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Culture et technique

Envoyé par Quentin Dolet 
12 mai 2010, 16:20   Culture et technique
"L'action présente, quelle qu'elle soit, a toujours la nature d'un commencement par rapport à l'avenir. On trouve chez Ortega une analogie éclairante -- celle du naufrage -- pour décrire la vie humaine (cf. Ortega y Gasset, 1957: 397 sq.). Au moment d'un naufrage, on laisse de côté tout l'inessentiel, tout le superflu, pour s'en tenir au minimum vital. Mais la vie humaine doit en réalité faire face sans cesse, de manière concrète, au naufrage, à l'instar du nageur qui, afin d'éviter de sombrer dans les flots, répète sans relâche les mêmes mouvements. Notre manière de réagir contre notre propre destruction, ce mouvement de retour perpétuel au commencement, essentiel à la survie, n'est autre que la culture. Ici comme ailleurs, savoir éprouver le danger d'un naufrage est ce qui permet de se sauver -- par la culture justement, au sens classique de cultura animi, de «culture de l'esprit» (Cicéron, 1960, II, 4, 13), qui implique l'épanouissement de l'affectivité et de l'intelligence à la fois. La vie humaine est un drame, une lutte qui a constamment besoin de sens. Parce qu'elle est la vérité de la vie, la conscience du naufrage est indispensable. Sans la culture, la vie humaine s'autodétruit.

Il en va de même de la recherche, en science par exemple, où on doit chaque jour poser à nouveau la question de la vérité. De même aussi pour l'amour: il doit toujours être vécu de manière neuve, sans quoi il périt. Ici comme dans la nage, même pour celles ou ceux qui parviennent à une maîtrise toujours plus parfaite, le point de départ est si vital qu'il demeure à la fois indépassable et sans cesse à renouveler.

Tel est bien aussi, nous venons de le relever, le cas de la culture de l'esprit. Des siècles de culture pourraient parfois donner un sentiment illusoire de sécurité et charger dès lors d'un poids parasitaire et lymphatique. Aussi est-il salutaire de soumettre à son tour la culture elle-même à l'épreuve du naufrage. Or ce qui dans la culture permet d'éviter le naufrage, c'est justement l'essentiel, ce qui donne sens aux choix, à la liberté de chacune et de chacun. C'est-à-dire avant tout l'éthique et les arts.

Comme le disait Fernand Dumont, la «détérioration de la langue, de la culture, de la pensée» est «le drame spirituel par excellence, car c'est bien une tragédie de l'esprit. À mon avis, il s'agit de la plus grande injustice, pire encore que l'injustice matérielle puisqu'elle atteint l'individu dans son identité profonde de personne humaine». Or «la culture est une pédagogie des personnes inséparable d'une pédagogie de la communauté. L'éducation ne commence pas avec l'initiative des écoles; toute la culture est éducatrice». En ce sens, la désintégration de la culture est la pire désintégration qui soit, elle est, comme l'avait dit Eliot, «la plus radicale qu'une société puisse souffrir, [...] la plus sérieuse et la plus difficile à réparer» (Dumont, 1995[-1]: 20 b; Dumont, 1995[-2]: 100; Eliot, 1962: 26).

Les arts du beau, en particulier, ont une valeur infiniment plus éducatrice -- vitale pour tous, par conséquent -- que la technique et la technoscience. Ils concernent en effet l'être humain tout entier, et sont désirables déjà pour eux-mêmes, c'est-à-dire font sens et donnent sens par eux-mêmes, cependant que ces dernières sont confinées au statut de moyens, et incompétentes quant aux fins qui les commandent. Ils contribuent à élever la raison au-dessus de la simple détermination des moyens (où la technique est reine), jusqu'à celle, autrement plus difficile et plus cruciale, des fins. (Ainsi la vitesse des trains des camps de concentration nazis, selon l'exemple d'Adorno, ou celle, si on préfère, des armes de mort qui détruiront la planète, par opposition à la vitesse de communication d'informations médicales permettant de sauver des vies humaines.)

