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Question d'état d'esprit.

Envoyé par Florentin 
22 août 2009, 22:54   Question d'état d'esprit.
C'est reparti pour une saison prometteuse:
Utilisateur anonyme
22 août 2009, 23:23   Re : Question d'état d'esprit.
Quelle horreur...
Ces courtes séquences et leurs ralentis, et cet accompagnement rythmique tout m'a bien plu, à moi.
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 09:54   Re : Question d'état d'esprit.
Si on coupe le son, ça va...
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 10:18   Re : Question d'état d'esprit.
Quand je dis "quelle horreur", c'est justement de l'état d'esprit que je parle.
La main-mise du rugby sur la ville de Toulouse est très puissante, envahissante, et pour tout dire à la limite de l'obscénité.
Cette satisfaction bonasse de soi, cette prétention à être les garants du seul savoir-vivre qui vaille, cette propension à ériger ses pulsions en valeurs universelles, qui sont les trois travers inhérents au rugby sont, pour tout Toulousain n'ayant aucun goût pour ce sport (ce qui représente tout de même la majorité de sa population) un véritable motif d'exaspération.
L'autre ville française où cette main-mise est toute puissante est Toulon. Il est fortement déconseillé aux Toulousains allergiques à ce jeu de migrer à Toulon, car s'appliquerait à leur cas cette phrase qui est une des plus tristes à prononcer en anglais: I was born Toulouse and I have lived Toulon.
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 10:36   Re : Question d'état d'esprit.
« Ces courtes séquences et leurs ralentis, et cet accompagnement rythmique tout m'a bien plu, à moi. »
Tout ça pour dire que les corps virils et puissants de ces messieurs ne vous laissaient pas insensible, franchement, Chère Anna...
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 10:37   Re : Question d'état d'esprit.
Merci de nous prévenir, Cher Francis !
Mais vous prévenir de quoi, cher Pascal ? Du fait que, lorsqu'on est né pour perdre il convient de ne pas vivre trop longtemps ?
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 10:47   Re : Question d'état d'esprit.
Entre autres, oui !
23 août 2009, 12:39   Re : Question d'état d'esprit.
D'abord c'est un sport où on ne se prend pas la tête, ensuite quand on y a joué dès son plus jeune âge on sait ce que veut dire se donner à fond.
Et puis, cher Pascal, il me semble qu'il n'y a pas que le rugby à Toulouse. Il y a la musique et, particulièrement l'opéra.
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 16:47   Re : Question d'état d'esprit.
« ensuite quand on y a joué dès son plus jeune âge on sait ce que veut dire se donner à fond. »
Je ne veux surtout pas être désagréable, Cher Florentin, mais voilà exactement le genre de phrases qui m'insupporte chez les rugbymen : cette croyance hautaine qu'avoir joué au rugby les place, en terme de courage, de bravoure et de virilité, au-dessus de la mêlée, si j'ose dire.

« il me semble qu'il n'y a pas que le rugby à Toulouse »
Je n'ai jamais dit le contraire, Dieu merci !
23 août 2009, 16:58   Re : Question d'état d'esprit.
Vous prenez les choses très à coeur, cher Pascal, mon propos n'était pas exclusif; je pensais surtout à la bonne fatigue qui suit une journée bien remplie, qu'il s'agisse de travail, de jeu ou d'autre chose...sous les marronniers en fleurs.
Utilisateur anonyme
23 août 2009, 17:21   Re : Question d'état d'esprit.
Alors je vous prie de m'excuser (même si je maintiens fermement mes propos concernant les rugbymen de tous niveaux en général).
Cette façon qu'ont les sportifs de vous vanter les bénéfices d'une journée bien remplie en vous la décrivant comme une journée où on s'est bien vidé a de quoi décourager les meilleures volontés. S'ils voulaient bien se vider tout seuls et nous fichent la paix sans tenter de nous faire prendre le mors de leur conception grossière du vide et du plein, on leur pardonnerait presque leur prosélytisme de la sueur inutile.
24 août 2009, 12:51   Re : Question d'état d'esprit.
Cher Francis Marche,

