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De l'opportunité de la fuite ?

Envoyé par Gérard Rogemi 
03 septembre 2010, 20:32   De l'opportunité de la fuite ?
De l'opportunité de la fuite ?

Au printemps 2002, au cours de la campagne pour l'élection du président de la République française, le maire de Valenciennes, Jean Louis Borloo (devenu depuis ministre de la Ville), tirait une sonnette d'alarme en signalant qu'un certain nombre de citoyens français avaient pour projet, à court, moyen ou long terme, de quitter leur pays pour un autre, plus accueillant à leurs yeux.

Une certaine frange de la population française ne voit effectivement pas son avenir en France ni même en Europe. Elle semble avoir l'inconsciente conscience d'un futur qui ne ressemble en rien à ce qu'il était possible d'espérer, il y a encore quelques années.

Le concept d'« art de vivre » n'avait alors pas encore été masqué par les effets secondaires de l'idéologie du grand village mondial, actuellement dominante. Celle-ci présente l'ouverture des frontières, la libre circulation des biens et des personnes ainsi que la promotion du multiculturalisme comme chemins obligés vers la réalisation de la société idéale. Elle prétend par ailleurs tout expliquer par la science économique au moyen d'indices, de courbes et de statistiques.

Certains candidats au départ ressentent bien souvent une sorte de malaise que l'on ne peut ni chiffrer, ni dénombrer, ni énumérer, ni recenser. Ils n'adhèrent généralement pas aux discours officiels, à cette vision du monde devenue le credo d'une époque, à cette imposture intellectuelle qui consiste à confondre niveau et train de vie avec qualité de la vie et douceur de vivre. Ils ont le sentiment d'une inexorable transformation, d'un phénomène qui échappe à tout contrôle, d'un mécanisme dont personne ne maîtrise les rouages. Ils ont la conscience intuitive d'une sorte de piège dont ils ne discernent les limites qu'avec peine et dont ils ne pensent pouvoir se libérer que par la fuite.

On pourra être fort surpris d'apprendre que ce type de sentiment est en partie partagé par des Occidentaux que nous connaissons bien peu car ils ont parfois quitté l'Europe depuis plusieurs siècles et se sont installés à différentes époques en Afrique australe. Lucidité et capacité d'anticiper semblent s'exprimer chez certains d'entre eux, comme chez certains d'entre nous, par le même désir de fuite.

Des citoyens de la république d'Afrique du Sud, de plus en plus nombreux et généralement jeunes, sont en effet à la recherche d'une terre où trouver un refuge de manière durable. Ils expliquent que Blancs et métis sud-africains sont soumis à une pression démographique interne ainsi qu'à une pression migratoire externe de la part des populations noires qui les poussent à quitter le pays. La situation de leurs voisins du nord, au Zimbabwe, où la position des fermiers blancs semble chaque jour plus incertaine, les conforte dans l'idée qu'ils n'ont désormais plus aucun avenir dans cette partie du monde. Aussi un nombre croissant d'entre eux essaime sur les quatre autres continents à la recherche d'une terre d'accueil.
Bien sûr, à la surface du globe, nombreux sont ceux qui désirent quitter leur pays. Ces Sud-Africains ne sont donc pas les seuls.

Ce qui attire tout d'abord notre attention, c'est que ces candidats au départ ne se moulent pas dans le traditionnel schéma migratoire Sud-Nord que l'on nous décrit généralement comme lié à une situation économique désastreuse ou à un régime oppressant. La République d'Afrique du Sud ne fait pas partie, loin de là, des pays les plus pauvres de la planète et son régime politique est partout décrit comme étant de nature démocratique.

Dans un second temps, nous sommes interrogés par le fait qu'après quelques semaines ou mois passés dans l'Hexagone, certains de ces descendants d'Européens arrivent à la même conclusion que celle des Français dont nous parlions plus haut. Ils considèrent que l'Europe de l'Ouest, et en particulier la France, ne constitue pas une terre où investir sa force de travail et où entretenir de manière concrète l'espoir en un avenir meilleur. En fait, ces Sud-Africains expriment de manière claire et précise ce que nombre de Français ressentent de manière intuitive tout en étant incapables de le verbaliser et encore moins de le conceptualiser mais que le désir de fuite illustre de manière certaine.

L'esprit occidental contemporain est tout « naturellement » porté à négliger cette similitude de pensée, à considérer l'Afrique du Sud comme le pays de l'apartheid et par conséquent à observer les Blancs sud-africains au travers du prisme de la colonisation, du racisme et de la pratique de l'esclavage à l'encontre des Noirs.

