L'étudiant incendiaire et son prof de socio

Avez-vous vu ce fait divers ?

[www.lefigaro.fr]

C'est assez rafraîchissant. L'étudiant Saïd, qui rate lamentablement sa deuxième année de socio, se rend nocturnement chez son prof pour l'arroser d'essence, ainsi que son épouse et son petit garçon. Le prof de socio terrasse Saïd, Saïd meurt. Cherchez le criminel.

Le plus beau est dans Le Midi Libre :

[www.midilibre.com]

où la famille de Saïd fait apparoir, apparemment le plus sérieusement du monde, que Saïd, qui est schizophrène, a l'habitude de mettre le feu chez les gens (tentative d'incendie chez un rival, au lycée, incendie (déjà) du bureau des profs de socio à la fac) et que par conséquent le prof, forcément au courant des façons de faire de Saïd, a monté un guet-apens. D'où il découle que Saïd, qui s'introduit chez son prof la nuit, masqué, ganté, armé, et qui arrose son prof, la femme de son prof et le fils de son prof d'essence dans le dessein de les brûler vifs, est dans cette histoire la victime, et que le prof est le criminel.

Je copie/colle le paragraphe du Midi Libre, parce que c'est à ne pas croire :

Comme tous les étudiants en sociologie, Saïd a pu consulter ces derniers jours ses notes par internet. Est-ce l’annonce de son nouvel échec partiel en deuxième année qui a tout déclenché ? « Saïd est quelqu’un qui n’a peur de personne. Il ne se cache pas. Il laisse trois chances, et il prévient. Il règle ses comptes de cette façon. Le feu, c’est son mode opératoire. » Et son oncle de poursuivre : « On se pose plein de questions. Soyez sûr que ce professeur était au courant. Je me demande s’il n’a pas préparé sa réception. Il n’a pas pu le tuer tout seul. On ne croit pas à cette histoire de légitime défense. »

Saïd ? Le coeur sur la main, toujours le mot pour rire, et puis pas fier !

Il faut pas le chercher c'est tout.

Sûrement une histoire de faux diplômes chinois qui aura mal tourné.

C'est l'histoire du sociologue sociologisé.

Saïdologie : science visant à mesurer et à limiter l'impact de la sociologie sur les représentations et comportements humains.

bien cher Chatterton,

Merci, mille fois merci ! Je pars en vacances avec un sourire extraordinaire et me presse de rire, de peur d'en pleurer.
Et Saïd, toujours chaleureux avec ça.
(La famille de la "victime" va-t-elle tenter de se faire justice contre cette lâche et sournoise agression ? Ce pourrait être là le début d'un conte absurde et macabre : il y a à peine à étoffer.)

cordialement,

C'est bien le problème des conteurs et des ironistes : il y a de moins en moins à étoffer.