Le site du parti de l'In-nocence

Brûlons un cierge en l'honneur de sainte Catherine

Envoyé par Marcel Meyer 
Après le déluge, par Mélanie Phillips, ou le programme scolaire du parti de l'In-nocence mis en pratique.

Traduction, pour ceux qui préfèrent lire en français :

Après le déluge

J'ai été très frappée par un article paru aujourd'hui dans le Sunday Telegraph au sujet de ce qui est arrivé au système scolaire de la Nouvelle Orléans après la destruction de toutes les écoles par l'ouragan Katrina. Ces écoles avaient la réputation d’être parmi les pires d’Amérique. Des générations d'enfants y ont été broyées par la faiblesse des ambitions, la mauvaise qualité de l'enseignement, des administrations incompétentes et par la corruption. Cela ne semble plus être le cas.

Voici ce qu’en dit Ian Birrell :

« Après la catastrophe, les politiciens locaux ont déclenché dans les écoles de la ville une révolution à partir de la base qui va au delà des rêves les plus fous de notre ministre de l'Éducation Michael Gove. La rupture des digues a créé une brèche dans la culture de l’excuse. Un système bureaucratique dirigé par des fonctionnaires locaux leur a été arraché et remis à un joyeux mélange de philanthropes, d’entrepreneurs, de professeurs et d’instituteurs ambitieux et même d’universités locales. On accorda aux parents la liberté du choix des écoles, les syndicats furent écartés, avec pour résultat une telle hausse des niveaux que des conférences sont à présent données sur l'expérience à la Harvard Business School.
(...) au lieu de simplement rétablir un système sinistre et discrédité, l'État a ôté la plupart des écoles des mains de la commission scolaire locale et favorisé la naissance du système le plus audacieusement fondé sur le choix des parents de tout le pays. On a eu pour ce faire recours au système des charter schools*, établissements publics non sélectifs, avec des contrats de cinq ans et des fonds alloués au prorata du nombre d'élèves qu’ils réussissent à attirer.
Elles ont été autorisées à prendre leurs propres décisions dans le domaine de l'embauche, des programmes et des règlements scolaires — à la manière des écoles libres que le gouvernement de coalition souhaite voir mis en place en Grande-Bretagne — mais on leur a assigné des objectifs stricts, et "profit" n'est pas considéré comme un mot sale. Après avoir tout fait pour faciliter la création de charter schools, les autorités se débarrassèrent des jeux de pressions collectives sur les salaires des professeurs et instituteurs en refusant de renouveler le contrat avec leur syndicat.
(...) Le résultat a été l’arrivée dans la ville d’une vague de professeurs et d’instituteurs ambitieux, dont nombre d'Ivy Leaguers** aux idéaux élevés et déterminée à utiliser de nouvelles méthodes pour enflammer des enfants que l’on avait trop longtemps abandonnés à leur sort. Des dizaines d'écoles se transformèrent en charter schools. De vieilles règles étouffantes furent jetées par la fenêtre et les nouveaux établissements se disputèrent les meilleurs enseignants et aussi les élèves, les familles étant libres de choisir n'importe quelle école et des tirages au sort départageant les candidats lorsqu’ils étaient trop nombreux. Certaines écoles remirent en cause la mixité, d’autres augmentèrent le nombre d’heures d’enseignement et allongèrent l’année scolaire. Les uniformes sont réapparus, la discipline et la satisfaction des parents ont connu une croissance vertigineuse.
Mais le changement le plus important a peut-être été le fait que les mauvais professeurs et instituteurs sont renvoyés tandis que les meilleurs gagnent davantage ... »

Voilà ce qui s’appelle faire d’une crise une aubaine. La leçon de tout cela — pour nos "Cameronais" encore si timorés —, c'est que plus vous donnez de liberté aux écoles et aux parents, plus vous créez un véritable marché et relâchez le carcan de pressions institutionnelles pour créer un environnement dans lequel le dynamisme et l'excellence sont récompensés et la médiocrité et l'échec rejetés, plus le niveau de l'enseignement augmente.
Mais faut-il vraiment une catastrophe aux proportions bibliques pour que cela puisse arriver ?

Mélanie Phillips

*Les charter schools sont des écoles laïques à financement public (et en partie privé) mais bénéficiant d’une très large autonomie pédagogique. En général fondés par des professeurs et instituteurs ou par des parents d’élèves, ces établissements sous contrat sont gratuits. Pour plus de détails, voir : [en.wikipedia.org] (Ndt)
** Anciens de l’Ivy League, un groupe de huit universités privées du nord-est des États-Unis, parmi les plus anciennes (sept ont été fondées par les Britanniques avant l'indépendance) et les plus prestigieuses du pays. Le terme Ivy League a des connotations d'excellence scolaire ainsi que d'élitisme social. Le mot Ivy (« lierre » en anglais) fait référence aux lierres qui poussent sur les murs des bâtiments de ces universités, ce qui symbolise leur ancienneté. (Ndt)
Eh bien, voilà qui nous donne un premier élément de réponse quant à savoir qui a "prise sur le monde" : les ouragans !
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