Communiqué n° 1043 : Sur le voyage de M. Nicolas Sarkozy en Chine

Communiqué n° 1043, mercredi 28 avril 2010
Sur le voyage de M. Nicolas Sarkozy en Chine

Le parti de l'In-nocence remarque que le voyage du président de la République à Pékin, après la période de refroidissement des relations diplomatiques qu'avait valu à la France son attitude appropriée sur les questions relatives au Tibet, à l'État de droit et aux libertés individuelles, a toutes les apparences d'une capitulation en rase campagne. La Chine, en effet, sur tous les points en cause, n'a en rien modifié son attitude et l'a parfois même rendue plus provocante encore. Et ce n'est pas sans insolence qu'elle donne à entendre, alors que le président de la République française s'humilie devant elle, qu'il y a pour lui et pour notre pays bien du chemin à parcourir encore pour être tout à fait pardonnés d'avoir osé paraître faire la leçon à la dictature impérialiste chinoise. En de pareilles conditions, c'est pour la France que le voyage présidentiel actuel constitue un grave manquement à la dignité et une nouvelle dégradation de son statut aux yeux d'une nation qui a souvent montré qu'elle respectait seulement les hommes et les États qui se respectent eux-mêmes.

Bien chers amis, vous vous trompez.

La Chine n'est probablement pas dans notre logique : la France y jouit, réellement, d'un fort capital de sympathie. Pour elle, il y a ses affaires intérieures, et le reste.

Quoi que ce soit peut se produire en France (loi sur la burqa, par exemple) : si ça n'a pas de rapport avec la Chine, ce pays ne nous cherchera pas noise.

Je crois que, vis à vis des ambassades étrangères, la Chine en est restée au temps de QianLong et McArtney : si on vient en Chine, c'est une forme de tribut.

Tentant d'apprendre un peu de chinois, j'écoute l'horrible CCTV en anglais. Nous avons eu une phase anti-française, où le président et sa femme furent ridiculisés. Depuis trois mois, changement : on nous parle de de Gaulle, des talents artistiques de Mme Bruni...

Pour ma part, je considère qu'un pays qui, lorsqu'il y a provocation musulmane, fait intervenir sans autre forme de procès son armée est digne d'intérêt.

Je pense également que nous avons une vision par trop occidentale des choses...

"Pour ma part, je considère qu'un pays qui, lorsqu'il y a provocation musulmane, fait intervenir sans autre forme de procès son armée est digne d'intérêt."

En effet. N'est-ce pas, d'ailleurs, cet appel à une intervention armée contre toute provocation musulmane, une petite musique de fond, très audible sur ce forum ou ailleurs ?

Un livre à lire ou à relire : "Sur les falaises de marbre", Ernst Jünger.

Que sur ce forum ou ailleurs une petite musique se fasse entendre, est simplement une réaction au fait que le Grand Forestier fait son Œuvre. Tel celui qui voulait ne s’occuper que de son herbier, je préfèrerais ne m’occuper que de mon potager et de mon verger, et regarder, oui, regarder les cerisiers en fleurs. Mais le Grand Forestier ne nous demande pas ce que nous voulons. Nous n’avons qu’un seul choix, nous soumettre ou nous battre.

. Nous n’avons qu’un seul choix, nous soumettre ou nous battre.

Il me semble que vous allez un peu vite.

Il faut explorer le moment ou l'"idéologie" de Jünger se transforme, à la zone d'intersection entre Über den Schmerz (Sur la douleur) et les Falaises de marbre. Dans ces oeuvres, deux perspectives sont étroitement entremêlées. Jünger a cru que la technique allait mettre un terme au bourgeoisisme libéral, mais la technique échappe à tout contrôle; il développe alors un discours sur la métaphysique qui agit derrière tout cela : en dépit de cette folie incontrôlable de la technique une régénération demeure possible, cachée, encore occultée, mais qui finira par se manifester avant que l'humanité ne provoque son propre anéantissement. Figure essentielle de l'univers jüngerien l'Anarque (un oubli de votre part ?), ayant la faculté de "voir", est cet observateur distant qui devine les puissances à l'oeuvre dans cette métaphysique.

