Le site du parti de l'In-nocence

Pétition pour demander la suppression de la HALDE

Envoyé par Gérard Rogemi 
Allons tous signer cette pétition. Pétition pour demande la suppression de la HALDE

Marika Sorel

« Est-il un tant soit peu responsable d’avoir créé une structure telle que la HALDE, financée par le contribuable, qui s’ingénie à diviser le corps social de notre pays en dressant des catégories de personnes les unes contre les autres et en injectant, chemin faisant, haine et ressentiment des uns envers les autres ? […] Quand donc un député aura-t-il le courage, lors des questions au gouvernement, d’interpeller nos ministres sur ce scandale, et de demander la dissolution du machin présidé par Schweitzer, qui est devenu une machine de guerre contre la laïcité, et le bras armé de la discrimination positive contre l’égalité républicaine ? »
Utilisateur anonyme
11 mars 2010, 13:36   Re : Pétition pour demander la suppression de la HALDE
Pour ma part, j'ai déjà signé.
Merci beaucoup cher Rogemi !
Celui qui ne signe pas cela ne veut pas faire connaître le PI !
Eh bien moi je n'arrive pas à signer ! Quand je clique sur "Aller au formulaire", c'est la liste des signatures qui apparaît, et nul formulaire....
Il faut d'abord, Cher Renaud Camus , écrire votre adresse électronique dans la case présentée. Ensuite, au bout d'une minute ou deux (?) s'ouvrira une nouvelle page avec le formulaire (ne me remerciez pas, c'est nî por nô, c'est por les sinistrés).
Il y a maintenant une confirmation par courriel, qui démontre le sérieux de l'opération.
J'ai signé mais je n'ai pas reçu de confirmation.
je n'ai rien reçu non plus.
Utilisateur anonyme
12 mars 2010, 07:48   Re : Pétition pour demander la suppression de la HALDE
Je l'ai reçue huit jours après.
Bien chers amis,


Je viens de lire le rapport de la Halde. L'activité de cet organisme est, par bien des aspects, exaspérante, notamment pour ce qui est des perpétuelles revendications liées aux origines. Or, et c'est bien là un des effets du prisme médiatique, seuls 28 % des réclamations faites devant la Halde portent sur la "question des origines", alors que, par exemple, 19 % portent sur l'état de santé (chose dont personne ne parle jamais).

On ne parle que de ce qui est grotesque, les "testings" et autre fariboles. On oublie que des interventions très pertinentes, et qui ne concernent pas la contre-colonisation, ont été faites. Leur grande majorité concerne la place des handicapés dans notre société, et le problème des limites d'âge (plus généralement la question des obstacles mis en travers des candidatures de personnes proche de la retraite).

Il est évident que, pour ces cas-là, mieux vaut une bonne transaction qu'un mauvais procès, et c'est tout à fait le rôle d'un organisme comme la Halde.

Je pense donc qu'il faudrait aménager le fonctionnement de la Halde, et non la supprimer.
En somme, la "discrimination", ce serait comme le cholestérol, il y aurait la bonne et la mauvaise.
12 mars 2010, 15:20   Médiateur et autres
Bien cher Orimont,

Il y a des "discriminations" fantasmées et basées sur le discours "c'est parce que je suis d'origine étrangère que je suis brimé", ces "discriminations" étant largement médiatisées, et des discriminations tout à fait réelles, notamment celles liées, par exemple, à l'âge.

Lisez ce rapport, vous verrez qu'il n'y a pas que des bêtises (j'ai trouvé des attitudes administratives ahurissantes, comme par exemple l'existence d'une limite d'âge à 45 ans pour suivre des formations de moniteur d'auto-école, ou bien le fait que des diabétiques doivent passer, dans le cadre du renouvellement de leur permis de conduire, une visite médicale non remboursable).

Qu'il y ait un organisme administratif qui s'occupe de cela, comme il y a un médiateur ou une CNIL, ça me semble normal.

Que cet organisme soit "hyper-communiquant" et apparaisse comme "tourné vers l'étranger", cela ne me semble pas normal.
12 mars 2010, 15:28   Quelques exemples
Bien cher Orimont, voici quelques exemples qui ne me semblent pas stupides :



Âge - Emploi

La Halde a été saisie du rejet par le directeur
d’un centre hospitalier, d’une candidature
à un recrutement sans concours
d’agents des services hospitaliers qualifiés.
L’instruction a montré que l’âge a pu être
un critère de sélection des candidats, la
quasi-totalité des agents recrutés étant en
effet âgés de moins de 38 ans, la seule
personne plus âgée (48 ans) n’avait pas
mentionné son âge. De plus, l’avis de recrutement
à la suite duquel la réclamante a
présenté sa candidature, comportait une
limite d’âge alors que le texte applicable
n’en prévoyait plus. Avec l’accord des parties,
la Halde a engagé une médiation. Délibération
2009–296 du 7 septembre 2009.



Âge - Emploi

La Halde a été saisie d’un refus de mutation
à Mayotte en raison de l’âge d’un enseignant
du second degré. Elle a estimé qu’il
existait un faisceau d’indices laissant présumer
que cette décision présentait un caractère
discriminatoire à raison de l’âge de
l’intéressé, même si le motif invoqué était
celui de conditions “d’adaptabilité et de
disponibilité”. La Halde a décidé de présenter
ses observations devant le tribunal
administratif. Délibération n° 2009-307 du
7 septembre 2009.


Orientation sexuelle


La Halde a été saisie du refus de versement
du capital décès opposé au partenaire
pacsé d’un fonctionnaire. La Halde a considéré
qu’aucun élément objectif ne permettait
de justifier en l’espèce la différence
de traitement réservée aux fonctionnaires,
entre les conjoints et les partenaires liés
par un PACS. Elle a estimé ainsi que les
dispositions de l’article D. 712-20 du code
de la Sécurité sociale constituaient une
discrimination fondée sur l’orientation
sexuelle.
Le Conseil d’État a posé l’obligation de tirer
les conséquences réglementaires, dans
un délai raisonnable, de la loi instituant le
pacte civil de solidarité, estimant illégal, par
exemple, le refus de verser l’indemnité
pour charges militaires sans tenir compte
de cette nouvelle loi, proscrivant la discrimination
entre couples pacsés et mariés
(Conseil d’État, 7 décembre 2007, Mlle T.).
62 r appoRt annuel 2009
En deuxième lieu, par un arrêt récent de la
CJCE, en date du 1er avril 2008 (CJCE,
1er avril 2008, Tadao Maruko c/ Versorgungsanstalt
der deutschen Bühnen), la Cour a
reconnu que le fait de réserver le bénéfice
des pensions de réversion aux seuls
conjoints survivants, à l’exclusion des partenaires
liés par un “partenariat de vie” (équivalent
allemand du Pacs français), constituait
une discrimination directe fondée sur
l’orientation sexuelle telle que prohibée par
la directive 2000/78/CE, dans la mesure où,
d’une part, le mariage en Allemagne n’était
pas accessible aux couples de même sexe
et, d’autre part, le statut juridique allemand
des conjoints et celui des partenaires
étaient comparables au regard de l’objet de
la pension.
Cette situation est transposable au régime
français de Sécurité sociale propre aux fonctionnaires
et assimilés, dès lors que le partenariat
civil a organisé une famille très comparable
en droit à celle issue du mariage.
La Halde a décidé de formuler des observations
en ce sens devant le tribunal administratif
de Lille. Délibération n° 2009-302
du 7 septembre 2009.
Utilisateur anonyme
12 mars 2010, 15:49   Re : Médiateur et autres
Il faut distinguer le délit de l'administration chargée d'inciter les gens à se plaindre de ce délit.

Autant on peut comprende que le code pénal réprime certaines discriminations, autant il est malsain d'entretenir une administration destinée à exciter les foules à la récrimination et au contentieux, au cas où les gens n'auraient pas songé à aller devant les tribunaux se plaindre.

A ce compte là, pourquoi ne pas créer :
- la Haute autorité de lutte contre les escroqueries
- la Haute autorité de lutte contre les malfaçons
- la Haute autorité de lutte contre la diffamation
- la Haute autorité de lutte contre les injures publiques
- la Haute autorité de lutte contre les viols
- la Haute autorité de lutte contre les vols de voiture
- la Haute autorité de lutte contre les massacres à la tronçonneuse...
Tout à fait de l'avis d'Agrippa.

De plus, si on reconnait l'entière liberté à un employeur ou un bailleur de choisir à sa guise ses employés ou ses locataires en fonction d'absolument n'importe quels critères qui lui sont propres, de la couleur des yeux au signe zodiacal en passant par le timbre de voix ou les goûts littéraires, que sais-je, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait avoir la liberté de préférer être entouré de jeunes gens plutôt que de sexagénaires.

