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Compte rendu de « Speed-Débat »

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
29 juillet 2009, 12:49   Compte rendu de « Speed-Débat »
Compte rendu du « SPEED-DEBAT » avec 800 collégiens et lycéens du Val de Marne, accompagnés de leurs professeurs, sur les "thématiques de l’insertion" lors du Forum d’accès au droit organisé le 6 mars 2009 à la Maison des Arts de Créteil. Chaque jeune visiteur a bénéficié de la remise d’une clé USB contenant des informations juridiques pratiques (banque, téléphonie, Internet, logement, nationalité française, casier judiciaire …).

Bien que ce genre d'initiative du ministère de la Justice procède sans doute d'un objectif louable, l'impression ressentie à la lecture de la brochure n'est guère encourageante (en particulier le discours sur les discrimination). Cf aussi les commentaires des autorités en fin de document (" les jeunes se sont tous comportés de manière exemplaire" et "notre jeunesse « n’est pas toujours comme on la dépeint dans les médias»" ).

Compte-rendu :


Le débat a été organisé sous la forme ludique et interactive d’un « speed-débat » permettant de proposer quatre séquences thématiques successives comprenant la présentation de la thématique (par un support vidéo, un jeu de rôle ou un témoignage en direct) immédiatement suivie d’une partie de ping-pong de questions-réponses. La transition entre chaque débat était rythmée au son du djambé.


Le décrochage scolaire :

Documentaire sur un jeune en situation de décrochage scolaire (Pédagodroit)


Yannick, a été maintes fois renvoyé de plusieurs établissements scolaires, il a un frère incarcéré, un père alcoolique. A 14 ans il est dans la rue, à 16 ans toujours… et personne ne sait ce qu’il devient. Par conséquent, aucune institution ne le suit ou ne le prend en charge.
Le questionnement principal porte sur : « A quoi sert l’école ? », « Qu’apporte l’école ? ».
Les jeunes ont réagi sur la difficulté de « suivre à l'école » pour certains d’entre eux.
Nombreux ont conscience que l'école peut donner un niveau de culture générale qui permet de mieux s’en sortir dans la vie mais on a l'impression que ce message ne fait pas l’unanimité.
D’autres réponses ont été apportées : « L’école, c’est le partage », « Pas besoins de l’école, je me fais moi-même ma culture générale », ou « l’école c’est la vie en communauté ». Pour certains la télévision est source d’apprentissage de connaissances au même titre que l'école.
Les jeunes ne se sentent apparemment pas concernés par le décrochage scolaire, une professionnelle est intervenue pour rappeler les dispositifs mis en place en cas de décrochage (signalement d’absentéisme).
Il aura été rappelé enfin que l’absentéisme scolaire peut être généré par d’autres causes comme le « rejet de l’école » ou « l’environnement parental ».


L'accès à la formation et à l'emploi :

Scénette d'un entretien dans une mission locale (jeu de rôles)

Un conseiller de la mission locale reçoit une jeune fille. Cette scène volontairement satirique met en évidence les représentations erronées des jeunes concernant le monde du travail.
Un conseiller de Mission Locale décrit ensuite le déroulement d’un projet d’insertion et des dispositifs de la formation. Le message à faire passer aux jeunes, c’est de « rester le plus longtemps possible à l'école » pour avoir le choix d’une meilleure insertion. Il ne faut pas hésiter à se « re-scolariser ».
La notion de « réseau » est mise en avant dans la recherche d'emploi car c’est souvent avec la connaissance de la libération d’un poste que le recrutement peut se faire. Le bouche à oreille est l’un des meilleurs vecteurs d’insertion et il ne faut pas hésiter à adresser des candidatures spontanées pour améliorer l’effectivité de la recherche d'emploi.
La notion de marché caché a été détaillée car elle représente les trois quarts de l’offre par rapport au marché officiel de l’emploi.
Il est enfin rappelé qu’une relation de confiance s’instaure dans le suivi des jeunes dans les missions locales avec la mise en place du « conseiller unique ».
Globalement les jeunes n’entrevoient pas les difficultés qui peuvent se poser actuellement pour trouver un emploi. Il semble qu’il y ait un décalage entre le contexte scolaire et les contraintes générés par le marché du travail. Il ne faut donc pas hésiter à parfaire les questions d’orientation scolaire en voyant plusieurs conseillers ou en fréquentant les journée portes ouvertes et les salons de l’étudiant.