Il ne lui est cependant pas interdit d'observer l'Afrique australe comme étant tout simplement la porte de la mer des Indes, ce qui est une réalité historique et géographique. Il peut alors être fort intéressant d'aller plus avant et de prêter l'écoute aux témoignages d'autres ressortissants du monde de l'océan Indien, au-delà de l'Afrique du Sud, de Madagascar à l'Inde, de la Thaïlande à la Malaisie et de l'île de Java à celle de Bali.

En effet, lorsque ces étrangers viennent chez nous et que, porteurs d'une tout autre histoire, ils observent la France avec un regard différent du nôtre, ils nous font part de leur étonnement devant les transformations qu'ils ne manquent pas de constater depuis plusieurs années.

Certains d'entre eux semblent donner raison aux Sud-Africains et accréditent la thèse d'une profonde modification culturo-cultuelle en cours sur le sol du vieux continent. Certes ils parlent, tout comme les Sud-Africains, de pression migratoire, mais ils évoquent plus particulièrement la pression musulmane, rappellent son extension planétaire et laissent entendre que l'avenir pourrait être émaillé de nombreuses turbulences. Ils soulignent également que des mouvements de populations encore relativement localisés mais traduisant la fuite des autochtones sous la poussée musulmane sont déjà en cours un peu partout en Europe et particulièrement en France.

Il n'est pas rare d'entendre de leur part des propos évoquant, non pas une intégration des récentes vagues migratoires à la société française, mais une progressive arabo-islamisation comportementale des populations vivant au sein de l'Hexagone. Le phénomène s'observerait principalement aux marges des grandes agglomérations. Ils expliquent que contrairement aux idées communément répandues sur le rôle intégrateur de l'éducation, l'acculturation se ferait (paradoxalement) par l'intermédiaire de l'école de la République, jour après jour et dès le plus jeune âge, par pression morale et physique des plus forts sur les plus faibles.

Ils nous rappellent que toute population migrante importe au sein de la population d'accueil les structures comportementales du pays d'origine. Celles-ci se transmettent identiques à elles-mêmes sur plusieurs générations, souvent inconsciemment, et s'expriment de différentes manières en fonction du degré d'ouverture de la société d'accueil. Ils soulignent que cette évidence est aisément vérifiable à la seule condition de voyager à travers le monde en laissant de côté l'ensemble des préjugés et culpabilités dont l'Occidental est porteur, bien souvent à son insu.

Nombreux sont ceux qui s'étonnent de ne jamais percevoir une semblable analyse dans les médias officiels. A ce sujet, ils font parfois observer qu'une majorité de Français n'est probablement pas favorable à une afro-islamisation de l'Hexagone et qu'une proportion non négligeable d'entre eux a certainement l'impuissante conscience de ce qui se déroule sous ses yeux. Gouvernants et médias s'appliqueraient à évacuer une telle hypothèse ainsi que sa conceptualisation par tacite interdiction du vocabulaire pouvant lui être associé. Certains vont même jusqu'à évoquer un phénomène de vengeance de type communautaire, collective et subconsciente, sans être plus à même de préciser leur pensée.

En fait, les témoignages sont nombreux pour qui veut bien les entendre et pour qui a la chance de pouvoir les recueillir. Ils proviennent d'observateurs de tous âges, ayant des opinions politiques diverses et issus de milieux socioculturels variés.

En matière d'interface autochtones-immigrés, ils témoignent de ce qu'ils observent en pratique et non de ce que les médias nous proposent d'observer. Ils décrivent fréquemment des attitudes inverses de celles qui sont généralement médiatisées.

Ainsi, de nombreux Malgaches vivant en France évoquent des attitudes profondément racistes, non pas de la part de Français de souche, mais de celle de populations de culture maghrébine.

Ces observations sont reprises à l'identique par des Indiens, des Pakistanais, des Bangladeshis, des Birmans, des Thaïs, des Cambodgiens, des Vietnamiens, des Malais, des Indonésiens. Ils effectuent des parallèles entre ce qu'ils observent chez eux depuis quelques années et ce qui se passe chez nous. Ils comprennent souvent difficilement que nous soyons incapables de faire de même.

Ils évoquent par exemple les dégâts matériels, mais aussi psychologiques que des Maghrébins au passeport français, les « French Arabs » comme on les appelle en Asie du Sud-Est, commettent, bien loin de l'Hexagone, au cours de voyages « touristiques ». Ils expliquent la similitude des comportements. Ils insistent particulièrement sur les attitudes que ces « French Arabs » adoptent à l'égard des femmes non musulmanes, à Madagascar comme en Inde, en Thaïlande comme au Cambodge, à Bali comme au Viêt-nam. Ils sourient à l'évocation des explications habituellement développées en France à propos de phénomènes similaires.