Jean-Marc nous parle de l'administration, soit. Mais bon sang, il faut bien faire un choix, à la fin, au moment du recrutement. Si deux impétrants sont à égalité de "compétences" et de CV, que l'un est jeune l'autre plus âgé, (pour s'en tenir à ces seules différences), il faut bien, à la fin, en choisir un et "retomber", en fin finale, sur les fantaisies légitimes d'un chef de service qui a bien le droit de préférer l'allure de l'un plutôt que celle de l'autre et cet autre, écarté, aura mille bonnes raisons de se sentir "discriminé", on n'en sort plus.
Utilisateur anonyme
12 mars 2010, 16:39   Re : Médiateur et autres
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Jean-Marc

Si la vocation, ou la mission première de la Halde était de "lutter contre le handicap", et que l'aspect ethnique n'était dans son objet que secondaire, comment expliquez-vous que le débat politique en cours au sujet de la nomination de son nouveau chef suprême porte EXCLUSIVEMENT sur la question des origines de l'intéressé ? Pourquoi personne (à ma connaissance) n'a fait porter ce débat sur le handicap physique, éventuel ou non, de la personne à nommer à ce poste ?

Il y a un risque de prendre les vessies pour des lanternes et un risque plus grand encore de se cacher derrière son petit doigt. La Halde existe pour promouvoir des catégories ethniques, ou ethnico-raciales qui agissent comme lobbies contre les lois républicaines. Leurs revendications remontent de sociétés où l'appartenance ethnique est la seule et unique voie de promotion sociale et politique, et où la promotion économique, l'accumulation de richesses par l'effort, n'existe pas. Les sociétés en question, présentes sur le continent africain mais aussi au proche-orient, ne connaissent de lois véritables que tribales, ce qui n'exclut nullement que ces lois puissent être complexes, voire "sophistiquées"; ceux qui les ont fuies y ont très souvent été les perdant du jeu, et ils entendent bien, par le truchement de passe-droits, se refaire en Europe. Ils prennent à contrepied l'évidence, oubliée de tous, que sur ce continent européen, où il est exact que les migrations ne datent pas d'hier, le nouvel arrivant avait pour tradition d'ACCEPTER GRACIEUSEMENT le handicap social et économique qui s'attache à la situation de tout nouveau venu dans un jeu de société, quand il l'aborde sans patrimoine comparable à celui que les primo-arrivants et les autochtones ont eu plusieurs générations de temps pour se constituer. L'accumulation capitaliste n'existant pas en Afrique, les nouveaux arrivants de ce continent ne comprennent guère cette inégalité et la font passer, ou accroire, avec la complicité des idiots utiles qu'ils trouvent ici, pour une INEGALITE DE TRAITEMENT ETHNIQUE, telle qu'il en existe couramment dans leurs sociétés d'origine, et s'emparent ainsi de tous les moyens que l'on met à leur disposition pour couper court au débat économique et conquérir sans effort les passe-droits de leurs ambitions sociales et le respect qui s'y attache.

Ces gens se plaignent et râlent partout que les boulots de merde, c'est pour les Noirs, et parviennent à nous rendre oublieux, parce que nous sommes tous des paresseux de la mémoire face au choc culturel que représente cette invasion, que quand les Polonais, avant et après-guerre, les Polonais qui sont des Blancs catholiques, débarquaient en France, on les envoyait au charbon, au sens propre, à 1000 mètres sous-terre, pour faire marcher la machine industrielle France et chauffer les chaumières, et les Français de souche l'ont fait sans état d'âme non plus que sans égard au profil ethnique "frère du nôtre", de ces Polonais. Et en retour, ceux-ci ont eu l'élégance de ne pas s'en plaindre autrement que pour faire valoir leurs droits de travailleurs.
Cher Francis, je souscris point par point à votre message.
Je note que déjà, par exemple, dans les musées, et les grande surfaces , le travail de gardien ou de surveillance est confié presque uniquement à des minorités visibles, ainsi que celui de bagagistes . Que restera-t-il bientôt au "de souche " déshérité " qui ne peut plus s'en sortir par l'école parce que, le niveau trop dégradé ne le lui permet plus, que bien y travailler pour un petit blanc c'est risquer la persécution permanente de ses "potes" africains et que de toute façon ce sont les "divers" qui bénéficieront de sélections au faciès avantageuses ? Ce qui reste du petit peuple "de souche" va-t-il connaître sur son propre sol et du fait de ses compatriotes, le sort des Indiens ou des Inuits dégénérés par le chômage, l'ennui et l'alcool , alors que c'est lui qui par son travail séculaire a rendu son pays si enviable ?
Pourquoi ne pas étendre les compétences des Médiateurs de la République qui interviennent en amont des contentieux administratifs?
Utilisateur anonyme
12 mars 2010, 19:26   Re : Pétition pour demander la suppression de la HALDE
Les médiateurs judiciaires ont un rôle différent me semble-t-il, voulez-vous parler plutôt des conciliateurs de justice ? Oui en effet c'est une idée intéressante, leur rôle serait ainsi utilement mis à profit.

Sur ce chapitre, on se souvient qu'en application de la dernière révision constitutionnelle on va bientôt fusionner le Médiateur de la République, le Défenseur des Enfants et la CNDS (commission nationale de déontologie et de sécurité) dans un grand machin unique appelé Défenseur des Droits (l'idée initiale était de Jack Lang et avait bien plu à Sarkozy).

Il semble aux toutes dernières nouvelles que Sarkozy rumine le projet d'agglomérer en plus à ce machin la Halde, et de confier le tout à Jack Lang avec un beau paquetet cadeau.

Ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée sur le principe de faire disparaître la Halde en tant qu'autorité dédiée...
Bien chère Ostinato,

C'est exactement l'idée générale du président, que tout le monde critique : regrouper tous ces organismes (défenseur des enfants, Halde, droits de la femme) sous une houlette unique.

Bien cher Francis,
Vous avez raison, de même que Cassandre : je tiens simplement à dire que le Parti de l'In-nocence n'est pas le NPA, et a, si je puis dire, une obligation d'exactitude. On peut critiquer l'orientation de la Halde, ce que je suis le premier à faire, mais on ne peut pas non plus, de mon point de vue, faire comme si certains discriminations n'existaient pas. Or, le sjugements étant individuels, seule une commission ou une autorité quelconque a un pouvoir généraL.

Bien cher Orimont,

Si vous relisez l'exemple hospitalier que j'ai donné, il s'agissait d'interdire à une personne d'être candidate.
J'ai par ailleurs présidé de nombreux jurys de concours, ou d'appel d'offres, ou bien j'y ai participé. Je n'ai jamais vu de cas d'égalité absolue.

Plus globalement, et à tous, je pense qu'il ne faut pas confondre l'exaspération légitime que provoque la médiatisation de certaines décisions de la Halde (et le fait qu'on ne parle que des origines, comme je l'avais indiqué) et le fait qu'il est intéressant pour tous qu'on ait, en plus de nos tribunaux notoirement lents et engorgés, un organisme susceptible de résoudre des situations grotesques (et qui ne sont pas parfois de la compétence des tribunaux).
12 mars 2010, 19:39   Tri sélectif
C'est exactement l'idée générale du président, que tout le monde critique : regrouper tous ces organismes (défenseur des enfants, Halde, droits de la femme) sous une houlette unique.

Vous voulez dire dans une poubelle unique ?
12 mars 2010, 19:46   Gardiennage
Bien chère Cassandre,


De mon point de vue, les vigiles ne sont pas noirs ou nord-africains par faveur spéciale, mais pour des raisons que, j'en suis sûr, vous devinerez !
12 mars 2010, 22:33   Re : Gardiennage
Je note que déjà, par exemple, dans les musées, et les grande surfaces , le travail de gardien ou de surveillance est confié presque uniquement à des minorités visibles, ainsi que celui de bagagistes . Que restera-t-il bientôt au "de souche " déshérité "?
Chère Cassandre,
Vous oubliez le travail de désamiantage. Le 7ème étage du bâtiment de biologie de l'Ecole normale supérieure a été récemment désamianté par l'entreprise ...je ne me souviens plus, "Extramiante"? Il y avait une équipe de... je ne sais pas. Ils ne parlaient même pas français, et travaillèrent de 8 heures du matin à 7 heures du soir. J'ai eu la même pensée émue que vous pour le petit peuple de souche.

Si ce forum était plus contradictoire, je serais incliné, en ma qualité de fondateur, président et unique employé de l'Observatoire de l'In-nocence, à y repérer, de la part de certains, une stratégie verbale consistant à dire des énormités telles qu'on ne peut y répondre que par des banalités telles qu'on a peur de passer pour un plouc "bisounours", ce qui serait une forme particulièrement ingénieuse d'"arme absolue de langage". Mais comme presque tout le monde est d'accord sur l'essentiel dès le départ, je reste interloqué face à cette sorte d'aérobic apologétique.
12 mars 2010, 22:46   Re : Gardiennage
Oui, cher Jfbrunet, j'exagère. J'exagère depuis plus de vingt ans. On me l'a toujours dit. Mais il se trouve que mes exagèrations d'il y a vingt ans sont dépassées par la réalité d'aujourd'hui ...
13 mars 2010, 11:16   Re : Gardiennage
Je ne vois pas très bien en quoi ce témoignage va à l'encontre de ce que nous disons. Le capitalisme industriel (dans son âge pré-industriel il était tout autre et pratiquait la distinction ethnique) ne fait pas de sentiment. Le monde tribal est sentimental (ce n'est pas moi qui le dit, c'est Senghor); il est effusion, explosion continues de sentiments positifs et négatifs, continûment traversé de passions - c'est qu'il n'a, à proprement parler, et pour le dire très vulgairement, rien d'autre à foutre ni à construire d'inédit, ni à penser comme projets.

