Quelques remarques à propos de la disparition de George Frêche trouvées dans l'hebdomadaire l'Opinion Indépendante de cette semaine.
L’ancien maire de Montpellier et président de la Région Languedoc-Roussillon est mort dimanche dernier d’un accident cardiaque à l’âge de 72 ans.
A sa manière (qui pouvait être truculente, démago, choquante, provocatrice…), George Frêche faisait encore de la politique et parlait au peuple, ce qui lui valait d’être traité de «populiste». Sa disparition a été l’occasion de rappeler les «dérapages» verbaux de celui que l’on décrivait volontiers comme un «beauf» en oubliant qu’il fut universitaire et thésard. Dans un ouvrage paru en début d’année, il livrait l’une des analyses les plus fines sur l’état du PS :
«Ce que je sais, c’est que progressivement le PS s’est érigé en garant de la moralité, en porteur de valeurs ineffables, en bigoterie, en ligue antialcoolique, antifumette, antiraciste, homosexuel, noir, blanc, jaune, rouge, juif, musulman, orthodoxe, japonais, nains de jardin, pitbull, antisentiment de mal-être, anticolère, antivulgarité, antitout ce qui ne va pas et ce qui dépasse, et j’en passe. Et je vous assure, ça marche : si vous avez une petite misère vous pouvez vous présenter au PS, et, pourvu que ce soit “médiatisable”, ils vous aideront (…) La glose s’est installée. La fabrique d’idées étant en panne, ce qu’offre le PS, c’est la mise en avant d’une société émiettée, morcelée en particularismes, minorités, confessions, territoires particuliers.» Rien que pour cela, Frêche manquera au paysage politique.
Christian Authier