Cher Mr. Mavrakis,

Tiens puisque nous parlons de Jünger et que vous l'avez attentivement lu, j'aurais une question à son sujet:

Pensez-vous que sa tardive conversion au catholicisme était un acte sincère motivé par une conviction profonde ou simplement un acte d'amitié vis à vis du curé de sa commune avec lequel il entretenait des relations amicales ?

Et encore, nous n'avions pas vu la photographie qui est aujourd'hui dans Le Monde...

Il est vrai que tout le monde ne peut pas avoir le même style, la même sûreté de jugement que M. Giscard d'Estaing s'adressant ainsi au peuple de Bangui quand M. Bokassa le reçut le 5 mars 1975 :

"Bonjour, monsieur le Président à vie, salut terre d'Afrique, salut à vous Africaines et Africains, qui êtes les amis de mon coeur et que je suis venu visiter chaque fois que j'ai pu le faire. C'est un grand jour pour moi que celui où je peux vous apporter non seulement mon salut personnel, mais le salut de la France, dont je suis le président [...]. Croyez bien, monsieur le Président à vie, mon cher parent et ami, que la France ressent profondément cette solidarité envers la République centrafricaine, qui, sous votre autorité s'est engagée dans une action en profondeur de développement économique, culturel et humain".

"...mon cher parent et ami..."

Que voulez-vous dire, bien cher Florentin ?

Je n'interprète pas, je souris.

Peut-être descendent-ils de Louis XV par leur mère ?

Comment, vous n'appréciez pas le style, l'aisance, la noblesse, la vision de M. Giscard d'Estaing ?

Celui-là, c'était un vrai président, digne de la France. Ce n'est pas comme l'autre, le "Fais pas le malin" !

M. Giscard d'Estaing savait, lui, garder les distances et ne pas "faire peuple".

[www.ina.fr]

Je ne suis pas un fou d'accordéon, je dois dire, plutôt le bandonéon...

Et vous êtes plus "au revoooiiiiir" ou "casse-toi pauv' con" ?

En fait, ce monsieur Sarkozy n'arrive pas à la hauteur des géants que furent nos hommes politiques de l'après-guerre.

Il divorce en cours de mandat ? c'est d'un commun ! prenez M. Mitterrand : lui, il faisait les choses en grand, sa femme pour la galerie, sa maîtresse dans les palais officiels.

Il a des ministres qui font des bêtises ? quel petit joueur ! M. Giscard d'Estaing, lui, avait des ministres qui se noyaient dans vingt centimètres d'eau.

Il a des relations d'affaires avec des gens troubles ? mais il n'a aucun talent ! comparez avec l'archange Aranda et M. Rives-Henrys, ami de MM. Pompidou et Chaban-Delmas...

Il procède à des nominations peu appropriées ? il n'est en effet pas à la hauteur du Général qui laissa Garde des sceaux René Capitant, l'homme de l'affaire Markovic !

Citation
Jean-Marc
En fait...

Peut-être, mais n'oublions pas que c'est cet imbécile de Chirac qui nous a conduit à le porter au pouvoir.
Sarkozy est tout simplement le reflet de son époque : peuple de vaux, élus indigents, ni plus, ni moins.
Le jour où l'intérêt des électeurs portera sur autre chose que la stricte taille de leur steak dans l'assiette, peut-être verra-t-on poindre enfin des édiles dignes de ce nom.

C'est vrai, j'oubliais Chirac... quoique je ne perçoive pas très bien en quoi il nous a conduit à porter M. Sarkozy au pouvoir.

Chirac fut à la droite ce que Mitterrand fut à la gauche : un intrus.

Le plus marrant, c'est qu'il y a encore trois ou quatre ans, Chirac était "Supermenteur", aujourd'hui c'est la "personnalité politique préférée des Français". J'ai du mal à croire que nous soyons aussi stupides.
Dans quatre ans, vous verrez que Sarkozy passera très bien aux yeux de tout le monde, parce qu'entretemps, l'incurie citoyenne aidant, on aura trouvé bien pire.

Vive la démocratie, tiens !

Sait-on de quelle photographie parle le Président ?