Si les capitalistes occidentaux étaient des racialistes, des ethno-centrés, ils auraient dit aux Polonais nouvellement arrivés en France, non, ce travail de merde et de mort qu'est la mine n'est pas pour vous, vous êtes des blancs catholiques, nous allons vous épargner et aller puiser dans des catégories humaines autres et inférieures pour les y condamner, nous ferons venir d'Afrique les mineurs dont nous avons besoin, etc. Après tout, à cette époque, la France avait encore toutes ses colonies; si les capitalistes français étaient naturellement motivés par des sentiments ethnico-raciaux préjudiciables aux Africains, ils auraient fait appel à eux pour extraire le charbon dans les conditions que l'on sait. Le capitalisme industriel est sourd et aveugle à la considération ethnique, il ne se reconnaît aucun "frère" à privilégier ou à épargner. Il a donc mis les Polonais à la mine.

Partout, dans toute collectivité (table de jeu, entreprise, bande, gang, société savante, etc.) le dernier arrivé doit accepter la place la moins enviable. En vertu de ce principe, vous avez vu des "gens qui ne parlaient pas français" désamianter les bâtiments de votre institution. Et alors ?
13 mars 2010, 11:55   Re : Gardiennage
"le dernier arrivé doit accepter la place la moins enviable."
Certes. Mon commentaire portait sur le vocabulaire choisi par Cassandre pour décrire la situation: selon ses dires, les "de souche" semblent privés des petits boulots dont, par implication, ils seraient très contents de se saisir mais qui sont "confiés" aux immigrés par quelque favoritisme implicite. Il est évident que le Français de souche ne veut pas faire planton dans un musée ni désamianteur.
Notez au passage que cette conversation mène tout droit à l'autre tour de la spirale bathmologique (just kidding) consistant à démontrer exactement l'inverse, c'est-à-dire que les boulots de merde (éboueur par exemple) sont assurés en majorité par les "de souche" pendant que les immigrés glandent (ça a été fait ici-même, et je crois bien que vous aviez participé à cette démonstration, il y a un ou deux ans).
Citation

Il est évident que le Français de souche ne veut pas faire planton dans un musée

"Evident", vraiment ? J'en connais beaucoup qui s'en contenteraient !
Moi aussi. Et comment !
Jbfbrunet ne sort de sa boîte que pour me remettre sur le droi chemin. C'est mon ange gartdien !
A l'occasion, peu lui coûte de faire plancton au département de biologie de l'ENS.
13 mars 2010, 17:34   Poil dans la main
Tout de même, bien chère Cassandre et bien cher Francis, il me semble (et non par ouï-dire mais par observations personnelles) qu'il existe, parmi les Français dits de souche, un certaine nombre de personnes qui sont nées, comme on disait, avec un poil dans la main (dans certains cas, ce n'est même plus un poil, mais une queue de vache).

Je me souviens du temps où j'étais "ingénieur constructeur", c'est à dire où je faisais de la direction de chantiers. Cela remonte au temps de M. Giscard d'Estaing. A cette époque, on trouvait très peu de Français dans les métiers des travaux public, j'ai déjà dû le dire. Les Français étaient ingénieurs ou conducteurs de travaux, les chefs de chantier et chefs d'équipe étaient Portugais ou Italiens, et les ouvriers maghrébins, tout simplement parce que le travail d'ouvrier dans le "BTP" était dur.

De même, bien des années plus tard, dans les Pyrénées-Orientales, j'ai constaté que les ouvriers agricoles n'étaient pas français.

Je ne sais si vous vous rappelez les histoires d'autrefois sur les ouvriers qui se la coulaient douce (ou, plutôt, certaines catégories d'ouvriers, de journaliers, de gens sans qualification). Souvenez-vous du Haut mal, le remarquable roman de Simenon : quand le maître, dépourvu de toute autorité tente de faire accélérer la moisson ou la dépiquaison, je ne sais, les journaliers, goguenards, travaillent avec lenteur. Quand la belle-mère apparaît (la veuve Ponthreau, je crois), femme autoritaire, fini de rire et on travaille.

Pour Francis, vous êtes varois : je ne sais si la réputation des ouvriers de l'Arsenal de Toulon était celle de ceux de la Poudrerie de Toulouse ou de l'Arsenal de Tarbes, mais je peux vous dire que ces deux dernières n'étaient pas excellentes (un poste dans ces corps de métier était dit "plasson", se prononce "plassou", la petite place tranquille).

En conclusion, je pense qu'un des raisons pour lesquelles il y a beaucoup d'étrangers dans certains métiers est, tout de même, qu'il y a bien des Français branleurs.
Utilisateur anonyme
13 mars 2010, 18:26   Re : Poil dans la main
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Didier,

Je ne pense pas qu'il y ait une réponse unique.

Pour moi, l'immigration telle que nous la connaissons a deux raisons majeures :


- une politique sociale aberrante qui fait que "qui de travaille pas perçoit des deniers publics", et donc un appel d'air formidable ;

- le fait que bien des Français dits de souche se contentent d'aide sociale et qu'en conséquence de nombreux postes de travail ne trouvent pas de candidats locaux.
13 mars 2010, 18:36   L'arsenal
Il y a branleur et branleur. D'abord, pour garder sa place, pour faire tourner la machine, à l'Arsenal (de Toulon mais je suppose aussi de Tarbes ou de Brest) il faut, si l'on est branleur, un certain génie, une certaine capacité à dormir debout tout en tenant toutes ses facultés en éveil pour, quand il le faut, les mobiliser à bon escient. Tels ont été, dans le Var, nos branleurs de l'arsenal, capables, comme les pompiers qui ne dorment que d'un oeil, de faire en sorte que, lorsqu'une coque en carénage, celle du Charles de Gaulle ou d'autres bâtiments, leur est confiée, faire en sorte que l'ouvrage ne s'échappe pas. Vous n'imaginez pas, cher Jean-Marc, les trésors d'ingéniosité, les géniales ressources, qu'un employé de l'arsenal de Toulon, même cégétiste, est capable de déployer, d'inventer, de créer ou de faire advenir pour se garder son emploi, sa planque. Jamais l'hélice du Charles-de-Gaulle, par exemple, ne se fût cassée, ne fût un instant défectueuse si, au lieu de la confier à des chantier roumains, turcs, tunisiens ou coréen on l'eût mise entre les mains de nos feignasses cégétistes de Toulon, lesquelles, pour garder leur planque, eussent produit de véritables miracles d'invention afin de garder ou de remettre l'hélice en bon état mieux et plus rapidement qu'aucun expert au monde. Ces feignasses entretenues par l'Etat condescendant sont des génies qui savent, lorsque l'heure sonne, oeuvrer pour le bien public et pour le leur comme personne au monde ne le peut. C'est un art, l'art syndical des arsenaux de France: des artistes de génie capables de se mobiliser pour la nation quand les intérêts de la nation on l'heur de coïncider avec leur intérêt individuel. Rien, sinon, n'est à attendre d'eux: leur sacrifice à la nation ne saurait être consenti s'il se trouve que leur intérêt personnel n'est pas directement en jeu et explicitement, pécuniairement subordonné au salut collectif.
13 mars 2010, 18:43   Les jeudis tarbais
Bien cher Francis,

Cela me fait penser à une anecdote concernant l'arsenal de Tarbes. Cela se passait pendant les Années noires (non pas celles suivant l'élection de M. Sarkozy, mais plutôt en 1944).

Pensant qu'il y avait en ce lieu beaucoup de communistes, les forces de l'occupant investirent l'arsenal, un jeudi matin vers neuf heures, pour être certaines de ne pas rater leur coup de filet.

Ensuite, ils entrèrent... et ne virent quasiment pas d'ouvriers. Ils interrogèrent le directeur, qui leur expliqua que le jeudi était jour de marché à Tarbes, et qu'il était d'usage que les ouvriers prissent sur leur temps de service pour effectuer leurs emplettes.

