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Communiqué n° 1147 : Sur un jugement du tribunal de Bobigny et les manifestations s'ensuivant

Communiqué n° 1147, samedi 11 décembre 2010
Sur un jugement du tribunal de Bobigny et les manifestations s'ensuivant

Le parti de l'In-nocence est également choqué par les manifestations policières qui ont suivi la condamnation par le tribunal de Bobigny de sept policiers et par les réactions du ministre de l'Intérieur, M. Brice Hortefeux, qui appuie les manifestations policières et, comme elles, dénonce le jugement du tribunal. Or ce jugement paraît pouvoir se justifier étant donné la grande gravité des faits reprochés aux policiers condamnés, qui se sont rendus coupables et de faux témoignage et de violences sur la personne d'un délinquant appréhendé. On peut certes comprendre le sentiment d'irritation et même d'exaspération des policiers à l'égard d'un tribunal aux magistrats hautement politisés et syndicalisés, qui pousse souvent jusqu'à la caricature le laxisme à l'endroit de la nocence colonisatrice. Mais en l'occurrence ces policiers ont bien mal choisi l'occasion d'exprimer leur mauvaise humeur. Quant à l'indéfendable et ridicule tradition de défense systématique de ses troupes par le ministre de l'Intérieur, elle aura rarement paru plus déplacée dans son application. Cette affaire à tous les niveaux est symptomatique de la dégénérescence du devoir d'état comme de l'État de droit, de même que la fâcheuse apparence des policiers manifestant est symptomatique de la prolétarisation, pour ne pas dire pis, d'un corps de fonctionnaires parmi tant d'autres.

Le parti de l'In-nocence craint que la réaction illégitime du ministre de l'Intérieur soit surtout motivée par la peur d'une révolte générale des forces de l'ordre, du fait qu'elles doivent faire face désormais à ce qui relève plus d'un état de guerre, vis-à-vis duquel elles sont par trop démunies, que de problèmes de maintien de l'ordre, qu'elles ont à combattre des ennemis plus que des bandits, qu'elles ont à affronter des problèmes de territoire plus que des violations de la loi commune. Sur ce plan comme sur d'autres la parole mensongère de l'idéologie dominante ne pourra pas masquer longtemps encore une réalité que seuls un courage politique, une lucidité et une détermination sans faille pourront modifier.
Citation
par la peur d'une révolte générale des forces de l'ordre, du fait qu'elles doivent faire face désormais à ce qui relève plus d'un état de guerre, vis-à-vis duquel elles sont par trop démunies,

Il fallait absolument le souligner car les forces de police bien que largement fidèles à la République vivent au jour le jour dans la frustration de leur impuissance.
« Je ne laisserai jamais dire que les magistrats sont laxistes. C'est totalement faux », a dit le ministre de la justice, Michel Mercier.

On tremble à l'idée de ce qu'il va nous faire pour avoir osé le dire.

Voilà un beau tocard, un rude concurrent pour Éric vous-savez-qui.
Citation
Marcel Meyer

Voilà un beau tocard, un rude concurrent pour Éric vous-savez-qui.

Précisez, cher Marcel, précisez. Et beau dimanche à vous.
Voici un communiqué remarquable, qui fait justement preuve de cet esprit de nuance qui distingue le PI des partis politiques portés à l'outrance systématique.
Oui, Michel Mercier, c'est totalement faux :
"Quand la juge des libertés et de la détention de Bobigny s’attire à nouveau les foudres des policiers. C’est une information RTL de Julien Dumond : la magistrate a décidé la remise en liberté d’un trafiquant de drogue présumé et de ses deux complices, malgré leur mise en examen. Ils avaient pourtant été arrêtés en possession de 3,5 kilos de cannabis, de 1,5 kilo de cocaïne, d’une Kalachnikov, d’un pistolet-automatique et son silencieux, ainsi que d’une centaine de cartouches. Les policiers de Seine-Saint-Denis sont furieux, écœurés… et un brin désabusés. Le parquet compte faire appel."
Je ne suis pas certain que les propos de M. Hortefeux servent vraiment les intérêts des policiers condamnés, qui seront rejugés en appel .
Jouer , comme le fait le ministre , " institution contre institution " est bien maladroit : ses critiques empêcheront quasiment la Cour d' appel de Paris de faire preuve de clémence ou d' indulgence , sous peine de paraître capituler devant ses pressions et celles des syndicats de policiers .
Le secrétaire général a tout à fait raison de relever que les policiers ont bien mal choisi l' occasion d'exprimer leur mauvaise humeur . Je note ces temps ci la tendance accrue des syndicats de policiers à se déclarer solidaires de leurs collègues poursuivis QUOI QU ' ILS AIENT FAIT, même lorsque leurs agissements sont indéfendables.
Cela est d'autant plus navrant que dans les circonstances actuelles nous aurions bien besoin de policiers efficaces et irréprochables , épaulés par des magistrats conscients des enjeux de sécurité publique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
50 fois passés devant un juge et laissés en liberté ? C' est possible !
L' explication est la suivante : la loi de 1986, concernant la délinquance des mineurs, a interdit au juge de placer en détention provisoire des mineurs de 16 ans lorsqu' il leur est reproché un délit ( en revanche la D.P. est possible en cas de crime ) . Par ailleurs les mineurs ne peuvent faire l' objet de la procédure accélérée de la comparution immédiate .
Certains reportages consacrés à des gangs de jeunes Roms de moins de 16 ans , écumant le métro parisien ou les lieux touristiques , ont évoqué cette situation choquante : des petits voleurs ( surtout voleuses ) , plusieurs fois arrêtés dans la même semaine , étaient remis en liberté par le juge sous le regard consterné des policiers , qui s' étaient parfois donné du mal pour les arrêter .
On peut en déduire hâtivement que les juges sont laxistes mais je ne vois pas comment ils peuvent faire autrement puisque la Loi leur interdit en pareil cas de décerner un mandat de dépot ...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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