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ouverture d'une enquête sur les biens détenus en France par les présidents de trois pays africains

Envoyé par Ostinato 
Une enquête est ouverte en France sur plainte de l'ONG Transparency International sur les biens détenus en France par les présidents de trois pays africains producteurs de pétrole et pivots de l'influence française en Afrique Omar Bongo Teodoro Obiang et Denis Sassou Nguesso présidents respectifs du Gabon, de Guinée équatoriale et du Congo.

Recensés par la police lors de l'enquête préliminaire de 2007 classée par le parquet, les 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus par Omar Bongo et ses proches, les 24 propriétés et 112 comptes bancaires de la famille Sassou-Nguesso, ainsi que les limousines achetées par la famille Obiang risqueraient d'être saisis.

Les plaignants soulignent que le procès Elf à Paris en 2003 avait démontré que les revenus tirés de l'"or noir" profitaient personnellement aux chefs d'Etat en question. Ces derniers nient toute malversation. Omar Bongo n'a pas engagé à ce jour les poursuites en diffamation annoncées.

Le parquet, qui avait classé sans suite une première plainte en 2007 et s'opposait à l'ouverture en invoquant une irrecevabilité de la plainte déposée en décembre, peut faire appel. Il n'a pas encore pris sa décision, a dit le cabinet du procureur. Il dispose de cinq jours de délai.


[www.lexpress.fr]
Alors là, j'attends avec impatience les réactions et les analyses des participants à ce forum. Comment un tel scandale peut-il s'installer (chez nous) et prospérer tranquillement ? Qui peut y trouver le moindre début d'une minuscule justification ?
De prime abord, c'est une information plutôt plaisante. Mais, avec un peu de recul, on doit quand même se demander si on ne risque pas de compromettre les profits formidables que Total et les autres tirent de l'Afrique. Attention, les rois nègres vont finir par aller planquer le fruit de leurs rapines en Chine et nous risquons de perdre les marchés sur place par la même occasion. Ne jetons pas le Bongo avec le pétrole du bain.
Nous allons bien voir.

Chacun sait que les autres Etats sont des symboles de pureté, et qu'aucun pays autre que la France n'a jamais abrité fortunes aussi suspectes.

Ayant quelque peu travaillé à l'international, je puis recommander une action que l'honorable Transparency International ne pourra qu'approuver :

Interdisons tout commerce avec l'Amérique latine, l'Afrique, l'Inde, Le Proche et Moyen Orient, la Chine, l'Asie du sud-est et l'Europe Orientale, car, dans ces pays, qu'on le veuille ou non, il faut verser des pots-de-vin.

Limitons nos échanges à l'Amérique du nord et à l'Europe occidentale et au Japon.

Lavons plus blanc que blanc jusqu'au jour où nous n'aurons plus rien à laver.
06 mai 2009, 19:40   Embezzlement
Bien cher Eric,

Prenez le cas du fabuleux Monsieur Marcos :

Par son arrêt "Republic of the Philippines v. Mariano Pimentel", la Cour Suprême des Etats-Unis a, le 12 juin 2008, mis un terme à toute poursuite en vue de récupérer le patrimoine Marcos.

Il y a au moins une justice : les deux mille cinq cents paires de chaussures de sa femme Imelda furent saisies lors de leur fuite.

Chez nous, vous avez l'admirable Bao Dai, qui restera toujours associé à l'affaire des Piastres, et qui bénéficia de la protection de la République.

L'Italie, quant à elle, hébergea le fastueux Farouk, resté célèbre pour ses recettes de poulet (il en mangeait en moyenne trois au petit-déjeuner).
Ce n'est pas la peine de créer un Ministère de l'immigration, de l'intération, de l'identiténationale et du codéveloppement si le détournement des fonds par des potentats africains se maintient.
Cher jmarc, vous m’intéressez. Mais dites-moi : il y a tout de même une gradation dans la corruption, non ? Qu’il faille en passer par des pots-de-vin ou des remises pour commercer, je ne suis pas naïf au point de l’ignorer ou de le récuser mais ne peut-on rien faire pour modérer ou, à tout le moins, ne pas cautionner cette débauche de parvenus des chefs d’états dont la population est réduite à une misère criante ? Je vous entends déjà, cher jmarc, me rétorquer : « Cachez ce sein… »
Bien chère Ostinato,

