Communiqué n° 1146 : Sur la mort du ténor suisse Hugues Cuénod

Communiqué n° 1146, vendredi 10 décembre 2010
Sur la mort du ténor suisse Hugues Cuénod

Le parti de l'In-nocence salue avec affection et respect l'attachante figure du chanteur et musicien suisse Hughes Cuénod, qui vient de s'éteindre à l'âge de cent-huit ans. Il a incarné durant des décennies, avec élégance, détachement, humour et un sens musical très sûr, un type de relation de la culture et de la vie sociale avec la musique, conforme aux meilleures traditions de l'esprit européen, et qui est précisément ce qui est en train de se dénouer. Sa curiosité musicologique, son goût des œuvres, son amitié avec les compositeurs, les grands interprètes, les écrivains et les artistes en général faisaient de lui un emblème discret mais très aimé de ce qu'a été la vie musicale dans les milieux de l'intelligence et de la culture au XXe siècle et au-delà. Il laisse heureusement quelques disques précieux et un souvenir très chaleureux chez tous ceux qui l'ont connu.

Oui, Hugues Cuénod, que j'ai entendu chanter alors qu'il avait déjà 90 ans et qui s'était produit au Metropolitan de New York à 85 ans était non seulement un grand artiste, mais un aristocrate de la vie. Quand on s'étonnait de sa longévité de chanteur, ce ténor aigu disait : "Evidemment, quand on n'a pas de voix, on ne peut pas la perdre !". Il ne se prenait pas au sérieux et disait souvent : "Toute ma vie, je me suis amusé". Sa diction était impeccable et il avait un vrai talent d'acteur. Il fut un merveilleux évangéliste dans les Passions. Il s'est pacsé à 102 ans avec son ami de 40 ans son cadet.. Je suis heureux que le PI lui ait rendu hommage par ce communiqué.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Mais la légende ne correspond pas du tout à la photographie, bien antérieure à 1937 ! Je crois que l'homme au piano est Vincent d'Indy, dans la cour de la Schola Cantorum, vers ... 1907 ? (ou même avant — oui, avant ).

(Message supprimé à la demande de son auteur)