Les Allemands, sidérés, s'en furent sans rien demander d'autre. Je suppose que M. Onfray aurait dit qu'il se signèrent furtivement.
13 mars 2010, 18:48   Coup de collier
Bien cher Francis,


Je suis en effet persuadé que l'ouvrier d' État est capable de prouesses, quand sonne l'heure. Cependant, comme vous nous citez des productions roumaines, je crains fort que ce sursaut ne survienne qu'à la vingt-cinquième heure...
13 mars 2010, 19:01   Re : Coup de collier
Il est vrai qu'en matière de branlette rémunérée, ceux qui comme vous, Jean-Marc, crois-je me souvenir, "bossent" dans le "consulting" ou assimilé, en connaissent un rayon.
13 mars 2010, 19:12   Rémunération
Bien cher Orimont,

Étant donné que je rapporte à mon employeur nettement plus que je ne lui coûte (prodige de la comptabilité analytique, nos ordinateurs sont très performants pour calculer cela), il s'agit pour lui de profitables branlettes.

Dans le monde libre où nous vivons (on peut certes rêver d'un monde communiste, mais c'est une autre histoire) les rapports de production sont régis par la loi de l'offre et de la demande. Par exemple, on met en boîte des haricots verts car il y a des gens qui achètent des haricots verts en boîte. Or, le haricot vert français se vend fort mal à l'étranger : vous n'imaginez pas la différence de coût de production entre le haricot vert français et le haricot vert burkinabé. Donc, si on veut financer notre plantureuse protection sociale, il faut vendre aux étrangers ce qu'ils sont pour l'instant hors d'état de produire, notamment la consultance.

Souffrez donc que le fruit de mes branlettes "féconde la rizière dont sortiront vos allocations".
Il est étrange que vous évoquiez ce livre à l'heure où nous apprenons la mort de Jean Ferrat l'Ardéchois. J'ai chez moi un ouvrage oublié par une ancienne écolière du Collège cévenol qui se se trouve sis là-haut, chez Jean Ferrat. Et il s'agit de nul autre livre que celui de Virgil Gheorghiu, précisément, qui dans ses pages de garde porte tous les tampons de la bibliothèque scolaire du collège. S'il fallait aimer la littérature et le hasard, il faudrait commencer par les aimer pour ce génie mystificateur, jamais pris en défaut, de la simultanéité des signes.
Je crois que vous vous nous mettez en boîte. Car selon la loi de l'offre et de la demande, vos branlettes vont féconder d'autres rizières que les nôtres. En effet vous échangez la consultance, soit la connaissance pour produire ou mieux nous vendre DE l'étranger. Tout ceci pour pouvoir écouler nos coûteux et civilisés haricots verts en attendant d'en importer probablement et d'ailleurs d'ors et déjà du Sénégal ?
13 mars 2010, 19:39   Que vendre ?
Bien cher Obi,

C'est ce qu'on nomme le temps différé. Tout comme l'Américain d'âge mûr que Francis nous décrivit, nous vendons ce que les autres ne savent pas faire, car si on leur vendait ce qu'ils savent faire et font moins cher, il faudrait que nous soyons beaucoup plus intelligents que ce que nous sommes.

Étant donné que les voitures fabriquées à Detroit sont plus chères que celles fabriqués à Nankin, et que tout le monde est d'accord sur ce forum pour qu'on mette un terme à l'agriculture productiviste, et donc qu'on doive dans le futur acheter ce qu'on mange à l'étranger, il faut bien qu'on lui vende quelque chose.

La force de l'occident a toujours été d'avoir "un coup d'avance" dans les processus de production (et dans les processus guerriers). Cela n'est pas illogique dans une culture de "l'oser faire" comparativement à des cultures du "on réalise le geste parfait en copiant celui du maître".

Dans vingt ans, dans dix ans peut être, nos clients chinois seront performant dans mon domaine, c'est certain. Il faudra qu'à ce moment-là nous ayons trouvé d'autres créneaux.
13 mars 2010, 19:45   Virgil Gheorghiu
Vous noterez, bien cher Francis, que ce n'est pas la première fois que ce hasard nous guide.
13 mars 2010, 20:01   Possessif
"féconde la rizière dont sortiront vos allocations".

Ah oui, "vos" allocations. Vous, Jean-Marc, n'en avez jamais profité ni ne comptez faire valoir vos droits à la retraite, bien entendu, préférant vous accrocher jusqu'à la dernière minute à vos haricots verts et la manne qu'ils déversent sur ces cossards de Français.
13 mars 2010, 20:04   Riz amer
Bien cher Orimont, deux choses :

- je vous félicite pour avoir fait le lien entre les haricots et les cossards ;

- si mon propos (avec le "vos") est perçu comme blessant, je suis tout à fait prêt à le remplacer par "les".
13 mars 2010, 20:06   Retraite
Par ailleurs, bien cher Orimont, je compte travailler aussi longtemps que j'en serai capable, et qu'il plaira à Dieu.

J'espère que ce Gouvernement ou son successeur repousseront cette chose étonnante qu'est la limite d'âge.
Antoine de Falveras : « J'en connais beaucoup qui s'en contenteraient ! »
Cassandre : « Moi aussi. Et comment ! »


Ah! Mais dans ce cas… Je ne serai pas d’une grande utilité au niveau des musées nationaux, mais si ces nombreuses connaissances à vous s’avèrent également prêtes à faire la vaisselle (avec des machines, s’entend) dans un laboratoire du CNRS, sous contrat à durée déterminée (je vous rassure, ce n’est pas épuisant), je pourrai sans doute faire quelque chose. Je vous garantis qu’il n’y a aucune sélection au faciès, et ça introduirait un peu de « diversité », localement.

Monsieur Bourjon, non, l’immigration ne « vient » pas « compenser la paresse des autochtones » au sens ironiquement suggéré où elle aurait été inventée ou favorisée, voire qu'elle serait souhaitable pour compenser la paresse des autochtones. (Ce type de croc-en-jambe conceptuel fait partie des figures que nous étudions à l’Observatoire de l’In-nocence). Simplement, une fois qu’ils sont arrivés en France, un certain nombre d’immigrés trouvent une niche écologique assez accueillante que leur réserve la paresse des autochtones.

Chère Cassandre, oui, j’ai toujours voulu vous sauver, depuis vos premiers pas au PI, sans grand succès il faut reconnaître, vous résistez comme une possédée.
13 mars 2010, 22:29   Bella ciao
Cher Jean-Marc

Possessif blessant ? Disons, "discriminatoire", puisque vous prêtez l'oreille à ce genre d'air. Il y aurait "nos" allocations et vous, le Docteur Justice de la balance commerciale française (mais peut-être n'avez-vous pas lu le journal de Pif...), prêt à oeuvrer jusqu'à son dernier souffle à la propagation du haricot au bénéfice, pour filer la métaphore, des péteux qui ne consultent mie.

Vous n'oubliez jamais de revenir périodiquement sur les "branleurs", que dis-je les générations de "branleurs" français, les bouffeurs satisfaits d'allocations de toute sorte et, pour cela, nous servez des anecdotes de l'an quarante, des ouvriers tarbais partis faire leur marché au lieu d'être à leur poste de travail au moment de la visite de la Wermarcht. Quelle bonne blague !
Souffrez donc que je revienne sur ma marotte personnelle qui est de croire que les plus fieffés "branleurs" se recrutent parmi les consultants, les escrocs de "l'audit" et toute leur séquelle, cette cohorte de faux travailleurs dont le plus perceptible de l'activité consiste à donner des leçons aux autres, tout en détournant légalement des fonds qui servent à les payer et pourraient servir à autre chose.

Permettez-moi aussi de revenir sur un des aspects d'un des messages de Francis quand il écrit "Partout, dans toute collectivité (table de jeu, entreprise, bande, gang, société savante, etc.) le dernier arrivé doit accepter la place la moins enviable..." C'est ce qu'ont fait mes grands-parents, avec l'idée (les imbéciles) que leurs enfants feraient des études, et leurs petits-enfants itou et jusqu'aux miens, pour qui je n'envisage pas de gaité de coeur qu'ils aillent désamianter tels ou tels locaux (restés d'ailleurs amianté pendant des années nonobstant le passage le repassage et les rapports grassement payés de toute sorte de "boîte de consultants", d'experts et autres). Dirais-je que mes enfants, donc, sont des "branleurs" ?

Est-ce à dire que, parce que les chefs d'entreprise français trouvent leur avantage naturel à engager une main d'oeuvre bon marché et prête à tout, les descendants de familles d'origine hexagonale ancienne ou clairement enracinées devraient, aujourd'hui, se considérer comme à peine débarquées dans le pays et ne pas regimber aux travaux les plus durs considérant le tarif et les conditions de travail qui leur seront faits ? Je vous en laisse juge.
Bien cher Orimont,

Votre religion semblant faite sur les consultants, je n'insisterai pas sur ce point.

A propos des Français branleurs, voici quel est mon point de vue.

Les problèmes de la France sont un peu comme les catastrophes aériennes : il n'y a pas une cause, mais une conjonction de causes.

Quelles sont-elles ?

Je n'en dresserai pas une liste exhaustive, mais je citerai, outre la problématique de l'immigration :

- les crimes et l'impudence des consultants (vous connaissez) ;

- la trahison d'une partie des élites ;

- et aussi le fait que bien des Français s'endorment dans les délices de Capoue.