Le détournement de fonds est une activité fort pratiquée et nous avons, au-delà de la boutade, un choix à faire : soit nous voulons travailler dans les trois-quarts des pays, et il faut se faire à l'idée qu'il y aura des "pertes en ligne", soit nous voulons être purs, mais il faudra en payer le prix.
Des pertes en ligne, c'est une litote . Compte tenu de l'efficacité des fonds pour le développement on devrait plutôt parler d'un reliquat pout les populations après que les potentats se soient servis. Il faudrait payer à condition de vérifier l'affectation réelle des financements. Comme on le demande normalement pour toute subvention.
Bien cher Eric,

Si vous voulez avoir une idée, allez sur le site de Transparency International :

[www.transparency.org]


Les documents sont très longs, mais l'analyse est de grande qualité.

Vous verrez que les potentats africains sont en bonne place, de même que le Pakistan, par exemple. De la même façon, les lieux où la pluie des subventions de l'ONU est constante sont les plus corrompus (détournements par les dirigeants : Afghanistan et Cambodge sont deux exemples remarquables).

On trouve aussi quelques pays auxquels on ne s'attend pas, comme la Roumanie et les Philippines.
Il ne s'agit évidemment pas de "pertes en lignes" mais d'un pillage systémique, d'un entretien de la pauvreté qui à son tour attirera l'aide internationale. Ces chefs d'Etat volent d'une main et tendent la sébille de l'autre: comme chez les jongleurs de cirque ou de place, l'argent saute à la barbe du gogo de la main qui tient la sébille à celle qui empoche.

J'espère que votre intervention n'est autre qu'une forme d'humour au second degré, cher Jmarc, j'en serais déçu sinon.
On ne "travaille" pas avec la corruption: on l'alimente, on y trempe. Les grands groupes internationaux dont certains sont français "planquent" leur butin ailleurs que dans l'immobilier parisien, ce qui le rend moins visible et vulnérable que celui naïvement investi par les "partenaires africains" avenue Foch.

Des "pertes en lignes", les milliards planqués par Stirvin, cher Jmarc ? et le Floch-Prigent en prison, selon vous, un peu sévère tout de même pour des "pertes en lignes", vous ne trouvez pas ?
Bien cher Francis,

Nous sommes entièrement d'accord.

C'est un système généralisé, et je trouverais beaucoup plus efficace de lutter contre nos corrompus autochtones (qui ajoutent une louche à la corruption de leurs clients) que de s'intéresser aux maisons des dirigeants africains en cause.

Simplement, comme le ton général de ce forum l'indique, on parle beaucoup de la délinquance de proximité et très peu des brigands en col blanc. Je l'ai dit à plusieurs reprises.
Bien cher Francis,

Pour faire suite à mon envoi précédent, voici cette intéressante dépêche :

La France pourrait être condamnée dans les prochains mois à verser jusqu'à 1,5 milliard d'euros de dédommagement à Taïwan dans l'affaire liée à la vente de frégates en 1991, indique Le Parisien, jeudi 7 mai. Lire la suite l'article

La procédure s'est terminée par d'ultimes plaidoiries en mars devant un 'tribunal arbitral' siégeant en Suisse, une instance privée de trois personnes saisie pour régler les litiges commerciaux. Elle doit rendre son verdict dans trois ou quatre mois, écrit le quotidien.

Ce litige et la somme demandée sont connus de longue date, notamment depuis le non-lieu rendu en octobre dernier dans l'affaire pénale d'une supposée corruption en marge de la vente de frégates militaires par Thomson à Taïwan en 1991.

Conformément à l'avis du parquet, deux juges d'instruction avaient renoncé à retrouver les bénéficiaires éventuels de probables commissions et d'opérations de corruption, car ils s'étaient heurtés au 'secret-défense'.

Le gouvernement de Taïwan est habilité par ce non-lieu à demander le remboursement des commissions qui auraient été versées en marge de la vente par Thomson, devenue Thales , de six frégates Lafayette pour 16,4 milliards de francs (soit 2,5 milliards d'euros), après un long ballet diplomatique.



