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De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.

Envoyé par Henri Bès 
Les mauvais services de la poste m'ayant détourné d'Amazon et remis dans le chemin des librairies réelles, je suis tombé sur un livre publié dans la collection de poche de Maspéro, De la misère humaine en milieu publicitaire ou, Comment le monde se meurt de notre mode de vie, signé par un Groupe Marcuse que je ne connaissais pas. La dévastation du monde y est décrite en termes presque camusiens (c'est ce qui m'a d'abord frappé), et analysée dans le sens d'une critique anticapitaliste radicale et "décroissante". Les traces du dialecte de gauche et d'extrême-gauche sont encore sensibles dans le texte, mais peu gênantes, car la phrase et la pensée sont syntaxiquement cohérentes. J'ai été naïvement surpris qu'une pensée aussi claire, aussi radicale et aussi libérée de la morale, puisse émaner de tels milieux. Personne n'y est ménagé, surtout pas les «alliés» socio-démocrates, communistes, écologistes et autres, dont il est montré clairement qu'ils participent des mêmes illusions mortelles que les «ultra-libéraux». Bref, une liberté d'esprit que je croyais enfuie depuis longtemps du camp des vainqueurs. Elle m'enchante un peu trop, au moment où je referme ce livre. Me méfiant un peu de mon plaisir et de la séduction de l'ouvrage, je sollicite vos critiques : quelqu'un l'a-t-il lu et connaît-il ce groupe Marcuse ?
Il semble que ce livre soit l'unique réalisation du groupe.
On ne sait pas trop qui se cache sous ce nom de Groupe Marcuse, mais force est de reconnaitre que leur ouvrage contre la barbarie publicitaire est tout à fait digne d'intérêt, de notre intérêt. Le même radicalisme de bon aloi - presque entièrement débarassé des topiques d'extrême-gauche, je dis bien presque - préside aux travaux du groupe "Pièces et main d'oeuvre", qui a publié notamment d'intéressantes études sur le portable ou les nanotechnologies. J'ai le sentiment que ce nouvel esprit critique marque un tournant dans l'évolution de la vie intellectuelle. Les jeunes générations se situent plus volontiers dans la lignée d'Ellul, Charbonneau, Illich, etc. que dans celles des penseurs marxistes (et pour cause : ils ont grandi dans un environnement technique, où la lutte des classes n'avait déjà plus de réalité; la seule véritable oppression qu'ils aient éprouvée n'est pas celle du patronat ou de l'Autorité, mais celle de la Propagande libérale universelle - dont la publicité n'est qu'une tentacule).
Cela ressemble beaucoup aux textes de l'Encyclopédie des Nuisances autour de Jaime Semprun cad ceux d'un groupe post-situationniste.
Exactement. Jean-Claude Michéa pourrait faire partie de cette mouvance également.
De toute façon, l'espoir, s'il y en a un, réside dans l'émergence de réflexions véritablement critiques — et donc à l'extrême opposé du conformisme pseudo-rebelle régnant — au sein de toutes les familles politiques traditionnelles. Face au naufrage de la civilisation et à l'agonie de la patrie, il n'y a plus de gauche ou de droite qui tienne et qui détiennent le moindre sens. Cette réflexion critique peut et doit aller de Jean-Claude Michéa et de ces marcusiens à Alain de Benoist.
"Face au naufrage de la civilisation et à l'agonie de la patrie, il n'y a plus de gauche ou de droite qui tienne et qui détiennent le moindre sens. Cette réflexion critique peut et doit aller de Jean-Claude Michéa et de ces marcusiens à Alain de Benoist. "

Dieu ou Qui que ce soit vous entende, cher Marcel.
N'est-ce pas ce que fait, parfois, ce forum ?
Ne faudrait-il pas soumettre aussi des textes critiques de notre cru au jugement des autres participants, afin qu'ils aident leurs auteurs à les améliorer - car les critiques, notamment de forme, sont toujours très justes et fines ici - avant d'aller les proposer dans les organes ?
Je me demande si cela ne contribuerait pas à faire de ce forum une sorte de "shadow cabinet" de la pensée critique in-nocente qui serait ensuite disséminée partout.
"de Michéal à Alain de Benoist" : je suis curieux de tous les textes d'où qu'ils soient !
Utilisateur anonyme
20 juillet 2010, 10:59   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Tout simplement que ceux qui ont le courage et le temps s'efforcent de mettre en forme certaines des analyses et des suggestions sous forme de textes, soumis à tous, qui pourraient ensuite être améliorés par tous (via des suggestions, bien sûr) : ces textes, plus développés que les communiqués, sans être des éditoriaux, pourraient ensuite, signés de leur auteur, être proposés ici et là. L'idée étant de répandre les idées ici défendues, avec le plus d'efficacité possible.
Ce forum est un merveilleux laboratoire : j'y apprends beaucoup de choses, y découvre de précieux extraits de divers auteurs, y trouve un prolongement et un approfondissement de beaucoup de mes vues. Il serait bon qu'il en sorte, dans l'espace public, quelques textes bien faits afin d'in-nocentifier la société !
Utilisateur anonyme
20 juillet 2010, 14:59   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Didier,

Je ne comprends pas la phrase :

Elle explique certainement les réserves de nombre d'intervenants potentiels (l'écart croissant entre le nombre de "liseurs" et de participants…


Par ailleurs, je me permets de formuler les suggestions suivantes :

- quand une personne nouvelle intervient et que le niveau d'expression n'est pas absolument conforme aux canons de beauté du forum, le lui faire savoir par message privé et non en public : ce n'est pas un jeu de massacre et la satisfaction d'un instant peut décourager de produire des contributions de valeur ;

- reprendre l'idée de virgil, que j'avais formulée autrement, id est d'ouvrir des sortes de thèmes de discussion ; ces discussions pourraient déboucher sur des communiqués. Le schéma est le suivant : le Parti juge un sujet intéressant mais, malgré les connaissances de ses membres, il se juge trop peu informé. Il ouvre alors le débat. A l'issue de celui-ci, il produit, le cas échéant, un communiqué.

Fréquentant ce forum depuis pratiquement le premier jour, j'ai été témoin des immenses progrès accomplis. Je pense que ce forum doit persister dans ce qui fait son originalité : des textes point trop mal écrits, des réflexions plus nourries qu'émotionnelles. Il peut ainsi se distinguer, somme toute sur des questions de forme, de la pléiade de parutions d'optiques voisines. Sur ces autres parutions, le lecteur lit ce qu'il pense déjà. Ici, j'ai l'impression que le lecteur apprend en outre des choses nouvelles. C'est du moins mon cas.
Je suis d'accord avec Virgil et Jean-Marc.
Utilisateur anonyme
20 juillet 2010, 17:27   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation
On peut également noter que beaucoup de "nouveaux" font une petite intervention et puis ne s'expriment plus, ce qui peut se comprendre quand certains (encore récemment, je n'ai rien dit pour ne passer une nouvelle fois pour le garde-chiourme de service) subissent une sorte de "bizutage" très décourageant.

Il me semble que cette demande récurrente de mieux accueillir les nouveaux arrivants est vraiment déplacée.

On peut partir du postulat qu'un liseur qui suit depuis des semaines, des mois ou même depuis plusieurs années les activités d'un forum sans intervenir, devrait connaitre les régles du jeu.

Il n'est pas donné à tout le monde d'avoir une peau d'éléphant comme on dit en allemand et certains sont d'une susceptibilité telle qu'elle fait obstacle à une participation résolue aux débats.

Pour participer aux échanges d'une telle assemblée il faut faire preuve d'une impassibilité certaine.
Utilisateur anonyme
21 juillet 2010, 08:52   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ce qui me frappe sur ce forum, c'est la diversités de connaissances et de compétences des uns et des autres : juristes, connaisseurs de la chose historique, voire historiens, philosophes, linguistes, spécialistes de littérature, de la langue française, citoyens plus vieux avec une mémoire excellente. Ces compétences sont souvent mises au service du débat et je trouve que l'agressivité est ici moins grande que partout ailleurs, ou plutôt qu'elle reçoit des formes, ce qui la rend moins grande.
Une chose que fait parfois JGL et qui me semble oeuvre pie, c'est de citer les articles de la grande presse où la syntaxe et la "pensée" sont indignes, en les accompagnant d'un commentaire. Si nous le faisions plus souvent, en relevant surtout les fautes de syntaxe et de logique, nous exposerions sans doute leurs auteurs au ridicule, à force de frapper.
Ce serait la partie résistance de l'action : le diagnostic de la nullité triomphante.
Montrer la nullité d'un texte, c'est déjà penser, c'est agir.
Citation
Mouiiiiiiiiii... Question de savoir si ce forum ne doit pas mieux se distinguer sur ce plan aussi.

Cher Didier,

Mais le forum du PI se distingue nettement sur ce plan car vous le savez aussi bien que moi il reste une exception absolue sur la toile alors que sur la plupart des forums - je ne parle pas des blogs - les échanges sont souvent d'une rudesse choquante.

Il vous suffit d'aller sur celui des catholiques férus de Saint Thomas d'Aquin pour comprendre que la compassion chrétienne n'est pas leur fort.

Ma remarque était d'ordre général car certains de mes amis qui suivent depuis des années jour après jour les échanges de ce forum m'ont fait part de leur appréhension d'intervenir par peur d'être rabroués, contredits ou même ridiculisés.

Intervenir ici sur le forum du Pi où la courtoisie est la régle demande quand même une certaine robustesse de caractére. Il ne faut pas fondre comme beurre au soleil à la première rafale de vent contraire.
Utilisateur anonyme
21 juillet 2010, 10:13   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
21 juillet 2010, 13:24   Revue
En plus d'une occasion, Renaud Camus a indiqué pour modèle à ce forum celui d'une revue. Or, par définition, les contributeurs à une revue ne sont pas légion, quand leur public serait important.
Utilisateur anonyme
21 juillet 2010, 13:52   Re : Revue
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
21 juillet 2010, 15:39   Re : Revue
Citation
Orimont Bolacre
En plus d'une occasion, Renaud Camus a indiqué pour modèle à ce forum celui d'une revue.

Bien cher Orimont,

que Renaud Camus ait indiqué que ce forum devait avoir pour modèle celui d'une revue est une chose. Peut-être devons-nous nous poser la question de savoir si ce forum est une fin en soi. La question est récurrente. Si tel est le cas, alors ce forum peut-être un salon où il sera agréable de tenir la conversation entre gens de bonne compagnie. Toutefois, permettez moi une question, qu'est le parti de l'In-nocence sans le forum qui lui sert de vitrine ? Quel est le sens du P.I. ? La raison d'être d'un parti politique n'est-elle pas de faire de la... politique, d'avoir une influence, et le cas échéant d'agir ? D'aucuns se chagrinent que Renaud camus se perde (et perde son temps) dans cette utopie. Il me semble que cette utopie peut être beaucoup plus fédératrice - et il y a besoin de fédérer - qu'un salon de lecture.
21 juillet 2010, 17:54   Re : Revue
« D'aucuns se chagrinent que Renaud Camus se perde (et perde son temps) dans cette utopie. »

C'est à se demander combien il pourrait écrire de livres si ce n'était pas le cas.
22 juillet 2010, 07:09   Re : Revue
Citation
Goldmund
Peut-être devons-nous nous poser la question de savoir si ce forum est une fin en soi. La question est récurrente. Si tel est le cas, alors ce forum peut-être un salon où il sera agréable de tenir la conversation entre gens de bonne compagnie.(...) Il me semble que cette utopie peut être beaucoup plus fédératrice - et il y a besoin de fédérer - qu'un salon de lecture.

Permettez à un non politicien d'intervenir un peu à côté de vos questions, qui sont, d'un point de vue politique, excellemment posées mais ne me concernent pas directement. « Un salon où il sera agréable de tenir la conversation entre gens de bonne compagnie», dites-vous : mais si ce forum n'était que l'occasion offerte aux lecteurs curieux de suivre la conversation de gens de bonne compagnie, ce serait déjà une grande chose, même si de votre point de vue, cela manque un peu de meetings ou de victoires électorales (où l'on trouve peu de gens de bonne compagnie, notez bien, car le premier déserteur du camp des vainqueurs, c'est la vérité). Il me semble que certaines idées de la Révolution, pour s'en tenir à un exemple politique majeur à défaut d'être souhaitable, sont nées dans les conversations de salon, qui ne sont pas toujours superficielles : les échanges de ce forum sembleront répétitifs aux lecteurs anciens et réguliers, mais riches et étonnants pour l'internaute de passage.

Même observation sur le « salon de lecture » opposé aux idées fédératrices (les utopies, souvenez-vous, ont eu un grand pouvoir fédérateur, elles aussi, et génocidaire) : quand j'ai quitté Paris pour la province, je me suis installé dans une ville de taille moyenne où la bibliothèque municipale se nommait médiathèque, servait de fumoir et de terrain de chasse à de jeunes CPF désoeuvrés, entre des rayons d'une pauvreté désolante. Si seulement il existait encore des salons de lecture !

En somme, je me pose la question in-nocente par excellence, selon certains "ténors" de ce forum : pourquoi changer ?
Utilisateur anonyme
22 juillet 2010, 07:55   Re : Revue
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Didier,

Vous nous avez expliqué le "pourquoi changer", il reste à définir le "changer pour quoi".

Par ailleurs, je ne suis pas de votre avis quant à l'inutilité et au complet isolement de l'In-nocence.

Il me semble qu'il y a bien des reprises de ce qui est dit, et que les idées et l'expression de Renaud Camus connaissent une audience croissante.
" Il faut que tout change pour que rien ne change ".
Citation
Jean-Marc
Par ailleurs, je ne suis pas de votre avis quant à l'inutilité et au complet isolement de l'In-nocence.

Il me semble qu'il y a bien des reprises de ce qui est dit, et que les idées et l'expression de Renaud Camus connaissent une audience croissante.

Oui c'est certain, c'est heureux et c'est déjà sans doute beaucoup... Pourvu que cela dure, le plus longtemps qu'il sera possible ! Au passage, nous ne remercierons jamais assez l'équipe du P.I qui a permis une formidable évolution dans ce sens au cours de ces derniers mois.

Cependant faut-il considérer qu'il suffit de continuer ainsi à ce que les idées se diffusent petit à petit et finissent par prendre (Dieu sait quand ?) une ampleur suffisante afin que les lignes bougent effectivement dans ce pays ?

Ou bien peut-on rêver un peu plus loin, et penser qu'il y a peut-être une chance à saisir, une carte à jouer, et ce alors qu'il est souvent rappelé ici, à juste titre il me semble, l'urgence et la nécessité de changer les choses.

N'y a-t-il donc pas assez de personnes pour croire en l'in-nocence en tant que parti politique ayant un avenir concret ?

Devons-nous déplorer par avance l'inutilité et la forte probabilité d'un non-choix quant aux élections à venir en 2012 ?
Utilisateur anonyme
22 juillet 2010, 11:37   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Didier,

Nous sommes d'accord, j'avais mal lu.
Utilisateur anonyme
22 juillet 2010, 11:42   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je pense que l'essentiel est que l'esprit de l'In-nocence soit préservé, à partir de là le changement n'est pas à craindre, au contraire. La preuve : il s'avère déjà très positif.
22 juillet 2010, 12:13   Re : Revue
"(Orimont est hors-jeu !)"

Comment ça !? Mais regardez un peu le ralenti... Encore une erreur d'arbitrage !

(Au fait, que voulez-vous dire ?)
Ce qui vous semblait quoi, cher Didier Bourjon ?
Utilisateur anonyme
22 juillet 2010, 15:22   Re : De la misère humaine en milieu publicitaire ; requête critique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ah, c'est bien ce qu'il me semblait, alors.
Bien cher Didier,

On se croirait dans Midnight Cowboy !

Everybody's talking at me
I don't hear a word they're saying
Only the echoes of my mind
22 juillet 2010, 22:47   Re : Revue
En effet vous n'y êtes pas du tout, Orimont. M. Bourjon n'en est pas du tout à commenter un match de foutte mais une rencontre de tennis, enfin c'est pourtant clair, lisez donc: Fédérer, diffuser donc utopie, génocide, et même "vainqueur". Rodgère écrase donc son adversaire en cinq sets et pis c'est marre.
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