Je vous remercie pour vos textes si inspirés, sur les apatrides et les métis notamment.
Merci également d’avoir répondu si promptement à un message privé, et très angoissé, que je vous envoyai, moi, parfait inconnu, il y a quelques mois, à propos d’un suicide. Vous levâtes mes doutes, mais je ne vous en remerciai pas. Au début pour de bonnes raisons, sans-doute ; pour finir, sans raison aucune. Je ne veux pas en faire une affaire : tout le monde ici s’en fiche, et ce forum ne sert pas à cela ; vous-même m’aviez, je suppose, complètement oublié – et, peut-être, lisant ceci avec un sourcil froncé, vous demandez-vous de quoi parle cet énergumène : « Merveilleux… un nouvel agité ! » C’est que j’ai honte de n’avoir pas pris la peine de répondre au mail que j’avais pourtant sollicité. Et bien qu’il soit probable qu’il ne s’agisse que d’une affaire entre moi et moi (sous votre regard), écrire cela ici me couvre encore plus de honte. C’est la raison pour laquelle je vous présente publiquement mes excuses.




N.B. C'est sur l'autre "discussion", évidemment, que je voulais écrire ceci. Je me suis trompé, mais ça ne change rien.
24 août 2009, 12:58   Sport et vide
Bien cher Francis,

Je me permets, pour une fois, d'être en désaccord avec vous.

Je ne suis pas certain que se donner à fond et se vider soient synonymes...

Pour avoir fait autrefois beaucoup de sport, je dois reconnaître que la sensation qu'on éprouve après toute compétition est très spécifique, et que je ne l'ai retrouvée dans aucune autre circonstance.
24 août 2009, 13:00   nom d'utilisateur
Qui pourrait m'indiquer comment changer son nom d'utilisateur ? J'aimerai enlever toutes ces majuscules.

Merci d'avance.
Cher Iphark, la honte est chez celui qui l'éprouve généralement le signe d'une authenticité de l'âme - Renaud Camus l'écrivain a mis ce fait en relief dans Eloge de la Honte - et m'inspire le plus grand respect. Je suis heureux de vous avoir été utile en quelque manière, et j'espère de tout coeur que vous vous en sentez léger, l'esprit libre de dettes et insouciant. Sachez que de même je lis vos interventions ici avec le plus grand intérêt.

F.M.
24 août 2009, 17:14   Re : Sport et vide
Bien cher Jmarc,

Mon message était une minuscule provocation, conçue aussi pour me faire goûter la saveur sauvage du désaccord avec un peu tous et particulièrement avec vous. Il y a une semaine, j'ai gravi le mont Kinabalu, qui vaut cinq matchs de football joués bout à bout, si vous me pardonnez l'image. Et le sport, j'ai pratiqué (fort peu les sports d'équipe, il est vrai, auxquels je suis allergique). Il est nécessaire, il est bon d'en faire: c'est son spectacle, son imposition à tous, son prosélytisme, sa glorieuse pornographie sponsorisée dont je ne veux plus entendre parler, qui gâche tout.

Pour moi, le sport de compétition, c'est et ça restera cette rage absurde, obscène, pornographique, étrangère à tout plaisir, encore une fois, de Yannick Noah lançant sa raquette à la verticale comme un bâton de majorette et crachant sur le cour pour une "victoire" ratée de peu, ou sautant le filet comme un cabri pour aller, tel le kangourou dans le réflexe de monte, grimper sauvagement sur les épaules de son partenaire Guy Forget a l'issue du dernier set.
24 août 2009, 17:23   Sport spectacle
Pour ce qui est du sport spectacle, je vous rejoins totalement, bien cher Francis.
Utilisateur anonyme
24 août 2009, 20:42   Re : Question d'état d'esprit.
goûter la saveur sauvage du désaccord