Je me rappelle avoir lu simultanément qu'Ernst Juenger s'était converti au catholicisme, et que M. Teuffel avait assisté à son enterrement...

C'est ce que le Canard nomme un "Apparentement terrible".

Cher Mr. Mavrakis,

Tiens puisque nous parlons de Jünger et que vous l'avez attentivement lu, j'aurais une question à son sujet:

Pensez-vous que sa tardive conversion au catholicisme était un acte sincère motivé par une conviction profonde ou simplement un acte d'amitié vis à vis du curé de sa commune avec lequel il entretenait des relations amicales ?

...............
Cher Rogemi,


Quelle serait donc la mystique religieuse de E. Jünger ? Quelles sont les sources qui nourrissent son âme ?

Quant à sa conversion tardive au catholicisme - que faut-il en penser ? Je pense que Jünger ne pouvait pas être chrétien, puisque, dans tout archétype, il cherchait le mythique, l'intemporel. A mon avis - et ça n'est que mon avis - le Christ ne pouvait pas le satisfaire. Concernant ses lectures religieuses, on constate chez lui une réelle prédilection pour la Bible, lue de manière cyclique, sans nécessairement suivre l'ordre du texte, la sélection des passages semblant se faire plutôt en fonction d'évènements extérieurs ou de la signification d'un jour déterminé. Dans la Bible, apparaît une préférence significative, marquée, pour les textes de l'Ancien Testament, comparativement aux rares et brèves références au Nouveau.

- Vos souliers sont vraiment magnifiques, Monsieur le Président, une marque française sans doute ?

- Hi, Hi, Monsieur le Président, toujours le mot pour rire !

On dirait Obama devant le roi d'Arabie.

Merci cher Agrippa.

J'aurais mis: "Ils sont pas mal vos tongs !"

Vous savez, une photographie est un instantané...


[t2.gstatic.com]

Dominique Strauss-Kahn aurait tout de même plus d'allure que ce mariole...

(Vous verrez que les intervenants récusant la différence entre gauche et droite seront les premiers à ne pas être d'accord...)

Citation
Dans la Bible, apparaît une préférence significative, marquée, pour les textes de l'Ancien Testament, comparativement aux rares et brèves références au Nouveau.

Merci, cher Mr. Mavrakis, pour votre réponse succinte mais éclairante.

Il y a dans son journal Soixante-dix s'efface quelques passages assez étonnants sur des rêves ou historiettes qui le laisseraient envisager d'une vie après la mort ou du moins de l'intuition de celle-ci.

Seulement son concept du Titan ou sa conviction que le Oneworld est l'avenir de l'humanité n'est pas compatible avec la foi catholique.

Il n'est pas facile de traduire de l'allemand en francais et on peut dire que très peu d'auteurs étrangers ont eu la chance d'avoir comme Ernst Jünger des traducteurs francais au talent aussi exceptionnel.

Effectivement, bien cher Bernard, c'est un homme qui a de l'allure, et qui ne dit pas que des stupidités.

Une chose m'a beaucoup surpris chez Strauss-Kahn c'est sa maitrise étonnante de l'anglais. Je l'ai vu récemment sur CNN et je peux vous assurer qu'il y a peu d'hommes politiques francais capables de s'exprimer avec autant d'élégance dans cette langue.

Comment se nommait déjà ce président qui, dans un ouvrage relatant ses amours fantasmées avec une britannique princesse, fit dire à celle-ci : "I wish that you love me" ?


Soooooooo british !

Citation
Bernard Lombart
Dominique Strauss-Kahn aurait tout de même plus d'allure que ce mariole...

De l'allure ? Strauss-Kahn ? Ah, bon ! Je le regarderai plus attentivement la prochaine fois. Any way, cher Bernard, vous savez que pour la prochaine présidentielle we only need RC for president. By the way, cher Rogemi, vous aurez noté mon étonnante maîtrise de l'anglais. De là à ce que je cède à l'amicale pression de mes amis... Me reste à trouver la bonne allure. Mais, en toute hypothèse, j'en prends aujourd'hui, devant vous, l'engagement slolennel, jamais je ne maintiendrai ma canditature si RC propose la sienne.