Le mythe des massacres du 17 octobre 1961, par Bernard Lugan

Moui, Francis, enfin, la cordiale invitation de l'Etat et des entreprises françaises à venir contribuer à l'effort de reconstruction du pays, if you please..."

Encore une légende, cher Alain Eytan.

Très vite :

Les Maghrèbins n'ont pas contribué à la reconstruction de la France qui était achevée dès les années 50,date à laquelle il y en avait fort peu en France et dont une grande partie était d'ailleurs au chomâge. Cette reconstruction rapide a été possible grâce au travail acharné des ouvriers français à l'appel du parti communiste conformément au "deal" que ce parti avait conclu avec de Gaulle : relèvement du pays contre postes importants de ministres communistes au gouvernement. Par la suite c'est surtout dans l'automobile que les Algériens ont été embauchés sur pression de l'état qui voulut leur faire cette fleur pour éviter des troubles en Algérie alors que les patrons préféraient employer des Polonais, et dans le gros oeuvre maçonnique, mais ils ne constituaient qu'une toute petite minorité parmi les ouvriers d'origine étrangère venus travailler en France : espagnols, italiens, belges, portugais, lesquels ne se sont jamais plaints de leurs conditions de vie en France qui ont été souvent pires que celles des Maghrèbins. Je pense en particulier aux Portugais dont les deux premières générations ont vécu dans des bidonvilles, sort que, chez les Algériens ont connu surtout les harkis, les autres étant logés dès l'époque du regroupement familial et même avant dans des hlm avec les Français "de souche" et apparentés.

Dominique Lefeuvre dans son ouvrage Pour en finir avec la repentance coloniale, Flammarion, 2006, a fait une synthèse des faits dont Cassandre parle.

Dans la mesure où Lefeuvre s'appuie sur des faits évoqués par des chercheurs favorables à l'immigration, on peut considérer qu'il n'y a plus de débat sur la réalité de ces faits, seulement sur leur interprétation.

Malheureusement il n'en est pas de même avec les analyses du même Lefeuvre et de celles de feu Jacques Marseille sur le bilan financier de la colonisation - fardeau ou source de profits ?-, pour la France d'une part, pour ses colonies d'autre part.

La thèse de Mme Elise Huillery, dont je ferai un résumé ici prochainement, démontre parfaitement les très graves erreurs et approximations abusives que comprennent ces ouvrages.

Eh bien, le voici Daniel Lefeuvre ! Il se trouve que j'ai lu son livre "Pour en finir avec la repentance coloniale". Celui-ci étant très bien documenté, très factuel, je serais bien curieuse de savoir comment Elise Huillery parvient à réfuter son argumentation.

En outre, je me pose une question quant à cet épineux problème de la colonisation. Pourquoi diable, sont-ce les Arabes (et tout particulièrement les Algériens) qui n'ont de cesse de récriminer contre nous ? Pourquoi le roi du Maroc ou feu son père ne se sont-ils jamais livrés à cet exercice, mi pleurnicherie, mi vitupération ? Pourquoi le Vietnam n'essaie-t-il pas de jouer cette carte ?

Autre question, le gouvernement indien tente-t-il de jouer ce mélange de diplomatie et de culpabilisation avec son ancien colonisateur ?

[www.franceculture.fr]

Et pour les curieux, ce compendium de repentance !
Enjoy!

Elise Huillery remet en cause les analyses de Lefeuvre et de Marseille sur le bilan économique/financier de la colonisation. Elle ne traite pas du traitement qui fut réservé aux immigrés musulmans d'une part, européens d'autre part, après la Seconde Guerre mondiale Le livre de Lefeuvre que vous avez lu ne traite du premier sujet que dans un chapitre, lequel est en effet fondé sur des analyses biaisées.

Si vous voulez vous donner la peine de lire la thèse de Mme Elise Huillery, c'est ici : [piketty.pse.ens.fr]

Véra,

La réponse est fort simple.