Piaget a bien fait voir que «l'intelligence sensori-motrice ne recherche que l'adaptation pratique, c'est-à-dire qu'elle vise seulement à la réussite ou à l'utilisation, tandis que la pensée conceptuelle tend à la connaissance comme telle». Le passage de l'enfant à la «pensée verbale ou conceptuelle» présente de nombreuses difficultés. Aussi longtemps que l'enfant en reste à des assimilations sensori-motrices «et quelle que soit la précision de l'accommodation dont elles font preuve», il y a toujours «la notion d'un résultat pratique à atteindre: par le fait même que l'enfant ne peut pas traduire ses observations en un système de jugements verbaux et de concepts réflexifs, mais simplement les enregistrer au moyen de schèmes sensori-moteurs, c'est-à-dire en esquissant des actions possibles, il ne saurait être question de lui attribuer la capacité de parvenir à de pures constatations ou à des jugements proprement dits». En tant que telle, une formation purement technique ne permet pas d'accéder au plan réflexif, mais maintient le sujet au stade infantile du sensori-moteur, dans la nuit qui recouvre l'activité technique tant qu'elle n'a pas été éclairée par la réflexion (Piaget, 1963:315-316).

Certains bienfaits de la technologie sont trop évidents pour qu'on y insiste. Elle permet notamment d'espérer qu'on puisse résoudre des problèmes flagrants d'inégalités, grâce à l'organisation sociale qu'elle pourrait mieux assurer à condition d'être mise entre les mains de personnes éthiquement intègres. Il reste qu'à son plus bas, la mentalité technicienne s'associe à l'esprit de puissance et s'avère incapable de voir qu'il y a une question du sens. C'est bien ce que veut dire au reste le mot in-sensé. «Sans la beauté de l'esprit et du coeur, écrit Hölderlin, la raison est comme un contremaître que le propriétaire de la maison a imposé aux domestiques: il ne sait pas mieux qu'eux ce qui doit résulter de leur interminable travail, et se contente de crier qu'on se dépêche; encore est-ce tout juste s'il ne regrette pas que le travail avance: celui-ci terminé, il n'aurait plus d'ordres à donner, et son rôle serait joué» (Hölderlin, 1967:205). L'action technicienne a des objectifs à court terme (fabriquer des engins de destruction massive par exemple), pas des finalités proprement dites; l'effort du technicien devient alors au contraire sa propre finalité et trouve sa justification dans la simple réalisation de ce qui est techniquement possible. Il n'est aucune raison technique pour ne pas fabriquer autant que faire se peut des armes de mort. À pareil niveau, le nihilisme implicite dans la mentalité technicienne ne reconnaît plus même la détresse qui l'habite. Cette mentalité entraîne la disparition du sacré, puisque le transcendant, le religieux, échappent complètement au langage technologique, et elle entraîne la dévaluation du symbole, du signe, puisque ce dernier renvoie à autre chose, à du non-visible. C'est dans ce sens que nous comprenons la prédiction suivante de Dostoïevski:

La beauté est plus importante, la beauté est plus utile que le pain! Non seulement on ne peut, on ne doit pas vivre, on doit rejeter la vie parce qu'il n'y a rien à faire. Les chemins de fer gâtent. On ne remplira pas la vie avec ça, la beauté seule est le but en vue duquel l'homme vit et la jeune génération périra si elle se trompe ne fût-ce que sur les formes de la beauté. (Dostoïevski, 1955: 974).

Il ne faut pas craindre de constater ici encore la «trahison des clercs», comme le fait avec une exemplaire lucidité Laurent Laplante. C'est très exactement cette mentalité technicienne qui est à l'oeuvre dans l'université quand elle fait le silence devant les «assauts sans précédent» que subit la langue de la part de ce que l'auteur appelle avec bonheur «la pensée immédiate». L'université y contribue même d'ailleurs en plaçant toutes les techniques, novlangues incluses, sur le même pied. «De même que l'enseignement du karaté n'est civilisé que si le professeur élimine de son cours les machistes violents, de même on aimerait croire que l'université, quand elle s'aventure dans l'enseignement des techniques de persuasion de foules, s'interroge un instant sur l'utilisation qui sera faite de ces techniques. Si l'université estime ne pas avoir à se poser de telles questions, interprétons sa réponse comme un aveu: elle n'est plus qu'une dispensatrice de techniques. Elle ressemble au fabricant de véhicules tout terrain qui préfère ignorer les morts que ses engins provoquent» (Laplante, 1998:228-230).