Je crois que Marc Bloch nous parlait de ces derniers termes, en particulier des responsabilités partagées des diverses classes sociales (terminologie de l'époque).
Cher Jean-Marc,

Pardonnez-moi, mais votre message ne m'apprend rien que je n'aie eu déjà l'occasion de lire sous votre clavier.

J'aurais voulu connaître votre point de vue sur les deux derniers paragraphes de mon message.
13 mars 2010, 23:40   Derniers paragraphes
Bien cher Orimont,

Probablement sous le coup des révélations que vous m'avez faites sur les consultants, j'ai oublié que cela, vous le saviez déjà. J'en viens donc aux deux derniers paragraphes.


Permettez-moi aussi de revenir sur un des aspects d'un des messages de Francis quand il écrit "Partout, dans toute collectivité (table de jeu, entreprise, bande, gang, société savante, etc.) le dernier arrivé doit accepter la place la moins enviable..." C'est ce qu'ont fait mes grands-parents, avec l'idée (les imbéciles) que leurs enfants feraient des études, et leurs petits-enfants itou et jusqu'aux miens, pour qui je n'envisage pas de gaité de coeur qu'ils aillent désamianter tels ou tels locaux (restés d'ailleurs amianté pendant des années nonobstant le passage le repassage et les rapports grassement payés de toute sorte de "boîte de consultants", d'experts et autres). Dirais-je que mes enfants, donc, sont des "branleurs" ?

Je ne m'étendrai pas sur les consultants, car je ne pense pas que ce soit votre question.

Vos grands-parents sont venus, et ont fait ce que vous nous avez dit, cela me paraît très bien. Vous avez fait des études, c'est évident, et je suppose que vos enfants ont fait de même. Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi ils n'auraient comme issue que le désamiantage : il leur appartient justement d'exercer des fonctions soit de type intellectuel, à vrai dire nombreuses dans une société de nature tertiaire, soit de technicien hautement qualifié. Votre ambition, leur ambition est légitime. En revanche, si un jeune homme fuit l'école (tel un Villon sans talent), passe ses nuits dans des établissements à musique de sauvages, se repait de rap et de slam, fume Dieu sait quoi, porte des baggies, parle comme un charretier (et si possible dans la langue de l'étranger) et n'ouvre pas un livre, alors il se remémorera ces mots de l' Ecclésiaste :

Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse,
Livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse,
Marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux ;
Mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement.


Dit autrement, je pense, dans la tradition de Paul, que nous avons un devoir d'état, et que si nous ne respectons pas ce devoir d'état, il ne faudra pas pleurer ensuite.

Est-ce à dire que, parce que les chefs d'entreprise français trouvent leur avantage naturel à engager une main d'oeuvre bon marché et prête à tout, les descendants de familles d'origine hexagonale ancienne ou clairement enracinées devraient, aujourd'hui, se considérer comme à peine débarquées dans le pays et ne pas regimber aux travaux les plus durs considérant le tarif et les conditions de travail qui leur seront faits ? Je vous en laisse juge.

Il appartient justement à la loi de l'État d'encadrer les conditions de travail, de telle sorte qu'elles ne soient point infernales . C'est, je pense, le cas en France. Je n'ai pas de lumière sur le désamiantage, mais je puis vous indiquer que le secteur du BTP était par le passé très correctement payé (à une époque où je n'étais pas consultant). Il me semble par ailleurs que ces conditions soient plutôt allées s'améliorant au fil du temps, et que l'époque des "enfants de cinq ans travaillant dans les mines" soit révolue, et je ne partage pas le discours du NPA sur le bagne que constitueraient les entreprises françaises.
En fait, il me semble que toute une part du discours français tende à la dévalorisation du travail manuel : mieux vaut être, semble-t-il, un mauvais employé qu'un bon artisan. Je puis vous assurer qu'un plombier courageux gagne bien mieux sa vie qu'un col blanc (je tiens à votre disposition mes plus récentes factures). Un jeune homme qui serait studieux, obtiendrait un CAP, un BEP, puis un baccalauréat professionnel et enfin un BTS aurait un bon métier et un bon salaire, et ne serait pas un déclassé.
14 mars 2010, 00:02   De l' Allemagne
Bien cher Rogemi,


Pourriez-vous nous dire deux mots de la façon dont les Allemands appréhendent les métiers du type "technicien supérieur" ou "ouvrier hautement qualifié" ?
Utilisateur anonyme
14 mars 2010, 08:30   Re : Supprimons déjà la HALDE ...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"...et sans doute plus intéressant pour vous".

Merci de votre sollicitude, M. Bourjon. Mais vous vous trompez. Ce forum est intéressant à consulter. Ignorez-moi (sauf si cela vous donne l'occasion d'amusements). Je n'y hululerai pas de vide nénie.

Au passage, j'avais bien compris que vous répondiez à Jean-Marc. "Est-ce clair?" demandez-vous. Une chose qui est claire c'est que vous opposez des "désaccords principiels" à des réalités dont vous niez la pertinence après avoir tenté, tout de même, —et c'est ce que je pointais— de les nier elles-mêmes. J'attire votre attention sur le fait qu'Orimont, dont vous trouvez l'intervention "du plus haut intérêt", non seulement confirme cette réalité, mais clame haut sa légitimité (comme vous dites): Pas de désamiantage pour ses enfants! (mais pas de boulot de femme de ménage non plus, pour en rester aux petits métiers du bon vieux temps).

PS: alors que je venais de vous répondre, je vois que vous êtes revenu peaufiner votre intervention, un jour plus tard, l'agrémentant d'une insulte ad hominem de bas niveau. Ah ! L’amour des formes…
Citation
Didier Bourjon
cette présence, donc, à ce degré et dans ces conditions, je la considère en tout état de cause illégitime, et, cette invasion scélérate n’ayant fait l’objet d’aucun choix démocratique, les conséquences en étant mortifères pour tout ce qu’il est naturel et obligé que je défende, attendu enfin qu’elle participe d’une entreprise déterminée de conquête, elle reste à mes yeux susceptible d’une remise en cause rétrospective - on a vu pire (non, pas Hitler and co : 62, par exemple, en version humanitaire et démocratique, rassurez-vous derechef …) - que j’appelle même de tous mes vœux, autant qu’il sera possible. Avant toute discussion sur les catastrophes à venir que cette "politique" - imposée en sous-main et complétée par une propagande médiatico-spectaculaire à faire crever de jalousie les tyrans et totalitarismes passés sous les aspects d’un sentimentalisme écœurant, celui-là à faire rougir le dernier des saint-sulpiciens -, va en toute logique entraîner, c’est un désaccord principiel et rédhibitoire que j’oppose à cette "réalité" toute provisoire


Très bon texte de Didier Bourjon.Selon moi, il est fondamental de déclarer illégitime cette présence massive sur notre sol, de populations refusant de s'intégrer.
Mais y-a-t-il une façon démocratique de remettre en cause ces nationalisations acquises par le droit du sol ?
La seule solution n'est-elle pas la guerre civile que personne, du côté des français de souche, moi en premier, n'est prêt à mener...
J'aimerais savoir à qui Florence Aubenas, qui pendant six mois s'est fait passer pour une femme de ménage de grandes surface ou quelque chose comme ça, donne la parole dans son livre . Ces femmes qu'ellea côtoyées sont-elles issues de la "diversité" ou "de souche" ? Quelqu'un en saurait-il plus ?
14 mars 2010, 11:00   Mesures pratiques
Bien cher Orimont,

De mon côté, je serais partisan de quelques mesures pratiques :

- réserver des allocations du type RSA aux seuls nationaux (c'est différent de l'allocation chômage, pour laquelle la personne a cotisé) ;

- limiter le RSA dans le temps pour les nationaux (par exemple à trois ans sur toute la vie active). On peut concevoir que des personnes aient des accidents de carrière ; au-delà d'une certaine durée, ce ne sont pas des accidents, c'est de la paresse (ou de la maladie).
Je vous rassure : pour ce qui me concerne, quelles que soient les "raisons" ou les "explications" à la présence sur notre sol et dans notre ex beau pays de populations d’origines plus ou moins lointaines toujours plus envahissantes, se pensant de surcroît, sitôt débarquées, "chez elles" de plein droit et se comportant en conséquence (il est vrai qu’elles y sont grandement encouragées) alors qu’à l’évidence et pour la plupart elles sont et entendent rester parfaitement étrangères à l’histoire et à la culture dudit pays qu’elles ont ainsi la muflerie insigne d’occuper massivement en l’abimant et le dénaturant par l’affirmation quotidienne et intempestive de leurs propres "identités" (il faut dire aussi que nous ne récupérons pas précisément les élites de ces mondes fort éloignés du nôtre, élites dont on peut admirer depuis qu’elles ont pris le pouvoir dans leurs territoires ce dont elles se montrent généralement capable) cette présence, donc, à ce degré et dans ces conditions, je la considère en tout état de cause illégitime, et, cette invasion scélérate n’ayant fait l’objet d’aucun choix démocratique, les conséquences en étant mortifères pour tout ce qu’il est naturel et obligé que je défende, attendu enfin qu’elle participe d’une entreprise déterminée de conquête, elle reste à mes yeux susceptible d’une remise en cause rétrospective - on a vu pire (non, pas Hitler and co : 62, par exemple, en version humanitaire et démocratique, rassurez-vous derechef …) - que j’appelle même de tous mes vœux, autant qu’il sera possible. Avant toute discussion sur les catastrophes à venir que cette "politique" - imposée en sous-main et complétée par une propagande médiatico-spectaculaire à faire crever de jalousie les tyrans et totalitarismes passés sous les aspects d’un sentimentalisme écœurant, celui-là à faire rougir le dernier des saint-sulpiciens -, va en toute logique entraîner, c’est un désaccord principiel et rédhibitoire que j’oppose à cette "réalité" toute provisoire. Est-ce clair ?

