux citoyens visibles de gerber sur Apollinaire.
Apollinaire voulait s'engager en 1914 pour défendre la France envahie et pour affirmer la supériorité de la civilisation sur la barbarie (allemande). Le patriotisme (nationalisme ?) d'Apollinaire (Dieu, que la guerre est jolie !) est pieusement occulté : il pourrait faire tache. Tout cela est tu dans le commentaire, bien entendu. Dans un premier temps, l'armée a refusé de l'incorporer. Il était jugé un peu trop vieux pour faire une guerre qui durerait trois ou cinq semaines. Le commentaire affirme : il n'a pas été pris, parce qu'il était étranger. Et la Légion étrangère qui combattait pour la France ? Et les soldats des colonies, qui étaient étrangers ? La preuve : il a été incorporé à la fin de 1914 ou au début de 1915 (à vérifier), après avoir suivi une longue préparation militaire dans le Sud de la France (à Nîmes ?).
Apollinaire a été blessé à la tempe en 1917 et trépané. Il est mort le 9 novembre 1918. L'auteur du court-métrage affirme qu'il est mort de sa blessure, alors qu'il a été emporté, comme 14 millions (ou plus d'Européens alors) et plus de 2 millions de Français de la grippe espagnole.
LCP est la chaîne du Sénat et de l'Assemblée nationale. Elle est donc "publique", au sens où elle est financée par l'impôt, et "nationale", au sens où elle émane de la représentation nationale. Or, c'est cette LCP qui diffuse des morceaux de bravoure qu'il faut bien qualifier d'anti-français ou de la propagande qui nourrit la haine de la France, de son histoire et de sa culture, tout cela pour complaire aux populations immigrées, installées récemment sur le sol de France, et le plus souvent, contre la volonté des citoyens. Cette propagande est de même ordre (mêmes moyens techniques, mêmes détournements, etc.) que celle des régimes totalitaires, à une différence pourtant : les régimes totalitaires n'ont jamais pris pour cible, dans leur propagande, leur propre pays.