Cette critique de Laurent Laplante s'applique telle quelle aux techniques par excellence de persuasion des foules que sont les NTIC. Ce qui aggrave toutefois le problème, c'est que la révolution cybernétique, en universalisant le langage par oui ou non, 0 ou 1, crée une novlangue d'un autre type que celle de 1984, mais non moins appauvrie et totalitaire. Comme l'écrit Denis Duclos, «l'idéologie binariste transforme l'homme en logiciel pour qu'il devienne facteur de sûreté, de diagnostic, de production. En se faisant machinal au côté de la machine, non plus dans ses gestes comme sous le taylorisme, mais dans son esprit, par la novlangue partagée avec ses congénères, l'individu se civiliserait en ne posant plus de problème de confiance à l'intégration sociotechnique. (...) Il se joue là un dressage de chacun à la machine de communication universelle» (Duclos, 1999).

En outre, des études de qualité en font état, le magnifique déploiement des NTIC s'accompagne d'une perte d'expérience, de contact aussi avec le sensible, avec le réel concret, d'une passivité et d'une apathie accrues, d'un renoncement à l'expérience propre d'imaginer et de penser -- qu'exige par exemple la lecture --, voire à l'expérience de ses propres sentiments, à la satisfaction de désirs ou de besoins vraiment siens (6). De plus, «les nouvelles techniques de la communication et de l'image rendent le rapport à l'autre de plus en plus abstrait; nous nous habituons à tout voir, mais il n'est pas certain que nous regardions encore. La substitution des médias aux médiations contient ainsi en elle-même une possibilité de violence» (Augé, 1997:28-29).

Il est évident depuis longtemps d'ailleurs, d'une façon plus générale, que, si l'on n'y prend garde, la technologie génère une paresse et un endormissement des facultés du corps. Les Anciens accomplissaient des prodiges techniques avec très peu de moyens et une habileté manuelle par conséquent plus grande que la nôtre. Nous accomplissons des prodiges techniques nettement supérieurs, mais au moyen d'instruments de notre fabrication qui se substituent à nos mains, devenues souvent moins habiles. Le sport, le développement des habiletés manuelles, l'entraînement du regard, de l'écoute, sont d'un grand secours. Tout passe d'une certaine manière par l'attention, l'esprit alerte, observateur, entraîné. L'oeil exercé du coureur des bois voit et entend dans la forêt infiniment plus et mieux que le citadin, il voit de manière distincte ce que les autres -- comme nous -- voient aussi mais sans le voir, entend ce que les autres entendent également sans l'entendre. De même le vrai marin en mer, l'alpiniste en montagne. On laisse à penser ce que peuvent donner, en lieu et place, les écrans de télévision ou de jeux vidéo.