Il fallait que cela fût dit, et bien dit. Bravo !
14 mars 2010, 11:08   Florence Aubenas
Bien chère Cassandre,

J'ai lu cet extraordinaire livre. Florence Aubenas est une grande journaliste, voir son travail à propos d'Outreau. Elle fut quasiment la première à exprimer un doute.

Pour les femmes de ménage que décrit Mme Aubenas, il y a trois catégories : des femmes étrangères qui sont bien contentes d'avoir "un boulot", des Françaises "en chute sociale" avec souvent un concubin cossard, et des Françaises "petites bourgeoises", c'est à dire dont le mari travaille et qui fournissent un salaire d'appoint, et qui occupent les postes de maîtrise. Toutes ces femmes méritent notre respect, les messieurs de la seconde catégorie, non.

Je ne sais si vous avez remarqué cela. Mon style va être grossier, mais je ne sais pas l'exprimer autrement.

Pour les boulots de merde (femme de ménage sur les ferries, horaires brisés en super-marché) bien des messieurs cossards ou branleurs, au choix, sont tout à fait prêts à ce que leur compagne soit sur le même créneau que les étrangères. Ils ne sont aucunement prêts à concurrencer les étrangers quant aux boulots de merde masculin.

Des Françaises sur des boulots de ce style, vous en verrez autant que vous en voudrez, des Français, non.
14 mars 2010, 12:06   Re : Florence Aubenas
Merci, cher Jean Marc, pour ces précisions.
( Des petites bourgeoises choisissent comme travail d'appoint de faire des ménages ? ! )

Je note que ces femmes qui font vraiment un " boulot de merde ", pour reprendre votre expression, on ne les entend jamais se plaindre, de même qu'on entend rarement se plaindre les smicards qui triment pour un salaire dérisoire, perdant malgré cela toutes sortes d'avantages sociaux et qui, de ce fait, ont la vie bien plus dure que nombre de branleurs. Or ce sont le plus souvent à ces derniers que l'on tend le micro.

Merci, aussi, cher Didier, pour la vigueur votre texte.
14 mars 2010, 12:09   Petites bourgeoises
Bien chère Cassandre,

Je n'ai pas été clair : ces dames occupent des postes de maîtrise, elles donnent un coup de main mais surtout elles encadrent, un peu comme des contre-maîtres.

Pour les smicards, je suis totalement de votre avis. Les médias français raffolent du marginal, du révolté social, du branleur budgétivore, mais le travailleur, on s'en moque.
C'est quoi le "boulot de merde" ? Ne devrait-on pas considérer qu'il y a surtout des conditions de travail et de salaire qui font d'un boulot utile un "boulot de merde" ?
14 mars 2010, 12:32   Boulot de merde
Bien chère Ostinato,


Personnellement, je ne considère pas qu'il y ait de tels postes de travail. J'observe simplement que bien des Français portent ce genre de jugement, au delà des conditions de rémunération.
14 mars 2010, 12:48   Re : Boulot de merde
Je suis d'accord avec vous, néanmoins un effort sur l'attractivité, la diminution de la pénibilité et les salaire serait bienvenu. Il paraît en effet qu'il y a eu de grandes améliorations dans le bâtiment. Si cela est vrai, je n'en sais rien, force est de constater que cette branche manque de main d'œuvre. Si l'on regarde la restauration, les salaires sont très bas, les contraintes horaires importantes, et les recrutements difficiles. Les aides sociales correctement utilisées sont nettement plus attrayantes. A fui toute idée prométhéenne, remplacée qu'elle est par le droit au confort. Les inégalités injustifiées entre le haut de l'échelle (traders et dirigeants) et le bas de l'échelle ne peuvent que renforcer cette inappétence pour l'effort.
14 mars 2010, 13:11   Exemple concret
Bien chère Ostinato,

Je vais prendre un exemple concret. Vous avez remarqué que je m'occupe de football, ce qui peut être critiqué, mais qui est une excellente façon de connaître une certaine France.

Il se trouve que plusieurs, parmi les joueurs, travaillent "dans le bâtiment". J'ai en tête le cas d'un jeune homme, d'environ vingt-cinq ans, qui a un bon salaire et qui est déjà chef d'équipe, et qui doit cela au fait qu'il est un des seuls Français de l'entreprise (le patron, Portugais naturalisé, se lamente des difficultés de recrutement, il a actuellement des Lettons, en tout cas des baltes, et des nord-africains ou subsahariens).

Ce jeune Français doit sa promotion non à un favoritisme ethnique, mais tout simplement parce que les clients s'adressent spontanément à lui, et qu'il est le seul à avoir une formation approfondie.
Cher Jean-Marc,

Par quoi commencer ? Je ne résiste pas à l'envie d'une réponse que je devrais différer plutôt qu'esquisser en vitesse car je ne suis pas aussi disponible que je le voudrais.

Alors, tiens, les "délices de Capoue" dans lesquels s'endormiraient, selon vous, trop de Français. C'est à se demander si votre allant et votre énergie, cette jeunesse qu'on sent en vous ne vous viennent pas d'une disposition bienvenue à ne pas voir le temps passer. Vous nous avez cité une anecdote de l'an quarante et, maintenant, avec vos "délices de Capoue", on se croirait transporté dans les années soixante dix. Je suppose que ces délices sont ceux où s'endort votre jeune homme qui "fuit l'école (tel un Villon sans talent), passe ses nuits dans des établissements à musique de sauvages, se repait de rap et de slam, fume Dieu sait quoi, porte des baggies, parle comme un charretier (et si possible dans la langue de l'étranger) et n'ouvre pas un livre". De tels personnages existent, évidemment. Voici pourtant ce que j'observe au midi de ma porte, avec l'avantage de n'avoir pas quitté le village depuis une vingtaine d'années - et village très majoritairement hexagonal ancien - ce qui m'a permis de voir grandir une ou deux générations de jeunes gens dont certains (mon Dieu !) approchent de la trentaine et avaient une dizaine d'années quand je les ai connus. Or, la proportion de ces jeunes gens prétendument vautrés dans les "délices de Capoue" est aujourd'hui très médiocre, pour ne pas dire négligeable, disons le mot "acceptable", nettement plus acceptable, pour la bonne marche d'une société avancée, que la présence pléthorique de faux-travailleurs budgétivores en diable et rétribués à missionner le vent.

Certes, certains de ces jeunes gens ont traversé des périodes de "glande" sans doute un peu plus longues que jadis (et financées bien plus par les parents que par la "société"), mais autour des 25 ans la majorité d'entre eux s'est trouvé un travail, qui dans le bâtiment, qui dans le commerce, qui dans le tertiaire (il y a très peu d'intellectuels dans ce village) mais certainement pas mais pas dans un boulot de merde de type désamiantage ou nettoyage - et quand je reprends votre expression ("boulot de merde"), c'est avec les réserves formulées par Ostinato : que les horaires changent, que la paye double, cette merde-là fleurera la rose et vous les verrez, les prétendus branleurs, se précipiter pour prendre la place des Maliens.

C'est terminé, Jean-Marc. Nous ne sommes plus du temps des hyppies, ni même dans les années 80-90. Terminé depuis bien longtemps les allocations chômage perçues pendant un an à 90% du salaire. Vous appelez "délices de Capoue" les 400 ou 500 euros du RSA ? Pensez-vous qu'une poignée de teufeurs vagabonds (qui ne le restent d'ailleurs pas éternellement) ou de décatis intermittents du spectacle dont toute l'ambition est de réunir leurs mythiques 507 heures pour toucher l'assedic, pèsent lourds dans la situation de la France ?