Ce n'est pas rien, mais comme elle ne concerne pas les crimes ethniques ni les pays d'origine de l'immigration, je doute que cette nouvelle déclenche des appétits sur ce forum. Il n'en demeure pas moins que 1,5 milliards d'euros partis en fumée représentent le prix de 150 000 voitures neuves.
Taiwan (République de Chine) ne publie pas ni ne fait publier au rythme de deux ou trois par mois des rapports, discours, allocutions et autres appels sur la scène internationale à coopérer entre nations et à aider le pays à "lutter contre la pauvreté" - to alleviate poverty en parlance onusienne, pas une seule intervention de pays africain qui ne contienne ce terme - comme le font systématiquement les hauts représentants de la République du Congo (119 comptes en banque détenus par son président, rien qu'en France), du Gabon, et de tous ceux qu'il est impossible d'énumérer ici par manque de place.

L'argent, le gros argent change facilement de mains en Asie, tantôt l'on perd (ce qui semble avoir été le cas de la RoC dans cette embrouille avec Thalès), tantôt l'on gagne: les populations chinoises n'en meurent pas de faim ni de maladies endémiques pour autant, même si tout ne vas pas bien à Taïwan, cependant qu' en République du Congo (dit Congo-Brazza), les voies publique de la capitale sont en terre battue, les enfants vont pieds-nus, on vous trucide pour dix euros et les seuls véhicules qui roulent sont ceux de l'armée et ceux des ONG internationales qui à coups de millions de dollars de la communauté internationale financent le business de "la lutte contre la pauvreté" dans le pays.

Cent-dix-neuf comptes bancaires, le Denis, en attendant...ben mon colon !
Utilisateur anonyme
07 mai 2009, 12:03   Re : Pillage et corruption
119 comptes, c'est un signe de mauvaise gestion. Imaginez un peu l'avalanche de relevés tous les mois.
07 mai 2009, 12:13   Cible
En fait, je ne visais pas spécialement Taiwan, mais plutôt cette foule de profiteurs "à la Sirven-Kerviel".
Je suis allé faire un tour sur le site de Transparency International, cher jmarc. Je me sens plus à l’aise dans La princesse de Clèves. La pauvreté de mon anglais m’a sans doute protégé de grands vertiges mais j’ai tout de même vu qu’il y avait là un très grand nombre de zéros après le signe $. Évidemment, j’apprécie le ton du cher Francis, mais comment fait-on ? Nous ne sommes plus des enfants et savons bien qu’il faut tenir compte de la réalité mais nous nous voulons adultes responsables et ne pouvons accepter que, là comme ailleurs, la réalpolitik justifie tout et n’importe quoi jusqu’aux plus grandes infamies et aux pires indignités. Alors comment fait-on ? On ferme ces comptes (qu'on redistribue aux restos du cœur), on réquisitionne ces villas (où on loge les sans-papiers) ou bien on pleure, on crie et on ne fait rien ?
07 mai 2009, 15:28   Surveillance
Bien chère Ostinato,


Vous avez raison, c'est par là qu'il faut commencer. Malheureusement tout cela entretient des hordes de consultants, experts, "expats" qui roulent en quatre/quatre rutilants (j'ai vu cela en Haïti). Il y a le vol par les gouvernants locaux, le vol par les employés de l'ONU, le vol par les entreprises occidentales (avec des formes plus sophistiquées que je peux vous raconter). Je suis désolé qu'on ne parle que du vol par les dirigeants. Bien d'autres poches se sont remplies.

