La suppression du caractère obligatoire de l'histoire / géographie en terminale scientifique porterait, semble-t-il, un nouveau coup à la culture générale.
J'observe, par rapport au baccalauréat "mathématiques" que j'ai passé sur la base des programmes de 1969 les différences suivantes :
- situation au 30 juin 2009 :
Sciences de l'ingénieur (je ne vois pas ce que c'est), 9 ; physique-chimie, 8 ; mathématiques, 9 ; histoire géographie, 3 ; langue vivante 1, 3 ; langue vivante 2, 2 ; philosophie, 3 ; français, 4 ; TPE (je ne sais pas ce que c'est), 2. Donc semble-t-il 9 épreuves et plus de 40 coefficients. A cela s'ajoutent 5 options possibles ;
- situation des programmes de 1969 :
Mathématiques, 5 ; sciences physiques (pas de chimie), 5 ; langue vivante 1, 2 ; philosophie, 2 ; français, 3. Donc cinq épreuves et 17 coefficients. A cela s'ajoutaient 2 options possibles.
D'après mes observations personnelles, les individus titulaires d'un baccalauréat scientifique obtenu il y a un peu moins de quarante ans (et donc qui sont proches de la retraite maintenant), et qui n'ont pas bénéficié d'une épreuve obligatoire d'histoire lors de ce baccalauréat, ont un niveau en histoire très supérieur aux "jeunes" qui ont, par exemple, obtenu leur baccalauréat cette année dans ces séries, et qui pourtant ont composé en histoire !
En fait, je ne comprends pas qu'on ne se pose pas le vrai problème : en 1970, il fallait avoir 12 de moyenne pour être admis "au premier groupe", les options ne comptant pas. Concrètement, si on prend les matières réputées "difficiles" du bac scientifique de l'époque, et si on suppose que le candidat avait 9,5 de moyenne en ce qui les concerne (et donc moins de la moyenne), il fallait qu'il ait pratiquement 16 de moyenne dans les autres épreuves (français, philosophie, langues vivantes) pour être reçu au premier groupe (ce qui ne me semble pas du tout aisé). Conclusion : pour avoir, il y a quarante ans, un baccalauréat scientifique, il fallait avoir la moyenne en science. Le taux de réussite était, pour le bac "C", héritier du bas "Mathélem", d'environ 65%.
En juin dernier, un candidat qui auriat eu 6 de moyenne dans les deux matières "sciences dures" n'aurait eu besoin que d'avoir 12,5 de moyenne à peu près dans le vaste conglomérat d'épreuves allant des "sciences de l'ingénieur" (domaine mystérieux qui n'est ni des mathématiques, ni de la physique) à, effectivement, l'histoire. Je rappelle que la moyenne d'admission est de 10.
En conclusion, on peut actuellement avoir un bac scientifique tout en étant nul en sciences.
Deux questions, donc :
- quelles conclusions tirer du bénéfice apporté à la culture générale française par la présence de l'histoire à l'écrit du baccalauréat, par rapport à la situation ancienne ?
- un baccalauréat scientifique peut il être bâti autour d'autre chose que les "sciences dures" ?