Le parti de l'In-nocence remarque que les médias utilisent à présent une nouvelle approche pour parler un peu, malgré tout, puisqu'ils ne peuvent pas l'éviter tout à fait, des problèmes de la contre-colonisation dans la vie quotidienne, et du sort infligé aux indigènes dans les quartiers largement contre-colonisés : ils font des reportages sur la drogue, le milieu de la drogue et les redoutables "caïds", apparemment un nouveau nom pour les fameux "jeunes" ; et de la sorte ils arrivent à évoquer malgré tout la peur permanente des indigènes, la nécessité de baisser les yeux et la loi du silence. Fustiger les trafiquants de drogue est encore licite, ce nom de code n'ayant pas encore été tout à fait repéré comme tel. Et cela permet de soulever un peu la chape de non- dit et d'idéologiquement indicible. L'inconvénient du procédé est bien sûr qu'il assimile implicitement tous les contre-colonisateurs aux trafiquants de drogue, comme plus tôt aux "jeunes", ce qui est certainement une inexactitude doublée d'une injustice.