Cela pose par ailleurs la problématique de la crédibilité de l'occident : les habitants voient que beaucoup d'argent arrive, que bien des vautours prospèrent, locaux et importés, mais eux, en fin de compte, perçoivent peu.
Utilisateur anonyme
07 mai 2009, 15:41   Volez, volez,
Si on regarde de trop près, on a vite fait de s'apercevoir que la sphère du vol, du quasi-vol, de l'escroquerie, de la vente forcée, de la vente de choses inutiles ou à des prix fantaisistes, et des activités illicites en tout genre est tellement vaste qu'il serait imprudent de prétendre la réduire. Par contre, ceux qui ne sont vraiment pas discrets, qui jettent l'opprobre sur tous les autres et compromettent le commerce, ceux-là oui méritent d'être sanctionnés.
Normalement l'Europe accorde des crédits, les contrôles sont assez sévères et il ne s'agit pas d'ONG. Si l'aide est apportée sur la base de projets il est simple de vérifier s'ils sont réalisés ou non, sans employer une grande bureaucratie. Chaque pays devrait contractualiser son aide sur la base de projets et procéder aux vérifications nécessaires.. .Normalement les fonds ne devraient être versés qu'au vu des justificatifs de dépenses même si une partie de la contribution peut être constituée sous forme d'avance à justifier ultérieurement, lors de la réalisation. Souvenez-vous des fausses vaches corses qu'on promenait à l'arrivée de la commission européenne dans plusieurs exploitations pour justifier des primes à la vache encaissées. ça n'a pas duré très longtemps...Je ne vois pas pourquoi l'aide ne pourrait pas être conditionnée ?
Et tous ces gens qui volent lesAfricains et contribuent ainsi à la misère qui pousse ceux-ci à émigrer en FRance, font, j'en suis sûre, partie de la clique de ceux qui donnent sans cesse des leçons d'antiracisme et qui reprochent sa xénophobie au petit peuple de souche, seul obligé de cohabiter avec ces exilés que, lui, n'a jamais volés.
D'abord presque toutes les agences d'exécution de ces projets de développement financés par des bailleurs de fonds du Nord sont des ONG, et presque tous ces projets ont des ONG pour agences d'exécution principales ou collaboratrices.

Ensuite l'expertise technique préalable des projets, leur filtrage donc, sur descriptif des activités projetées et de leurs grilles budgétaires, est confiée à des panels où siègent d'une part des représentants de ces ONG et d'autre part des "experts" dont généralement la moitié sont des employés de ministères des pays bénéficiaires de l'aide publique au développement, si bien que le point de vue des pays du Nord bailleurs de fonds y est noyé et que la collusion d'intérêt (les experts filtrant les projets étant souvent eux-mêmes des intervenants réguliers dans ces projets, à titre de consultants) fait le reste.

Enfin, il faut savoir que si l'adoption de ces projets est définitive, leur rejet pour irréalisme budgétaire (d'interminables listes de matériel et équipements neufs que les agences d'exécution - des ONG locales souvent plus qu'internationales, d'ailleurs - récupèreront lors des dessaisissements des équipements du projet à l'issue de sa conclusion, des intrants surévalués, etc.) n'est jamais que provisoire - un peu comme est provisoire tout rejet d'une constitution européenne à l'issue d'un reférendum - car pour ces pays abonnés à l'aide et à la "lutte contre la pauvreté", il suffit de revenir à la charge avec un projet autre, ou le même légèrement modifié pour que, à l'usure, et "la diplomatie" s'en mêlant au besoin, l'adoption du ou des projets rejetés ait lieu au bout du compte.

Tel est le système de l'aide au développement et telles sont les caractéristiques de son fonctionnement, corollaires à la pérennité de la misère et de la stagnation dans les pays bénéficiaires.
J'ajoute à l'intention d'Ostinato que les évaluations ex-post de ces projets, dont les auteurs sont généralement les mêmes que les auteurs des expertises préalables de leur faisabilité (soit des experts techniques, consultants professionnels) étant aussi très souvent intervenants et conseillers sinon dans le projet dont ils évaluent les résultats tout au moins dans des projets connexes ou parents, sont rarement négatives, se situent très souvent à la limite de l'honnêteté intellectuelle et, quand elles concluent négativement sur les résultats et acquis du projet achevé, voient très rarement ces conclusions entamer les chances d'une soumission ultérieure d'un autre projet par le même pays ou la même agence d'exécution.

Pour faire bref: lorsqu'un projet n'a rien changé à la situation existante: il en faut un autre, de nombreux autres. Aucun diagnostic programmatique n'est dressé de la stagnation des résultats à long terme. Les cycles de projets ne faisant ainsi l'objet d'aucun bilan sur le long terme (25 ans, par exemple), tout naturellement, on les voit se perpétuer, et la plaie de la misère et de la stagnation être ainsi entretenue, rentabilisée par les appareils et leurs experts.
08 mai 2009, 11:25   Re : Le parquet fait appel
France info :

Le parquet de Paris a fait appel jeudi de la décision de la juge d’instruction du pôle financier de Paris d’ouvrir une information judiciaire contre les chefs d’Etat du Gabon, du Congo-Brazzavile et de Guinée-équatoriale pour "recel de détournement de fonds publics". L’appel sera examiné par la chambre de l'instruction de Paris, qui décidera, dans un délai probable d'environ six mois, s’il faut déclencher une action judiciaire.
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