Les NTIC risquent fort de n'attiser souvent rien d'autre que la curiosité au sens péjoratif du terme, c'est-à-dire celle qui n'est attirée que par le nouveau, donc toujours par autre chose, sans jamais s'attarder nulle part, comme l'a excellemment mis en relief Heidegger, en des descriptions célèbres: «elle ne cherche le nouveau que pour sauter à nouveau de ce nouveau vers du nouveau». Elle est «caractérisée par une incapacité spécifique de séjourner auprès du plus proche». S'agitant et poursuivant l'excitation d'une nouveauté continuelle et d'un changement incessant, c'est la possibilité constante de la distraction qui l'occupe. Elle n'a rien à voir avec l'observation et l'émerveillement, «avec la contemplation admirative de l'étant, avec le thaumazein» qui suscite l'interrogation devant la découverte des ignorances à dissiper. Elle ne désire pas tant savoir qu'avoir su. Jamais elle ne séjournera où que ce soit. «La curiosité est partout et nulle part». L'avidité de nouveauté trahit à vrai dire un désir de se soustraire, de se dérober. «L'instabilité distraite devient agitation», si bien que, précise Heidegger, «ce mode du présent est le contre phénomène extrême de l'instant». Plus le présent est inauthentique, «plus il fuit», et plus on oublie (Heidegger, 1985, § 36, § 68; 134-136, 242-243). À quoi on doit ajouter, avec Gadamer, que si la curiosité provoque l'ennui et l'usure, c'est qu'au fond son objet «ne concerne personne. Il n'a aucun sens pour le spectateur. Il n'y a rien en lui qui invite le spectateur à y revenir réellement, rien en quoi il pourrait se concentrer». La qualité formelle de la nouveauté est bien en effet «l'altérité abstraite» (Gadamer, 1996:144). Selon le mot profond de Kierkegaard, «la reprise est une épouse aimée, dont on ne se lasse jamais; car c'est du nouveau seulement qu'on se lasse» (Kierkegaard, 1990:66).

Il est évident, en somme, que le voir de la curiosité est à l'opposé de celui de la contemplation du beau. À l'opposé aussi bien de la theoria (du grec theôrein, regarder, contempler, considérer) au sens de la quête intellectuelle de vérité et de la réflexion proprement dite. Le regard du curieux, en un mot, s'oppose à celui de l'intelligence tout autant qu'à celui de l'amant ou l'amante. Il ne voit plus parce qu'il a trop à voir. Soumis comme nous le sommes aujourd'hui à l'empire croissant d'un véritable «bruit visuel», nous voyons en ce sens de moins en moins. Le curieux est irrémédiablement dyslexique. Ce qui le caractérise, c'est l'abstrait au sens de ce qu'on a isolé, séparé et qui est dès lors faux dès qu'on oublie ce fait. «Nos yeux à facettes sont adaptés au quantitatif, à ce qui est émietté; nous sommes devenus des analystes du monde, et aussi de l'âme, et ne sommes plus capables de voir une totalité» (Balthasar, 22). Pour peu que l'on substitue au concret vivant, intégral, des aspects qui sont bien là mais qui, une fois isolés du tout leur donnant sens et vie, ne sont plus que des fictions résiduelles et vides, on tombe à vrai dire dans un sommeil qui n'a même pas le statut d'un rêve lucide.

La saturation d'images télévisées se compare à ces figures de cire qui ne laissent rien à l'imagination (et créent d'autant plus de vide) dont parle Schopenhauer lorsqu'il fait observer que «l'oeuvre d'art ne doit pas tout livrer directement aux sens, mais juste ce qu'il faut pour mettre l'imagination en bonne voie, l'imagination doit toujours avoir quelque chose à ajouter, c'est elle qui doit même dire le dernier mot». Si les figures de cire ne sont pas des oeuvres d'art véritables, «c'est qu'elles ne laissent rien à faire à l'imagination». La sculpture ne donne que la forme sans la couleur, la peinture la couleur et la simple apparence de la forme: «[...] toutes deux ont ainsi recours à l'imagination du spectateur. La figure de cire au contraire donne tout, couleur et forme à la fois; il en résulte l'apparence de la réalité, et l'imagination ne trouve plus ici place. -- La poésie au contraire ne s'adresse qu'à la seule imagination, qu'elle met en activité par le moyen de simples mots» (Schopenhauer, 1966: 1040-1042).

Or la subjectivité humaine vit dans les signes et le débat intérieur. Elle a besoin d'icônes bien plutôt que d'idoles, selon une opposition que la philosophie contemporaine a réintroduite. Le regard se laisse combler par l'idole, il est «comme débordé, contenu, retenu par le visible»; l'icône, au contraire, «convoque la vue, en laissant le visible peu à peu se saturer d'invisible» (Marion, 1982, p. 20, p. 28; cf. Marion, 1977). Pour que les NTIC puissent véritablement communiquer, elle doivent trouver les moyens de provoquer le débat intérieur, comme le font les arts.