Je peux vous garantir que plus personne, ou très peu, chez les jeunes gens d'origine occidentale, ne se "goberge" aux frais du contribuable. La "maison bleue" de Maxime Le Forestier est déserte et les enfants de ces branleurs auto-proclamés que furent les babas-cool (amenés d'ailleurs, dès l'origine, à se retirer dans la profondeur des vallées d'Ariège, entre autre, pour pouvoir vivre leur "Capoue" sans eau ni électricité (mais pas mal d'herbe)) sont parmi les plus pragmatiques qui soient. Ils n'ont que "on peut pas faire autrement" à la bouche, "on n'a pas le choix", et ont parfaitement intériorisé le concept de "looser/winer" (traduit allègrement, à l'occasion, en "enculé/enculeur"). Considérez que les jeunes français ne rêvent que d'une chose : un EMPOI, mais, en effet, pas un "boulot de merde". Montrez-moi ces jeunes branleurs qui n'existent plus que dans votre imagination ou en quantité si peu significative qu'il me semble impertinent de les désigner comme fauteurs de quoi que ce soit.

(à suivre... Pardonnez-moi, je suis en train de me mettre en retard.)
14 mars 2010, 14:29   Re : Derniers paragraphes
Jean-Marc et Orimont ne doivent pas être tellement en en désaccord sur l'essentiel puisque étant d'accord avec le premier je me découvre aussi d'accord avec le second. Je ne sais pas si jon me suit bien, là .
Il est évident que les "boulots de merde" ne sont perçus ainsi que parce qu'ils sont mal payés. A preuve le métier d'éboueur qui, revalorisé, ne passe plus tellement pour tel.
Je pense que, en effet, les "de souche" et assimilés , sont moins branleurs qu'hier pour les raisons données par Orimont. Il semblerait toutefois que les jeunes issus de la diversité aient moins à pâtir de la restriction relative de l'assistanat social que les autre Français. .Beaucoup semblent se complaire dans un chômage dont en même temps ils ne cessent de se plaindre comme d'uns insupportable discrimination.
Utilisateur anonyme
14 mars 2010, 14:33   Re : Derniers paragraphes
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 mars 2010, 14:38   Accord et désaccord
Bien chère Cassandre,

Vous n'avez pas tort.

La population que j'évoque n'est pas celle de ce que j'avais nommée autrefois "la France pavillonnaire", c'est à dire celle des familles qui ont dû fuir les cités et qui sont devenues des néo-ruraux ou des rurbains, je ne sais. Je précise que cet exode européen a été accompagné par quelques familles nord-africaines, dont les enfants sont tout à fait corrects et bien élevés, et font de très bons Français.

Je suis conscient que ces familles (européennes en grande majorité et nord-africaines en minorité) font des efforts et correspondent à la partie "combattive" de la classe populaire. Ce sont d'ailleurs leurs fils que je vois au football.

En revanche, je suis persuadé que la "France des cités", qu'elle soit d'origine étrangère ou bien "de souche", a largement le comportement que je décris, la partie "de souche" étant, comme on disait autrefois, (mot impossible à écrire). Ces jeunes d'apparence européenne qui font leurs les comportements les plus éloignés des nôtres des contre-colonisateurs ne méritent aucune indulgence.
14 mars 2010, 14:46   Re : Bella ciao
Citation

Souffrez donc que je revienne sur ma marotte personnelle qui est de croire que les plus fieffés "branleurs" se recrutent parmi les consultants, les escrocs de "l'audit" et toute leur séquelle, cette cohorte de faux travailleurs dont le plus perceptible de l'activité consiste à donner des leçons aux autres, tout en détournant légalement des fonds qui servent à les payer et pourraient servir à autre chose.

Orimont ! Heureusement que vous êtes là !

Citation

( Des petites bourgeoises choisissent comme travail d'appoint de faire des ménages ? ! )

J'en connais personnellement une, et vous seriez surpris d'apprendre quel est son métier, qui ne lui permet pas de subvenir à ses besoins.
Tiens, moi non plus je ne résiste pas à une réponse à M. Bourjon (qui a un peu raison, cependant: je devrais me contenter de glaner sur ce site ce que je peux y trouver et ne point trop y intervenir, cela prend une énergie et un temps immenses).

Vous m’avez, avec une élégance toute In-nocente, traité d’abruti sclérosé, représentatif en cela du CNRS. Cela m’incite à deux remarques :

J’ai dit que je trouvais ce forum intéressant. S’il est un domaine cependant, certes peu souvent abordé, où il ne l’est pas du tout, et où il est même désastreux, c’est celui de la science au sujet de laquelle règne, par petites touches, mais avec une remarquable constance et sans guère d’opposition, un obscurantisme jovial qui, même s’il trouve sa source dans l’inintérêt plutôt que la conviction —et aussi sans doute dans un vague mépris, bien "français de souche", des littéraires à l'égard de la chose scientifique— ne détonnerait pas dans une mosquée du neuf-trois (je pense par exemple au fixisme pré-Lamarckien de M. Marche; les moqueries de M. Bolacre sur les "théories" localisatrices des fonctions cérébrales furent un autre grand moment, jadis). Il y a là une possible voie d’alliance objective avec vos ennemis, à long terme, et l'espoir d'une constructive cohabitation.

Concernant votre pique néo-poujadiste contre le CNRS: il y aurait sans doute beaucoup à faire pour améliorer le fonctionnement de cette grosse machine, et peut-être vaudrait-il mieux encore la supprimer, il est possible qu’elle ait perdu son utilité. Cependant votre affirmation d’un coût incommensurable à ses performances est très probablement une contrevérité (de plus). Même si personne, à ma connaissance, ne s’est jamais sérieusement penché sur la notion, très difficile à cerner, du coût des découvertes scientifiques, il y a fort à parier que le rapport coût/résultats est en fait plus grand aux États-Unis, pour des tas de raisons (entre beaucoup d'autres, l'existence d'énormes fondations dont les dépenses ne sont pas prises en compte lorsqu'on analyse les politiques scientifiques). Ces choses là sont complexes.

Je vous laisse à votre croisade.
14 mars 2010, 15:10   CNRS
Bien cher Jfbrunet,

Je fais partie des Français qui sont à la fois exaspérés par le côté monstrueux du CNRS, et admiratifs devant les performances de ses laboratoires et unités associées.

J'ai eu, dans un poste précédent (donc avant que je ne m'engraisse par la consultance), à noter des chercheurs CNRS (ou plutôt des agents CNRS intégrés dans des corps d'ingénieurs, et qui faisaient, Dieu sait pourquoi, une double carrière). Ces personnes étaient de qualité, mais que de paperasses !
Utilisateur anonyme
14 mars 2010, 15:43   Re : Supprimons déjà la HALDE ...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
14 mars 2010, 16:03   Fixisme pré-lamarckien
Vous délirez.

Mes interventions dans ces sujets, qui datent de deux ou trois ans maintenant, se contentaient de reprendre les thèses de Jean Staune [www.staune.fr] et de ses amis, que je fais miennes. Je fais miennes également les thèses de la paléontologue française Anne Dambricourt, qui a signé un article que vous trouverez également sur la page en lien dans le présent message. Voilà pour mon "fixisme pré-lamarckien".
14 mars 2010, 16:10   Bernard d'Espagnat
Article du physicien français Bernard d'Espagnat (Professeur honoraire à l’Université Paris XI. Membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques) présentant le dernier opus de Jean Staune:

[www.lesensdelexistence.fr]
Cher M. Bourjon,
Excusez-moi, j'ai cru lire une phrase établissant un parallèle entre ma soi-disant incompréhension de votre ironie à l'égard d'une contribution de Jean-Marc, et l'état de sclérose avancée du CNRS auquel j'appartiens, et j'ai eu l'impression qu'elle avait été rajoutée a posteriori. Je dois lire trop rapidement.

J'arrête là cet échange qui s'enlise dans les dénégations et les emberlificotements en effet, même si je persiste à croire que l'ensemble des propositions plus ou moins consensuelles inscrites dans ce fil sur les rapports entre les immigrés et les petits boulots (qu'ils volent aux autochtones qui en feraient volontiers leurs choux gras (cf la contribution initiale de Cassandre et le renchérissement d'Antoine de Falveras), qui leur reviennent naturellement en tant que derniers venus et que les autochtones sont tout à fait fondés à refuser (cf la contribution de M. Marche avec laquelle je serais plutôt d'accord, et le témoignage de M. Bolacre), et qui, pour faire bonne mesure sont en fait assurés dans une beaucoup plus grande mesure qu'on ne croit par les dits autochtones pendant que les immigrés se tournent les pouces) font un ensemble peu cohérent, ou dont la cohérence semble uniquement résider dans une démonisation systématique de l'immigré (plus encore que de l'immigration) qui dessert à mon avis complètement la croisade In-nocente. Mais je vous accorde qu'on doit trouver de meilleurs conseils que moi au chevet de votre parti.

