Bonjour à toutes et tous.
J'aimerais ouvrir un nouveau débat dont l'éventuelle issue me taraude depuis de nombreuses... années !
Suite aux mésaventures de l'ami Zemmour, je voudrais vous soumettre une piste de réflexion que tout le monde néglige... et pour cause.
Je suis personnellement pour une liberté d'expression totale, que ce soit pour Monsieur Zemmour et ses analyses sociologiques, pour Dieudonné et son obsession sioniste ou pour les rappeurs tels Monsieur R., conchiant la nation. J'estime qu'un état qui se veut libéral et démocratique doit assumer ses présomptions, agir en conséquence et favoriser tous les débats, même lorsqu'ils semblent voler au niveau des pâquerettes. En conséquence, les dépôts de plainte consécutifs à ce que l'on a coutume d'appeler "dérapages" (d'ailleurs en général toujours dans le sens du vent) me semblent irrecevables ; chacun doit assumer ses points de vue et être en mesure de les défendre becs et ongles, en privé ou par médias interposés.
Néanmoins, on peut constater depuis plusieurs années que cette liberté se rétracte de plus en plus, au point que certaines évidences d'hier passent aujourd'hui pour une provocation pure et simple, quand on n'y voit pas un fascisme larvé. D'où l'emploi systématique du mot "dérapage", relayé par l'ensemble des médias conformistes, qui en dit long sur les desseins de nos vertueux édiles : "déraper", c'est s'écarter plus ou moins volontairement de la route toute tracée par les argousins de la pensée. Sous couvert d'une terre de libertés, notre pays s'enfonce donc irrémédiablement dans un système, aujourd'hui orwellien, demain bradburiste.
Alors, comment en est-on arrivé là ? Pourquoi une telle police de la pensée, une telle hypocrisie drapée dans une toge de vertus ? Il me semble qu'en s'acharnant sur
l'émission de propos jugés déplacés ou outranciers, on fait commodément l'économie de toute remise en cause au niveau de
la réception. J'entends par là qu'en attaquant un Zemmour en justice, on sait pertinemment qu'on ne le fera jamais changer d'avis (au contraire ?), mais on lui signifie qu'il doit se taire de peur que son point de vue ne devienne... contagieux. C'est ici, selon moi, que se situe la pomme de discorde : nos édiles savent très bien que les gens sont de moins en moins armés culturellement et que
prise de recul et
part des choses ne font pas partie des outils intellectuels de la plupart. Ainsi chaque coterie, chaque association de minorités revanchardes, chaque mouvement intellectuel se dispute à présent la façon de nous raconter, qui l'histoire de France, qui la misère en banlieues, qui les vertus de l'Union européenne par le biais des médias, caisse de résonance de la bêtise populaire. Et bien entendu, lorsque le nombre donnera son aval à une idée jugée "droitière", on aura coutume, dans ce seul cas, de parler de "populisme".
Quid des responsabilités individuelles de chaque membre du troupeau ?...