À des yeux aveugles ou fermés, on présenterait en vain le plus éblouissant des spectacles. Mettez une page écrite sous les yeux d'un analphabète, il ne verra rien d'autre que des traces dénuées de sens. Or les analphabétismes sont multiples. L'être humain sans formation ne voit pas ce qu'il a sous les yeux, remarquait Hegel (dans une page que nous citerons plus loin). Ce sont en premier lieu les arts qui lui permettent de voir ce qu'il ne verrait pas autrement. L'art de lire, par exemple, lui découvre le monde immense, prodigieux, tout intérieur pourtant, de la lecture. Sans les lectures que nous proposent à leur tour la culture et l'éthique nous ne voyons guère le monde et nous nous voyons encore moins nous-mêmes, en notre humanité. Encore faut-il s'entendre sur ce que signifie ici le mot de lecture. Valéry dénonçait ce qu'il appelait «un enseignement élémentaire des Sciences -- qui laisse un médecin, un avocat moins instruit du système du monde qu'un contemporain de Thalès -- (écliptique, saisons)». Proust écrit: «J'avais assez fréquenté de gens du monde pour savoir que ce sont eux les véritables illettrés, et non les ouvriers électriciens». Ceux ou celles qu'on appelle à tort primitifs «lisent» bien davantage que ces illettrés, dans la mesure où, familiers de la nature, ils en admirent l'ordre et la beauté, sont aptes à en déchiffrer maints messages, et sont aussi plus près d'eux-mêmes, moins encombrés d'objets les éloignant de leur être intime comme le fait avec une efficacité croissante l'environnement technologique qui assure si bien notre confort. La sorte d'«animal urbain» que beaucoup d'entre nous risquent de devenir (ou sommes déjà) est en péril d'abstraction, d'enfermement, d'irréalité entretenue, d'«anorexie» (René Girard) intellectuelle et affective à un degré encore jamais vu dans l'histoire, ainsi que le montrent à l'envi les insoutenables statistiques sur l'autodestruction des jeunes.

Le plus grand danger d'une prospérité due à la machine [écrivait Bettelheim] vient de ce que nous vivons pour la première fois à une époque où le confort matériel est accessible à presque tous. Si, de ce fait, nous le recherchons non pas en surcroît de satisfactions affectives mais comme leur substitut, nous risquons d'en devenir esclaves; nous aurons besoin d'un progrès technologique toujours accru pour masquer notre insatisfaction affective et notre malaise.

Et pourtant la vie «ordinaire» sollicite la première l'éveil de la conscience (awareness) à un niveau bien plus profond encore. Il faudrait être singulièrement aveugle pour ne point voir la vie, ne point voir l'esprit sur un visage, dans un geste ou une parole, pour être fermé à l'émotion, la bonté, la joie, l'angoisse, la colère, l'admiration, la tendresse, la compréhension sur un visage. L'esprit n'a rien à voir avec le fantôme qu'ont inventé les dualismes sommaires. Rien n'est en réalité plus concret, plus vivant, plus manifeste que l'esprit; nous l'éprouvons dans l'expérience d'aimer ou celle de penser, nous le saisissons (et pouvons le contempler) chaque jour dans l'expression réelle du corps humain. Ainsi, selon les mots de Proust, chez nos «humbles frères» même lorsqu'ils sont peu instruits, «dans la lueur impossible à méconnaître de leurs yeux où pourtant elle ne s'applique à rien» (Proust, sans date: 539). Pour le nier, il faudrait faire fi de la vie humaine à son niveau le plus élémentaire."

Extrait de l'article : "Les défis de la culture et de l'éthique aux NTIC" de Thomas de Koninck, Gilbert Larochelle et André Mineau, issu de la revue Education et francophonie, Volume XXVII , No 2, automne-hiver 1999 : "Les technologies de l'information et de la communication et leur avenir en éducation"
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