Le Maroc, l'Indochine, l'Inde, le Pakistan ne furent pas des colonies de peuplement avec idée d'assimilation des indigènes mais des contrées qui étaient soient sous le régime du protectorat pour le Maroc, de l'association pour l'Annam ou de l'administration directe pour l'Empire des Indes. Les structures locales furent très largement respectées, de même que le droit auquel les personnes étaient habituées.

On a chanté pendant des lustres aux Algériens qu'ils étaient français sans leur donner les même droits qu'aux Français, on n'a pas du tout dit aux Marocains qu'ils étaient français ou aux Indiens qu'ils étaient anglais.

"On a chanté pendant des lustres aux Algériens qu'ils étaient français sans leur donner les même droits qu'aux Français, on n'a pas du tout dit aux Marocains qu'ils étaient français ou aux Indiens qu'ils étaient anglais."

Excusez moi, cher Jean- Marc mais je ne vois pas la relation de cause à effet que vous voyez.

En outre, comme toujours les musulmans voulaient déjà le beur et l'argent du beur : la citoyenneté française à part entière sans renoncer à leurs traditions anti républicaines.

Cher Rémi Pellet,

Je ne doute pas que la thèse de ce professeur soit fort intéressante mais celle de Jacques Marseille et Daniel Lefeuvre l'est aussi. Il eut fallu un débat pour les départager.

Voici en tous cas ce que dit Wikipédia sur le bilan de la colonisation française de l'Afrique :

"Les colonies africaines n'ont pas, en première approximation, rapporté d'argent à la Métropole. Les investissements dans les infrastructures en Afrique et les subventions aux productions agricoles des colonies ont coûté plus cher que ce que les colonies ont rapporté à la métropole. L'historien économique Jacques Marseille chiffre à 70 milliards de francs-or (courant 1913) le déficit global de la colonisation en Afrique, soit l'équivalent de trois fois le montant de l'aide Marshall pour la France[4]. Par contre, la colonisation a apporté les ressources (en personnel, minerais, hydrocarbures) nécessaires au développement de l'économie française[réf. nécessaire], ainsi qu'une influence politique qui aujourd'hui encore favorise l'exploitation de ressources par les entreprises françaises : exploitation de l'uranium au Niger par Areva, du pétrole et du gaz algérien par Total."


( Message modifié )

Monsieur Alain Krivine, vieux révolutionnaire aujourd’hui à la retraite, au journal de France Culture, ce dimanche 21 octobre à midi trente, évoque les « piles de cadavres d’Algériens » sous les « portes cochères », qu’il a vues, de ses yeux vues, et il précise qu’il habitait le quartier.

Quant aux journalistes de France Culture, c’est la deuxième ou la troisième fois que je les entends dire que « au-dessus de Papon, il y avait de Gaulle ». Ces gens ont donc décidé apparemment de s’en prendre à la dernière grande figure nationale, peut-être selon le principe que si on fait culbuter celui-là, tout s’écroule et qu’il n’y a plus dès lors dans l'héritage français que du crime et de la matière à repentance (si de Gaulle devient lui aussi un meurtrier de masse, il n’y a plus de France libre ou de Résistance qui tienne, n’est-ce pas).

Je ne pense pas que ce soit cela.

Il y a toujours eu des théories du complot mettant en cause de Gaulle à propos de divers évènements.

Jusqu'à présent, ces théories se limitaient à deux grands exemples, Charonne (pour les gens de gauche) et la fusillade de la rue d' Isly (de l'autre côté).

La vérité est beaucoup plus simple : dans ces trois cas, les forces de l'ordre étaient chauffées à blanc, les manifestations furent imprudentes et ce qui devait arriver arriva, ce n'est pas glorieux mais on voit assez mal comment il aurait pu en être autrement dans le climat de l'époque.

Le ministre Roger Frey avait une tâche difficile, on peut regretter après coup ces évènements, on peut lui reprocher d'avoir, c'est sans doute vrai, laissé trop la bride sur le cou aux services de sécurité, mais il faut tout de même se rappeler que la France était à ce moment-là en guerre contre le FLN et l'OAS.

J'attends que France Culture voue aux gémonies les amis de Jim Alcheik, ou entreprenne une campagne de réhabilitation des commandos delta.