Les discriminations :

Projection d'un film de témoignages réalisé par des jeunes filles de Gentilly avec l'association Espoir 94 en 2006. Quelques jeunes filles ayant participé au tournage sont présentes dans la salle pour livrer leur témoignage.
Les élèves font part de leur incompréhension face au comportement discriminatoire, cela leur semble choquant et dénué de fondement scientifique car « on est tous humains ». Il faut exiger la reconnaissance des droits fondamentaux et ne plus admettre des traitements discriminants qui se font sur la couleur de la peau ou encore sur le nom de famille.
(…)
Une jeune fille trouve inacceptable qu'il n'y ait pas plus de sanction à l'égard des personnes qui commettent ce type de délit. Un professionnel précise qu’il est parfois très difficile de prouver un acte et de démontrer le caractère intentionnel de celui-ci. Il n’est donc pas toujours certain que le procureur de la république puisse engager des poursuites devant le tribunal correctionnel car tous les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas réunis. Une autre jeune fille rappelle que ses parents se sont battus pour la France; elle dit son ressentiment par ces mots: « ça choque » « ça fait mal » « c'est impensable ». Un autre jeune dira qu’on paye des impôts, qu’on est né en France, qu’on devrait avoir les mêmes droits. Un jeune homme pense qu’on a « le droit d’être pris pour des êtres humains ». Un éducateur spécialisé lui rappelle qu’il est un être humain et qu’il faut arrêter de se dévaloriser. C’est alors le premier pas vers l’affirmation de l’égalité en droit. Enfin le Principal d’un collège à Thiais soulignera qu’on peut être blanc et discriminé, qu’il existe de nombreux autres critères de discriminations : le handicap, les activités syndicales, l’état de grossesse, les opinions politiques …
(…)
Le CDAD donne à tous le numéro de téléphone de la Maison de Justice et du Droit de Champigny sur Marne pour joindre le correspondant local de la HALDE : 01.45.16.18.60. Il faut le noter dès maintenant sur vos téléphones portables et le diffuser largement.


Les rapports des jeunes avec la justice :

Témoignage en direct (la personne s’est installée dans les coulisses de la salle … les participants l’entendent mais ne la voient pas …le silence dans la salle est impressionnant !)
Sonia raconte l'arrestation musclée de son cousin. Elle raconte comment sa méconnaissance du droit l'a conduit à une peine d'emprisonnement lourde sans rapport avec le délit. On sent toute l'émotion de la jeune fille qui raconte comment la soirée de Noël 2008 a pu « transformer » sa vie.
A la suite de ce témoignage qui a « bouleversé » la salle, un conseiller de la mission locale alerte les jeunes sur la stigmatisation des forces de police à l'égard des jeunes. Il faut rester calme et savoir résister à la pression. L’association RAIDH a édité un petit document plein de conseils pratiques : le Kit Keuf qui est consultable sur le Site Internet de cette association et sur la Clé USB qui leur sera remise au moment de leur départ du forum.
Il est rappelé l'existence de fichiers de police qui peuvent mettre en échec un recrutement dans certaines catégories d’emplois : C’est notamment le cas pour travailler dans la sécurité sur la plateforme aéroportuaire d’Orly.
Il est très difficile de consulter un fichier de police car il faut saisir la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). La durée d’enregistrement d’une mention va jusqu’à 40 ans.
Il est ensuite souligné l'importance d'avoir un casier judiciaire vierge car là encore, une condamnation mentionnée au casier peut faire échec à une recherche d’emploi ou une formation : C’est le cas pour exercer le métier de chauffeur de taxi, pour être ambulancier, pour devenir fonctionnaire de l’Etat ...
(…)
Un intervenant souligne qu’il y a parfois des abus de la part de certains établissements scolaires qui demandent à consulter les fichiers pour leurs futurs élèves. C’est un mode de sélection arbitraire qu’il faut combattre.
(…)

CONCLUSION : (sous forme de différents constats)

- Toutes les thématiques présentées n’ont pas reçu le même accueil de la part des jeunes présents lors de cette animation, notamment la question du décrochage scolaire. Il semble donc évident que cette problématique rejoint la préoccupation des adultes et non celle des jeunes qui ne se sentent pas directement concernés par ce phénomène.
- Les discriminations représentent une source d’injustice pour les jeunes mais l’information semble encore trop parcellaire. On parle de la HALDE sans toutefois savoir comment s’en saisir sur le terrain.
- La question du rapport des jeunes avec la Justice reste une source d’incompréhension. Il est souvent fait l’amalgame entre la Justice et la Police avec un sentiment de méfiance vis-à- vis de ces deux institutions. Il faut améliorer la communication avec les jeunes qui ne comprennent pas toujours le sens des décisions prises ni leurs conséquences.
- Internet apparaît comme le principal, voire unique vecteur d’information pour les jeunes sans que ces derniers soient très attachés à la vérification de la fiabilité de l’information. Il est probable que des réponses restent très approximatives soit du fait de leur date ancienne de mise en ligne, soit qu’elles émanent de Sites francophones (Québec, Belgique …), soit qu’il s’agisse d’une interprétation personnelle sur un Blog.
- La mise en rythme des différentes séquences a permis de maintenir le « public » en situation de réceptivité voire de concentration dans certains domaines.
- L’objectif de cette animation est atteint : Il s’agissait de sensibiliser les jeunes sur certaines problématiques juridiques ce qui a été le cas pour les questions qui les concernent directement. Il faut donc songer à conduire la réflexion avec eux pour coller de près aux problématiques de la jeunesse et aux solutions à trouver ensemble.
Utilisateur anonyme
29 juillet 2009, 14:07   Re : Compte rendu de « Speed-Débat »
Comme dirait Guaino, "ces jeunes sont formidaaaaables"!
29 juillet 2009, 18:36   Djebar
Il semblerait que la saynète ait, elle aussi, disparu...
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