Dans le cas précis, pas tout à fait. Le héros de Calvino est chargé de contrôler les cartes d'identité et représente le PCI. Le livre est constitué par les pensées et les sensations qui traversent cet homme pendant cette journée. Le bureau où il opère est installé dans un immense hospice de Turin et les électeurs ne sont autres que les religieuses et les pensionnaires, des malheureux privés de toute intelligence, accablés de maux physiques épouvantables, tout simplement des "monstres" et qui, cependant, votent (Démocratie Chrétienne bien sûr.) Sur un tel canevas, on pouvait s'attendre à une vulgaire satire, une quelconque dénonciation des magouilles électorales et c'est bien autre chose, une réflexion sur le communisme, la démocratie, le droit de vote, la définition de l'humain, le tout en 120 pages et sans l'air d'y toucher.