Leurs témoignages ne sont pas spécifiques. Ils sont en accord avec ceux que l'on peut recueillir auprès de Latino-Américains séjournant également en France (bien que leur histoire et leur culture soient fort différentes de celles des populations de l'océan Indien). Certains d'entre eux décrivent une atmosphère lourde, pesante, voire étouffante, faite de mépris, d'humiliations et de multiples petites agressions au jour le jour.

En particulier, les jeunes femmes latino-américaines s'en expliquent bien souvent avec une profonde incompréhension dans les yeux. Elles ne parlent pas de machisme, comme dans leurs pays d'origine, mais de sentiments de dégradation, d'avilissement, d'infériorisation liée aux regards qu'on leur jette, aux vulgarités qu'on leur lance au visage ainsi qu'à la manière dont on essaie de pratiquer des attouchements lorsque l'occasion se présente. N'ayant aucune expérience de ce type de comportement en Amérique Latine, elles y sont plus sensibles mais ne sont pas aptes à développer une quelconque analyse du phénomène.

Elles se contentent de reprendre ce qu'affirment les médias occidentaux tout en émettant certaines réserves.

Elles disent parfois qu'il y a « autre chose », un sentiment obscur, une impression, un malaise qu'elles sont incapables de verbaliser, de conceptualiser, faute de connaissances, de mots, de concepts évoquant un problème dont elles n'imaginaient même pas qu'il puisse exister avant leur arrivée en France.

Leur histoire ne leur fournit aucune indication, aucun repère auquel elles puissent se référer.

A contrario, les populations de l'océan Indien, de Madagascar à l'Inde et de la Malaisie à l'Indonésie constituent l'Orient d'un Islam dont nous sommes l'Occident. Tout autant que nous, les non-musulmans y sont confrontés, aujourd'hui comme hier, à la pression d'une religion née en terre nomade et qui n'a jamais cessé de vouloir s'étendre de manière centrifuge, depuis sa naissance il y a bientôt quinze siècles, à mi-chemin entre les civilisations sédentaires de la Méditerranée et celles de la mer des Indes. Leur histoire longue est faite de migrations, de pressions migratoires, de pression musulmane, de prosélytisme musulman et d'islamisation. Au contraire de nous, ils s'expriment sans aucune gêne ni tabou, sans aucun élément de cette culpabilité qui nous imprègne, qui nous hante et nous empêche de percevoir la réalité de notre quotidien. Leur liberté d'expression contraste avec l'étendue de nos retenues aussi bien linguistiques que conceptuelles et souligne chez nous cette culpabilité qui adhère si bien qu'elle finit par devenir une seconde nature, une seconde peau.

Pour l'avoir vécu dans leur chair et dans leurs âmes, ils savent parfaitement que l'islamisation de dizaines de millions d'individus s'est produite à la suite de phénomènes migratoires parfois amples et violents comme dans la partie nord du sous-continent indien mais aussi modestes comme dans la partie sud de ce même continent ou en Asie du Sud-Est (principalement dans l'archipel indonésien).

Ils savent également que ce mouvement d'islamisation se poursuit voire s'accélère de nos jours et qu'il est le fait du prosélytisme comportemental des masses musulmanes et non celui de minorités islamistes. La qualité de leur existence présente et future est et sera probablement conditionnée par la finesse d'analyse du monde qui les entoure ainsi que par leur aptitude à prendre la fuite dans la bonne direction et au bon moment.

Leurs témoignages, l'originalité ainsi que la finesse de leurs analyses nous interrogent de manière directe, aussi devient-il peu à peu impossible de ne pas évoquer à notre tour l'opportunité d'une fuite, dans la bonne direction et au bon moment.

Hadrien Dekorte
Catholica n° 78
Comme ce texte semble être un peu trop long j'en sors un extrait significatif !

Ils évoquent par exemple les dégâts matériels, mais aussi psychologiques que des Maghrébins au passeport français, les « French Arabs » comme on les appelle en Asie du Sud-Est, commettent, bien loin de l'Hexagone, au cours de voyages « touristiques ». Ils expliquent la similitude des comportements. Ils insistent particulièrement sur les attitudes que ces « French Arabs » adoptent à l'égard des femmes non musulmanes, à Madagascar comme en Inde, en Thaïlande comme au Cambodge, à Bali comme au Viêt-nam. Ils sourient à l'évocation des explications habituellement développées en France à propos de phénomènes similaires.
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