Oui, c'est vrai. En même temps, votre message laisse penser que c'est pour avoir trop parlé de la Shoah que cette dame a été suspendue...
Je vais peut être vous surprendre, mais j'ai spontanément pensé à cette affaire de poursuites de la SNCF : il faut savoir où sont les limites, tout le monde n'est pas coupable de tout ; à la gare de Castres, vous avez une plaque avec les noms de cinq cheminots fusillés par l'ennemi...
Par ailleurs, je suis réservé sur le fait même d'amener des gens très jeunes à Auschwitz. J'ai moi même attendu d'avoir quarante ans, attendu de m'être beaucoup documenté... c'est une épreuve...
Cela va vous sembler atroce, mais savez-vous ce qui m'a fait la plus forte impression ?
Hé bien, ce n'est pas Auschwitz, c'est la villa de Wannsee, cette si jolie, cette innocente villa, et ses documents, ses terribles documents, ce texte qui parle de la solution finale et qu'on voit physiquement... ces convocations bureaucratiques qui disent qu'après les débats un déjeuner sera servi...
Auschwitz, tout le monde en a des images en tête ; Wannsee, non. Or, Auschwitz, Maïdanek, Treblinka n'ont été possible que parce qu'il y a eu Wannsee.
Une anecdote : le fameux bourreau Albert Pierrepoint refusa toujours le moindre argent pour quoi que ce soit (interview ou don). Il était, circa 1945, tenancier de pub à Manchester.
A la Noël de 1945, il reçut une enveloppe contenant un billet de cinq livres, et un seul mot sur un papier : "Belsen".
Dérogeant à ses principes, il paya une tournée à ses clients les plus fidèles avec cela, et recommença chaque année, jusqu'à ce que l'expéditeur anonyme meure sans doute.
Il avait pendu à Hameln le 13 décembre 1945 les bêtes féroces qu'étaient Josef Kramer, Irma Grese, Elisabeth Volkenrath et Juana Bormann.
Je vous invite tous à boire à la santé d'Albert Pierrepoint, et de Valcik et de Gabcik qui envoyèrent Heydrich rejoindre Wotan et le loup Fenrir.
Il faut parler des victimes, il faut aussi parler du châtiment des assassins, et aussi de ceux qui firent des choses "bien", comme Mme Gineste, morte il y a quelques jours.