Ca, pour le coup, j'aime beaucoup !
26 août 2009, 00:56   Re : Question d'état d'esprit.
Encore une fois, cher Francis, je vous remercie pour votre très aimable réponse.
Quant à mes interventions, vous faites de la surérogation… Mais c’est de bonne guerre. Moi, elles ne m’inspirent que deux réflexions. La première : toi (moi), mon p’tit gars, il est encore trop tôt pour t’exprimer en public ; la deuxième est comment faire pour effacer discrètement des messages…

Toutefois vous m’avez donné du courage, alors je me lance malgré tout une fois de plus (pas d'inquiétude, je ne le ferai plus avant longtemps), pour vous raconter un petit voyage que je fis à Sport, qui est un beau pays malheureusement rempli de sportifs, et, pire encore, de l’épuisant bourdonnement des amateurs qui tournoient autour des corps luisants.
Il m’a été donné de donner cours durant quelques mois, avant les grandes vacances, dans une école qui se charge aussi de prodiguer du savoir (…) aux jeunes espoirs de l’efficace et championne équipe de football mondiale-locale. Notez bien que les autres élèves de cet établissement sont des élèves "classiques".
De toutes mes journées de ce travail, la meilleure, la moins angoissante parce que sans violence apparente, la plus drôle aussi – pour peu qu’on apprécie l’humour fin du monde : le burlesque de la course folle d’une poule décapitée –, fut une nuisible et surréaliste journée porte ouverte, durant laquelle je planai d’étranges en étranges lieux.

En début d’après-midi, vers la fin du déjeuner, en plus des courants d’air, se fit sentir, dans la cantine pleine d’enfants (les ainés étaient absents, pour la plupart) déshérités, une agitation qui venait d’eux et leur misère. Ça chuchotait, ça riait, se levait (incité par les copains) pour on ne sait quel mystère, et tous se retournaient sans cesse vers moi qui, sans le savoir, était, pour la première fois dans ma courte et neuve expérience, professeur, car j’empêchai – le plus que mes maigres épaules puissent permettre d’empêcher – leurs yeux de se poser sur la célèbre vulgarité des footballeurs contemporains, arborée alors, derrière moi, par deux représentants de cette caste de professionnels de sports populaires et sponsorisés. L’un d’eux, le meilleur dit-on, le noir, portait des rastas de pétrole, un survêt. soyeux et hors de prix – le genre qu’on ne devrait accepter de mettre même pour tout l’or du monde –, et des baskets littéralement éblouissantes. L’autre, le blanc, un italien, avait les cheveux gominés, gluants, tombants dans le cou, le teint hâlé, et par endroits des tatouages et des piercings. Tous deux tombeurs, je suppose.
Je sus mon importance circonstancielle lorsque le descendant d’un écolier, tout penaud, tout petit, vint à la table des fonctionnaires demander la permission – et c’est déjà beaucoup de demander, c’est même tant qu’il suffit de demander… – d'aller quémander des autographes aux futures stars que je ne connaissais pas – intérieurement j’étais fier de mon ignorance.
Deux profs dinaient avec les étoiles, et un balai continu d’autres les saluait comme on salue les pontes ; mais avec les familiarités que se doivent les enseignants dignes de ce nom. La paire de jeunes cachait mal son ennui ; mais on doit respecter ses obligations : malgré qu’on y répugne, serrer quelques mains, prendre quelques bains de foule, ou prodiguer des mots sympas aux privilégiés de sa cour immense comme un stade.
L’acceptabilité du désordre de la cantine devait être maintenue malgré l’effervescence, redoublée, du dernier vendredi avant les vacances, alors fut mis sur pied – grâce au sens de l’organisation d’un maître-petit (je ne trouve plus de synonyme), qui courbé sur ses élèves-rois leur demanda s’ils acceptaient, et ils acceptèrent – un rang de jeunes fans écervelés (nulle fille, nul garçon n'en fut pas) qui apporteraient des papiers à ces deux veaux pour qu’ils les marquent.
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