Cher Jean-Marc
Merci pour votre point de vue équilibré, comme souvent, et qui évite de charger la barque jusqu'au moment où elle sombre avec le nautonier.
Au risque de me contredire, je reviens sur la question des "boulots de merde". Finalement, je ne pense pas que la seule question du salaire et des conditions de travail soient en cause. Peut-être qu'existe bel et bien une irréductible hiérarchie dans les activités humaines et que certaines d'entres elles ne pourront jamais être véritablement désirées mais simplement acceptées en attendant mieux, cette attente du mieux dût-elle être transmise à la descendance. "Essuyer les plâtres" est une expression qui pourrait assez bien servir à désigner de nombreuses tâches, certes utiles et mêmes indispensables, mais inévitablement considérées comme une étape, sinon une épreuve, dans la vie d'un individu ou d'un groupe. Personne ne souhaite s'y établir et si un groupe quelconque parvient au fil du temps à s'en détacher (singulièrement un groupe d'immigrés, mais aussi une classe sociale), on ne peut attendre de lui qu'il y revienne. Ici, le "chacun son tour" s'impose.

Quant à l'acceptation des-dites tâches par les femmes, le courage et l'endurance qu'elles y déploient tandis que les hommes assumeraient sans état d'âme leur paresse (avec en filigrane une mentalité de souteneur), on peut y voir une conséquence de la domination masculine.
15 mars 2010, 14:14   Otohime
Bien chers Orimont, Francis et Bernard,


N'y aurait-il point, dans toutes les grandes civilisations, un préjugé sur les métiers liés à la saleté, le sang, l' équarrissage et la mort, et ce quel que puisse être le salaire ?

Le Japon a, je crois, "Les Gens des hameaux", et l'Inde les Banghis.
15 mars 2010, 14:39   Pour Marx
Impossible de ne pas rejoindre Orimont ici, et de le doubler, comme le cycliste qui, dans l'ascension du col, relaie son coéquipier et camarade en lui passant devant de manière provisoire:

Tout le travail du syndicalisme (en particulier en France) a été d'aménager les "boulots de merde", ceux-là mêmes qui ne doivent en aucun cas être "transmis à la génération suivante", de manière à ce que, très précisément, ils puissent l'être. D'où l'apparition d'une "aristocratie ouvrière", qui en toute rigueur n'aurait jamais dû être, et de la nocente "ancienneté" qui génère "statuts" et privilèges dans le prolétariat, lesquels, pour un bien ou mal, là n'est pas la question, ruinèrent définitivement les perspectives d'une Révolution de 17 en France en même temps qu'ils contribuèrent à l'écrasante domination sociologique et mentale de la petite bourgeoisie dont parle Renaud Camus.

Encore une fois, je ne suis pas de ceux qui déplorent particulièrement cette évolution (du moins quant à son principe et sa structure, laissant de côté les phénomènes superstructurels explorés par Camus), mais je trouve intéressant de lui mettre le doigt dessus, de bien mesurer que c'est l'acceptation et la pérennisation dans une vie humaine et sa descendance d'une tâche ingrate et qui n'eût dû être que temporaire, qui est à l'origine de tout, du tout d'aujourd'hui.
15 mars 2010, 17:27   Re : Otohime
Même les musiciens, en Inde ont été frappés de cette malédiction (boyaux des instruments à cordes, peaux des instruments à percussion...) Raison pour laquelle, bien souvent, ils se sont faits mahométans, pour échapper à cette relégation de caste...
15 mars 2010, 17:35   Re : Otohime
Cher Jean-Marc, il semble bien que oui, mais notez que dans certaines civilisations américaines, les équarisseurs de victimes sacrificielles, ceux dont les pieds baignaient dans le sang de longues heures et très souvent, étaient les prêtres officiants, soit les personnages les plus vénérés du régime. Sans revenir encore sur ce que nous enseigne Lévi-Strauss dans la Pensée sauvage (je l'ai déjà trop fait ici), soulignons que l'horreur est aussi sacrée et donc intouchable dans les deux sens. L'horreur est qualitative et l'échelle quantitative de la considération qu'elle inspire est entièrement basculable.
15 mars 2010, 17:47   Re : Otohime
Ce qui est plus universellement maudit, c'est la fatigue physique, le travail de force, l'épuisement sous l'effort brut et, pour en deviner les raisons, nul besoin de se plonger dans les recoins des chimères humaines (sauf pour y dénicher, éventuellement, le très puni géant Atlas.)
Ça me rappelle le texte de Proust, Sentiments filiaux d'un parricide. Mais c'est peut-être sans rapport, un simple association d'idées.
15 mars 2010, 18:07   Travail physique
Je n'en suis pas persuadé, bien cher Orimont.

Le laboureur (travail le plus physique de l'époque, car il faut peser sur la charrue) est fortement mis en valeur par notre culture, à l'inverse du berger, déprécié.
Tu es mon laboureur ô Seigneur, rien ne serait manquer où tu me conduis. (?)

C'est le métier de "bergère" qui est mal considéré. A tel point que certaines gardeuses (*)de mouton se font désigner comme "berger".

Il existe un texte de Cendrars qui décrit le boulot minable et révoltant qui est celui du moissonneur (au Canada, il me semble, sur de grosses machines, dans des champs interminables). Le moissonneur, en général, est le véritable damné de la terre, prototypique. Moissonner, ce n'est pas "travailler la terre", c'est seulement se courber vers elle. Le turf le moins créatif qui soit au monde.

La tâche du moissonneur, du cueilleur de coton, du vendangeur, du coupeur de cannes, contrairement à la légende, ne fait chanter qu'un temps. Je préfèrerais être égoutier, vidangeur de cuves à mazout, je n'aurais au moins pas sur le dos tout ce folklore lumineux, hypocrite et ignorant qui m'accablerait à chanter ma gloire usurpée.

(*) dirait-on gardienne de moutons, vraiment ?
Bien cher Francis,


Je partage totalement votre point de vue (notez d'ailleurs que j'avais pris un peu plus haut l'exemple de la moisson à la ferme du Haut mal, comme typique de la population mouvante qui se loue à l'occasion).

Ces ouvriers (on disait, dans le Tarn, ces valets) étaient embauchés pour la moisson et la dépiquaison et étaient considérés comme une masse inquiétante et sournoise, avec de fortes tendances anarchistes et communistes. Tel était du moins l'avis de certaine salle du café de mon bourg, lieu social où le notaire, le médecin, l'instituteur, l'adjudant-chef de la gendarmerie et quelques autres se racontaient leur Grande Guerre, pestaient contre la chute du franc, évoquaient le fantôme de la Russie et le fait que les cossards se la coulaient douce, maintenant.

Ces personnages dangereux migraient alors du pays des Gavatch vers celui des Païbassols (je salue au passage Cassandre) pour les vendanges (j'imagine que les vignerons de l'Aude et de l'Hérault, socialistes, devaient trouver une autre raison de les haïr), passaient l'hiver on ne sait où, et cueillaient au début du printemps les fruits des arboriculteurs royalistes de la Salanque.

En fait, bien cher Francis, on n'aimait pas les gens sans feu, les gens sans aveu et autres vagabonds, les journaliers, les trimardeurs, les chemineaux. On aimait le travail du Maître, qui seul laboure, qui seul préside à la taille des vignes, qui ouvre le ban des vendanges, qui va à la foire acheter les bêtes.

Un de mes arrières grand-pères vivait chichement et trimait, car il avait de nombreux enfants et peu de ressources : mais il n'avait jamais été commandé par personne, sauf à l'armée, il était considéré car propriétaire, il était comme on dit en langue d'oc "le maître de l' Oustal".
Justement Francis, la brebis s'égare, et la terre ne ment pas !

Plus sérieusement, quand Jésus nous parle de l'Acte par excellence, qui est de Le suivre, il nous dit :

" Celui qui, ayant mis la main à la charrue, regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu. "
Oui, on peut diluer la sueur en quatre. Notons que les métiers cités, moissonneurs, cueilleurs et autres ne passent tout de même pas d'enviables sinécures (quant au prestige du laboureur, il doit beaucoup à la métaphore de l'accouplement.)

Nieriez-vous la tentative native de l'homme, depuis le levier jusqu'au robot, de trouver les moyens d'avoir moins à forcer ?

"En fait, bien cher Francis, on n'aimait pas les gens sans feu, les gens sans aveu et autres vagabonds, les journaliers, les trimardeurs, les chemineaux". Tiens, je dois avoir un vieux fond paysan : c'est à peu près l'impression que me font les hommes d'affaires de partout et nulle part qui hantent continuellement les aéroports, malettes et portables à la main.
15 mars 2010, 19:41   Protestation
Bien cher Orimont,

Vous nous écrivez :

C'est à peu près l'impression que me font les hommes d'affaires de partout et nulle part qui hantent continuellement les aéroports, malettes et portables à la main

Vous nous ridiculisez en nous faisant passer pour des hamsters ! je vous assure que, de temps en temps, nous parvenons à prendre un avion et que même, parfois, nous réussissons à récupérer nos valises (mises sur le tapis, je sais, par un rastaquouère mal identifiée, mais, comme on dit, à valise portée on ne regarde pas le porteur) et, figurez-vous, à sortir pour rejoindre notre 4x4 tapageur et polluant, et démarrer au son de Da-da-dir-la-da-da.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter