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Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique

Envoyé par Gérard Rogemi 
Pour ceux qui sont interessés par l'économie cette conférence Charles Gave est du plus grand intérêt !


Eh bé, c'est joyeux !
Mais il me semble qu'il y a un vice de forme dans son raisonnement : il pense en termes nationalistes d'un domaine supra-national. Ce n'est pas pour rien qu'il parle de son père, grand-père et arrière grand-père qui se sont battus (en « colonels » alsaciens !) contre les Allemands, et que, dit-il, ça l'énerve qu'un Allemand, dans le fond, soit préposé à la rigueur financière de l'Europe... Moi, cela ne me dérange pas, au contraire...
Utilisateur anonyme
19 mars 2010, 17:21   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
C'est très intéressant, merci beaucoup.

Il est si essoufflé au début qu'on éprouve le besoin de reprendre soi-même son souffle.
Utilisateur anonyme
19 mars 2010, 17:35   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
Il ressemble un peu à Lionel Jospin (mais un Lionel Jospin qui serait clairvoyant).
Vivement intéressé également, je vous remercie, cher Rogemi. Je me faisais la même réflexion que Bernard mais que la tutelle soit allemande ou vienne du FMI, l'inéluctable rigueur va faire mal.
Au pays des aveugles les borgnes sont rois.

L'Allemagne elle aussi a un énorme déficit budgétaire (80 milliards en 2010) et les banques centrales régionales sont, en raison d'engagements imprudents, presque toutes en faillite et ce sera au contribuable de devoir les renflouer. Comme en France le remboursement des intérêts et des emprunts constitue le deuxième poste du budget fédéral.

Il y a en Allemagne plus de 5 millions de chômeurs et pour trouver un emploi c'est comme en France la croix et la bannière. Les jeunes diplomés mettent des mois et des mois pour trouver un premier emploi.

Les points forts de l'Allemagne ont été soulignés par Gave mais il montre bien que c'est la classe politique francaise qui depuis 40 ans par rivalité mimétique voulait elle aussi un D-Mark fort car à ses yeux les dévaluations à répétition étaient humiliantes.

En voulant enfermer le D-Mark dans l'euro les gouvernements de la France se sont plantées et c'est le pacifisme de gauche qui nous a conduit à accepter une monnaie unique nous mettant à la merci de la Germanie qui dispose d'un tissu industriel écrasant et surtout de cadres et de managers d'une éfficacité rare.

Jamais de Gaulle n'aurait accepté un tel renoncement à l'indépendance de la France.
N'est-ce pas de Gaulle qui disait que l'économie politique était très simple, et que toute ménagère en connaît le principe : il ne faut pas dépenser plus que ce que l'on a dans le porte-monnaie ? L'inflation, puisque c'est, en fait, d'elle que l'on parle, n'est souvent qu'un manteau de Noé pour des pratiques laxistes, et les Allemands sont certainement à cet égard plus rigoureux que les autres, étant donné leur histoire... Je me demande ce que seraient les pays européens, à l'heure actuelle, c'est-à-dire après la tempête financière mondiale, s'il n'y avait un euro tout de même assez robuste, étant donné la base géographique et institutionnelle sur laquelle il repose... Je constate que les arguments à son encontre sont tous de type nationaliste, alors que la force de l'euro, comme la force de la monnaie romaine in illo tempore, est son usage commun dans un espace universel... (D'accord : "commun" n'est pas exactement "unique".) La mainmise sur la monnaie et ses manipulations ne sont pas le tout de la politique...
Citation
Bernard Lombart
[...] la force de l'euro, comme la force de la monnaie romaine in illo tempore, est son usage commun dans un espace universel...

J'avais lu, et donc j'avais voulu lire, ...est un espace virtuel.. Heureusement que , par principe, je relis les messages de Bernard, sans quoi je me fusse abusé...
Citation
Je me demande ce que seraient les pays européens, à l'heure actuelle, c'est-à-dire après la tempête financière mondiale, s'il n'y avait un euro tout de même assez robuste, étant donné la base géographique et institutionnelle sur laquelle il repose...

Mais Bernard comment pouvez-vous concevoir qu'une monnaie soit forte alors que les économies grecque, espagnole, francaise, italienne et même allemande sont en mauvaise posture et le déficits budgéraires énormes.

L'Allemagne seule ne peut pas faire face. La force de l'euro provient du différiel de taux d'escompte vis à vis du dollar et aussi de la confiance (entre-temps relative) des grands investisseurs institutionnels cad fonds de pension, assurances-vie, etc... dans le stabilité de l'UE.

La tempête financiére a peu touché la France et l'italie et l'Espagne car les produits financiers américains sont en fait incomprehensibles pour les latins qui ne maitrisent pas l'anglais.

Les banques allemands, hollandaises, anglaises, scandinaves par contre ont été touchées de plein fouet.
Je n'ai pas dit "forte", Rogemi, j'ai évité ce terme expressément. J'ai dit "robuste" (relativement robuste)...
Imaginez l'état des petites monnaies des pays ensoleillés, et même de la France, sans la monnaie européenne et ses garde-fous (relatifs, encore une fois)... Imaginez aussi l'extraordinaire perte économique et financière qu'étaient les conversions aléatoires entre tous nos petits pays, au seul profit des intermédiaires bancaires !

Mais il y a une hypothèse que personne ne semble prendre en compte, ce serait une sortie de la zone euro de... l'Allemagne, qui est peut-être endettée comme tout le monde, mais dont les comptes ne sont pas systématiquement truqués. Vous savez que certains pays préfèrent payer très cher des experts faussaires et des artistes en cosmétologie de comptes plutôt que de rétablir la santé de leurs finances publiques... L'Allemagne est la première victime de ces pratiques maffieuses...
Citation
Mais il y a une hypothèse que personne ne semble prendre en compte, ce serait une sortie de la zone euro de... l'Allemagne, qui est peut-être endettée comme tout le monde, mais dont les comptes ne sont pas systématiquement truqués.

Mais en Allemagne tout le monde parle du retour du D-Mark surtout l'homme de la rue car les allemands n'ont en fait jamais vraiment accepté ce renoncement à leur monnaie. Les grands décideurs industriels voulaient la monnaie unique mais le peuple lui ne l'a jamais voulu et c'est pour ca que l'opinion publique est furibarde à propos de la Gréce.

L'Allemagne étant l'exportateur principal à l'intérieur de l'UE son industrie est celle qui a le plus profité de l'introduction de l'euro. Zemmour explique trés bien le procèssus qui a favorisé essentiellement l'industrie allemande comme le fait d'ailleurs Gave.

Je ne suis en aucun cas pour la politique du pire et pour moi les dés sont jetés et il faut donc par tous les moyens éviter la catastrophe économique qu'entrainerait un démentélement de la zone euro.

Cependant il sera difficile d'échapper à ce démentélement car les économies européennes sont en mauvaise santé et le contexte international ne leur est pas favorable.
Utilisateur anonyme
20 mars 2010, 15:46   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
Comme le dit ce monsieur, le système monétaire européen permet à ses états membres de faire faillite, ce qui est rigoureusement impossible pour les pays souverains comme l'Angleterre ou les USA. Quel progrès formidable !
Utilisateur anonyme
20 mars 2010, 15:46   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation
Et n'y a-t-il pas, entre le maintien de l'euro en l'état et le retour au "status quo ante" (ante SME, par exemple) d'autres possibilités, plus judicieuses, plus réalistes, mieux respectueuses du destin politique propre à chaque nation au sein de l'Europe, moins... "fictionnelles" ?

Il s'agit de sauver les meubles déjà plus que branlants de nos économies et il serait trés grave pour les peuples européens si l'UE etait contrainte de renoncer à l'euro dans l'urgence.

Je ne vois pas le personnel politique actuellement aux manettes prendre des décisions raisonnables. Nos hommes politiques ont été trop loin dans le projet européen et je ne vois pour eux que la fuite en avant.
Regardez ce qu'en pense Zemmour et je regrette de devoir vous le dire cher Bernard il est trés proche de la réalité ! Les baisses de salaires en Allemagne sont très réelles malheureusement. Les Banques allemands ont singulièrement morflées bien plus que les banques francaises. Et comme je le disais plus haut les allemands en ont assez de payer pour tout le monde et les grecs vont certainement être obligés de s'adresser au FMI. À moins qu' un accord soit trouvé dans les prochains jours..




Oui, Rogemi, c'est ce qu'on lit dans les journaux économiques ces jours-ci. Mais il reste que le gouvernement grec a profité de l'euro à plein, sans honorer le contrat européen qui y était lié, et c'est inacceptable, surtout pour les Allemands. Je ne dis pas que les autres pays sont blancs comme neige. Tout cela est loin d'être fini. Mais encore une fois, que serions-nous, avec trente monnaies différentes, face au vaste monde ? Avec les frais bancaires et les taux de change variables, nous ne pourrions même pas travailler ensemble entre nous...
Utilisateur anonyme
21 mars 2010, 14:24   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
Citation
Mais encore une fois, que serions-nous, avec trente monnaies différentes, face au vaste monde ? Avec les frais bancaires et les taux de change variables, nous ne pourrions même pas travailler ensemble entre nous...

Ce que nous fûmes avant le Marché commun, à savoir une nation qui comptait, sur tous les plans, dans le monde ?
Citation

Ce que nous fûmes avant le Marché commun, à savoir une nation qui comptait, sur tous les plans, dans le monde ?

Nous ne sommes plus au temps des colonies, il a, justement, la mondialisation, la Chine, avec son petit jeu sur la monnaie américaine, et l'Inde, et le Brésil...
Utilisateur anonyme
22 mars 2010, 21:25   Re : Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
En renonçant à la protection douanière à ses frontières et à sa monnaie nationale créée par la Banque de France à taux zéro, la France se place elle-même en concurrence directe avec des pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil qui n'ont pas les mêmes coûts de travail. C'est un choix politique irresponsable et économiquement suicidaire, car la France ne gagnera jamais la course au moins-disant social et environnemental, à moins de se transformer en pays du Tiers-Monde.
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