Prêt à tout pour assurer le bonheur de son Hôte Adoré, à toutes les concessions, tous les reniements, toutes les manipulations, le remplaciste - puisqu'il faut l'appeler par son nom - nous chante aujourd'hui la ritournelle de l'érotique solaire pour couvrir le chant barbare du polygame, et les pleurs de ses esclaves.
Ce matin, sur France Inter (comment n'ai-je pas définitivement renoncé à écouter cette radio quinze minutes par jour ?), une chronique idiote faisait l'apologie de l'infidélité, par l'intermédiaire de l'interview d'un quelconque bo(no)bo. "Ch'ui pas un salaud. J'adore les femmes... Y'a tant de belles personnes, etc." nous déclarait le gugusse, comme s'il y avait quoique ce soit de nouveau et d'intéressant dans ce donjuanisme petit-bourgeois.
Bien sûr, tout le monde a compris : l'infidélité, ce n'est pas grave, n'importe quel bon Français de souche judéo-chrétienne la pratique en toute liberté. Alors que reproche-t-on à ce monsieur barbu, très gentil, très bien intégré, qui a, non pas plusieurs femmes, non, mais plusieurs aventures - ce qui fait de lui un monsieur tout le monde, au-delà de tout soupçon ?
Cette nouvelle apologie de la liberté sexuelle, que n'importe quelle journaleuse trouve pourtant si répugnante lorsqu'elle la découvre dans la vie d'un Mitterrand, d'un Strauss-Kahn ou autre golfeur émérite - ou lorsqu'elle en est la victime ! - est à mourir de rire.